Chapitre 2 : Vox, le bon colocataire (Partie 1)
Poursuivant sa route, les yeux rivées sur l'affiche, Vicky traversa un boulevard ou plusieurs immeubles d'affaires se trouvaient à chaque trottoir et finit par arriver devant une boutique de multimédias. La vitrine contenait plusieurs types d'écrans de télévision différents, mais pas que, à l'intérieur de la boutique, divers objets électroniques (ordinateurs portables, téléphones, tablettes tactiles, montres connectés et équipements de jeux-vidéos) étaient exposés tel des trophées de chasses, chacun coutant des prix fous.
Cette boutique et tous ce qui se trouvaient à l'intérieur étaient la propriété de Vox, l'Overlord de la télévision. Bien que décédé au cours des années 50, Vox était un grand amateur de nouvelles technologie – y compris celles qui étaient très récentes – et tenait un genre de salon ou il faisait profiter les habitants de Pentagram City de ses merveilles, voir en vendre à celui qui aurait suffisamment en poche pour se payer l'un de ces gadgets.
Mais Vox ne faisait pas que « s'amuser » avec la technologie, il possédait également un grand bureau avec une dizaine d'écrans de télévisions à l'intérieur qu'il pouvait contrôler à sa guise, le tout relié à un grand clavier géant qui lui permettait de proposer des séries et émissions divers et variés aux habitants de tout les Enfers. Parfois, il arrivait même à capter des émissions de télés du monde des vivants et des dessins-animés pour les amateurs de films pour enfants (genre les Disney).
Vicky plia l'affiche de l'Happy Hôtel, la rangea dans l'une des poches de sa robe et tourna la poignée de la porte d'entrée de la boutique. Les lumières étaient toutes éteintes à l'intérieur, signe que Vox avait fermé et se trouvait certainement dans son appartement – situé à l'étage juste au-dessus – en train de... regarder la télé, sûrement. Elle grimpa l'escalier qui menait à l'appartement et arrivée sur le palier, elle se stoppa net, une voix féminine semblait discuter avec Vox à l'entrée de l'appartement :
-Tu ne vas tout de même pas l'ignorer jusqu'à la prochaine purge, quand même ? Disait la voix féminine.
-Je n'ai pas envie de lui parler pour l'instant Velvet, répondit la voix de Vox, il faut que je digère la rupture !
Reconnaissant la voix de Velvet, Overlord des réseaux-sociaux et amie proche de Vox, Vicky se cacha derrière la porte d'un placard, au bout du couloir. Elle avait l'interdiction formelle de se montrer en la présence des deux amis de son hôte, personne ne devait jamais savoir qu'elle vivait chez Vox.
Vicky vit au loin Velvet qui semblait désespéré et Vox sur le seuil de son appartement, l'air assez triste.
-Mais vous restez tout de même ami, non ? Insista Velvet. J'veux dire, si toi et Valentino vous vous faites la gueule et que moi j'suis entre vous deux, ça veut dire qu'on est plus le célèbre trio d'Overlords soudés des « VVV » ...
-Je parlerai à Valentino dès que je me sentirais mieux, Velvet. Je te le promet.
-Ben j'espère et tâche de te reprendre un peu en main, ta dépression amoureuse se ressent jusque dans les émissions de télés que tu passes le soir, ça devient déprimant.
Depuis son placard, Vicky ne perdait pas une miette de la conversation, savoir son hôte dans cet état d'esprit lui fendait un peu le cœur. Depuis presqu'une semaine, le démon de la télévision souffrait d'une grosse peine de cœur suite à sa rupture avec Valentino, l'Overlord de la pornographie. Ils étaient en couple depuis presqu'un an (d'après une anecdote de Vivziepop que j'ai trouvé sur Internet et quelques fan art que j'ai vu sur Pinterest), mais du jour au lendemain et sans donner d'explication, Valentino choisit de se séparer de Vox, lui brisant le cœur au passage...
Régulièrement, Velvet venait prendre des nouvelles de Vox, ayant très bien compris que son ami était au plus mal. Malheureusement, ni Vox, ni Valentino ne voulaient faire un effort pour faire un pas vers l'autre et ressouder le trio des « VVV », tel qu'il était avant et cela peinait beaucoup Velvet.
-Bon, je vais te laisser Vox, j'ai rendez-vous shopping dans une heure. Repose-toi bien.
Le démon de la télévision se contenta de répondre par un signe de tête affirmatif et regarda son amie s'en aller pendant quelques minutes, avant de retourner à l'intérieur.
Vérifiant que Velvet était bien parti, Vicky sortit de son placard à balai et pénétra dans l'appartement. Elle vit avec effroi que le sol du salon jusqu'à l'entrée était jonché de photographie de Vox et de Valentino, pour la plupart déchiré ou gribouillé au marqueur noir, elle en ramassa quelques-unes et les jeta dans la poubelle sans ménagement, se demandant à quel moment son hôte allait se remettre de cette rupture, car à chaque fois le ménage des photos déchirés devait être fait et cela devenait plus que lassant.
Assis au fond de son canapé, Vox dégustait des chamallows à la pâte à tartiner, les pieds posés sur la table basse, le tout en regardant des vidéos de jeux-vidéos sur YouTube, sur le grand écran plat 4K de son salon. Lorsqu'il vit Vicky arriver vers lui, il se contenta de la saluer d'un simple geste de la main, avant de lui dire :
-Te v'là enfin miss, je commençais à m'inquiéter pour toi.
-Tu m'as vu arriver ? S'étonna Vicky.
Vox éclata de rire et répondit :
-Ma chère et innocente Victoria, je te rappelle qu'avec tous les appareilles électriques qu'il y a chez moi, j'ai des yeux et des oreilles partout, même dans les rues de cette ville.
La jeune fille ne releva pas la remarque du démon, elle se contenta d'hausser les épaules et continua de ramasser les morceaux de photographies qui trainaient à terre.
-Tu devrais arrêter de déchirer toutes les photos que tu as de Valentino, à chaque fois c'est à moi de tout nettoyer et ça commence à me lasser.
-Je te paye bien pour faire le ménage, pas vrai ?
-Oui, mais ce n'est pas une raison !
Vox poussa un profond soupir de tristesse.
-Ca me fait du bien, ajouta-t-il d'une voix tremblotante de chagrin, ça... ça m'aide à oublier.
Vicky ne releva pas sa remarque. Même si Vox était parfois un peu froid avec elle, jamais il ne s'était montré violent ou méchant à son égard, il l'a respecté et faisait en sorte de toujours se montrer courtois avec elle.
Avant que Vicky n'arrive chez-lui, Vox vivait de la même manière qu'un homme divorcé qui ne savait pas comment gérer une maison. C'était le cas d'ailleurs, car avant l'appartement du démon de la télévision était toujours en désordre total, des piles de linges non repassés s'entassaient dans la buanderie, le frigo était toujours à moitié vide parce qu'il oubliait souvent de faire les courses et la vaisselles sales s'entassaient dans l'évier de la cuisine, presque jusqu'au plafond. D'ailleurs, la plupart du temps, Vox passait la plupart de son temps à se commander à manger sur Internet plutôt que de faire la cuisine lui-même.
Mais lorsqu'il rencontra Vicky et qu'il lui proposa de s'occuper de son appartement en échange du gîte et du couvert gratuit, sa vie personnelle changea radicalement. La jeune femme s'occupait de sa lessive, du ménage et de la cuisine mieux que ne le faisait sa propre mère du temps ou il était encore en vie et enfant. Il s'était habitué à sa présence chez-lui, bien que la colocation lui ait fait un drôle d'effet les premiers jours, mais maintenant Vox ne se voyait plus vivre seul sans Vicky. Il ne lui avait jamais dit, mais il la considérait comme une amie au même titre que Valentino et Velvet, même s'il n'en avait jamais rien montré. Preuve qu'il n'était pas aussi égoïste et manipulateur qu'il le croyait.
-Velvet ne t'a pas vu tout à l'heure, j'espère ? Demanda soudain Vox.
-Non, répondit la jeune femme.
Toujours occupé à ramasser les morceaux de photos, Vicky se remémorait les paroles de Vox à l'encontre de ses deux amis Overlords :
-Quand Valentino et Velvet viennent chez-moi, je ne veux pas te voir dans les parages. Il ne faut pas qu'ils te voient, Velvet est complétement folle et Valentino est un gros pervers, vu ton vécu je ne veux pas qu'ils te fassent de mal.
-Te ferais-tu réellement du souci pour moi, Vox ? Avait répondu Vicky ce jour-là. Je croyais que tu n'en avais rien à faire des gens...
Vox s'était mis à rougir légèrement, l'air soudainement gêné et avait répondu sur un ton mal assuré :
-Je ne me fais pas du tout du souci pour toi, Vicky. C'est juste que... je tiens à garder mon aide-ménagère en bonne santé physique comme mental, c'est tout !
Le démon de la télévision pouvait raconter ce qu'il voulait, Vicky savait qu'il mentait, à chaque fois qu'elle allait mal, il était toujours là pour la réconforter, comme le faisait toujours un véritable ami digne de ce nom. Elle était, par exemple, sujet aux crises d'angoisses suite à ses nombreux traumatismes lorsqu'elle était en vie et dès qu'elle sentait une crise monter, Vox n'était jamais loin, car il était le seul dans les parages qui puisse la calmer dans ces cas-là. Il n'était peut-être pas très doué d'un point de vue sentiment, mais jamais il n'avait laissé Vicky seule lorsqu'elle était au plus mal.
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