12 | 呼吸!
BREATH ✧ TWELTH
⋆˚༘.
Une paille entre les lèvres, Minho semblait se perdre dans ses rêveries improbables et le manque expressif de son minois inquiétait les deux jeunes hommes qui l'accompagnaient. Un silence étourdissant continuait de combler le vide vocal qui entourait les adolescents, assis sur ce banc abandonné entre les arbres. Les ondes oscillantes qui se dessinaient à la surface de la petite marre donnait un semblant magique au paysage végétal. Et pourtant, les yeux du brun n'étaient pas bercés par la magie des lieux.
« T'as pas l'air en forme Minho, constate un blondinet en soupirant, il s'est passé quelque chose ?
— Felix, je crois que mon père est au courant.
— A propos de quoi ? s'enquit Changbin en savourant sa glace.
— Je suis parti chez Jisung pour lui donner le téléphone, dévoile Minho sans une once d'hésitation. »
L'un d'eux se retourna vivement vers lui, la surprise imprégnée dans ses pupilles et d'entre ses lèvres entrouvertes le garçon ne réussit pas à laisser échapper une seule syllabe. Seul l'étonnement permettait à son visage d'exprimer ce qu'il ne pouvait plus dire.
« Attend.. Felix prit une pause, réfléchit un long instant et continua, tu veux dire, qu'après avoir passé la soirée dans le parc la dernière fois, tu t'es amusé à chercher où habitait Jisung ? »
Le concerné acquiesça d'un geste honteux, permettant à ses amis de comprendre à quel point son instinct le guidait vers un chemin de roses où sur le sol s'éparpillaient les épines.
« Mais j'étais hyper inquiet, il ne donnait plus de nouvelles, il ne venait plus à la pharmacie, rien ! Je pensais qu'il aurait comprit que le seul numéro présent sur ce vieux cellulaire c'était le mien ! »
Felix soupira en se massant les tempes, tandis que son camarade semblait bien plus s'intéresser à sa glace, à qui il lança un regard désespéré.
« Comment tu vas le dire à ton père ça ? Que t'es parti chez un parfait inconnu au lieu de rentrer chez toi ? Cette fois-ci ne compte pas sur ma mère pour te couvrir, s'exprime le blond en fronçant les sourcils. Écoute Minho, si rentrer tôt devient impossible pour toi, il vaut mieux que tu ne sortes plus. Mais sérieusement, va pas rendre visite à quelqu'un que tu connais à peine en pleine nuit !
— Franchement, on croirait presque entendre mon père là, lui repondit son interlocuteur, Jisung n'est pas qu'un simple inconnu ! Et je pensais que t'étais le seul à l'avoir pigé ça ! En tout cas, merci du gros soutien les débiles, et continuez de penser rien qu'à vous ! grogna le brun en se levant, irrité. »
Et quelques secondes plus tard, il quitta ses acolytes en les laissant déambuler dans leurs propres questions.
Mais Felix avait ressenti une certaine culpabilité qui peinait à quitter son coeur et permit une énième fois à son souffle de franchir la barrière de ses lèvres. Il se leva rapidement tentant vainement de s'excuser envers lui, mais le brun préféra s'en aller sans un regard.
« Laisse tomber Felix, s'écria Minho, on se retrouve Lundi en cours. »
Et le blond lâcha son corps contre le banc de bois, aux côtés de Changbin qui n'avait également pas osé parler durant leurs échanges, les conflits étant ce qu'il redoutait le plus entre ses amis, et malgré tout il lui semblait que c'était exactement ce qui s'était passé en évitant d'agir sur le moment. De sa main libre il vint caresser les mèches blondes de son voisin en souriant, une aura rassurante qui virevoltait autour de lui.
« Ça va aller 'Lix, il doit être un peu à fleur de peau ces derniers jours. Il lui faut du temps j'imagine.
— Merci Changbin, mais je pense qu'il aurait bien plus besoin de soutien que moi à ce moment, j'ai dû le brusquer, lui répond sa connaissance en souriant avec peine. »
Tandis qu'ils décidèrent de se perdre entre les rues, à se raconter mille et une histoires, Minho quant à lui s'était rendu à la pharmacie, les yeux pleins d'espoir d'y retrouver la seule âme qui collait à la sienne. Cependant, les traits impassibles de son visage n'en témoignaient pas moins d'une déception profonde qui grandissait au coeur de son esprit. Trois semaines et demie qu'il n'avait plus croisé Jisung, ni à la pharmacie, ni au café et pas même un message provenant du téléphone, après tout envoyer des messages à des numéros inconnus semblait plutôt idiot. Lorsqu'il pénétra le bâtiment médical, il s'avança à l'accueil afin d'aider sa tante souriante et affectueuse à travers ses manies. La dame vint tendrement ébouriffer la chevelure de son neveux lorsqu'il laissa ses lèvres embrasser son front, et se mit directement au travail.
« Alors ta matinée ? On a eu beaucoup de clients ? demande-t-il curieux.
— Oui, assez. Une petite épidémie de grippe s'est déclarée dans le village donc il y a eu pas mal d'achats, elle s'arrêta de parler un moment en donnant quelques boîtes à son neveux, puis d'ailleurs, le voleur de médicaments s'est de nouveau servit dans nos réserves. Tu as encore le double des clés ? »
A cette question, le concerné se sentit tressaillir, sa mémoire refusait de lui indiquer le dernier endroit où il avait vu ces fameuses clés. Alors avec une parole honnête, il s'exprima en rangeant les médicaments :
« Il faudrait que j'inspecte ma chambre, j'ai dû les égarer quelque part.
— Je vois. Personne d'autre n'est au courant ?
— Je ne pense pas, et puis papa et toi, vous êtes les seuls qui sachent que j'ai droit à la réserve. »
Après leur discussion, la dame invita son neveux à dîner ensemble dans le restaurant du village quand enfin la nuit étoilée vint peindre le paysage d'une atmosphère enivrante et délicate. Un moment qu'il appréciait fortement en compagnie de sa tante, à qui il se permettait de tout raconter. Néanmoins, après s'être installé à table et relever leur demande, les prunelles de Minho semblaient s'attacher à la chaleur de la pièce. Il analysait chaque recoins, y distinguait des sourires collés aux visages, de la satisfaction qui s'échappait de leurs lèvres lorsque le plat était gracieusement bon. Les doigts entrelacés et les coudes sur la table, il continuait d'observer le monde culinaire qui filait autour de lui, les murs décorés de tableaux aussi unique les un que les autres. Et c'est cette douceur conviviale qu'il recherchait terriblement arrivé chez lui.
Les plats désormais à leur table, un agréable parfum vint chatouiller ses narines. L'odeur de la viande grillée charmait les sens du garçon, lui offrant une envie folle d'engloutir le contenu de ces assiettes parfaitement préparées. De ses couverts, Minho s'amusait à la découper, impatient de goûter à ce repas qui le faisait tant rêver quelques heures plus tôt.
« Alors dis-moi, quoi de beau en ce moment de ton côté ? Quand est-ce que tu me présentera la personne qui te rend si souriant ? lui questionna sa tante tandis qu'il s'arrêta de mâcher un long instant.
— Eh bien.. C'est spécial. Il y a effectivement quelqu'un qui m'attire.
— Comment est-elle ?
— C'est une personne, douce et unique, commence le brun alors qu'il semblait se perdre dans ses propres rêveries, accompagnée d'une voix tendre mais pourtant si éloquente lorsqu'il s'agit de me gronder. Ses mèches blondes scintillent au soleil, offrent au paysage cette touche de beauté qui me fait tout perdre. En sa présence, c'est comme si, la gravité ça n'existait plus. En sa présence, c'est comme si le temps s'arrêtait pour de bon et qu'il ne restait plus qu'elle, entre les cent milles qui disparaissent, en terminant il se rappela de la scène que Jisung avait partagé avec sa grand mère. Et il est attachant, il aide énormément les gens qu'il aime. C'est ce que je chéris chez lui. Il est unique, et j'apprecie ses manies. »
Mais alors qu'il se laissait séduire par l'image de son sourire qui éclatait dans son esprit, sa tante leva enfin la tête à son égard quand il termina ses paroles angéliques.
« Il ? demande-t-elle curieuse. C'est un garçon ? »
Et à cet instant, il se stoppa complètement.
Seul un bruit métallique contre le sol carrelé lui permit de détruire ce silence sourd qui écrasait ses tympans. Peut être en avait-il trop dit ? Ou peut être que ses sentiments s'étaient enfin ancrés contre ses paupières ? Il ne savait plus, il ne respirait plus. Et pourtant lorsqu'il reprit son souffle, une douleur atroce lui déchira les poumons. Les syllabes de son prénom résonnaient à l'intérieur de sa tête, mais il ne les entendait pas, il s'était perdu parmis les émotions qui semblaient lui tourmenter l'esprit. Son crâne se fracasse contre ses mains tremblantes, il s'y perd et étouffe sa respiration irrégulière. Les battements de son coeur sont rapides, douloureux, une découverte sulfureuse qui vibrait là dans sa cage thoracique.
Puis, tout s'était éteint dans un silence ténébreux.
Minho était amoureux.
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love is love 🥀
MERCI POUR LES 1K !!!!!
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