08 | 太阴 !
LUNAR LOVERS ✧ EIGHTH
⋆˚༘.
CELA FAISAIT, plus d'une heure et demie que la lune étincelait leurs corps à travers l'eau glaçante de la clairière. Pendant que l'un étouffait ses soupirs de mal être, immobile au milieu de l'étang, le second se permettait de caresser l'eau à chaque mouvement. Le vent semblait doux mais destructeur à la fois lorsqu'il s'abattait sur son échine, et d'horribles frissons parcouraient le corps engloutit de Jisung.
« Minho, on devrait s-sortir non ? I-il commence à vraiment geler là, bafouilla le blond les lippes éprises de tremblements frénétiques.
— Pourquoi ? On est très bien comme ça tu trouves pas ?
— Nan, et j'ai pas envie de tomber malade alors je sors.
— Quel rabat joie.. soupira bruyamment le noiraud qui batigeonnait l'eau de ses bras. »
A l'instant, Jisung se retourna, le corps toujours encerclé de cette eau glacée. A travers la faible lueur lunaire qui laissait paraître les quelques traits de son visage contrarié, on y distingua ses sourcils se froncer.
« Pardon ? s'enquit le blond avec un regard méprisant. Je te signale qu'il gèle comme pas possible, j'ai déjà ma grand-mère à... il marqua une pause semblant réflechir, mince ! s'exclama Jisung en se frappant le front. »
Un râle de désespoir quitta ses lèvres lorsqu'il se rappela de la vieille dame. Remuant ses bras de façon régulière, il pu rapidement atteindre le bord de l'étang où la terre imbibée d'eau gardait précieusement ses traces. Sous le regard ébahi de Minho, le blond s'habilla promptement de sa chemise blanche et la faible clarté des lieux permettait aux pupilles de distinguer les fines courbes de Jisung, qui commençait déjà à enfiler ses converses. Délicatement, quelques perles limpides s'amusèrent à s'écraser contre le tissu de ses chaussures abîmées par la boue.
« J'y vais, merci beaucoup pour cette découverte Minho, répliqua-t-il en terminant d'attacher ses lacets, dos à l'étang. »
Alors de sa cadence soutenue, il ébouriffa ses mèches humides en marchant vers le chemin qui leur permit de découvrir ce merveilleux endroit. Avec chance, il avait mémorisé le sentier par lequel ils étaient passés plus tôt et il l'emprunta fièrement. Le petit bois était plongé dans une obscurité sans faille qui rendait l'atmosphère lourde et pesante. Et Jisung, déterminé à quitter cette forêt pour retrouver cette femme, il arriva bien vite au portail qui ouvrait sur la ville.
Mais alors que ses doigts rencontrèrent la matière désagréable du petit portique, il sentit une vive étreinte autour de son poignet libre, qui le retourna aussitôt. Ses iris apeurées croisent celles de son interlocuteur, dont le visage dessiné par des traits incompris lui offrit un regard pénétrant.
« Qu'est ce que tu veux encore ? demanda Jisung, curieux de sa réponse.
— Est-ce que je peux te raccompagner ?
— Pourquoi ? Tu flippes à l'idée de te retrouver seul et crever de froid sur un trottoir ? Désolé, mais je dois me dépêcher. »
Minho lâcha son poignet, sans trop comprendre le comportement du garçon. Il fronça les sourcils en répliquant :
« Eh, Jisung, il t'arrive quoi là ? T'en as pas un peu marre de toujours me fuir ? »
La voix qui semblait s'enfermer dans une culpabilité profonde, le prénommé détourna les yeux de son regard captivant et soupira, un soupir remplit d'inquiétude.
« Excuses-moi Minho, je.. Il passa lentement ses mains sur son visage, je suis stressé à l'idée de savoir que ma grand-mère soit seule, et qu'elle n'ait pas pris ses médicaments, tu comprends ? Et quand elle les prend pas, ça peut être grave, alors j'ai pas envie qu'elle soit bien plus malade, et que.. Et que ça soit ma faute, si son état s'aggrave.. Et-
— Jisung ! ... Jisung, regarde moi, lui coupa le brun en le prenant par ses épaules, il le secoua délicatement pour que ses inquiétudes puissent s'envoler, il ne va rien arriver à ta grand-mère, d'accord ? »
Pendant quelques secondes, leurs regards se sont mélangés et Minho pouvait ressentir toute cette peine mêlée à la peur couler dans ses yeux. Alors tendrement, il sourit, afin d'apaiser l'atmosphère tendue par les émotions négatives qui s'agitent. Sa main vint doucement ébouriffer ses mèches blondes qui se collaient parfois contre ses joues teintées de rouge.
« Ça va aller, d'accord ? Il examina son visage qui commençait à se détendre, puis continua, je te ramènes chez toi, tu vérifies si ta grand-mère va bien et après tu vas te prendre une bonne douche. On fait comme ça ? »
Jisung acquiesça timidement tout en enlevant les mains du garçon contre ses épaules frêles. Le regard fixé au sol, la gorge nouée par sa fierté imposante, il s'avance vers sa bicyclette qui séjournait là depuis de longues heures. Alors tranquillement, il posa ses mains sur le guidon afin de le faire rouler à ses côtés dans une marche attrayante et apaisante.
Mais son coeur succombait toujours à la pensée de lui partager quelques mots, alors il retient silencieusement sa respiration avant de souffler tout bas :
« Merci.
— Dit le garçon qui me fuit depuis trois semaines et deux jours.
— Eh ! Ce n'est pas de ma faute si tu débarques toujours au mauvais mo- ... Il s'arrêta un instant avant d'hausser exagérément ses sourcils, Attends.. Quoi ? Depuis quand tu comptes les jours ? »
Alors que son corps se stoppa, de ses yeux ébahis le blondinet contemplait son ami continuer ses pas vers les escaliers qui plongeaient sur la colline. Il l'entendait rire à travers la nuit pendant qu'il se laissait glisser sur les rambardes métallisées. Et instinctivement, il soupira en traînant sa bicyclette avec lui en répétant les pas de Minho, sur un espace spécialisé.
Leurs chaussures embrassaient de manière synchronisée le sol qui frissonnait sous leurs pieds, et de nouveau, un léger vent vint effleurer leur peau. Lorsqu'au loin, Jisung distingua son domicile faiblement éclairé par les lumières intérieures, il s'arrêta doucement avant de se retourner vers son compagnon nocturne.
« C'est bon maintenant, tu peux rentrer.
— Je peux tout de même voir où tu habites, non ? demanda curieusement le brun lui jettant un regard au dessus de l'épaule de son ami.
— Non, Minho, s'il te plaît. Évite de venir ici, c'est pas beau à voir. Mais merci de m'avoir raccompagné, il faut que je m'occupe de ma grand-mère maintenant, termina le blond en lui offrant un signe amical de la main. »
Les deux jeunes hommes partagèrent un regard divinement doux en se séparant à cette intersection, qui malgré les apparences, les séparaient de deux mondes bien contraires. Et si les rues de Minho étaient parfumées d'amour et de vie, celles de Jisung étaient couvertes de peine et de pauvreté. Alors, affectueusement, les pupilles sombres du plus vieux ne quittèrent plus la silhouette qui disparaissait tendrement dans le léger brouillard. Il porta ses mains à ses lèvres, tentant d'intensifier ses dires :
« Demain, 15h, au café ! »
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