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end

⋆˚༘.

« T'en es sûr ?

T'es aveugle ou quoi ? C'est carrément le même gamin !

ㅡ Felix, c'est pas que je ne te crois pas mais...

ㅡ Faut qu'on lui parle Changbin. On ne sait pas vraiment s'il est dangereux ou non. »

Alors que les deux asiatiques échangeaient leurs dernières syllabes accusatrices, l'un d'eux ne put rétorquer, pris de court par un bruit étouffé dans le couloir menant aux escaliers. Ils s'étaient regardé, un lourd sentiment ancré aux prunelles et le noiraud se dirigea prudemment vers l'allée.

Quelques coups d'oeil ; un semblant d'émotion farouche se mêlant à leurs mouvements. Il n'y avait rien, pas même l'ombrage d'une silhouette fugitive dans la galerie du couloir ; seulement cet amas de couleurs et ces murets de souvenirs que Changbin connaissait par cœur. Les photos, les souvenirs, l'infantile insouciance de l'enfance magnifique.

Le noiraud retourna dans la pièce qu'il avait l'habitude de partager avec l'orangé, légèrement perplexe.

« Alors ?

ㅡ C'était sans doute tes chats. »

Felix soupira.

« Changbin.. Je n'ai pas de chats.

ㅡ Peut être ta mère, répondit à nouveau le prénommé en haussant les épaules. »

Le rouquin s'était laissé tomber sur la literie joliment dressée, tandis que l'aîné s'était adossé près de la fenêtre ouvrant sur les ruelles resplendissantes. Il s'était permit de délicatement délier les rideaux afin de permettre aux lueurs ensoleillées de caresser l'épiderme, leurs paupières et leurs rêves. De rajouter une pincée de lumière sur leur existence vaine et légère, dans ce monde aux lettres terribles et aux chants livides. Il faisait bon ; doux mistral se collait aux visages poupons. Là haut, le vent glissait tendrement sur les vagues nuageuses, un océan estival dans ces premiers instants de décembre.

Changbin appréciait contempler le voisinage, les espaces étaient adorablement agencés d'un cosmos floral où s'amusaient à butiner les minuscules abeilles. Sans doute voyait-il les danses coccinelles ou les chorales volatiles des crickets artistes.

Tout cela était paisible ; un désir d'été fondant sous les prochaines neiges. Car décembre était là, et que les sentiments restaient malgré tout gelés au creux du cœur. Les doutes, les incertitudes de l'avenir brûlant bizarrement au creux de la poitrine.

Il avait croisé ses bras, les prunelles amandes plantées dans ces contemplations florissantes. Les parterres Lee demeuraient des plus éblouissants sous les louanges solaires, un grin de paradis lorsque les corps se semblaient meurtris. Felix fixait le vide du plafond ; réflexion nouvelle à ses pensées en tourbillon.

Il était tôt, ou du moins, assez pour que les deux soient réveillés.

Le rouquin se redressa doucement sur son lit, le visage un peu barbouillé par les événements de la précédente nuit. Quelques mouvements de lèvres et sembla-t-il s'adresser à Changbin :

« Je vais réveiller Minho et Chan.

Si j'étais toi, j'aurais évité.

Minho, il doit rentrer chez lui, dévoila difficilement ses lippes douloureuses. »

Changbin l'avait regardé, les yeux rivés sur les siens. C'était étrange comme sentiment, poignant. Ça sonnait comme la fin d'une retrouvaille, le petrichor après la pluie ; le vide lorsque tout est éteint la nuit. Et malgré tout ; c'était bien cela, la malheureuse impuissance de ne pouvoir faire durer les amitiés vivides, d'apporter du leur dans une histoire des plus explosives.

« Tu penses que c'est à cause de lui ?

Mh ? s'interrogea Changbin, ne comprenant pas tout à fait où son voisin voulait en venir. Comment ça ?

Tu penses que c'est à cause de Jisung, que... Felix marqua une petite pause, avant de continuer, que Minho s'est autant laissé tenter ?

Non, répondit le noiraud, dont les visions s'étaient à nouveau intéressé à l'extérieur.

Alors c'est certainement la nôtre.

C'est la faute de personne, Felix, raconte pas de conneries. Minho n'est pas un enfant de deux ans, on est pas ses baby-sitters, et on doit encore moins lui compter ce qu'il doit faire. Minho a ses propres responsabilités, comme nous avons les nôtres. Il n'a pas su respecter son engagement auprès de son père et s'en découlent les conséquences, c'est tout. C'est dégueulasse et pourtant qu'est-ce qu'on peut y faire hormis être là pour lui ? »

Felix n'avait pas répondu, il avait simplement baissé le regard pour ne pas croiser les lumières éteintes dans l'océan visuel de son aîné. Un soupir inaudible s'échoua à la commissure de ses lèvres comme un navire faisant naufrage au creux de ses paupières.

L'avenir est lourd, le destin incertain ; la vie est courte, et les cœurs semblent vilains.

L'adolescence fugace entre les traits de leurs mains.

Il y avaient les carrosseries luisantes sous la douce ardeur du soleil, et cette silhouette devalant maladroitement la ruelle. Curieux, Changbin se concentra de plus belle, les yeux plissés.

« 'Lix, le susnommé tourna légèrement sa tête vers son interlocuteur, sans réponse. C'est pas Jisung là bas ?

Hein ? Comment ça Ji-  »

Le fils de la propriétaire ne put terminer sa phrase qu'il fut pris d'un cri de surprise en distinguant la fuite apparante du jeune blondinet.

« Mais il est en train de se barrer ! Bordel, Changbin faut pas qu'on le laisse filer ! »

À peine avait-il hurlé ces dernières syllabes que ses semelles claquèrent contre la moquette, sous les regards ahuris du noiraud.

Les bourrasques fouettaient la masse nuageuse, emportant presque ces mèches blondines dans une valse d'alizée. Les pigmentations de son épiderme se coloraient en une tendre lueur rougeâtre, chaude et vive. Le soleil caressait les peaux comme un baiser d'été dans cet univers glacé, et entre tous courrait Jisung, l'estomac noué ; l'esprit en fusion avec les vanités. Il courait, toujours et encore. Il fuyait. Il s'échappait. Il se cachait.

Il s'en allait ; il disparaissait.

Car il espérait peut être qu'on puisse le pardonner alors que l'espoir crevait petit à petit, entre ses lèvres, comme un semblant de poème dont les vers ne résonnaient.

Mais l'histoire ne cessait de se répéter, et l'histoire était lassante, agaçante ; car jamais rien ne pouvait allait mieux, ou devenir meilleur.

Car la réalité était bien là, lorsque le bonheur se fondait entre les bras.

On ne guérit pas de la misère.
On en meurt.

On s'en tâche même, de ces terribles mœurs.

Le passé, le présent et jamais trop de futur, dans sa tête pleine d'insouciance.

Jisung était rentré chez lui, le cœur en panique, l'esprit explosif. Il ne parvenait correctement à respirer après avoir autant couru à travers le village. Il était rentré chez lui, puisqu'il restait encore de ces cartons de médecine ; de ces comprimés en trentaine sous son lit, entre les matelas et parfois même dans la penderie.

Ô le doux argent avec lequel il parvenait à payer les soins de sa grand-mère.

Ses phalanges tremblantes heurtaient les quelques boîtes encore présentes dans sa chambre, il devait s'en débarrasser ; il devait tout effacer.

Tout   r e c o m m e n c e r.

« Tu penses qu'il vole ? »

« C'est clairement lui. »

Et c'était dans cet univers que bien d'autres avant lui s'étaient enfermé. La misère ; la pauvreté singulière. Une empreinte de son passé, les contes de son présent.

« Ces sales pouilleux traînent toujours autour des restaurants, comme des sales chiens geignant pour de la nourriture. Répugnant. »

« Ils n'ont qu'à trouver
du travail, à chaque pas on
peut voir leurs saletés de traces. »

Jisung s'effondra près de ces boîtes tandis que sa tête se mourrait à écouter le nocif des souvenirs. Les chansons délirantes qui ne cessaient de battre à ses tympans, comme un châtiment divin - la colère du ciel s'abattant sur sa vile présence. Et ô disait-on que l'amour pouvait couvrir les plaies, mais demeuraient encore ces  innombrables cicatrices au goût amer et mémorable.

Ne m'oublie pas.

Ne m'oublie pas.

Ne m'oublie pas.

Ça tombourinait à son être.

Ne m'oublie pas.

Ça hurlait contre son oreille.

Ses doigts se crispaient contre la surface froide et inerte du sol carrelé. Jisung était à genoux, devant son lit encore défait - les pensées en pétard, l'insouciance collée aux basques.

Il devait rendre ces cartons.
Il devrait se dénoncer.

Et pourtant, il était là, entre le vide et l'intersidéral.

« Je le savais. »

« Felix ? »

« T'es vraiment qu'un sale voleur ! s'écria le rouquin en pénétrant la vieille bâtisse délabrée. »

Jisung avait durement écarquillé les yeux, avant de se relever furtivement.

« Qu'est-ce que.... Qu'est-ce que vous faites là...

ㅡ Tu fous quoi avec toutes ces boîtes de médocs ?

ㅡ Ça te regarde pas.

ㅡ Jisung, si tu nous expliques pas, j'appelle les flics, compris ? J'vais pas laisser Minho payer pour tes conneries ! s'écria Felix de plus belle. »

Le blond ne put y répondre directement, la tête encore toute pleine de tourments. A côté de l'australien, il pouvait voir un effroyable étonnement dans les yeux du fameux Changbin, qui, depuis son arrivée n'avait osé apporter à cette histoire les sonorités de sa voix. Le monde s'écroulait ; les vies se brisaient, et à travers toute cette histoire les destins se fumaient.

Puisqu'à quoi bon vouloir sauver ce qui était déjà condamné ?

L'argent, les billets et l'or.

L'orfèvre des désillusionés qui se séduisent de la monnaie. Et la richesse, n'était que les obsèques malices de la dignité. Ô car avec le pécule pouvait-on tout contrôler ! Les vies, la société et les foutues mentalités.

« Et alors quoi... dit Jisung, faiblement, à peine perceptible.

Quoi ?

Et alors ça changerait quoi, si t'appelais les putains de flics ! cria le blondinet, faisant sursauter les deux clandestins. Ça y changerait quoi à tout ça que je me retrouve en taule ? »

Jisung a planté son regard dans celui de Felix.

« Dégagez. »

Felix a reculé, une main se faufilant dans la poche arrière de son jean, l'autre parcourant nerveusement la hauteur de son crâne en démêlant ses mèches colorées.

« Laisse-nous t'aider, s'imposa finalement Changbin.

T'as perdu la tête ? s'offusqua son ami d'enfance.

Il peut toujours se rattraper ! Il suffit qu'on ramène ces cartons à la pharmacie, et.. Et l'histoire est reg- »

Le numérique.

Les bruits de sonnerie.

« Attends, qu'est-ce que t'es en train de faire là.. Pose ce téléphone ! Pose ce foutu téléphone Felix, tu fous quoi bordel ! »

Et les corps avaient bougé.

Et les corps s'étaient heurté.

« Felix, putain ! Fais pas le con, lâche ça ! »

Les mains s'étaient accrochées aux siennes, se battant pour enlever le cellulaire maudit. Alors le téléphone s'est envolé ; à l'entrée, où se dévoila une quatrième silhouette des plus reconnaissables.

Jisung a senti son cœur s'arrêter.

Les mèches ébènes virevoltairnt sous les vagues translucides, un volatil sentiment s'ancrant aux pommettes rougies.

« Minho ... ? »

Minho.

Et Minho était essoufflé.
Et Minho avait couru.
Et Minho, encore et toujours.
Seulement lui, entre tous.

Ces syllabes qui résonnent, qui font écho à son creux délabré.

« Tu m'expliques cette satanée lettre ?! T'as cru que tu pouvais te barrer sans que je ne te dise au revoir ! »

Jisung recula, frôlant quelques boîtes, ce qui attira l'attention du nouvel arrivant, les poumons en surchauffe et l'esprit brouillon. Changbin s'était séparé de Felix, qui lui, s'était enfin calmé. 

« M-Minho s'il te plaît, va- »

Alors l'aîné s'était approché, non pas de l'être aimé, mais de ces preuves qui ne pouvaient que faire tomber Jisung en justice.

Lorsque ses doigts parcourèrent la surface cartonnée, il eût un mauvais pressentiment. Comme un frisson, comme à fleur de peau ; l'esprit s'est hérissé. Une fois le contenu distingué, il rata un battement et le subterfuge s'était écrit sous ses propres yeux.

Baissant le regard ; sa voix résonna difficilement.

« Qu'est-ce que tu fous, avec ces boîtes planquées sous ton lit Jisung ?

M-Minho.. Je..  Je peux tout t'expliquer !

Ce sont celles de la pharmacie.. murmura-t-il. Comment ça se fait que t'en aies autant ? Il distingua d'autres éléments, d'autres sachets, et peut-être même cette clé qui semblait être la sienne. »

Le silence — mauvais, déconcertant.

« Réponds-moi Jisung ! Où tu as eu ces foutus cartons !

Je les ai volé, bon sang ! C'est si dur de te le faire admettre ou quoi ? Je les ai volé, y'a rien d'autre à piger ! »

Le cœur a vacillé.

« Alors c'était pour ça que ces connards se sont ramenés devant chez toi hier.

Pas exactement.

Et s'ils avaient appelé la police ce soir là !

Ils n'auraient pas appelé.

Qu'est-ce que t'en sais !

Ils n'auraient pas appelé merde ! Car ils ont besoin de moi Minho, tu comprends pas !

Ouais, et comme un con je pensais que toi aussi, t'aurais eu besoin de moi !  Mais j'avais tort, parce que, tout ce que t'as su faire, c'était nous escroquer ma tante et moi ! »

Mais c'est difficile, les mots qui s'étaient élevé sans une once de tact, qui hurlaient entre les murs comme une vérité qui fait mal. Ça venait d'éclater à leurs yeux, que leur destin n'était pas prêt de se lier ne serait-ce que jusqu'à la naissance du lendemain. Peut-être avaient-ils donc bien besoin que les caractères se confrontent ; se déchirent et se déchaînent pour qu'ils puissent enfin accepter l'indéniable réalité. Jisung le savait, ô le savait-il un peu trop bien que rien n'allait fonctionner entre eux deux, bambins insouciants qui se mettaient à s'embrasser entre deux livres, entre deux arbes.

Le corps était lourd, si lourd de trimballer ces incertitudes de la vie.

La tête était vide, à la fois trop pleine. De se dire qu'il n'était sans doute rien dans ce monde tout grand, dans cet univers immense que dessinait Minho contre ses lèvres à chaque fois qu'il ressentait son souffle se percher contre ses croissants de chair. De se dire qu'il condamnait l'avenir d'un gamin à la brillante réussite, aux qualités exemplaires pour pouvoir s'offrir les diamants de la vie. De se dire que lui, il n'était qu'un tournesol pas fichu de se tourner vers le soleil.

De se dire qu'il était un de ces médicaments qu'on prenait à rabord pour finir à giser sur le sol, sous l'overdose.

Car lui il était ça Jisung ㅡ il paraissait bien doux, bien joli sous ses airs de petit garçon blond. Mais il était un peu maudit, il faisait tout tomber avec lui.

« Je.. J-Je.. »

Les larmes étaient orageuses à ses yeux,  Jisung se laissait à nouveau envahir par les émotions nocives.

Y'a son regard qui semblait si sombre, si dur et sans espoir. Une ombre déchue perlant au coin du visage de Minho.

Pourtant tout le monde était sans voix, dans cette tempête silencieuse. Malgré tout ça se dechainait entre les côtes, sur leurs visages et dans leur âme.

« Je.. J'suis désolé, Minho, crois-moi, j'en avais besoin.. qui peinait à sortir d'entre ses lèvres martyrisées, la gorge nouée, la voix éclatée en sanglots incontrôlés. »

Jisung avait tenté de le regarder, mais plus rien n'arrivait à briller.

« Mec, t'en fais pas.. On va t'aider à réparer ça. s'exclama Changbin, dans un semblant de rayon lumineux. On fait comme j'ai dis plu-

Faites ça sans moi, vociféra Minho. Je me casse. »

Et sous les louanges du soleil, il a écrasé la précieuse lettre entre ses doigts, la jetant sur le sol dénudé de ces joies d'antan et de ces espérances de bonheur dans cet univers où la misère est essence des coeurs criards. Et peut être même que dans cette lettre, Jisung y avait glissé une part de son être, une part de lui même accroché aux effluves du garçon ébène. Les syllabes conteraient sans doute les histoires inconnues, le secret des liens incongrus. Les espaces définiraient leurs regrets, leur vide émotionnel ou leurs doutes du passé se mêlant et pesant sur les moments du présent.

C'était l'adolescence, les furtifs baisers derrière les murs, l'excitation de l'interdit et les chamailleries immatures.

Les mots doux, les mots bas et l'amour bruyant ; car il tambourinait encore, le cœur cassé, malgré le sourd silence des sentiments.

Mais Jisung et sa mécanique cardiaque, n'étaient que bien trop abîmés par ces événements blafards. Alors peut être bien qu'il l'avait laissé s'en aller, vers cette autre voie lui étant destinée.

Ne m'oublie pas.

Ne m'oublie pas.

Mais Minho ne se retournera pas, car il effacera les souvenirs, d'un coup de paupière.

« Felix, tu m'aides ou tu vas rejoindre Minho ? »

Le rouquin n'avait pas répondu et s'était mis à ranger les dernières boîtes de médicaments en commençant à les agencer dans les cartons apparants. Jisung était encore immobile à l'entrée, comme noyé, sans-vie ㅡ car l'unique raison qui le permettait de garder la tête hors de l'eau disparaissait dans le paysage amer.

« Allez-vous en... »

Silence.

« Je vous en prie, vous foutez quoi.. Arrêtez.. »

Silence.

« Bon sang, barrez-vous ! hurla Jisung.

Tu peux pas te la fermer ! Tu veux finir comme ces voyous qui traînent dans les rues peut être ? Tu veux laisser cette chance passer sous ton nez ? Ressaisis-toi merde ! Assumes tes conneries et répares tout ça ! s'agaça l'aîné des trois, en le fusillant du regard il s'était permit de le secouer.

Ça sert à quoi maintenant, Minho me pardonnera jamais... rumina le blondinet, le visage crispé de terreur.

Ça va lui passer ! Minho n'est pas rancunier, il est simplement trop con pour se rendre compte qu'il est vachement débile lorsqu'il s'énerve ! Grouilles, on va pas faire tout ça tout seuls ! »

Jisung avait bizarrement, regardé Felix, leurs regards se croisant, il s'adressa à lui comme s'il demandait cette quelconque autorisation, cette incertaine approbation pour les aider à finir de ranger, bien que tout ne dépendait que de lui désormais.

Et il n'avait pas eu besoin de courir pour apercevoir de nouveau, la silhouette de Minho se dessiner à l'horizon, immobile, tétanisée.

Un sourire se fenda sur ses lèvres, léger et floral comme un espoir qui revit. Malgré tout ; Jisung ne savait encore ce qui se tramait derrière tout cela.




Allô ?
Monsieur ?
Monsieur, répondez.








Minho était revenu en courant.
Jisung est sorti.








Nous allons envoyer des agents si vous ne répondez pas. Allô ?







Alors Minho l'a regardé.
Jisung n'a pas comprit.







Nous avons reçu un appel sans réponse, au niveau de l'ancien quartier. Il faudrait peut être y jeter un coup d'œil.





Et le monde s'est remit à tourner.

« Je suis désolé, je suis désolé ! continuait-il de répéter. »

Mais il y avait ce bruit.

Ce bruit continuel qui hurlait dans les rues, alors que les oreilles n'étaient attentives.

Et Minho semblait affolé ; perdu, ses yeux analysaient sans cesse les environs, les mains brusques sur les frêles épaules du plus jeune.

« Je suis désolé, Jisung, je suis.. Vraiment, vraiment d-désolé.. »

Il y avait cette sonorité répétitive qui ne cessait de tambouriner à travers la ville.

Les sirènes ; rouges et bleues, couleur d'une fin du monde, couleur désobligeante.

Ainsi, Jisung se détacha brusquement de Minho, un frisson effroyable lui parcourant la colone vertébrale. Minho s'était retourné, le regard détruit dans un insupportable désarroi avant qu'ils ne se mettent à accélérer leurs mouvements.

« Faut qu'on se barre, tu m'entends ! Sinon t'es un homme mort, Han ! »

Alors ils prirent leur envol, sur les piteux chemins.
Et ils abandonnaient tout, derrière eux, main dans la main.

C'étaient des secondes fatidiques.
Celles bien trop cruciales, desquelles semblaient dépendre la vie.

Sous le doux soleil de décembre, une histoire avait vu le monde s'écrouler.
Comme les avenirs, les lendemains et peut être même pire.

Les premières baskets avaient franchi le sol, comme la première fois où Jisung apprenait à marcher.

Les mains se sont tenues entre elles, comme la douceur maternelle contre la sienne.

Les regards s'étaient croisés sous les faibles rayons de lumière, un garçon roux apeuré, un noiraud au regard éventré.

Ils avaient échangé quelques mots ; mais rien n'était bruyant, le monde était silencieux.


Et on a crié :
« Les gars, faut dégager, les flics vont débarquer ! »

Et on a hurlé :
« Éteins ton foutu téléphone ! »

Car les appels étaient tracés.

« Sortez par derrière, le sentier mène directement vers la pharmacie ! Grouillez vous, je vais ramasser les restes. »

Minho avait regardé Jisung lui conter ces dernières phrases et secoua négativement de la tête.

« Je n'irais nulle part sans toi !

Minho ! C'est pas le moment, allez-y ! Foutez le camp !

Ji... Putain, c-c'est de ma.. J'ai merdé, Ji,  J'ai.. J'ai putain de merdé, viens.. Viens avec nous !

On peut pas te laisser là ! le défendit, pour une fois, Felix.

S'il vous plaît, vous avez encore des chances de vous en sortir, je gère, allez vous en ! Je n'ai plus rien à sacrifier maintenant, ramenez tout ça à la pharmacie, dépêchez-vous ! »

Après avoir laissé s'échapper un juron, Changbin poussa Felix à l'extérieur, à contre cœur.

« Hey, Jisung c'est bon.. Arrête de faire le con, viens, je t'en prie.. Viens avec nous.. »

Minho avait délicatement rapproché ses lèvres des siennes, cette fois-ci dépourvu de retrouvailles mais brillant aux adieux. Jisung ne parvenait plus à réfléchir correctement et ses mains s'accrochèrent de toute ses forces au t-shirt de l'aîné. Il s'y raccrochait comme s'il n'y avait plus de lendemain. Il s'y accrochait comme si c'était la fin du monde ; la fin du leur.

Et dès qu'ils se séparaient, le plus grand revenait aussitôt lui voler son souffle ; il devenait son essentiel, son indispensable. Sa bouée de sauvetage ; son véritable soleil.

Mais Jisung peinait encore à respirer, les secondes s'écoulaient, la Terre tournait et tout avançait sans eux, comme figés dans le temps précieux.

C'était une recherche sensible, d'un bout de chaleur, d'un bout du leur et un peu de vie dans cette descente aux enfers. A ses lèvres, Jisung oubliait le réel et l'essence même de ses doutes. L'effacement concret de ses problèmes ensevelis sous la misère.

« C'est moi qui m'excuse Jisung. C'est moi qui m'excuse, répéta-t-il en laissant son front frapper doucement son épaule, le nez niché au creux de son cou. Quand j'ai vu ta lettre ce matin, j'ai... J'ai complètement paniqué, alors je.. Je les ai appelé. Je les ai appelé, les flics, tu sais ? Je.. Je pouvais pas Jisung, je pouvais pas te laisser te barrer. Tu pouvais pas faire ça. Qu'est-ce qui t'as prit bon sang ? T'as quoi dans la tête... »

L'aîné rigola faiblement, douloureusement, avant de relever la tête.

« T'es idiot parfois.

Toi aussi, t'es idiot, putain...

On fait une belle paire, mh ? »

Jisung avait hoché la tête en riant, un son adorable qui n'était perçu que trop rarement. Peut être qu'il riait réellement pour la première fois, peut être riait-il pour l'unique et dernière fois. C'était les légères chamailleries, le soleil avant la pluie, la lumière avant la nuit. Et cette fois-ci, Jisung s'éleva tendrement en se mettant sur la pointe des pieds avant d'embrasser son petit-ami. Légèrement surpris, Minho entoura sa taille, le pressant d'une délicate manœuvre contre lui.

Car désormais, les jours n'allaient plus se lever avec lui.

Ils se sont regardés une dernière fois ; mais quelque part, ça ne faisait pas si mal.

Eux seuls, sous les beaux cieux de Corée.

Comme la première fois ; à la pharmacie tant adorée.

Les sirènes se rapprochaient, l'avenir se dessinait, pourtant... Pourtant, Jisung n'avait bougé. Brillant, étincelant entre toutes ces boîtes vidées, attendant patiemment les événements s'enchaîner.

Il y avait son sourire aussi, qui rendait tout étrange, lumineux et scintillant.

Sous le doux soleil de décembre, une histoire avait cessé.

Sous le doux soleil de décembre, quelques silhouettes s'étaient échappé.

Et peut être que lui, il était fatalement coincé.

Coincé dans son foutu cœur, à jamais gravé, comme une empreinte à sa pulpe, un remède à la vie.

Les menottes à son cœur.

Han Jisung, et son âme-soeur.






















Pour : Mr.Lee Minho

Minho,

Cela fait, si longtemps, qu'on ne s'est pas retrouvé ainsi. À nouveau coincés entre deux mondes, deux univers.

Tu m'as dit un jour, de ne plus te vouvoyer, car, on devait sans doute avoir le même âge. Tu m'as proposé un jour, de venir boire avec toi dans le café où travaillait Felix aussi. On était amis, n'est-ce pas ?

Les amis s'entraident.
Et toi, tu m'as aimé.

Toi tu m'as aimé, lorsque je ne pouvais encore définir ce qu'était ce mot, qui glisse entre les lèvres des grands tourtereaux. Toi tu m'as aimé, lorsque la misère me cambriolait la vie, le soleil et mes nuits.

Toi tu m'as aimé, jusqu'à ce que le jour se lève et éteigne mes doutes, me ramène dans tes rêves et brûle mes joues.

Lorsque c'était un peu trop dur, et même lorsque je te poussais sur une autre route, à bout, à bout.

Nous ne vivions pas dans le même monde, et malgré cela, j'ai toujours cru appartenir au tien quand ça allait mal. J'ai toujours cherché à t'éloigner de ce chemin, de ces routes d'épaves et de cette vie misérable. J'ai toujours cherché à effacer ces liens propices qui liaient nos deux âmes.

Mais tu as gardé les quelques morceaux de mon cœur, et tu es devenu aussi indispensable que le miel lorsque ma gorge s'enflamme sous la grippe insoutenable, et tu es devenu aussi essentiel que l'oxygène lorsque sous l'eau, je ne parvenais à y sortir ma tête.

Aujourd'hui peut être, semble être l'unique soirée où nos deux corps se sont humainement réchauffés

Je sais que tu es bien plus intelligent que moi, plus grand, plus fort — pourtant, j'ai toujours voulu te protéger. C'est marrant non ?

Ne m'oublie pas.

Ne m'oublie pas, tu me disais.
Ne m'oublie pas, car c'est notre histoire.

La nôtre, et seulement la nôtre.

Entre la misère, les épines et les roses.
Entre l'ombre, le soleil et les tournesols.

Entre ces murs, dans cette pharmacie en soirée de tempêtes.

Sur cette terre ; aujourd'hui, et même hier.

Je continuerais à t'aimer, qu'importe les kilomètres qui nous sépare. Et je continuerais à t'écrire s'il le faut, t'offrir ces quelques mots.

Mais je dois te quitter avant que tu ne le fasses, car je suis un peu trop égoïste Minho, un peu trop excentrique.

Alors je t'écris aujourd'hui, pour te remercier d'avoir illuminer mon quotidien, pour te remercier de m'avoir offert lorsque je ne possédais rien.

Merci d'avoir été aimant.

Je t'aime, Minho.

Han Jisung.


⋆˚༘.

THE END.

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