15 | 初戀 !
HYPNOTIC ✧ FIFTEEN
⋆˚༘.
ET L'EAU TIÈDE ⋆ cognait contre son corps lorsque sa main vint appuyer sur le pommeau de douche, lui permettant de ressentir une sensation exquise et doucereuse. Ses doigts s'enmêlaient entre ses mèches sombres dont la mousse dévoilait une somptueuse texture quand celle-ci s'écoulait le long de sa peau. Un sourire majestueux brillait contre ses lèvres humides en se laissant envahir par ses pensées.
Il allait avoir un rendez-vous avec Jisung !
A ces songes, le noiraud stoppa l'écoulement d'eau et prit sa serviette afin de sortir de la salle de bain. Minho était toujours présent chez sa tante, les événements de la veille lui avait profondément marqué faisant renaître ces quelques démons qui consumaient chaque parcelles de son être. La mélancolie maladive qui régnait parfois en lui, supprimait cette joie permanente qui semblait si souvent dessiner les reliefs de son quotidien. Et alors dès qu'il se remémorait des anciennes actions de son père, son corps faiblissait d'un profond dégoût.
Une fois préparé, il enfila ses converses, puis, embrassa tendrement sa tante. Il prit soin de la remercier pour son hospitalité et quitta la résidence.
La tendre couleur ensoleillée de l'astre solaire offrait quelques rayons chaleureux au décor matinal. L'ambiance des rues vides octroyait une certaine chance à Minho de s'attribuer le territoire, et ses yeux baignés dans le domaine urbain zieutaient les quelques alentours. Les cours devaient avoir commencé depuis une très bonne heure, mais cela ne l'inquiétait pas plus que cela.
Et si Minho redécouvrait chaque parcelles de ces rues dépouillées, Jisung semblait fleurir une dernière fois au fond de son lit. L'immortelle tendresse dont il faisait preuve s'effaça lorsque ses pupilles engourdies s'éternisèrent sur les aiguilles de l'horloge présente contre le mur. Ses lèvres scellées par le silence furent tourmentées d'un léger cri de stupeur quand il remarqua qu'il était de nouveau en retard, et se précipita promptement à sa préparation pour son rendez-vous avec Minho.
Les battements de son coeur étaient douloureux, il commençait déjà à angoisser à l'idée de rater la seule fois où il pourrait rencontrer celui qui restait ancré dans ses pensées depuis une éternité. En se dirigeant vers la salle d'eau, le jeune adolescent prit soigneusement le temps de prendre ses vêtements d'occasion afin d'embellir son image appauvrie de petit garçon dépouillé.
Lorsqu'il fut terminé, il se surprit lui-même en se regardant dans la glace, à sourire bêtement sans raison. La couleur de ses mèches humides reflétaient contre le miroir et les gouttelettes qui s'écoulaient encore venaient s'écraser contre le tissu déjà présent sur lui.
En séchant sa brillante chevelure, Jisung cherchait désespérément au sein des tiroirs de sa table de nuit quelques pansements. Les quelques péripéties de ces derniers jours lui valurent certaines complications qui traînaient là au creux de son coeur, dans l'impossibilité d'en dévoiler une seule parcelle.
Cependant, à la seconde où il traversa le couloir, à la recherche de ces fameuses compresses, ses pupilles s'attardèrent sur la silhouette de sa grand-mère, affaiblie par les affres de la vieillesse, s'effondrer contre le sol.
« Grand-mère ! s'écria le blond dans un éclat de sanglots angoissés. »
Alors qu'il glissa jusqu'au corps inconscient et immobile de la douce femme, il tenta de la faire réagir en lui tapotant tendrement les joues. Dès lors où ses phalanges glissèrent contre sa peau glacée, il comprit que son état était critique. Il vérifia également son pouls, qui semblait inexistant face à ses propres tremblements, terrifié à l'idée de devoir supporter la mort certaine de sa grand-mère au creux de ses bras.
Il approcha avec crainte, son oreille contre le visage de la vieille dame et il n'y avait également aucun souffle.
Il nageait en pleins délire. Il nageait en pleins désespoir.
Il parvient tout de même à reprendre ses esprits en attrapant le téléphone présent sur la table puis appela directement les urgences. Jisung remerciait Minho de lui avoir laissé les numéros importants dans un fichier au sein de son propre cellulaire. Ses doigts se crispaient autour de l'appareil tant la douleur lui lacérait le coeur. De terrifiantes scènes s'éclaboussaient quelque part dans sa tête, l'horreur qui dessinait les reliefs chaotiques de son futur sans cette femme. C'étaient des larmes qui lui déchiraient la peau lorsque ces perles limpides et vampiriques s'effondraient de ses yeux. Les lèvres méprisées par son inquiétude cauchemardesque, le garçon ne tentait même plus couvrir ses pleurs incessants qui transperçaient les murs de la maisonnette. Et lorsqu'on lui répondit au téléphone, il hurla toutes les lettres de son âme, cracha toute son horrible angoisse. Mais on ne le comprenait pas. On le perdait à chaque fois.
On raccrocha.
On osa lui raccrocher.
Mais c'était son coeur qui s'était décroché ; de sa poitrine quand la ligne coupa.
Mais c'était ses cris qui percèrent les tympans, c'était ses cris qui brisèrent les vitres animées de désespoir.
Il berçait le corps fébrile de sa grand mère dans le plus horrible des silences, il berçait sans doute le dernier espoir de revoir un jour cette dame lui offrir un sourire majestueux.
Puis un garçon entra, fit renaître cette flamme éteinte contre la poitrine de Jisung et accouru à l'horrible scène. Le blondinet s'était automatiquement aggripé à l'arrivant et lui suppliait son aide à en avoir les cordes vocales brisées par le désaroi enraciné dans ce qui semblait rester de son coeur meurtri.
La folie consumait les dernières perles de son âme, elle transperçait l'échine, elle foudroyait le corps.
Et les éclats s'écroulent contre le sol, fragments qui décoraient les quelques bribes de sa vie. Fragments qui pourtant fondaient un désir immuable de survivre au quotidien effroyable qu'on lui avait donné.
Il tremble.
Ses pupilles s'empourprent d'un voile intégral, il devient aveugle, il y meurt encore un peu plus. Il disparaît à travers les heurts néfastes d'une vie exécrable.
« Ç-Ça va aller Jisung, ne sombre pas ! Ta grand-mère respire encore, tout ira bien, je vais appeler les urgences ! s'écria Chris, en le prenant dans ses bras pour le rassurer. »
Puis environ une vingtaine, une trentaine ou une heure ensuite ? Jisung ne daignait plus compter ce qui semblait pour lui un événement abominable figé dans l'horreur du temps.
Grâce à Chris, il avait repris ses esprits. Grâce à Chris, il parvint enfin à respirer calmement et les rassurantes paroles des ambulanciers lui valurent un soulagement immense.
Quand il vit le véhicule d'urgences disparaître de sa vision, il alla directement dans la salle de bain pour se rafraîchir le visage.
Quelques minutes plus tard, il se laissa tomber contre la douce matière du canapé présent dans le salon. Et subitement, des vibrations répétitives vinrent attiser l'attention de Jisung, qui semblait absorbé par les terribles blessures qui s'ouvraient dans sa poitrine.
Cependant, de ses mouvements las et dépourvus de motivation, il prit le cellulaire en main et lut les messages qui s'affichaient par trois notifications.
À l'instant, ses yeux n'étaient que de vulgaires billes dans lesquelles erraient des émotions incomprises et son regard s'éteint lorsque les lettres roulaient contre ses lèvres :
« Je ne te vois nul part, tu n'es pas venu ? »
Il rata l'once d'un battement de coeur, et cru suffoquer.
Quel idiot, il avait tout oublié !
Les événements qui s'étaient passés il y a de cela, une bonne heure, vagabondaient encore à travers son esprit traumatisé et il n'avait réellement plus la tête à penser à ce genre de chose.
Il tenta de l'appeler, mais comprit bien vite que son téléphone avait des problèmes de réseaux depuis ses tentatives précédentes. Jisung se détestait tellement d'avoir oublié de rejoindre son ami qu'il se précipita avec regret de quitter la maison en courant.
Tandis que ses lacets étaient légèrement défaits, le garçon ne prit même plus la peine de vérifier la présence de son vélo et faillit se ramasser tout le béton qui craquait contre ses semelles usées.
Le coeur pris d'une cadence effrénée, il peinait à respirer correctement lors de sa course.
Jisung allait de nouveau contrarier la seule personne qui parvenait à l'approcher. Jisung allait de nouveau perdre le seul lien qui parvenait à le faire briller.
Ça scintille au fond de son âme.
Cet amour caché et pourtant si admirable.
C'était le déclin amoureux.
Une épopée douloureuse qui dessinait leur histoire idyllique à travers les heurts de la vie.
Arrivé au bâtiment, le corps fébrile et moite, le blondinet poussa brusquement la porte dans un fracas violent, ce qui attira l'attention des quelques personnes présentes. De ses pupilles affolées, il analysait intégralement la pièce dans laquelle fleurissait une forêt d'ouvrages mais n'apercevait aucunement la silhouette de Minho.
Il s'arrêta un instant, complètement à bout de souffle, perdu. En reprenant sa respiration, cela lui permit de mieux rassembler ses idées et opta pour un dernier appel.
« S'il vous plaît.. Faites qu'il ne soit pas parti.. Faites qu'il ne soit pas parti.. suppliait Jisung à travers le téléphone comme s'il espérait qu'une voix divine lui réponde.
— Jeune homme, il n'écoutait plus l'extérieur et ignora la voix féminine de la bibliothécaire. Jeune homme je vous prie ! Les appels sont interdits dans l'enceinte de la bibliothèque !
— Minho.. S'il te plaît, réponds-moi ! s'écria-t-il désespérément.
— Je vous demande pardon ? s'était offusquée la dame, en remarquant son ignorance. »
Alors qu'il perdait graduellement le seul espoir qui s'était allumé en lui, une voix presque méconnaissable surgit de l'appareil. Seulement des bruit de fond, ou seulement des vibrations sonores qui s'échappaient d'un climatiseur. Et pourtant, il avait reconnu son éloquence à travers toutes celles qui se mélangeaient contre le cellulaire.
« Bonjour Monsieur Lèche-vitrine, j'ai été vous acheter la boisson chaude que vous appréciez tant. Veuillez excuser mon retard, et un silence décora l'atmosphère quand soudain la voix résonna au creux de son oreille, je t'ai trouvé, Jisung. »
Minho était apparut et de paroles mielleuses avaient glissé contre ses lippes pour venir séduire l'ouïe fine du blondinet, qui se retourna stupéfait.
« I-Idiot ! T'étais où ! s'exclama-t-il, les yeux écarquillés.
— J'étais sorti un instant pour voir si t'arrivais, mais au final je suis passé au café du coin. Tu sais, celui qu'on fréquente. Et puis, je crois que la chance nous souriait et nous a rassemblé au même moment. Tu trouves pas ça inédite comme situation ? répondit Minho en rigolant. »
Il était tout simplement, beaucoup trop fort pour faire ressentir ce quelque chose d'indescriptible chez Jisung. Il mourrait d'envie de l'enlacer et de ne plus jamais le laisser le quitter.
Et c'est ce qu'il fit, lorsque plus une seule syllabe s'échappa des lèvres de Minho, avides de sentiments et d'espérance. Ses petites mains s'agrippaient au tissu du plus âgé, et sans hésitation ce dernier l'encercla également de ses bras réconfortants. La tête contre son torse, Jisung humait doucement l'arôme parfumé qui émanait de ses vêtements neufs et y distinguait une tendresse extrême qui le faisait tant vibrer. Il se sentait, tellement rassuré entre ses bras. Il se sentait vivant et aimé.
Puis ses lèvres dessinaient des lettres inaudibles : tu m'as manqué, hurla Jisung intérieurement, tu m'as terriblement manqué.
Quelques minutes plus tard, les deux garçons se retrouvèrent à l'étage, là où le blondinet visitait les étagères le plus souvent. Alors qu'un fin sourire naquit sur le visage adorable de Jisung, Minho distingua ses égratignures pourpres et encerclées d'atroces hématomes. Malheureusement, ce mouvement de lèvres unique disparut des émotions de son visage et y laissa régner une peur affreuse. De sa main, Minho vint effleurer affectueusement sa joue, cependant Jisung repoussa son geste en secouant légèrement de la tête.
« Il s'est passé quelque chose ?
— Minho s'il te plaît, j'ai pas envie-
— N'essaie pas de changer de sujet. continua-t-il avec fermeté.
— Écoute Minho, je voudrais te parler d'autre chose. Mais s'il te plaît, ne m'interrompt pas. »
Jisung se leva pour prendre un livre, et accompagné du brun, ils vagabondent entre les rayons. Tandis que ses phalanges frôlaient la texture de chaque ouvrages présents dans l'étagère, Jisung se laissa poursuivre par les regards curieux d'un adolescent hypnotisé par ses mouvements. Parfois ses lèvres se mouvaient, transformaient le silence en une douce musique verbale et parfois sa voix était close, enfermée à travers sa gorge, éteinte.
Ils se regardent, ils se distinguent.
Un après l'autre, ils se sourient.
Mais Jisung est meurtri, Minho est surpris.
Déchéance d'un désir amoureux détruit par les événements désastreux.
« Je crois que.. Ma grand-mère, va bientôt y passer. La vieillesse l'affaiblit bien trop, Minho et.. il marqua une longue pause avant de reprendre son souffle, exténué, et moi... Je n'arrive plus à supporter de la voir aussi mal, éclata sa voix dans un sanglot déchirant. »
Il se taît, abandonne, mais vit encore un peu. Il vit de ses émotions rassurantes que lui offre Minho. Il vit de ses paroles envoûtantes que lui susurre ce garçon spécial.
Il vit de Lui. Il vit grâce à Lui.
Alors il tremble, sous le poids de la vérité, il manque de faire tomber quelques livres, mais se ressaisit lorsque son interlocuteur tenta la communication.
« Non. Ne parle pas, Minho. »
Puis, il lève les yeux, le regard couleur de ses sentiments, couleur de son cœur aux milles nuances.
Il s'était tourné vers le Soleil, Jisung la fine tournesol. Le blondinet serre tendrement le livre entre ses mains tremblantes et lui demande :
« Embrasses-moi. »
L'échine frissonne par les mots, le cœur tremble par les actes.
Et puis il y a avait eux, deux âmes frivoles qui s'enflamment.
Grand corps malade, d'amour et de drame. Gamin pathétique et pourtant si idyllique. Jisung était la toile, Minho y laissait ses traces.
De peinture. De larmes. De sentiments.
Minho s'approche, lentement. Laisse planer le silence.
Et il embrasse l'Ange.
Les grandes mains de l'aîné se collent aux joues de Jisung, y émane ses sentiments chaleureux et le réconforte. Mais il est petit, et l'autre déclenche en lui des sensations irrésistibles.
C'était la décadence sentimentale.
Il y succombait au doux plaisir de l'amour.
Les longs doigts de Minho caressaient les joues rosées du second garçon et par cela intensifiait le lien qui liait leurs deux lèvres. L'une contre l'autre, elles ne se décollaient même plus offrant une touche d'innocence à la toile enchantée de leur relation.
Mais alors que le souffle s'était coupé, ils se séparent, haletés par ce cadeau de candeur. Jisung détourne timidement les yeux, pas assez fort encore pour savourer son regard insistant, puis recule légèrement, prêt à tomber, sans force et affaiblie par la tendresse de l'aîné.
C'était leur premier baiser.
⋆⋆⋆
J'ai pas publié pendant
un loooong moment,
mais je reviens avec
ce chapitre et quelques
péripéties ;)
Merci encore de continuer
à lire ce que j'écris ❤
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