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Chapitre 8 : Souvenirs

Vicky défit sa valise et entreprit de ranger son linge dans l'immense placard qui se trouvait à côté de la porte de sa salle de bain. Elle plia bien proprement ses teeshirts, ses jeans et ses robes et les rangea sur l'une des étagères, avant de mettre sur celui du dessous ses sous-vêtements et ses chaussettes. Elle déposa trois paires de chaussures dans le bas du placard et accrocha deux vestes (dont une noire à fines rayures bleu qui appartenait autrefois à Vox, il lui avait donné) sur les cintres.

-Et voilà, dit-elle en rangeant sa valise vide dans un coin, ça c'est fait. Maintenant, je n'ai plus qu'à... retrouver Alastor.

Elle avala une boule de salive de travers, se demandant si c'était bien une bonne idée d'accepter de faire une balade avec lui, en sachant qu'il pouvait potentiellement lui faire du mal, comme lui avait si bien dit Vox. Mais en même temps, elle en avait très envie, rien que l'idée de passer du temps avec le légendaire démon de la radio la remplissait de bonheur. Et puis, après tout, ce n'était rien de plus qu'une visite guidée de l'hôtel, que pouvait-il bien lui arriver ?

Alors, prenant sa décision, Vicky quitta sa chambre et reprit l'ascenseur, afin de retrouver son « guide » pour un petit tour du Happy Hôtel.

***

Alastor faisait les cent pas dans la cuisine de l'hôtel, plongeant de temps à autres son visage dans ses mains et crispant ses doigts dans ses cheveux, presqu'à s'arracher des mèches. Que lui arrivait-il ? Il se sentait tout bizarre depuis qu'il avait croisé le regard de Vicky il y a maintenant une bonne heure, comme s'il était en train de devenir autre chose qu'un simple démon asexuel. Cette fille lui avait tapé dans l'œil et pas que dans l'œil, comme s'il avait eu un coup de foudre...

Il se laissa glisser le long d'un mur de la pièce et se massa la tempe d'un air désespéré.

Mais qu'est-ce qu'il m'arrive ? Se demanda-t-il intérieurement. Mais quel sombre idiot je suis d'avoir proposé de lui faire faire le tour de l'hôtel, maintenant elle va s'attacher à moi et moi je vais m'attacher à elle ! Et puis, pourquoi lui ai-je dit qu'elle m'était sympathique ? Je suis vraiment un imbécile !

Il se frappa le front du plat de sa main, serrant le manche de son microphone de l'autre d'un air désespéré. Lui qui s'était promis de ne plus jamais revivre ça après sa dernière mauvaise mésaventure avec une femme, du temps ou il était encore en vie...

Alastor fermi les yeux et ramena ses jambes contre son torse, entourant ses genoux de ses bras, il posa son front sur ses rotules afin de reprendre son stoïcisme légendaire. Un souvenir remontant à l'époque ou il était encore en vie lui revint en mémoire...

Nouvelle-Orléans, 1919, un an après la fin de la Première Guerre Mondial :

Dans les rues de la Nouvelle-Orléans, un jeune homme de 19 ans tentait de se frayer un chemin parmi la foule de personnes qui déambulaient sur les trottoirs. En retard dès son premier jour de travail, il risquait de se faire licencié avant même d'avoir pu montrer à son nouveau patron de quoi il était capable en tant qu'animateur radio.

-Fichu réveil matin qui a oublié de sonner ! Râla-t-il.

Des cheveux court bien peigné de couleur châtain, des yeux marrons assez malicieux et charmeur, encadrés d'une paire de petites lunettes rondes et habillé assez élégamment, Alastor courait après le temps, les yeux parfois rivés sur sa montre à gousset qu'il tenait dans sa paume.

   A seulement 19 ans, il venait de se faire embaucher au studio de la ville qui était le siège de la radio de la Nouvelle-Orléans, en tant qu'animateur et commentateur. Un travail qui ne le branché pas plus que ça, il aurait aimé poursuivre ses études supérieures, mais sa pauvre mère en mauvaise santé et surendetté depuis le décès de son père, avait besoin de plus d'argent pour se soigner et ne pas perdre la maison familiale.

Un homme bouscula par inadvertance le jeune Alastor et fit tomber à terre sa précieuse montre à gousset dans une flaque de boue :

-Regardez où vous allez ! Vociféra le jeune homme.

Il s'agenouilla au milieu du trottoir sale et ramassa la montre à gousset avec délicatesse, l'essuyant avec un mouchoir, Alastor vérifia qu'elle n'était pas abimée. Il y tenait comme à la prunelle de ses yeux, elle appartenait autrefois à son père, mort au combat sur un champ de bataille Européen de la Première Guerre Mondial, aux côtés de tant d'autres Américains...

Alastor se rappelait encore ce que son père lui avait dit il y a deux ans, avant de s'en aller en Europe prêter main forte aux troupes Françaises face aux Allemands : « Tu me la rendras quand je rentrerais de la guerre, en attendant je veux que tu prennes soin de ta mère, c'est toi l'homme de la maison maintenant ».

Malheureusement, son père ne rentra pas aux pays, il mourut tué sur un champ de bataille Français d'une balle en pleine tête, tiré par un officier Allemand, au cours de l'année 1917. Son corps fut rapatrié à la Nouvelle-Orléans, décoré de la médaille d'honneur et le cercueil couvert du drapeau Américain comme se voulait la tradition, le jeune homme dut dire Adieu à son cher père pour toujours...

Depuis, Alastor avait vu sa mère dépérir. Devenue dépressive suite à la mort de l'amour de sa vie, sa santé était devenue fragile et elle ne parvint plus à travailler afin de payer les études de son fils et les dettes qui l'affublaient vis-à-vis de la maison. Alors, voulant aider sa mère, le futur démon de la radio choisit d'abandonner ses études supérieures pour prendre ce travail d'animateur radio, un boulot qui payait bien et qui devrait suffire à subvenir aux soins de sa mère et rembourser les dettes.

Fort heureusement, la petite montre n'avait rien de casser, Alastor l'admira un moment en songeant à son père, avant de la ranger pour reprendre sa route, se souvenant soudain qu'à la base il était en retard. Il tourna à l'angle d'une nouvelle rue et déboucha sur la grand-rue, là ou c'était jour de marché, des centaines de personnes déambulaient un peu partout devant les étalages de fruits, légumes et autres marchandises en tout genre.

Il jeta de nouveau un œil à sa montre et soupira :

-Il ne me reste plus que dix minutes... comment vais-je faire pour arriver à l'heure... ?

Il devait traverser cette rue le plus vite possible et par n'importe quel moyen, le studio se trouvait seulement deux rues plus loin. Alastor chercha du regard un moyen de contourner la foule et il vit soudain un tramway longer la rue et se diriger exactement ou il voulait se rendre. Il n'avait pas le choix, s'il voulait être à l'heure il allait devoir prendre ce dernier en marche.

-Allez, un peu de crans ! S'encouragea-t-il.

Alastor prit son élan et partit en courant comme un dératé, sous les regards curieux des passants, ses vêtements voletant à merveille à chacun de ses mouvements. Dérapant presque sur une flaque, il parvint enfin à rattraper le tramway, mais il lui restait encore à grimper à bord... il tendit le bras et finit par se saisir de la poignet qui permettait aux passagers de monter plus facilement à bord du véhicule et il sauta dans l'escalier.

Une fois à bord, Alastor se laissa tomber à genoux sur le plancher, le temps de reprendre son souffle. Il consulta de nouveau la montre de son père et poussa cette fois-ci un soupir de soulagement, il ne lui restait plus que six minutes avant d'être en retard, mais le tramway était relativement rapide, il était sûr d'arriver à l'heure au studio avant même que son patron n'est le temps de dire ouf.

Une femme avec de long cheveux roux attira soudain son attention, elle se trouvait assise près de la porte du tramway, vêtue d'une longue robe bleu marine et d'un élégant chapeau assorti, elle regardait les paysages défiler par la fenêtre du véhicule. Quelques taches de rousseurs maculaient ses joues roses, ses yeux vert foncé brillaient avec la lumière du soleil et quelques-unes de ses mèches de feu virevoltaient autour de son visage avec le vent. Elle était absolument magnifique et Alastor ressentit l'envie de s'assoir face à elle, histoire d'engager la conversation.

-Bonjour, dit-il poliment à la jeune femme, est-ce que... est-ce que je peux m'assoir avec vous ?

La femme rousse tourna la tête vers celui qui venait de lui adresser la parole et se mit à sourire :

-Oui, vous pouvez... cowboy !

Sa dernière remarque étonna Alastor.

-Cowboy ? Pourquoi me surnommez-vous ainsi ?

La jeune femme se mit à glousser :

-La façon dont vous avez couru après ce tramway et la manière dont vous êtes monté à bord alors qu'il était en marche... c'était très impressionnant monsieur, on aurait vraiment dit les cowboys du siècle dernier en train de chevaucher des Mustangs, à la chasse aux taureaux !

Alastor rougit face au compliment de la jeune femme, il ne s'était pas rendu compte à quel point ce qu'il venait de faire pour arriver à l'heure à son travail avait été impressionnant.

-Y a-t-il un nom qui accompagne un tel courage ? Ajouta-t-elle en papillonnant des yeux.

-Ou... oui, je... je m'appelle Alastor.

L'étrange manière dont cette femme le regardait le mettait un peu mal à l'aise, machinalement Alastor remonta ses lunettes sur son nez en rougissant un peu plus.

-Alastor ? Répéta-t-elle sur un ton mielleux. Et bien, je suis ravie de faire votre connaissance, moi je m'appelle Charlène.

Elle tendit sa main vers lui avec l'intention de lui faire une poignée de main amical, mais Alastor était trop bien élevé pour se contenter de saluer une dame de cette manière. Il déposa un tendre baiser sur le dos de la main de Charlène avec beaucoup de respect et de tendresse dans son geste.

-C'est un plaisir de faire également votre connaissance myladie.

Charlène esquiça un tendre sourire face à la politesse de son interlocuteur et demanda :

-Pour quelle raison avez-vous décidé de prendre le tramway en marche ? Vous êtes pressé peut-être ?

-Mon réveil n'a pas sonné ce matin et je suis en retard dès ma première journée de travail. Je n'ai plus que quelques minutes pour arriver à l'heure...

-Oh, se désola Charlène, et ou travaillez-vous ?

Alastor sourit, il se sentait relativement à l'aise avec Charlène, alors il se mit à lui expliquer en détail le travail qu'il allait commencer ce jour et les raisons qui l'avaient poussé à stopper ses études. Lorsqu'il eut achevé le récit de sa vie, la jeune femme prit l'une de ses mains dans les siennes et lui dit sur un ton rempli d'admiration :

-Et bien laissez-moi vous dire que vous êtes un homme d'un grand courage, c'est très noble d'aider votre pauvre mère comme vous le faites.

Touché par ses paroles et le contact de ses mains sur la sienne, Alastor n'avait rien répondu, ses joues le chauffaient encore plus et il sentit un frisson lui parcourir l'échine. Il ne connaissait pas cette femme plus que ça, mais son cœur battait très fort pour elle, il aimerait la revoir...

Le tramway se stoppa aux coins de la rue où se trouvait son studio, plusieurs passagers descendirent – y compris Alastor qui consulta sa montre une énième fois, il ne restait plus que deux minutes avant l'heure fatidique.

-Et bien myladie, ce fut un réel plaisir d'avoir fait votre connaissance, je regrette de devoir vous quitter si tôt.

Alastor s'apprêtait à descendre mais avant, il se tourna une nouvelle fois vers Charlène et prit sa main dans la sienne afin de l'embrasser galamment.

-J'espère vous revoir un jour, Charlène.

-Moi aussi, répondit cette dernière.

Elle glissa un bout de papier griffonné dans la main du jeune homme et lui adressa un clin d'œil complice.

-Bonne chance pour votre premier jour, ajouta-t-elle, il me tarde d'écouter la radio dans les jours qui suivent.

Alastor sourit devant Charlène et quitta le tramway, adressant un signe de la main à cette dernière au passage. Prenant ensuite la direction du studio, il déplia le bout de papier qu'elle lui avait donné et put ainsi constater qu'elle y avait inscrit ses coordonnés, le tout accompagné de cette petite phrase :

« J'aimerai beaucoup vous revoir également, voici mon adresse, écrivez-moi aussi souvent que vous le voudrez ! »

Alastor relut deux fois les quelques lignes écrites par Charlène et sentit son cœur manquer un battement, elle voulait le revoir elle aussi et lui avait même confier son adresse pour qu'il puisse lui écrire... quel bonheur.

Reprenant bonne conscience, il rangea précieusement le papier dans sa poche et se dirigea vers le studio en courant, il ne lui restait plus qu'une minute pour arriver à l'heure...

En repensant à ce souvenir, Alastor se dit intérieurement qu'il aurait mieux valu pour lui qu'il arrive en retard à son travail, jamais il n'aurait croisé cette femme de malheur ainsi...

-Alastor ? Appela soudain Vicky. Alastor, vous êtes-là ?

Le démon de la radio sortit de ses pensées et se redressa, avec tout ça il en avait presque oublié Vicky. Il devait toujours l'emmener faire le tour de l'hôtel...





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