19 | 被盜 !
NINETEENTH ✧ STOLEN HEART
⋆˚༘.
LA RASSURANTE, lumière qui s'échappait des fenêtres de l'hôpital minimaliste permettait une vue exemplaire sur le reste de la rue. Parfois les quelques lampadaires qui ornaient les trottoirs, éclairaient le peu d'espace qui demeurait souvent invisible lors des grandes nuits d'hiver.
Les mains frigorifiées, il tentait de les réchauffer à travers l'infime chaleur de ses poches de pantalon. Quant à ses lèvres, elles continuaient à périr face au vent glacial qui enveloppait son corps à travers le noir sanglant du village. Le jeune garçon se dirigeait vers l'entrée, impatient de retrouver sa grand-mère et de faire intimement revivre ces secondes perdues entre les bras de cette dame.
À l'intérieur, ses yeux analysent chaque recoins de l'accueil qui était tout de même faiblement remplie. Ses pas timides le guidèrent vers une jeune femme qui lui annonça le numéro de chambre de sa mamie. Vraisemblablement, il n'était venu qu'une seule fois ici durant l'hospitalisation de la vieille Han In-soon et retenir ces fichus chiffres avait été un peu compliqué.
Après avoir soigneusement remercié la dame de l'accueil, il se précipita à l'étage où se trouvait la personne qu'il chérissait tant. Les couloirs interminables et vides intimidaient la faible présence du blondinet, qui, hésitant, n'osait s'approcher de la porte.
L'odeur médicale qui s'émanait du bâtiment semblait dérangeant pour le jeune Jisung, qui n'était en aucun cas habitué à fréquenter ce genre d'endroit de mort et de vie.
Il n'appréciait pas véritablement l'hôpital. Quand on y venait, ce n'était rarement pour une bonne chose.
Et aujourd'hui il venait rendre visite à sa grand-mère bien aimée, qui souffrait continuellement. Il allait la réconforter et se soigner lui-même de sa terrible solitude.
Alors il pose délicatement ses phalanges sur la poignée de porte, tremblant. Jisung restait pétrifié à l'idée de se montrer ainsi face à elle, le visage quelque fois décoré de petites ecchymoses ou encore les bras parsemés d'hématomes. Qu'allait-il lui dire ? Qu'allait-il trouver comme énième mensonge à sa situation pathétique ?
Jisung se mordilla nerveusement les lèvres en fermant les paupières et tout en appuyant sur la poignée afin que la porte s'ouvre sur la chambre d'hôpital.
Il prit quelques secondes à réaliser qu'elle soit ouverte, le coeur qui flanchait, seule la voix encore claire de sa grand-mère le fit revenir à la réalité.
« Jisung ? Jisung ! Mon petit garçon ! »
Lorsque les syllabes roulèrent contre les lèvres de la dame, le concerné avait cru que son cœur s'était arrêté de battre durant quelques secondes. Ce fût tel que d'adorables lucioles s'étaient manifestées dans la pièce et offrirent un agréable spectacle de poussière d'étoiles. Les phalanges encore collées à la matière de la poignée, le blond n'osait plus ajouter quoi que ce soit ni effectuer le moindre mouvement. Cette chaleureuse éloquence avait ravivé en lui, cet once d'espoir qui semblait s'éteindre lorsqu'il rentrait seul.
« Grand-mère.. marmonna-t-il dans un soupir inaudible. Grand-mère, tu m'as terriblement manqué ! s'enquit le petit-fils en parcourant le reste de la salle d'une vitesse folle. »
Le garçon s'effondra près du lit, accablé de ses horribles angoisses et tendrement les mains chaudes de la vieille femme vinrent apporter au doux visage larmoyant de son petit-fils, une touche de sincérité et d'assurance qui le fit frémir.
« Ça va aller chéri.. Relèves-toi maintenant, lui chuchote In-Soon en l'aidant à le faire. »
L'adolescent effectua ce qu'il lui avait été conté et s'assit sur la chaise d'en face. Un faible sourire ornait ses lèvres abimées et sèches, ainsi, sous les regards tendres de sa grand-mère, il commença à dialoguer :
« La dernière fois j'avais espéré te voir, mais les médecins m'ont dit que tu te remettais à peine de ton malaise. Dis-moi que tu n'as rien ! Dis-moi que tu iras mieux par la suite ! s'écria le blondinet en attrapant les mains de l'aînée.
— Ne t'en fais pas, n'oublie pas que je suis une très forte dame, il ne m'arrivera plus rien désormais. Après tout, je ne peux pas laisser mon petit trésor dans un état pareil ! Que t'est-il arrivé Jisung, racontes-le moi. »
Le prénommé déglutit, autant Minho ne le lâchait pas avec ses questions, autant sa grand-mère ne l'épargnait pas non plus. Sa langue en avait assez de garder ces paroles vampiriques qui lui déchiraient l'intérieur. Il fallait qu'il le dise un jour où l'autre.
« Je me suis fait volé ma bicyclette, dévoile-t-il honteux dans un soupir de désespoir. Et ça s'est terminé en bagarre car j'ai voulu me défendre. Mais ça ne s'arrête pas à là, ils viennent saccager le jardin, ils s'amusent à tout casser ! Comment je suis censé protéger les gens que j'aime, si je n'arrive même pas à protéger de simples choses que je chéris... »
Et il s'imagine quelques secondes avec Minho, dont la silhouette disparaît à travers ses pensées car c'était sans doute une relation vouée à l'échec.
« Je suis qu'un gamin faible qui essaie de survivre en rejetant toute aide extérieure car il en peut plus de savourer le goût amer des faux espoirs et de la misère. »
Alors il regrette toutes les fois où sa main avait rejeté celle de Minho. Il regrette toutes les fois où il s'était avancé vers lui, mais qu'il avait préféré fuir car c'est qu'il déteste se faire dominer par la honte.
Et il regrette de ne pas autant aimer ce garçon, qui lui offrait chaque jour, une parcelle d'étoile à coller contre son âme.
Jisung gardait la tête baissée, le regard sévère et les lèvres martyrisées par ses dents qui tentaient vainement d'empêcher que les bruits de sanglots ne s'échappent d'entre elles.
La colère remuait en lui tout cet épuisement à porter l'horrible fardeau de la honte. Et puis il y avait ses mains, contre lesquelles de somptueuses perles limpides s'écrasaient et fleurissaient dans un univers horrifique.
« Regardes-moi, avait soufflé la seule personne qui lui restait. Tu es loin d'être un garçon misérable, car ton cœur est fait d'or et de douceur. Personne n'arrivera à le faire noircir, ni même la misère, ni même la mort. Jisung, la faiblesse ne fait pas de toi quelqu'un de mauvais, elle montre à quel point le poids est lourd à porter. »
Elle le force alors à le regarder directement dans le blanc des yeux, le force à comprendre qu'il n'est en aucun cas un bon à rien. Puis elle cueille les dernières larmes qui s'écoulent de son visage grâce à son pouce, et termine son discours avec un baiser sur le front découvert du blondinet.
« Tu es le garçon le plus courageux que je connaisse Jisung, ne laisse plus personne te marcher sur les pieds. Et continue de protéger ceux que tu aimes. »
In-Soon se détache de son petit-fils, ému des aveux de sa grand-mère. Il renifle un instant avant de lever le regard vers elle, en souriant timidement les joues rosies.
« Parles-moi de ce garçon qui te fait tant fasciner. »
Et aussitôt son sourire disparut, ce qui inquiétait malheureusement la vielle dame qui ne comprenait pas ce changement soudain d'expressions.
Un silence s'empara de la pièce durant lequel Jisung se tournait les pouces.
« Je ne sais pas quoi penser de lui. Il est si spécial grand-mère. C'est un garçon imprévisible mais si attachant, je.. »
Et alors d'un seul coup, il s'arrête de parler en se remémorant de ce qu'il se passait réellement avec Minho. Il réalise enfin jusqu'où ils s'étaient déjà engagés et frissonne de peur à l'idée d'en parler.
Les amis ne s'embrassent pas. N'est-ce pas ?
Alors ils n'étaient pas amis. Ils ne le seront pas.
« Minho sait à propos de ma situation, déclare-t-il en touchant ses poignets, là où l'étreinte du noiraud fût violente, enfin, il l'a déduit par rapport à mon comportement, alors je me suis énervé car je me suis senti humilié.
— Vous devriez en parler tous les deux, chéri. Il a simplement voulu t'aider. »
Mais la vieille In-Soon ignorait encore quelques détails que lui avait omis le blondinet. Jisung n'avait pas osé parler de l'étrange tentative de Minho et y songe encore, aux véritables pensées du garçon derrière ses actes. Qu'avait-il voulu faire en s'adressant physiquement à lui de cette manière ?
« Tu as sans doute raison, répond le blondinet hésitant et dépourvu de confiance dans ses propos. »
Alors il lui offre un sourire dessiné de toute pièce par ses émotions trompeuses, et décide de quitter l'endroit après avoir longuement parlé à sa grand-mère. Cependant, cette dernière l'interpelle et il fit volte-face.
« Attends ! Prends cet argent avec toi, offres-toi un bon repas avec. Il t'en restera pour faire quelques petites courses, termine-t-elle en déposant l'argent de main propre dans celles de son petit-fils. S'il te plaît, utilises le bien cette fois-ci et fais attention en rentrant chéri. »
Tout d'abord il fut surpris des derniers mots de la vieille dame. Son regard exprimait par là un message caché qui le fit frémir.
Était-elle au courant des activités douteuses de son petit-fils ?
Un dernier regard, et le blondinet s'en alla dans le plus doux des silences. Bien que sa mélancolie parvienne parfois à le rattraper, il marchait sereinement vers une station proche de l'hôpital. Le village était sans doute minimaliste et très peu de gens y vivaient. Les rues étaient condensées seulement lors de grandes fêtes qui frappaient la toute petite ville. Et dans ces cas présents, feux d'artifices et confetti iluminaient le ciel étoilé de milles et une émotion. Cependant les couleurs de Noël s'installaient peu à peu, offrant alors aux quelques habitants un sentiment d'émerveillement face à tant de décorations. Les beaux quartiers du village resplendissaient, guirlandes lumineuses et boules de Noël.
Et tant de douceurs exquises qui s'émanent des restaurants riches.
Il soupira.
« Je déteste tellement les périodes de fêtes. Pas moyen de respirer sans que les joies hypocrites viennent tout saccager. »
Mais au fond il priait qu'un jour, il puisse réellement fêter ce genre de festin traditionnel, et que vivent sous l'ardente chaleur du sapin, ses plus beaux cadeaux de Noël.
Il rangea définitivement les billets qui vacillaient encore entre ses doigts, dans ses poches puis traversa la route. Sa fine silhouette se dessinait sur le sol lors qu'enfin il arriva à destination.
La lueur imposante de la station illuminait le reste de la route qui venait vers tant d'endroits, il prit quelques secondes avant d'y entrer. Cette fois-ci, c'était ouvert. Cette fois-ci, il n'allait rien faire d'illégal. En posant ses doigts sur la baie vitrée qui ouvrait sur le reste de la petite épicerie, son regard examina l'ensemble de la pièce. C'était plutôt spacieux, se disait-il. Urbain et tacheté d'une émotion quelconque. Jisung ressentait quelque chose de différent à l'égard de ces lieux. Peut-être était-ce ces musiques à la chaîne qui permettaient à l'atmosphère de se revigorer d'une forme onctueuse de détente ? Jisung l'ignorait, mais malgré tout, il affectionnait plutôt bien l'environnement.
En déambulant entre les quelques étagères existantes, le jeune asiatique contemplait chaque recoins d'un œil envoûté et affamé. Tellement de choses. Il y avait, tellement de choses. Mais y'avait son cœur aussi. Y'avait son coeur qui s'écrasait pour ne pas succomber à tant de délices.
« Un bon repas, hein ? se répète-t-il à lui-même. Est-ce que des nouilles c'est un bon repas pour toi grand-mère ? »
Alors il prend pleins de petites boîtes, accompagnées de deux ou trois canettes de soda. Le reste de l'argent il allait le garde pour de vraies courses, lorsque sa grand-mère retournera chez elle. Ainsi, en guise de dîner il allait faire un agréable festin pour eux seuls.
Sur ses pensées, il s'avance en souriant vers la place où devrait se trouver le caissier, qui était bien absent. Après quelques regards interrogateurs, le blondinet appuya sur la petite sonnette présente sur le comptoir. Soudainement, une voix ferme mais féminine s'éleva de derrière, provoquant donc l'apparition en trombe d'un adolescent de son âge. Quelque peu agacé, le jeune garçon râla après les paroles de sa, sans doute mère.
« Bonsoir, bienvenue à l'épicerie Seo, que puis-je faire pour- »
À l'instant même où le brun se retourna vers son client, sa voix se tût dans un léger cri de surprise, ce qui alerta immédiatement Jisung qui semblait distrait par les musiques incessantes. D'un geste impoli, Changbin dévisagea le blondinet d'un regard profond.
« Je te connais toi ! s'écrit-il en pointant du doigt le visage perplexe du plus jeune. T'es le gars qui traînait avec Minho cet après-midi ! »
Les yeux écarquillés, le prénomme ne savait pas comment réagir face à cette situation. Il prit le temps de bien regarder autour de lui pour s'assurer qu'il n'était pas celui dont le jeune caissier parlait, mais en vain il fut obligé de lui répondre.
« Je pense que vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre. Pouvez-vous, s'il vous plaît vous occuper de votre travail ? riposte le blond, agréablement poli.
— C'est quoi ton nom ?
— Pardon ? s'enquit Jisung, le visage qui commençait tout juste à se déformer d'incompréhension.
— Comment tu t'appelles, répète Changbin, en prenant le temps de bien articuler cette fois-ci. »
De front à son vis-à-vis, Jisung contracta amèrement sa mâchoire en cernant le parfait personnage qu'il était, puis déposa tous les articles sur la table d'une forte nonchalance au détriment de la surprise du brun. Après cette scène, le cadet se précipita vers la sortie dans l'espoir d'échapper à ses questions. Il avait complètement oublié que, contrairement à son cas plutôt extrême, Minho avait une parfaite vie sociale. Comment avait-il fait pour négliger ce détail crucial ? Et malheureusement, en agissant de cette façon, ses amis pourraient se faire une image totalement imaginaire de ce qu'il était réellement, voire conter des faits aussi désagréables à Minho. Changbin se pencha littéralement sur la caisse afin d'observer les actions du client exemplaire qu'il venait d'avoir et soupira lorsqu'il le vit définitivement quitter les lieux.
« Quel gamin bizarre. Sérieux, Minho, où t'es parti trouvé ce gosse ? se murmure-t-il alors qu'il baissa le regard vers les articles présents devant lui. »
Mais tandis qu'il les analysait pendant quelques secondes, un morceau de papier le surprit.
« Han Jisung » y était inscrit.
Lorsqu'il le prit entre ses doigts, une enveloppe dans laquelle sonnaient plusieurs pièces se dévoila à son plus grand étonnement. Les lèvres entrouvertes, il se pencha violemment contre sa caisse pour tenter de vérifier si la présence du blond semblait toujours errer quelque part, cependant il était déjà bien loin de ce qu'il imaginait.
Jisung retournait dans son univers de poussière et de misère, la veste remplie de merveilles prises à l'épicerie.
Et puis quand bien même s'il avait volé, l'argent brillait toujours contre le pavé.
⋆⋆⋆
HAPPY
NEW
YEAR
💫
Donc, ce chapitre
m'a pris un moment
je l'aimais pas du tout
à la base.. Je n'ai pas
voulu le poster, mais
au final je l'ai fait.
J'espère vraiment que
je suis pas en train de
massacrer ma propre
histoire ;-;
j'ai besoin de
votre avis
🥺
+stanwayv
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