14-Révélations
C'est le vendredi. Un peu plus de deux mois se sont écoulés depuis le week-end de la St Valentin. Les élèves sont chacun dans leur quartier respectifs. La plupart d'entre-eux sont en train de finir de réunir leurs affaires pour passer le week-end chez eux.
Octavia sort de ses quartiers avec un colis sous le bras. Elle parcourt rapidement le couloir et frappe à la porte de Loona, qui lui ouvre et l'invite à entrer.
Loona : Tu l'as? C'est ça?
Octavia : Oui oui. Voilà.
Octavia lui tant le colis. Loona hésite un instant, puis elle se décide à le récupérer, les mains légèrement tremblantes.
Octavia : Mon père l'a reçu ce matin. Il me l'a remis après les cours. Mais pourquoi autant de mystères? Pourquoi tu ne l'as pas fait livrer chez toi?
Loona serre le colis et se force à sourire pour éviter que Octavia se pose trop de questions.
Loona : C'est une petite surprise pour mes parents. Ça aurait été embêtant qu'ils le réceptionnent eux-mêmes.
Octavia : *sourit* Je comprends mieux. Allez je te laisse. J'ai pas tout à fait fini de réunir mes affaires. À plus.
Loona : À plus. Et encore merci pour le service.
Octavia sort des quartiers de Loona, qui va s'asseoir lentement à son bureau en fixant le colis dans ses mains. Elle le pose et réfléchit encore quelques secondes.
Loona a du mal à concevoir que ses parents, qui l'aiment tellement et qui l'ont toujours bien traitée, lui aient caché un tel secret.
Mais finalement, Loona ouvre sa trousse pour récupérer son ciseau. Elle s'apprête à l'ouvrir au moment où quelqu'un frappe à la porte. Alors elle fourre rapidement le colis dans son sac de cours.
Loona : Oui!
C'est Irina qui entre en souriant. Elle porte un élégant tailleur jupe noir et rose, sa belle chevelure est attachée en un élégant chignon. Loona est très surprise de voir sa mère.
Loona : Maman? Qu'est-ce que tu fais là? Tu n'es pas sensé fermer le CDI?
Irina : Si. Et c'est fait. Mais une des surveillantes a du partir plus tôt que prévu pour un soucis personnel. Alors le Directeur Magne m'a demandé si je pouvais donner un coup de main.
Loona : Ha d'accord. Ceci explique cela. Hé bien...j'ai presque fini mon sac. J'ai plus qu'à récupérer mes affaires d'hygiènes.
Irina : Très bien. Je te laisse finir alors. Je vais aller voir si tes camarades sont prêtes à quitter le dortoir. On se retrouve sur le parking pour rentrer à la maison?
Loona : Oui bien sûr. Je fais vite. À tout à l'heure.
Irina : À tout à l'heure ma Chérie.
Irina referme la porte et va voir les autres chambre. Loona soupire. Elle était à un doigt de se faire griller par sa mère. Tant pis. Elle regardera ça au calme dans sa chambre. Ce soir.
Loona se dépêche de finir de réunir ses affaires, ferme sa valise et sort en verrouillant la porte. Puis elle se dirige vers le parking de l'établissement en tirant ses valises. Elle appréhende un peu de connaître les résultats.
☆ ☆ ☆
Pentious est dans ses quartiers et finit de boucler sa valise. Il a réussi à convaincre ses parents de le laisser passer le week-end chez les Belluccini. Enfin c'est surtout son père qu'il a dû convaincre. Molly arrive derrière Pentious en passant ses bras autour de son torse et elle l'embrasse dans la nuque.
Molly : Ça va Chéri? Heureux d'avoir encore un week-end de liberté?
Pentious : Oh oui. Tu ne sais pas à quel point.
Il se retourne pour l'embrasser en la serrant fort dans ses bras.
La relation amoureuse de Molly et Pentious est toujours secrète pour tout le monde. Ils sont très discrets et attendent patiemment d'être à l'heure d'étude pour pouvoir être proches et s'embrasser. Devant les autres, on dirait juste de simples amis et partenaires de sciences. Même Angel et Arackniss n'ont rien compris.
Molly et Pentious se séparent à contre cœur. Ils sont conscients qu'ici, ils ne doivent pas être trop gourmands.
Molly : Je vais te laisser finir. Il ne faut pas qu'on nous remarque ainsi. On se voit tout à l'heure.
Pentious : D'accord. À tout à l'heure.
Ils s'embrassent une dernière fois et Molly sort discrètement. Pentious est vraiment heureux et amoureux. Et l'Italienne n'a absolument rien à voir avec cette peste de Becky. Comment avait-il pu aimer une fille aussi détestable qu'elle? Il pense que comme beaucoup d'autres garçons de son âge, il a du juste apprécier son physique.
Pentious sort de ses quartiers avec sa valise et son sac bandoulière, il verrouille la porte et attend dans le couloir. Arackniss vient lui aussi de sortir avec ses affaires et marche vers le Londonien.
Arackniss : *sourit* Cool. On est synchro.
Pentious : *sourit* Apparemment.
Arackniss : Allez viens. On va aller attendre ma mère. Et je suis sûr que Molly et Angel ne seront pas encore là.
Pentious n'a aucune réaction visible au prénom de Molly. Il suit Arackniss et en effet, ils sont les premiers et Madame Belluccini n'est pas encore arrivée. Alors ils discutent et Arackniss finit par revenir sur sa soirée de St Valentin avec Octavia.
Arackniss : *sourit* C'était une super soirée. La séance de cinéma était top. Ensuite on a parlé pendant une bonne heure. Bon, c'était surtout elle qui parlait. Moi j'étais beaucoup trop occupé à la regarder et à l'écouter.
Pentious : *sourit* Excellent. Je suis vraiment heureux de constater que ta relation avec Octavia se passe à merveille.
Arackniss : *sourit* T'as pas idée! Et après on est allés dans ma chambre. On a discuté, on s'est embrassé et ensuite on a fait l'amour.
Pentious ne dit rien. Il semble subitement mal à l'aise et gêné.
Arackniss : C'était gé-nia-li-ssime! On a-
Pentious : Mes sincères excuses de te couper la parole. Mais s'il te plaît, arrêtes toi là. Je n'ai pas tellement envie de connaitre la suite. Et aussi, saches qu'un Gentleman reste discret et ne commente pas ce genre de chose.
Arackniss : Ok ok. Désolé. T'inquiète. J'allais pas trop t'en dire.
Fizzarolli : Hé!
Pentious et Arackniss se retournent et voient Fizzarolli courir vers eux avec sa valise et son sac. Il s'arrête devant eux et se penche en avant pour reprendre son souffle.
Fizzarolli : Salut...les gars... Ho bordel! Pourquoi j'ai couru...comme ça moi?
Vortex : C'est vrai que c'est idiot. Surtout si tu n'as pas fait quelques étirements et échauffements avant.
Vortex vient d'arriver de l'autre côté. Fizzarolli se sent un peu mieux.
Fizzarolli : T'as raison. Vous parliez de quoi?
Arackniss : *sourit* De Octavia.
Pentious : *sourit* Comme souvent.
Vortex : *sourit* Que veux-tu? Il est accroc.
Fizzarolli : *sourit* Et apparemment, il n'est pas le seul à être heureux en couple et amoureux. Pour moi c'est vraiment impeccable avec Idia.
Vortex : *sourit* Pareil pour moi. La relation que j'ai avec Loona est bien plus agréable, fusionnelle et saine qu'avec Vérosika.
Arackniss : Je veux bien te croire. Beaucoup dans le groupe ont apprécié d'apprendre que tu l'avais plaqué.
Vortex : C'est ce que j'avais cru comprendre.
Fizzarolli : Et tout ça! C'est grâce à toi!
Il montre Pentious d'un geste de la main et tout le groupe le regarde en souriant.
Pentious : Mais bien sûr que non. J'ai rien fait de particulier.
Arackniss : Mais si! Il a grave raison.
Vortex : Ouais. J'avais pas du tout remarqué que Loona s'intéressait à moi.
Fizzarolli : Pareil pour moi avec Idia.
Arackniss : Pour moi aussi. Si tu ne m'avais pas poussé et encouragé, jamais j'aurais osé parler à Octavia. Et tu m'as filé quelques conseils.
Pentious : C'est vraiment rien. Je vous assure. C'est normal entre amis.
Fizzarolli : Je suis complètement d'accord. Tu nous as aidé tous les trois. Alors maintenant, c'est à nous de t'aider. On va te trouver une copine! Et on s'y met de suite!
Arackniss, Fizzarolli et Vortex regardent autour d'eux. Comme si la petite amie parfaite pour Pentious allait se téléporter dans un rayon de 10 mètres. Le Londonien est plutôt amusé par la scène comique que ses trois amis lui offre. Mais il perd légèrement son sourire en voyant Molly arriver vers eux. Elle tire sa grande valise mauve à roulettes et porte son sac de cours.
Pentious : Vous savez... C'est pas la peine de me trouver dans l'immédiat une petite amie. Pour l'instant je suis très bien comme ça. Je vous assure.
Arackniss : T'es vraiment sûr? C'est cool d'avoir une petite amie.
Vortex : Ouais.
Pentious : Je vous crois. Mais je vous assure que ça va.
Molly : Coucou les garçons! Ça va? Vous parliez de quoi?
Fizzarolli : Ça va. Pas grand chose. On était juste en train de chercher une petite amie pour Pentious. T'as pas une copine célibataire qui pourrait lui plaire?
Pentious ne montre rien, mais il est gêné. Il espère que Molly ne va pas le prendre mal et lui faire une crise de jalousie.
Pentious : Ce n'est pas la peine...
Molly : *sourit* J'ai des copines célibataires. Mais je doute fortement qu'elles correspondent aux critères de Pentious. Désolée.
Fizzarolli : Bon tant pis. On verra ça plus tard. ... Oh! Mon carrosse est là. Passez un bon week-end. À lundi.
Le groupe lui souhaite un bon week-end et Fizzarolli court vers la voiture de son père.
Pentious lance un regard discret à Molly qui semble dire; désolé, ce n'est pas ce que tu crois. Mais Molly lui fait un clin d'œil en souriant. Elle se doute qu'il n'y est pour rien et que ça ne l'intéresse pas. Elle n'est pas jalouse et lui fait confiance. Arackniss se tourne vers Vortex.
Arackniss : D'ailleurs. Tu vois Loona ce week-end?
Vortex : Peut-être demain soir. Mais elle m'a dit qu'elle risquait d'être occupée avec sa famille. Alors peut-être que l'on se verra pour le week-end suivant. Et toi avec Octavia?
Arackniss : Elle va demander à ses parents si elle peut venir ce soir. J'espère que Loona n'a rien de grave.
Vortex : Moi aussi. D'ailleurs je vais aller la voir un peu avant de partir. Bon week-end à tous.
Puis il part en sortant son téléphone portable. Angel arrive avec ses sacs en traînant les pieds et il ignore Pentious. La voiture de Madame Belluccini arrive au même moment. Pentious et Arackniss chargent les valises dans le coffre. Puis les quatre montent dans la voiture, qui roule en dehors du site.
☆ ☆ ☆
Juste avant d'aller dîner, Loona est montée dans sa chambre, plutôt sombres avec une décoration punk et rock. Il y a des posters de groupes de musique rock et une affiche du Hell Fest.
Loona est installé sur son grand lit noir et rouge, le colis dans une main, le ciseau dans l'autre. Elle inspire profondément et se décide enfin à l'ouvrir.
Elle sort les nombreuses feuilles et les parcourt rapidement. Tout y est très détaillés. Et Loona arrivent enfin à la dernière feuille, qui donne clairement le résultat final de tous les tests. La jeune femme apprend que Blitzo n'est pas son père. Ça lui fait un choque. Bon... Peut-être qu'il est stérile et qu'ils ont dû faire appel à un donneur. Loona lit la suite et réalise que Irina n'est pas sa mère. Elle n'a aucun lien avec eux.
Loona est incapable de bouger, de penser et de réagir. Elle n'arrive pas à croire ce qu'elle vient de lire. Pratiquement tout son univers vient de s'écrouler. Jusqu'au bout elle s'est dit qu'elle délirait. Que ses parents ne lui feraient jamais un tel mensonge et qu'elle devait avoir honte de remettre en cause leurs honnêtetés à son égard. Mais après le choque, vient la colère. Les mains de Loona commencent à trembler. Elle ne parvient pas à se calmer.
Irina et Blitzo sont dans la cuisine. La mère vérifie la cuisson du plat pendant que le père finit de mettre la table. Puis il va au pied de l'escalier pour appeler Loona.
Blitzo : Looni! Le dîner est prêt!
Loona se lève et sort de sa chambre avec les feuilles à la main. L'heure des explications a sonné.
Irina et Blitzo entendent Loona descendre et se tournent vers elle en souriant. Mais ils perdent leurs sourires en voyant l'expression de leur fille. Elle a le regard froid et elle semble très énervée.
Irina : Loona?
Blitzo : Ma Looni? Tout va bien?
Loona avance et jette les feuilles sur la table. Ses parents les regardent sans comprendre.
Loona : Vous pouvez m'expliquer ça? Et j'espère pour vous que vous avez une bonne excuse.
Blitzo regarde sa fille sans comprendre et Irina récupère les feuilles. Elle tombe rapidement sur celle qui donne les résultats ADN. Elle est choquée et se contente de montrer la feuille à son mari, qui est tout aussi choqué que sa femme.
Le lendemain de la St Valentin, Irina et Blitzo s'étaient mis d'accord pour parler de ça à Loona pendant les grandes vacances. Il ne voulais pas que cette vérité gâche et perturbe l'année scolaire de leur fille. Mais Loona s'agace devant le silence de ses parents.
Loona : Alors?! Vous m'expliquez ou pas?! Est-ce que c'est une erreur?! Ou est-ce que vous m'avez menti toute ma vie?!
Blitzo : Hé bien... Looni...
Irina : D'accord Loona. Ce que ces tests annoncent est vrai.
Blitzo : Oui... Nous ne sommes pas tes parents biologiques...
Loona a l'impression de se prendre une gifle magistrale en plein visage. Une infime partie d'elle lui disait que c'était possible. Mais elle refusait de l'écouter. Elle baisse la tête, incapable de parler.
Blitzo commence à avancer vers Loona, mais elle recule en relevant la tête. Le père s'immobilise en voyant l'expression de sa fille. Elle est extrêmement en colère, blessée et déçue. Et surtout elle se retient de pleurer. Non pas de tristesse, mais de rage. Elle est à deux doigts de hurler.
Loona : Vous n'avez pas honte?!?!
Irina : Loona...
Loona : Pendant encore combien de temps vous aviez l'intention de vous foutre de ma gueule comme ça?!?!
Irina : Loona. Je te prierai de surveiller ton langage.
Loona : Je parle comme je veux!!! Tu n'as pas d'ordres à me donner!!! Tu n'es pas ma mère!!! Et même... Tu n'es rien pour moi!!!
Irina est choquée et elle se retrouve dans l'incapacité de répondre. Blitzo s'énerve à son tour. Il refuse ce qui est en train de se passer et il se range du côté de sa femme.
Blitzo : Loona! Tu ne parles pas ainsi à ta mère! Et que les choses soient claires! Nous sommes tes parents et tu nous dois le respect! Alors maintenant tu vas dans ta chambre pour réfléchir! Nous reprendrons cette conversation une fois que tu te seras calmée!
Loona : Au cas où tu ne l'aurais pas remarqué; j'ai plus 5 ans!!!
Blitzo : Je le sais parfaitement! Je te parle ainsi car tu te comportes comme une enfant capricieuse de 5 ans! Files dans ta chambre! Maintenant!
Loona reste quelques secondes à fixer Blitzo de ses yeux humides, les poings et la mâchoire serrés. Puis elle se décide à monter dans sa chambre.
Comment ça elle se comporte comme une enfant capricieuse? Elle a tout de même le droit de demander des explications. Ce n'est pas du tout un caprice. Elle a le droit de savoir qui elle est réellement. Irina et Blitzo lui ont menti toute sa vie, et voilà leurs explications? Loona refuse. Ça ne va pas se passer comme ça.
Blitzo va voir Irina et la prend dans ses bras pour la réconforter.
Blitzo : Ça va ma Chérie?
Irina : *triste* ... Oui... Mais... Même si Loona m'a mal parlé...je n'arrive pas à lui en vouloir... Je comprends sa réaction...
Blitzo : Je comprends aussi. Mais je ne tolère pas son comportement et ses mots.
Loona descend et passe devant ses parents sans les regarder. Elle a mis un jean, un blouson en cuir noir et des bottes. Blitzo lâche Irina et se tourne vers sa fille.
Blitzo : Je suis heureux de voir que tu es de nouveau raisonnable et...
Loona attrape les feuilles des résultats et son sac. Elle enfile son casque noir et sort de la maison en claquant la porte. Les parents restent immobiles quelques secondes et entendent la moto de Loona démarrer. Ils se précipitent à l'extérieur pour voir le portail ouvert et Loona au loin, sur sa moto.
Irina : ... Qu'est-ce qu'on fait maintenant?
Blitzo : ... Je ne sais pas...
☆ ☆ ☆
Deux heures plus tard. Stella et Stolas passent une soirée devant une série policière dans le salon. La femme bouquine un livre dans le canapé, pendant que l'homme est installé à la grande table pour finir de corriger des copies.
Le portable de Stolas sonne. D'après l'écran, c'est Blitzo qui l'appelle.
Stolas : Bonsoir Blitzo. Qu'est-ce qu'il t'arrive? Tu ne m'appelle jamais à cette heure d'habitude. ... ... ... ... Oh... ... ... Elle est au courant? ... Mais comment? ... ... ... ... Et...je suppose que ça s'est plutôt mal passé...
Stolas pose son stylo et pousse les copies. Il regarde droit devant et fronce les sourcils en écoutant Blitzo. Stella lève la tête de son livre et regarde son mari. Elle sent qu'il se passe quelque chose d'important. Elle n'entend pas ce que Blitzo dit à Stolas.
Stolas : Et vous ne savez pas où elle a bien pu aller?
Blitzo : *inquiet* Non. Avec Irina, on a fait le tour des endroits que Loona aime. Mais on ne l'a pas vu. Je pense même téléphoner à Vortex, comme ils sortent ensemble. Et s'il ne sait pas... *soupire* Je..ne sait pas où elle peut être... On ne sait pas quoi faire...
Stolas réfléchit. Lui et Stella sont parfaitement au courant pour Loona. Ils ont promis de garder cela secret. Et bien évidemment, Octavia ignore tout.
Blitzo : Comme on a épuisé notre stock d'idées... C'est pour ça que... *soupire* Irina a suggéré que Octavia aurait peut-être une idée de l'endroit où Lonna serait allée. Elle m'a rappelé qu'en général, les amis sont au courant de choses que les parents ignorent.
Stolas : En effet... Cela fait un moment que Octavia et Loona sont amies. Mais ma Owlette n'est pas là. Elle passe le week-end chez les Belluccini. Avec leurs enfants et un autre camarade de classe.
Blitzo : Mince...
Stolas : Mais je peux lui passer un appel. Elle a interdiction de partir sans son portable et d'ignorer mes appels. Je m'en occupe tout de suite. Je te tiens au courant rapidement.
Blitzo : Merci mon ami.
Stolas : C'est normal. À tout à l'heure.
Stolas raccroche en soupirant, puis il compose le numéro du portable d'Octavia.
Stella : C'est au sujet de Loona?
Stolas : Oui. Elle a découvert qu'elle est adoptée. Elle s'est enfuit et Irina et Blitzo ne savent pas où elle se trouve en ce moment.
Stella : Quelle horreur... Je n'ose pas imaginer dans quel état sont Irina et Blitzo...
Stella pose son livre en soupirant. Elle pensait que cela se passerait autrement.
☆ ☆ ☆
Molly, Octavia, Angel, Arackniss et Pentious sont dans le salon. Ils passent un bon moment en discutant et en riant. Et même Angel et Pentious ne se cherchent pas. L'Italien a bien retenu la leçon au bar du cinéma et le Londonien a promis à Molly de ne pas chercher son jumeau.
Octavia : Alors c'est comme ça la vie en Angleterre. *sourit* J'aimerais y aller un jour.
Molly : *sourit* Moi aussi!
Octavia : En fait, les Américains se tiennent à des clichés pour juger les pays et leurs habitants.
Molly : C'est vrai que les Américains sont très doués pour ça.
Angel : Ouais! C'est comme pour l'Italie. Tout ce qu'ils connaissent de notre pays, c'est Rome, les pizzas, Venis et Rocco Siffredi.
Molly, Octavia et Arackniss rient avec Angel. Alors que Pentious ne comprend pas, puis il se force à rire avec eux.
Arackniss : Je reviens. Je vais aller nous faire du pop-corn et chercher des bières.
Pentious : Je viens t'aider.
Ils se lèvent et vont dans la cuisine. Arackniss sort un sachet de pop-corn et Pentious s'approchent de son ami.
Pentious : Dis... J'ai fait comme si j'avais compris. Mais... Rocco Siffredi... C'est qui?
Arackniss met le sachet de pop-corn dans le micro-onde, puis il va ouvrir le frigo pour sortir cinq Despé Red.
Arackniss : *surprit* C'est...quelqu'un de connue. Un Italien et...un expert.
Pentious : *sourit* Oh oui! Je vois. Expert dans son domaine. Du genre de Edgar Allan Poe comme écrivain. Ou Einstein ou Marie Curie en sciences.
Par respect envers son ami, Arackniss se retient d'éclater de rire et de se moquer. Sans le savoir, Pentious est en train de comparer des personnes intelligentes qui ont fait de grandes découvertes, à un acteur de films porno.
Arackniss : *amusé* ... Oui oui. ... C'est ça. ... Un expert dans...son domaine.
Pentious : Et dans quel domaine est-il un expert? Je ne connais pas du tout cet individu.
Arackniss a du mal à se retenir de rire. Le micro-onde sonne. Sauvé! Il sort le sachet, l'ouvre et verse avec précaution le contenu dans un grand saladier. Ils entendent un portable qui joue la musique de Harry Potter.
Arackniss : Tu sais Pentious. Il...vaut mieux que tu laisses tomber pour ce soir. Vraiment. Je t'expliquerai plus tard.
Arackniss donne le saladier et une bouteille à Pentious, pendant qu'il récupère les quatre autres. Puis ils retournent dans le salon. Ils voient Octavia au téléphone et constate qu'elle ne sourit plus. Arackniss s'assoit à côté d'elle et Pentious retourne à côté de Molly.
Octavia : Franchement Papa, je ne sais pas. ... ... Mais elle va bien? ... ... Oh! Attends! Mais oui! Je pense savoir où elle est! ... ... ... Non. Je préfère y aller moi. ... ... Je peux demander à Arackniss de m'accompagner. Et à Angel. Si ça peut te rassurer.
Arackniss : Via. Qu'est-ce qu'il se passe?
Octavia : *à Arackniss* Loona a quitté la maison sans rien dire et ses parents ne la trouvent pas. Ils sont inquiets. Je pense savoir où elle est, mais c'est un peu loin à pied.
Arackniss : Pas de soucis. On prend ma voiture. On y va tout de suite.
Octavia : *sourit* Merci Niniss.
Angel : *sourit* Oww..."Niniss"... C'est trop mignon.
Arackniss : *énervé* La ferme!
Octavia : Papa. On y va tout de suite. Je t'envoie un message dès que je l'ai retrouvé. ... ... Oui promis. À tout à l'heure.
Octavia raccroche et Arackniss se lève.
Arackniss : Allez Angel. On y va.
Angel : Demande plutôt à Grand-P-... À Pentious. Je suis bien ici.
Arackniss : Non. Je préfère que se soit toi. On ne sait pas où l'on va., ni si l'on va croiser quelqu'un.
Octavia : Y'a rien à craindre.
Angel se lève et va chercher son blouson. Octavia va récupérer son manteau et son sac, pendant que Arackniss s'excuse auprès de Pentious.
Arackniss : Désolé de te laisser. Mais Octavia a besoin de moi.
Pentious : Tu n'as pas à t'excuser. Tu as fait le bon choix. Si tu ne lui avait pas proposé de l'accompagner, je t'aurai fait comprendre de le faire.
Molly : Complètement d'accord avec Pentious. C'est pas grave pour la soirée. Vas-y. On va se mettre une série ou un film en vous attendant.
Pentious : Faites attention à vous.
Arackniss : Promis. On vous tiens au courant. À plus tard.
Pentious : À tout à l'heure.
Molly : Salut!
Arackniss récupère son blouson et la clé de sa voiture. Puis il sort de la maison, accompagné de Octavia et Angel.
Pentious s'installé dans le canapé, un peu gêné d'être seul avec Molly. Elle s'assoit à côté de lui en ouvrant une page de film sur la télé.
Molly : *sourit* On se met notre film préféré?
Pentious : *sourit* Ça me semble bien.
Avec la télécommande, Molly écrit le titre du film; Sleepy Hollow. Pentious attrape le saladier de pop-corn et ils s'installent confortablement.
Une fois que le film commence et qu'ils sont sûr que le trio est bien parti, Molly se jette sur Pentious et ils s'embrassent en se calinant.
☆ ☆ ☆
Arackniss : Tu es sûr qu'elle va être là?
Octavia : Oui. ... Enfin... Sûr à 90%.
Angel : Sérieux... C'est grave bizarre d'aller là. Et surtout la nuit.
Arackniss conduit, Octavia est à côté et Angel derrière lui. La voiture s'arrête sur le petit parking d'un cimetière. Le ciel est dégagé et la lumière de la lune donne une légère ambiance spectrale et surnaturelle. Le trio descend et pousse la grande grille en fer forgé.
Octavia entre la première, Angel et Arackniss font rapidement un signe de croix, puis ils entrent. Ils allument les lampes sur leurs portables et marchent sur les graviers.
Les tombes sont plutôt imposantes. Certaines sont sculptées et quelques-unes ont des statues de diverses tailles.
Angel : Waouw... C'est plus grand que ça en à l'air à l'extérieur...
Arackniss : Bon. Par où il fait aller?
Octavia : Il faut... ... ... Je me souviens d'une tombe avec un ange accroupi. On la trouve et ça me reviendra.
Ils marchent quelques minutes et Angel aperçoit une grande silhouette ailée sur une tombe.
Angel : C'est celle-là?
Octavia va vite vérifier et les garçons se dépêchent de la rattraper. Ils arrivent à la tombe. C'est bien un ange accroupi, une main sur les yeux pour essayer de cacher ses larmes et une couronne de fleurs dans l'autre. Il donne l'impression de déposer les fleurs en tentant de retenir ses larmes de tristesse.
Octavia : *sourit* Oui. C'est cette tombe. Alors c'est par là.
Elle part précipitamment vers la droite et les garçons la suivent. Ils continuent tout droit, puis à gauche. Ils finissent par arriver à un croisement bien dégagé. Au centre se trouve une grande statue d'ange aux ailes déployées. Il tient un imposant livre ouvert et regarde le ciel. La statue est posé solidement sur un socle. Aux pieds de l'ange, ils remarquent un casque noir.
Octavia : Restez là. Je vais voir.
Ils approuvent d'un signe de tête et Octavia avance en faisant le tour de la statue. Loona est est bien là. Genoux contre la poitrine, front dessus et bras autour des jambes.
Octavia : ... ... Loona?
Sans relever la tête, Loona la tourne très lentement vers son amie. Elle a des légères traces de mascara qui a coulé. Octavia est très surprise et inquiète. Elle n'a jamais vu Loona pleurer. Ce n'est pas du tout son genre.
Octavia : ... ... Toi. T'as besoin de parler à une personne de confiance. ... Tu veux que j'appelle Vortex?
Loona redresse subitement la tête. Elle est comme effrayée à l'idée de parler de son soucis à son petit ami.
Loona : Non! ... Pas lui... Il ne peut pas m'aider... Ou comprendre...
Octavia : Alors qui? Pas tes parents je suppose.
Lonna baisse de nouveau la tête et pousse un profond soupire.
Loona : Carrément...
Octavia croise les bras et attend que Loona se décide à parler. Comme ça ne donne rien, elle tente la deuxième option. Il s'apprête à partir.
Octavia : ... ... ... Bon. ... Je...te laisse alors...
Loona : Reste... S'il te plaît...
Octavia a un léger sourire, fait demi-tour et va s'asseoir à côté de Loona.
Loona : ... ... De quoi es-tu au courant exactement?
Octavia : Mon père m'a téléphoné pour me dire que ton père l'a lui-même appelé. Il lui a expliqué que tu as brusquement quitté la maison suite à une grosse dispute avec tes parents. Ils t'ont cherché partout avant de l'appeler.
Loona : Je vois. ... ... Est-ce que...ton père t'a dit pourquoi je me suis engueulée avec mes parents?
Octavia : Non. Absolument pas.
Loona a toujours les bras autour de ses jambes et elle fixe un petit caillou plus clair que les autres. Octavia regarde elle aussi les cailloux et attend que son amie se décide à expliquer.
Loona : ...
Octavia : ...
Loona : ...
Octavia : ...
Loona : ...
Octavia : ...
Loona : ... J'ai été adopté.
Octavia ouvre grand les yeux en tournant vivement la tête vers Loona. Elle est choquée par la nouvelle.
Octavia : Pardon?! Mais?! ... C'est tes parents qui te l'ont dit?
Loona : Non. ... Je crois que j'aurais préféré.
Octavia : Alors... Comment? Comment tu le sais?
Sans bouger la tête, Loona ouvre son sac et donne le paquet de feuilles à Octavia, qui feuillette rapidement.
Loona : Grâce aux tests que j'ai fait faire en passant par internet. C'est toi qui m'a apporté les résultats.
Octavia : ... ... Oh! Le colis?
Loona : Ouais...
Loona continue de fixer le caillou. Octavia arrive à la dernière page. Elle soupire en voyant qu'elle dit vrai. Elle soupire en rendant les feuilles à Loona, puis elle regarde les étoiles et réfléchit à tout ça. Il faut qu'elle essaie de rassurer son amie.
Elle se rappelle des nombreux week-ends qu'elles et leurs parents ont passé. Ells se connaissent depuis toujours. Ils ont été à Disney en Californie ensemble. Elles se sont toujours invitées à leurs fêtes d'anniversaires. Leurs familles se connaissent bien, car leurs parents sont amis depuis qu'ils sont adolescents.
Octavia pousse un soupire. Une étoile filante passe juste au-dessus d'elles. Elle ouvre grands les yeux et tourne la tête vers Loona.
Octavia : As-tu demandé à tes parents pourquoi?
Loona : Pourquoi quoi?
Octavia : Pourquoi ils ne t'ont rien dit.
Loona : Non.
Octavia : Ha je vois... Tu t'es contentée de leur crier dessus. C'est ça?
Loona : ...
Octavia : Et je suis sûre que tu les as même insulté. N'est-ce pas?
Loona : ... Oui... *énervée* Oui! Oui oui oui! ... ... Mais ils le méritaient!
Octavia : Comment ça?! Je suis presque sûr que non!
Loona : Et qu'est-ce qui te fait dire ça?!
Octavia : Moi aussi je connais tes parents! Et ils sont dans le top 10 des meilleurs parents que l'on puisse rêver d'avoir! Tu ne te rends pas compte de la chance que tu as!
Octavia baisse la tête et retient ses larmes. À une époque, elle aurait aimé échanger sa place avec Loona. Elle était exaspérée d'entendre ses parents se prendre constamment la tête pour des bêtises. Parfois, elle entendait même la vaisselle voler et se fracasser aux murs.
Octavia : ... Ils sont même bien meilleurs que les miens... Je t'ai tellement envié...
Loona sans sa colère s'évanouir. Pourquoi Octavia lui dit ça?
Loona : ... Mais ils sont top tes parents. ... Ils t'aiment.
Octavia : ... Pas à une période... Ils se criaient dessus... Ils ne me calculaient plus... J'avais l'impression d'avoir autant d'importance et d'utilité que l'Hibiscus dans le salon... C'est là que j'ai eu ma période noir et où je ne faisais plus rien.
Loona se rappelle de cette époque. Même pendant un mois, elles et leurs familles ne se sont plus vus. Elle n'a jamais su pourquoi.
Octavia : ... Ils m'ont même poussé à bout... Sans le vouloir... Et j'ai même essayé de commettre l'irréparable...
Octavia a toujours la tête baissée. Elle remonte ses manches et lève les poignets pour les montrer à Loona. La rebelle est choqué de voir une cicatrice à chaque poignet. Elle comprend instantanément ce que son amie a essayé de faire et pourquoi elles ne se sont pas vu pendant un temps.
Octavia replace les manches et croise les bras en ramenant ses jambes contre elle. Loona passe un bras autour d'elle.
Loona : Je suis désolée... Je ne savais pas...
Octavia : Personne ne le sais. À part mes parents et les tiens. J'ai été jalouse de toi. Je voulais ton bonheur et tes parents. Et je suis désolée de ça...
Loona : ...
Octavia relève la tête vers Loona. Leurs yeux sont humides de larmes.
Octavia : Je ne sais pas pourquoi tes parents ne t'ont rien dit. Mais je pense qu'ils avaient au moins une bonne raison. Ils devaient très certainement appréhender ta réaction. Et ils ne devaient pas savoir non plus comment te l'annoncer. Vous ne partagez pas le même sang, mais ça n'empêche pas Irina et Blitzo de t'aimer. Comme leur propre fille. *sourit* Le sang... L'ADN commun... Ce ne sont que des petits détails. Il y a plus important et plus fort que ça dans la vie.
Loona fixe en silenceson amie, puis elle regarde le ciel étoilé. Octavia a complètement raison. Ses parents l'aiment. Il n'y a pas de doute là-dessus. Maintenant qu'elle s'est confiée à Octavia et qu'elles ont partagé un lourd secret, Loona réalise que oui, ça réaction envers ses parents était peut-être bien un peu trop excessive. Et elle a été dure et immonde avec sa mère.
Une autre étoile filante passe. Loona pousse un profond soupire et Octavia attrape ses mains en lui souriant.
Octavia : Maintenant fait moi plaisir. Va voir tes parents, excuse toi des mots forts que tu as eu envers eux, posez-vous autour d'une boisson chaude ou d'un repas et parlez de tous ça. Tes parents sont vraiment très inquiets pour toi.
Loona réfléchit à ça, puis elle sourit à Octavia. Elle a raison. La rebelle se lève et aide son amie à se relever.
Loona : Tu as raison. Mais si ils m'engueulent et me punissent sans m'expliquer; je pars de nouveau.
Octavia : *sourit* Ça ira. Je suis sûr qu'ils vont être content et soulagés de te revoir.
Elles récupèrent leurs affaires et marchent vers Arackniss et Angel. Ils sont assis plus loin sur des tombes et discutent.
Loona : J'espère qu'ils vont vouloir m'expliquer. Et...qu'ils ne vont pas être trop en colère.
Octavia : J'en suis sûr. *sourit* Mais pour te trouver, ton père est même allé voir Vortex pour voir si tu étais chez lui.
Loona est très surprise. Son père est allé voir Vortex? Alors qu'il le déteste? Elle a un petit sourire, puis elle angoisse. Vortex a dû l'appeler!
Loona sort son portable et l'allume. Elle a de très nombreux appels en absences et de sms. De sa mère, son père et Vortex. Ils sont très inquiets pour elle.
Loona passe rapidement un appel pour rassurer Vortex et pour lui dire qu'elle a un gros différend avec ses parents. Qu'elle va rentrer s'excuser et parler avec eux. Le jeune homme comprend tout à fait. Octavia va voir les garçons, qui continuent de discuter.
Arackniss : Mais tu vas la laisser tranquille.
Angel : Non! Elle ne me répond plus depuis vingt minutes. Je suis sûr qu'il se passe quelque chose.
Arackniss : Il se passe que tu l'as soualé parce que tu lui a envoyé un sms toutes les deux minutes depuis qu'on est ici! Elle a juste décidé d'arrêter de te calculer! Laisse Molly et Pentious tranquille!
Angel : Mais il peut se passer n'importe quoi!
Arackniss : *sourire moqueur* Non mais tu t'entends? Qu'est-ce que tu veux qu'il se passe?
Octavia : Hé!
Les garçons remarquent les filles et ils se lèvent. Arackniss perd un peu son sourire en regardant Octavia. Il pose une main sur son visage et passe le pousse sous son œil.
Arackniss : Tu as pleuré.
Octavia : *sourit* Ce n'est rien. Ça va mieux.
Il la prend doucement dans ses bras et dépose un baisé sur sa joue. Loona arrivent en raccrochant et leur sourit. Elle les remercie d'avoir accompagné Octavia, puis le groupe repart vers le parking.
Loona envoie rapidement un sms à son père. Elle lui dit qu'elle rentre et qu'elle aimerait qu'ils parlent de tout ça. Elle reçoit rapidement une réponse. Ses parents sont soulagés et l'attendent pour répondre à toutes ses questions.
☆ ☆ ☆
Dans la chambre de Molly, Pentious regarde minutieusement les nombreux dessins de vêtements épinglés au grand tableau en liège. Pendant que Molly est au téléphone avec Angel.
Molly : Elle va bien? ... ... Ouf! Je suis soulagée. Vous rentrez tout de suite? ... ... D'accord. On vous attend. ... ... ... *soupire* Angel... ... Non. Tout va bien. ... ... *agacée* Non! Je n'ai rien à craindre! Son grand-père n'est pas Jack l'Éventreur!
Pentious regarde Molly sans comprendre. Qu'est-ce que Angel est encore en train de raconter comme bêtises?
Molly : Bon, à tout à l'heure. ... Bisous.
Pentious : Tout va bien? Loona est avec eux? Elle va bien?
Molly : Oui. Elle va bien. Elle rentre chez elle avec sa moto et les autres seront là dans environs 20 minutes.
Elle passe les mains derrière la nuque de Pentious et l'embrasse.
Molly : Si j'avais su qu'ils mettraient autant de temps, on serait monté dans ma chambre bien plus tôt pour apprendre à mieux nous connaître.
Pentious détourne la tête, légèrement gêné.
Pentious : Ça...aurait été...difficile... Avec ton jumeau qui n'arrête pas de t'envoyer des messages.
Molly : *sourit* C'est vrai. Tu as raison.
Pentious soupire de soulagement. Molly l'attrape par la main et l'entraîne vers son lit rond pour qu'ils s'assoient et continuent de discuter. Le Londonien regarde toujours la chambre.
Pentious : Ta chambre est...personnalisée. Elle te ressemble beaucoup. Je l'aime bien.
Molly : Merci. Et ta chambre? Elle est comment? Tu voudrais bien me la montrer un jour? Tu as changé de sujet la dernière fois que l'on a parlé de ta vie à Londres. Je ne sais pas comment tu vis.
Pentious est embêté. Il aimerait bien inviter Molly chez lui. Mais il ne pourra pas lui cacher ce qu'il est vraiment et il y a que Arackniss qui est au courant pour ses origines. Et encore, même lui ne connaît pas tous les détails. Mais il sent qu'il peut parler à Molly. Elle lui a confié beaucoup de choses secrètes sur elle. Voilà pour lui le moment d'en dévoiler un peu plus. Il sait qu'elle ne le trahira pas.
Pentious : Molly... Je...dois te dire quelques petites choses...sur moi... C'est vraiment important. Tu as raison quand tu dis que je suis mystérieux et que je mens souvent. Mais j'ai des raisons d'être ainsi. Promets moi que tu garderas tout ce que je vais te dire pour toi. Ça ne doit surtout pas s'ébruiter.
Molly : *sourit* Bien sûr. Ça me fait plaisir que tu aies envie de te confier à moi comme je le fait avec toi. Et je te promets de ne rien dire. On peut se faire confiance. Alors vas-y, je t'écoute.
Pentious est un peu stressé et ne sait pas trop par quoi commencer. Est-ce qu'elle va le croire? On verra bien.
Pentious : Bien. ... ... Je... J'ai...des origines... ... ... Je ne viens pas d'une famille ordinaire... Comme la tienne ou celles de nos camarades de classe... Je n'aurais même jamais dû être inscrit ici.
Molly attend la suite. Elle ne sait pas pourquoi, mais elle sent que ça va être énorme.
Pentious : ... ... Je viens d'une ancienne famille qui est...riche... Vraiment riche... Une ancienne famille bourgeoise Londonienne très riche.
Molly : ... ... ... ... Hé bien tu vois... Je veux bien y croire. Ça colle très bien avec la fois où tu étais ivre.
Pentious : *choqué* ... ... Comment ça? Il s'est passé quoi?
Molly : *rit* C'est vrai! Je ne te l'ai jamais dit. En fait, tu m'as parlé avec des mots et des expressions qu'on n'emploie plus vraiment aujourd'hui. Tu m'as dit aussi que je suis une fille géniale et que tu maudis celui qui m'épousera. Que si il me traitait mal, tu aurais l'argent nécessaire pour le faire disparaître.
Pentious est un peu choqué. Il ne s'en rappelle absolument pas. Il se promet de ne plus abuser de l'alcool comme ce soir là. Il rougit légèrement de gène.
Pentious : Je... Je ne m'en souviens pas... Je suis désolé.
Molly : *sourit* C'est rien. Tout va bien. ... ... Mais... Quand tu dis très riche... C'est riche comment?
Pentious : ... Hé bien... Ma famille...est la dixième plus grande fortune...
Molly : *surprise* D'Angleterre?
Pentious : Non. Du Royaume-Uni. Qui compte l'Angleterre, l'Écosse, l'Irlande du Nord et le pays de Galles. Si on parle seulement de l'Angleterre, ma famille est la septième plus grande fortune.
Molly est très surprise et ne dit rien. Elle n'avait rien vu venir et elle est légèrement intimidée. Son père a peut-être une grande entreprise, mais à une certaine époque, les Belluccini seraient tout de même rien de plus que des roturiers à côté des Spencer.
Pentious : Je vis avec mes parents dans un très grand et vieux manoir Victorien situé dans la campagne de Londres. Je suis la troisième génération à y vivre. Il y a aussi un majordome et...d'autres employés qui y travaillent. J'ai reçu une éducation bien différente, je parle Français et Latin, et plus tard...c'est moi qui reprendrais les affaires de la famille. Mon père veut absolument qu'un Spencer continue d'être le propriétaire et le grand patron. Ça a toujours été le cas et c'est un Spencer qui a posé la première pierre. C'est...aussi pour ça que je n'ai pas mon mot à dire et que je ne peux choisir le métier qu'il me plaît.
Molly : *choquée et gênée* ... ... ... ... ... Ce n'est pas juste... ... Mais qu'est-ce que tu fais avec moi? Tu pourrais avoir mieux comme petite amie.
Pentious : Tu plaisantes? Tu es unique. Aussi tu es la seule fille à m'avoir regardé comme tu l'as fait et à m'aimer sincèrement et sans rien connaitre de mes origines. Les filles me tourneront autour seulement quand elles auront compris que je suis un bon investissement.
En effet. Son père lui a dit très tôt que plus tard, les femmes ne l'aimeraient pas pour lui. Mais pour son nom et sa fortune. C'est peut-être pour ça qu'il s'est inconsciemment désintéressé de l'idée de tomber amoureux et d'avoir plus tard une petite amie.
Molly : Tu dis n'importe quoi. Ça fait plusieurs mois que je t'aime.
Pentious lui sourit et l'embrasse sur le coin de la bouche. C'est vrai. Molly est la preuve vivante que Monsieur Spencer n'a pas toujours raison.
Molly : Et tu ne veux pas que tout cela se sache à cause de nos camarades?
Pentious : Pas seulement. Au Royaume-Uni, il y a d'autres familles comme la mienne. Et d'autres qui essaient d'atteindre notre niveau. Mon père est impitoyable en affaires. Beaucoup de personnes veulent être dans ses petits papiers et être bien vu par lui. Mais dans ce milieu, si l'un d'entre-eux arrive à obtenir une information ou quoique se soit pour s'en prendre à la réputation de mon père... Ils ne laisseront pas l'occasion passer. Ils ne se gêneront pas pour souiller le nom et les affaires Spencer. C'est pour ça que je dois être irréprochable. Je fais toujours attention à tout ce que je fais et dis. Certaines personnes à Londres, qui sont des faux amis, sont au courant que je poursuis mes études à l'étranger. Ils cherchent à savoir où.
Molly : Mais pourquoi?
Pentious : L'un d'eux pourrait envoyer quelqu'un ici pour me surveiller et voir si je fais quoique se soit qui pourrait gêner mon père. Il pourrait peut-être même venir dans l'établissement et se présenter comme un membre de ma famille. Pour avoir éventuellement accès à mes dossiers.
Molly : *choquée* ... ... Et c'est aussi pour ça que tu ne dis rien sur...ta relation avec ton père? C'est pour protéger ta famille d'un scandale?
Pentious baisse la tête. Molly a tout compris.
Pentious : ... Oui. C'est pour mon avenir aussi. Mais pour moi...c'est pas grand chose ma relation avec mon père. Ça pourrait être pire. Ce n'est pas grave. Après tout, toutes les familles ont leurs secrets.
Molly ne dit rien et réfléchit à toutes ces révélations. Elle comprend mieux pourquoi Pentious n'a pas de réseaux sociaux et refuse que des photos où il apparaît y soient publiées. Elle sourit et passe doucement ses bras autour de lui.
Molly : Je te promet qu'avec moi, tes secrets sont bien gardés. Je ne dirais rien à personne et je t'aiderai à ce que ça ne se sache pas.
Pentious : Et moi je te promet de parler à mes parents et de les convaincre de me laisser t'inviter à Londres pendant les grandes vacances.
Molly est heureuse et embrasse Pentious. Elle va peut-être bientôt voir Londres. Mais malheureusement, Arackniss va sûrement faire partie du voyage. Il va falloir qu'elle trouve des prétextes pour réussir à avoir des têtes à têtes intimes avec Pentious.
Ils se séparent et décident de retourner dans le salon. Octavia, Arackniss et Angel seront bientôt de retour. Hors de question qu'ils les surprennent dans la chambre de Molly. Même si il ne s'est presque rien passé.
☆ ☆ ☆
Après une dizaine de minutes d'hésitations, Loona frappe à la porte de la maison familiale et entre. Irina et Blitzo sont installés dans le canapé du salon. Ils se tiennent la main et attendent le retour de leur filles.
Les parents se lèvent en entendant la porte s'ouvrir et ils voient Loona entrer en posant son casque et son blouson en cuir. La fille s'arrête net en voyant ses parents.
Irina et Blitzo ne sont pas énervés. Pendant l'absence de Loona, Stella et Stolas leur ont parlé et les ont rassurés. Tous les quatre savaient que ce jour finirait par arriver.
Loona, Irina et Blitzo font quelques pas pour être face à face. La fille est un peu honteuse par sa réaction du début de la soirée, la mère ne lui en veut pas et le père a compris que sa réaction aussi n'était pas la meilleure à adopter.
Loona : ... Je... Je suis...
Irina et Blitzo prennent leur fille dans leurs bras. Après quelques secondes, Loona passent ses bras autour de ses parents.
Loona : *émue* Je suis désolée...pour ce que j'ai dit... Et d'être partie comme ça...
Irina : *émue* Je ne t'en veux pas ma Chérie...
Blitzo : Nous aussi. Nous sommes désolés ma Loony...
Ils se séparent. Irina et Blitzo font un sourire rassurant à Loona.
Irina : Tu dois avoir beaucoup de questions. Ton père et moi sommes prêts à y répondre. Viens.
Elle lui prend la main et l'amène vers le canapé. Elles s'y installent et Blitzo va dans la cuisine. Il revient avec du thé et un chocolat chaud pour Loona.
Blitzo : *sourit* Rien de mieux qu'un bon chocolat chaud pour remonter le moral.
Loona prend le mug en remerciant son père, puis il s'installe à côté d'Irina.
Blitzo : Voilà... Pose nous toutes les questions que tu souhaites. Ta mère et moi y répondront honnêtement.
Irina : Oui. Plus de secrets. Promis.
Loona fixe le chocolat chaud dans sa tasse. Maintenant qu'elle est là... Elle ne sait pas par où commencer. Quelle peut être la première question?
Loona : ... ... J'avais quel âge quand vous... m'avez adopté? Et pourquoi avoir choisi l'adoption?
Blitzo : Tu avais tout juste huit mois.
Irina : Et si nous avons décidé d'adopter... C'est parce que ton père et moi...avons énormément de soucis pour concevoir.
Loona relève la tête ver ses parents. Elle ne comprend pas vraiment.
Loona : Comment ça? Vous êtes stériles?
Blitzo : Non. C'est... Comment dire...? On pourrait éventuellement y arriver avec...un autre partenaire qui n'a aucun souci à ce niveau là. Ta mère et moi... On a autant de chance d'y arriver que celle de gagner la plus grosse somme d'argent à la loterie.
Irina : Et pourtant on a essayé des médicaments pour stimuler et augmenter nos chances de conception. Mais...ça n'a pas fonctionné.
Loona : Je comprends. ... ... Alors... Est-ce que...vous savez qui sont mes parents...biologiques?
Irina et Blitzo se prennent la main et serrent fort en se regardant. Ils semblent triste subitement, ce qui intrigue beaucoup Loona. S'ils ne connaissaient pas ses véritables parents, ils ne réagiraient pas ainsi.
Blitzo : Il faut...que l'on t'explique.
Irina : Oui... Nous connaissions tes parents biologiques. Enfin... Surtout ta mère. *inspire* Elle s'appelait Maude. Et c'était...une de nos meilleures amies... À nous deux, Stella et Stolas.
Loona est surprise. Elle pensait qu'elle avait été abandonné dans un orphelinat. Mais vu les réactions et les têtes de ses parents, cela doit être bien différent de ce qu'elle a imaginé.
Loona : ... Depuis quand vous la connaissiez tous les quatre?
Irina et Blitzo se regardent, inspirent un grand coup et commencent leur récit.
Blitzo : Nous avons connu Maude au lycée. On était tous les cinq très amis. *sourit* C'est la que j'ai dragué ta mère. *choqué* Enfin pas Maude! Je parle de Irina! *sourit* D'ailleurs je ne l'ai pas dragué, mais séduit. Tu l'aurais vu... Une adorable petite gothique... Une belle robe noire. Et elle avait encore ses lunettes! Elle s'est mise aux lentilles en-
Irina : Chéri. On s'éloigne du sujet d'origine là.
Blitzo : Ha oui pardon! ... ... J'en étais où déjà...?
Irina sourit en levant les yeux au plafond et Loona ne peut s'empêcher d'avoir un petit sourire. Elle comprend mieux que Octavia enviait sa place. Des parents comme les siens se font rares.
Irina : Je prends le relais. *à Loona* Avec deux autres amis, dont nous avons perdu contact depuis longtemps, on était très proches. Une joyeuse petites bandes.
Blitzo : Ha oui! On en était là!
Irina : Oui. Et c'est au cour de la deuxième année qu'elle a rencontré... ... *baisse la tête* Ton...père... Henry...
Ça à coûté à Irina. Elle a eu du mal à appeler le géniteur de Loona "père". Loona reste silencieuse et a bu la moitié de son chocolat. Elle attend la suite.
Blitzo : Maud et Henry sont sortis ensemble assez rapidement. Au début leur relation était...bien.
Loona : Comment ça "au début"?
Blitzo : Quelques mois après...on a eu l'impression que leur relation devenait...un peu malsaine pour Maude...
Loona : ...
Irina : Henry...était jaloux et possessif... Maude venait de moins en moins aux soirées et sorties que l'on organisait.
Blitzo : Moi et les autres garçons du groupe sommes allés trouver Henry. On s'est expliqué avec lui et on l'a menacé pour qu'il laisse Maude et parte. Et il l'a fait.
Irina : Mais quelques années après...Maude et Henry se sont retrouvés. Il semblait aller mieux. Mais...c'est ce que l'on croyait...
Loona appréhende de connaître la suite. Elle a l'impression qu'elle va apprendre que son père biologique est une ordure.
Blitzo : Oui... On a rien vu venir... On...ne savait pas...ce que Maude...subissait...
Loona fixe le peu de chocolat au fond de son mug. Ses mains tremblent légèrement. Blitzo part à la cuisine et revient avec une boîte.
Loona : ... Qu'est-ce qu'il s'est passé exactement?
Blitzo : Maude et Henry étaient installés ensemble. Il avait des problèmes d'alcool. Et aussi avec la drogue. Apparemment, il était très violent quand il était ivre ou qu'il était en manque. Et il lui arrivait de disparaître pendant des jours. Parfois un mois entiers.
Irina : Maude ne savais pas où il allait. Ni ce qu'il faisait. Elle a mis beaucoup de temps à nous parler et a nous dire la façon dont il la traitait. Stella et Stolas étaient là quand elle s'est enfin confiée.
Blitzo : Maude n'en pouvait plus. Elle avait décidé de mettre sa vie en ordre. Elle était prête à quitter définitivement Henry. On lui a dit de porter plainte. Mais elle n'a pas voulu. Elle voulait juste rompre et partir.
Irina : Nous lui avons demandé de nous prévenir quand elle le ferait. Nous ne voulions pas prendre le risque que Henry s'énerve et soit de nouveau violent envers elle.
Loona : ... Et...pour...moi...?
Irina se rapproche pour passer un bras autour de Loona. Afin d'essayer de la rassurer.
Irina : À notre connaissance, il ne sait pas que tu existes. Maude a...fait un déni de grossesse.
Loona : *surprise* Un quoi?
Irina : Un déni de grossesse. Elle était enceinte sans le savoir. Aucun symptôme. Elle avait perdu les eaux alors qu'elle sortait de sa douche.
Blitzo : Elle nous a téléphoné en panique et nous l'avons accompagné à l'hôpital. *sourit* On est resté avec elle et c'est moi qui suit allait à la mairie te déclarer. Et... Tout ça s'est passé pendant que Henry s'était de nouveau volatilisé.
Irina : Oui... Et pour te protéger d'Henry...Maude nous a demandé de te garder chez nous. Elle savait que cela ne nous dérangerait pas. Ça faisait déjà presque 3 ans que Blitzo et moi essayons de concevoir.
Loona : ... ... Et ensuite? ... ... Qu'est-ce qu'il s'est passé?
Loona remarque les yeux remplis de larmes de Irina. Elle se retient de craquer. Blitzo pose une main sur l'épaule de sa femme et il regarde sa fille.
Blitzo : ... Sans nous prévenir...Maude a annoncé à Henry qu'elle le quittait... Il n'a pas aimé la nouvelle...
Loona : ... ... Qu'est-ce qui est arrivé...à Maude?
Loona n'a pas pu dire "à ma mère". Pour elle, sa mère, c'est Irina. Cette dernière plaque une main sur ses yeux et laisse couler ses larmes.
Blitzo : Maude...est décédée...sous les coups d'Henry.
Loona a un choque et continue de fixer le fond de son mug. Elle n'était pas un enfant non désiré. Elle était un accident, certes. Mais elle aurait été aimé au moins par sa mère.
Blitzo : Henry a été arrêté quelques jours plus tard. Il a fait de la prison. Mais on ne sait pas si il y est encore. Ni si il est vivant.
Loona a la rage, Irina se ressaisi et essuie rapidement ses larmes. Blitzo prend le mug des mains de Loona et lui donne la boîte.
Blitzo : Après ça, un notaire nous a contacté pour nous donner rendez-vous. Il nous a annoncé que nous étions tous les deux sur le testament de Maude.
Loona relève la tête vers ses parents.
Loona : Pourquoi?
Irina : *émue* Maude...a fait le nécessaire pour que nous puissions t'adopter légalement. Si nous le désirions. Elle savait...que nous souhaitions avoir un bébé. Et on adorait s'occuper de toi. Elle savait que le système d'adoption Américain est...loin d'être le meilleur. Un couple peut adopter un enfant...et l'abandonner plus tard... Et Maud ne voulait pas ça pour toi. Elle savait que nous, nous n'aurions jamais fait ça.
Loona reste silencieuse, puis elle regarde enfin la grand boîte dans ses mains et l'ouvre.
Loona : Qu'est-ce que c'est?
Blitzo : Pendant ton absence, Irina et moi avons réuni quelques petites choses qui pourraient t'intéresser.
Au fur et à mesure que Loona sort un objet de la boîte, Irina et Blitzo explique ce que c'est. Il y a son acte de naissance, des copies de documents du notaire, un album du lycée de ses parents et quelques photos de sa mère biologique.
Loona s'attarde sur celle où Maude la tient dans ses bras. La jeune femme sourit, mais on peut voir un coquard qui a presque disparu. Loona se reconnaît bien dans le visage de cette jeune femme. Yeux, cheveux, peau... Et même le sourire.
Loona sort une petite boîte à bijoux et l'ouvre. Il y a une gourmette en argent.
Irina : C'est la gourmette de naissance de Maude. Et aussi la tienne.
Blitzo : Elle n'avait pas beaucoup d'argent... À cause d'Henry...
Irina : Mais elle voulait que tu la gardes. C'était la dernière chose précieuse qu'il lui restait. Ton père et moi voulions te la remettre une fois que tu connaîtrais toutes l'histoire.
Loona sort la petite gourmette pour mieux la voir. C'est une plaque simple avec une petite chaîne. Sur un côté est gravé Maude, accompagné par sa date de naissance et encadrée par deux fleurs de Lys. De l'autre est gravé Loona et sa date de naissance aussi. Également encadré de Lys.
Loona soupire en baissant la tête. Ça fait vraiment beaucoup de choses à encaisser. Elle se sent épuisée mentalement et elle n'a pas du tout faim. Elle remet délicatement la gourmette dans sa boîte, mais la garde dans les mains.
Loona : ... Merci de m'avoir tout dit...
Irina et Blitzo la serrent dans leurs bras. Ils regrettent de ne pas lui avoir expliqué toute l'histoire avant. Le père surtout. Il aurait dû écouter sa femme.
Loona : Désolée mais...je n'ai pas faim et...j'aimerais aller me coucher...
Irina : Je comprends. Il est plus d'une heure du matin. Ça fait un moment que nous parlons.
Blitzo : Oui. On va tous aller nous coucher. On en a besoin.
Ils se séparent. Loona se lève et va vers l'escalier. Irina récupère la grande boîte avec les documents et les albums. Blitzo interpelle sa fille.
Blitzo : Loona.
Loona : Mmh?
Blitzo : Ta mère et moi comprenons bien ta réaction. Mais je n'approuve pas le ton que tu as employé et le fait que tu aies quitté la maison pour disparaître. Alors tu es interdite de sorties pour le week-end. Tu n'iras pas voir Vortex demain soir.
Loona : ...
Blitzo : Mais tu as le droit de lui téléphoner.
Loona : ... Je comprends. Bonne nuit Maman. Bonne nuit Papa.
Ils lui souhaite une bonne nuit, Loona va dans sa chambre et s'écroule sur son lit, les mains derrière la tête. Elle fixe le plafond en repensant à sa conversation avec ses parents. Car oui, Irina et Blitzo sont ses parents. Elle en est totalement sûre. Partager le même sang... Quand on y pense, c'est juste un détail.
Loona récupère la boîte dans sa poche, l'ouvre et récupère la gourmette pour de nouveau la regarder. Surtout le côté consacré à sa mère biologique.
Une part d'elle est rassurée de savoir qu'elle n'a pas été abandonnée. Juste cachée et protégée de son père biologique.
Apparemment, Henry a purgé sa peine. Aujourd'hui il est soit en liberté, soit mort. Irina et Blitzo n'en savent rien. Et Loona ne préfère pas le savoir. Mais elle espère qu'il est mort. Qu'elle ne le croisera jamais. Pour la survie d'Henry. Elle en veut beaucoup à cette homme.
Loona se rend compte qu'elle serre fort la gourmette et ouvre sa main. Elle se promet que si un jour elle croise ce Henry, elle lui mettra une droite dans la mâchoire. Elle ouvre la gourmette et la ferme autour de son poignet. Elle comprend tout à fait pourquoi ses parents avaient du mal à lui dire la vérité. Ce n'est pas facile d'expliquer cela.
Loona finit par s'endormir. Elle appellera Vortex plus tard pour lui expliquer la situation. Elle sait qu'il l'écoutera et comprendra.
☆ ☆ ☆
Le lendemain matin, dans le Carré Français de la Nouvelle-Orléans. Alastor sort de la maison colorée et se laisse tomber dans la nacelle de installée sur la terrasse en bois. Il met le visage dans ses mains et soupire. Il n'en revient pas de ce que ça mère lui a dit. C'est tellement énorme.
Alastor n'en veut pas du tout à sa mère. Il lui a juste dit qu'il a besoin d'être seul et de prendre l'air. Il ne sait pas comment il aurait réagi si Husk avait été là. Est-ce qu'il lui serait un peu reconnaissant? Ou est-ce qu'il aurait essayé de lui mettre un coup de poing en plein visage? Difficile à dire pour le jeune homme.
Finalement, c'est peut-être mieux que Husk ne soit pas là. Mais ça risque de faire bizarre à Alastor quand il va le voir dimanche soir. Peut-être qu'il devrait parler de ça à Rosie?
Alastor sursaute en sentant son portable vibrer dans sa poche. Depuis quand il est là? D'habitude il le pose sur un meuble et oublie son existence pendant un moment. Il le sort et décroche.
Alastor : Oui Rosie?
Rosie : ... Bonjour Al. Est-ce que... Tu as une voix...différente. Qu'est-ce qu'il t'arrive?
Alastor : ... ... Tu te rappelles que ma mère avait quelque chose d'important à m'annoncer?
Rosie : Oui. Et... C'est pour ça que tu es ainsi?
Alastor : *soupire* Oui...
Rosie : *inquiète* Et alors? ... C'est grave?
Alastor : Non. Mais... Mais c'est quelque chose d'important...
Rosie : Raconte moi tout. Si tu le souhaites, bien sûr.
Alastor garde un long moment le silence. Puis il se décide à se confier à Rosie.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro