11 | 流星 !
LOST STARS ✧ ELEVENTH
⋆˚༘.
Le chaleureux arôme des épices mijotées s'imprégnait dans les murs de la tendre maisonnette, offrant un drôle de sentiment décoré par la douceur et l'amabilité des lieux. La lune, timide et faible contre les nuages semblait s'éteindre dans le ciel, et ainsi dans le salon, semblaient vibrer quelques voix.
Tandis que le repas était préparé par la mère de Felix, quelques garçons furent invités à le rejoindre à son domicile afin de goûter aux plats divinement bons d'une femme aux doigts de fée. Des exploits culinaires que le blond aimait partager auprès de ses amis, des adolescents tout bonnement charmés par la tendresse envoûtante de sa génitrice. Les images défilant à travers la télévision, l'un des jeunes tapotait sur sa manette de façon répétitive jusqu'en avoir mal aux doigts tellement que la détermination pulsait dans ses veines. Cependant, les résultats du jeu vidéo étaient dépourvus de satisfaction à son égard et les traits de son visage se transformèrent en une expression de dégoût. Il cogna sa tête contre l'agréable canapé par frustration et grogna.
« Minho, tu triches tout le temps, laisses moi gagner !
- C'est pas toi qui disait que t'étais imbattable à Mario Kart, Changbin ? répondit le prénommé en riant de la situation, un sourire amusé coincé aux lèvres. »
Tandis qu'il préparait la table joliment ornée d'un vase à fleurs, le blondinet s'amusait à jeter quelques regards timides vers ses amis. Entendre leurs chamailleries enfantines faisait revivre cette flamme contre son coeur, et distinguer le mécontentement de Changbin semblait éventuellement le distraire à penser à ce garçon. L'éloquence cristalline de sa mère interpella les adolescents, et d'une douce force elle emporta Felix dans un élan de tendresse lorsqu'au même moment, le noiraud se retourna vers lui. Une couleur rougeâtre se mêlait aux teintes de ses tâches de rousseur, alors nerveusement sa main vint ramener ses mèches dorées en arrière.
Durant toute la soirée, leurs états âmes se mélangeaient de rires, de cris, d'amusement, à eux trois ils redessinaient la vie, à eux trois ils vibraient d'envies. Cependant, épuisé par la nuit étoilée qui s'offrait à eux, les orbes obscures du jeune Minho s'élevèrent jusqu'au ciel nocturne et dépourvu de lumière lorsqu'un soupir s'échappa de ses lèvres. Leur balade du soir estompait ses angoisses, ses inquiétudes et pourtant il lui semblait que quelque chose manquait au paysage. Une silhouette, une âme. Il pense à lui, à celui qui vibrait contre sa cage thoracique, celui qui le guidait dans le noir et qui miraculeusement donnait un sens à toute cette histoire. Le silence des rues mortes à travers le temps accordait une atmosphère paisible et grandissante à ces garçons naïfs d'espoir.
Assis sur un des bancs du fabuleux parc, ils respiraient discrètement, n'osant pas briser l'instant magique qu'ils appréciaient partager. La tranquillité brutale de l'endroit, permettait à Minho de réfléchir posément aux interminables pensées qui s'éternisaient contre son esprit. Mais sa tête se penchait en arrière, mais ses yeux fuyaient la réalité, et il contemplait les astres scintillants s'enflammer de leur brillance éternelle, et il contemplait Jisung, une étoile qu'il tentait de nommer à travers l'océan de l'univers. Il fixait une énième fois son sourire qui, ancré dans sa tête, l'empêchait de fermer les yeux car c'était ce qui lui permettait de vivre à travers l'évidente réalité.
« Il faut que je m'évade un peu, je vous laisse. Mon père va pas tarder à rentrer, et s'il ne me retrouve pas à la maison, je pourrais dire adieu à ma liberté nocturne, leur prévient Minho qui se levait déjà.
- T'inquiètes, ça va aller. On pense profiter encore un peu avec Changbin, puis ça nous fera du bien de se retrouver seuls ! répondit Felix en distinguant le faible sourire du prénommé. Rentre bien Minho, passe le bonjour à ton père !
- Pas de soucis, merci encore pour le téléphone 'Lix, termina le brun en leur saluant de la main. »
Alors il découpe, il tranche la brume qui s'épaissit dans le parc par sa silhouette légèrement imposante et il plonge ses phalanges endolories par la fraîcheur des lieux dans les poches de son énorme veste. Son souffle se transformait en une futile nuée dans l'atmosphère glaçante, puis d'un prompt élan, il s'avance autre part que sur les traces de son chez-soi.
Il s'élance vers là, où le sol, imprégné de peine, de haine et de regrets brûlait le bonheur. Il s'élance, vers le chemin qui menait au monde malheureux dans lequel vivait Jisung. Alors quand il arrive à cette frontière de leurs univers, il sourit malgré le sombre paysage, dépourvu de végétation, envahi de terre morte et domiciles délabrés qui auraient pu servir de base aux toxicos.
Une faible lueur s'émane de la bâtisse merveilleuse, d'une fenêtre pourtant légèrement abîmée. Minho s'approche, pénètre le fabuleux jardin qui semblait être le seul endroit vivant qui régnait aux alentours. Un jardin plein de vie où fleurissent les merveilles florales. L'aîné était tout de même stupéfié, la maison qu'il contemplait semblait être cependant très bien entretenue.
Ce n'est pas beau à voir, se rappelle Minho. Avait-il menti ?
Mais il ne redoutait rien, il semblait simplement effrayé à l'idée de rentrer chez lui pour rencontrer de nouveau l'expression d'un père déçu.
Il cherche l'entrée, perdue quelque part dans l'obscurité. Pourtant il hésite toujours, mais il se hâte, contradictoire à lui même. Il frappe à la porte, pressé de revoir un visage lumineux éclairer les lieux, éclairer son coeur. Elle s'ouvre, mais de ses yeux ébahis, il reste silencieux :
« Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ? demande une dame, perplexe.
- Excusez-moi, suis-je bien chez la famille Han ?
- Vous vous êtes trompé jeune homme, leur maison se trouve bien plus loin. Mon fils connaît bien le jeune Han, il pourra vous montrer où se trouve leur domicile, et un instant plus tard elle s'écria, Chris ! J'ai besoin de toi. »
Lorsque la silhouette du prénommé se distingua des lumières ardentes, Minho le reconnut.
« Chan ? demanda-t-il surpris de savoir qu'il habitait le même quartier que Jisung.
- Vous vous connaissez ? s'enquit la jeune femme en regardant son fils.
- En effet, on allait à la même école. Minho est arrivé il y a moins d'un an, alors Felix et moi on l'a aidé à s'orienter, s'expliqua l'adolescent. J'imagine que tu n'as sûrement jamais traîné dans le coin ? Remarque, notre petit quartier n'a pas bonne réputation, dit-il en s'adressant à son ami en lâchant un léger rire. »
Mais le brun acquiesça simplement aux paroles, se rappelant n'avoir jamais été curieux à l'idée de connaître le lieu de sa résidence. Timidement, il remercia la mère de l'aîné qui leur permit une petite balade.
En marchant, les garçons avaient beaucoup discutés, mélangeant passions et retrouvailles. Mais seulement, ils s'attardèrent sur la raison de sa venue, et Minho sembla tout à coup épris de gêne.
« Jisung n'invite jamais personne chez lui, il déteste qu'on sache où il vit. Je me doute que ta visite lui fera plaisir, dévoila difficilement Chan, tentant de ne pas faire de son interlocuteur le sujet d'une certaine brusquerie. À moins que vous partagiez un lien spécial ?
- Il est spécial, répondit de façon directe, Minho, comme pour se rassurer lui-même. Il l'est tout autant pour moi. Et j'espère l'être tout autant pour lui. »
Chan semblait surpris des dires du fameux garçon, il ne se rappelait pas avoir connu Minho ainsi. Et pourtant, cela lui paraissait bien doux lorsqu'il l'entendait dialoguer à l'égard du blondinet. C'était intéressant à écouter, des anecdotes à savourer durant leur court trajet. Mais la fantaisie s'arrête ici, et le sourire de Minho parut bien plus inexistant en découvrant la résidence des Han.
« Alors il habite ici ?
- Exact. Je vais devoir te laisser, t'as mon numéro non ? Si jamais t'as besoin d'aide pour rentrer je suis disponible. Ça m'a fait plaisir de te revoir Minho, à plus ! termina Chris en le saluant. »
Et il vit sa silhouette se mêler à la brume et disparaître pour de bon, puis reposa ses yeux curieux sur la maisonnette en face de lui. Délabrée. Morte. Mais pourtant Minho réussit à trouver dans cet endroit quelque chose de chaleureux qui s'échappait des murs.
Des éclats de rire.
Puis il s'approche, d'une des fenêtres, découvre l'intérieur et y distingue Jisung accompagné de sa grand-mère. Ils semblaient seuls, sans aucune autre présence masculine. Et leurs voix s'enfermaient dans une folie sans fin. Ils étaient beaux à voir.
Cependant, le brun décida de seulement déposer le vieux téléphone sur le bord de la fenêtre ardemment éclairée par les lumières intérieures. De ses doigts, il frappa à celle-ci, caressa une dernière fois le vitrail qui le séparait de revoir ce garçon puis s'en alla rapidement un faible sourire collé aux lèvres.
Minho préférait quelque fois, rester cet objet qu'on égare, cette étoile qu'on ne distingue pas dans le ciel. Car parfois, ça arrivait de se laisser brûler par l'ombre d'un astre aussi ardent que l'était Jisung avec sa grand-mère.
Ils brillaient ensemble, Minho et lui. Et pourtant c'était les étoiles séparées. Les étoiles oubliées.
Mais ce soir là, ce qu'il ne savait pas, c'était que Jisung l'avait vu. Lui, à travers la brume.
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