Je suis assis dans la cour de l'université, dans l'herbe. J'ai pris une marguerite et j'ai écris "il m'aime" et "il ne m'aime pas" sur chaque pétale. Maintenant j'arrache délicatement chaque pétale en pensant à Louis et en répétant ce qui est écrit sur le pétale.

- He love me, he loves me not...

Je les enlève dans le sens des aiguilles d'une montre. Il ne me reste plus que deux pétales où il est écrit He loves me et He loves me not. Un coup de vent emporte les deux pétales. Je soupire et je me lève. Je range mon stylo dans la poche arrière de mon jean et retourne dans ma chambre.

La fenêtre aère toujours ma chambre que Niall et moi sommes en train de repeindre avec l'accord du doyen. On frappe à la porte, de peur que ce soit Louis, je ne réponds pas. J'envoie un message à Niall pour savoir ce qu'il fait. Il me répond qu'il est avec sa copine. C'est donc Louis.

- Harry c'est Louis, ouvre-moi.

Non. Je ne lui ouvrirais pas. Je m'assieds sur mon lit et ne fait aucun bruit.

- Harold, je sais que tu es là. Ouvre.

Je joue nerveusement avec mes mains, Louis insiste. Je ne dois pas lui ouvrir. J'ai promis à Niall de faire des efforts, de ne plus penser à lui et de ne plus le voir. Soudain, j'entends des clés dans la serrure. Merde, il a le double ! Je me lève rapidement. La porte s'ouvre.

- C'est quoi encore ton problème ?

J'ouvre la bouche et le regarde. Je ne veux pas qu'il me fasse de mal ou qu'il recommence à me dire des choses méchantes. Je pars vite dans la salle de bains et ferme la porte à clé. Louis rit doucement et frappe à la porte en me demandant d'ouvrir. Je reste derrière la porte. Il recommence, il me dit des choses méchantes. Je bouche mes oreilles comme un enfant qui ne veut pas entendre quelque chose. Puis, il me dit une chose... Rassurante ?

- Je ne vais pas te violer ou abuser de toi... Quand on le faisait tu étais d'accord, n'est-ce pas ? Je ne te toucherais jamais sans ton consentement Harry. Je peux être méchant, mais pas cruel. Tu peux m'ouvrir, s'il te plaît ?
- Non. Pourquoi tu veux que j'ouvre ?
- Je te fais peur ?
- Réponds-moi.
- Je veux te parler. Réponds-moi maintenant.
- Oui, tu me fais peur...

Louis soupire. Puis il n'y a plus un bruit, mais je sais qu'il n'est pas parti, j'entends sa respiration lente et calme. J'envoie un message à Niall. Je lui dis que Louis est dans ma chambre et que je me suis enfermé dans la salle de bains. Je ne reçois aucune réponse, et je soupire de soulagement quelques minutes plus tard, lorsque j'entends Niall crier après Louis. Il lui demande de me laisser tranquille et il l'insulte. La porte de ma chambre claque.

- Hazza tu peux sortir, il est parti.

Je déverrouille la porte et sors. Niall remonte ses manches.

- Ça va ?
- Oui... Merci d'être venu rapidement.
- Je n'étais pas loin... Tu veux venir avec nous ?
- Je ne veux pas déranger.
- Tu ne dérange pas Hazz.
- D'accord...

Je prends mon carnet et suis Niall. Nous avons passé le reste de la journée dans la salle de repos de la fac. Je n'ai pas parlé, j'écrivais seulement ce que je ressentais et ce que je pensais dans mon carnet. Le soir, nous sommes allés dans un petit bar pas loin de la fac, j'ai griffonné des petits dessins en écoutant de la musique.

Un jour, j'ai rêvé que Louis et moi étions en train de nous promener dans la rue, en se tenant le petit doigt... Nos tatouages ancrés sur nos bras contraires, étaient cette fois ensemble et se complétaient. J'ai toujours trouvé que beaucoup de nos tatouages se complétaient.

J'ai déjà imaginé un jour Louis me dire ça après m'être fait du mal pour lui... J'imaginais qu'il me dise: « Je ne vais pas te dire que c'est terminé, je vais te dire que je vais t'aider à passer à travers ça... »

J'ai redessiné une scène qui m'est déjà arrivée, je me sentais vraiment mal. C'était un soir, après avoir vu Louis avec un garçon sur ses genoux. Louis souriait. Il ne sourit jamais avec moi. Son sourire était beau, rayonnant, angélique. Je me suis senti inutile, nul... Faible.

Peut-être qu'au fond c'est moi le problème... ?