Je n'aurais jamais cru, un jour, rendre romantique le fait d'aller au petit coin! ahah! ;)

Chapitre 4.

Ils furent réveillés en sursaut par la porte de garage qui claqua sans savoir combien de temps ils avaient réussi à dormir ni même si c'était le jour ou la nuit. L'absence de fenêtre ne leur permettait pas de voir le soleil ou la lune. Au bruit fracassant, le regard de Griffin s'arrêta toute suite sur le plug laissé parterre, le cœur battant.

-Il faudrait peut-être le...

Remettre... Bien sûr, Kors n'avait pas l'air très d'accord avec l'idée. Griffin hésita. Il ne souhaitait pas aller à l'encontre du bon vouloir de Kors, mais ce n'était pas pour autant qu'il voulait se faire arracher une jambe.

-Il vaut mieux ne pas le mettre en colère, tenta-t-il de faire valoir, on ne sait pas comment il pourrait réagir...

Kors soupira, semblant se rendre finalement à l'évidence, se résigner. Vraisemblablement, il ne tenait pas, lui non plus, à perdre un membre. Ils échangèrent un regard et le tatoué donna silencieusement son accord. Alors, Griffin se pencha et ramassa le plug sur le sol. Il prit aussi la petite bouteille de lubrifiant laissé là.

-Ne met pas cette merde : ça pue les fleurs et c'est pour les femmes! Protesta Kors en détaillant d'un œil dédaigneux la bouteille.

-Sois raisonnable. Ça va faire mal sinon, prévint le sportif.

Kors se mordit la lèvre, comme s'il hésitait. Il devait lutter contre lui-même, contre sa fierté et son orgueil. Griffin versa une noisette du produit dans sa main, puis frotta ses paumes ensemble. Il lubrifia avec amertume le plug, le regardant à peine, comme s'il tenait l'instrument du diable entre ses mains. S'obligeant à regarder pour ne pas faire souffrir Kors inutilement, il poussa lentement le jouet sexuel contre son intimité jusqu'à ce qu'il soit complètement à l'intérieur. Le rebelle poussa un son entre le gémissement et le grognement, grimaçant sous l'intrusion. Griffin se laissa retomber à genoux sur le sol, le cœur battant à vive allure, aussitôt sa besogne accomplie.

Juste à temps pour ne pas être vu par leur kidnappeur.

Les pas de l'homme résonnèrent clairement contre le béton du sol froid. En un rien de temps, il fut devant eux, les détaillant du regard. Avec lui, il avait amené une chaudière. Il la posa parterre.

-Bonjour, mes poulains, vous avez bien dormis? Moi, j'ai rêvé à vous, mes beaux poulains...

Il passa sa langue sur les lèvres de sa grande bouche aux dents pointues comme celles d'un cannibale.

-Quand nous aurons terminé notre jeu d'aujourd'hui, vous pourrez faire vos besoins là-dedans, rajouta-t-il en désignant la chaudière. Et si vous êtes gentils, je vous amènerai de quoi manger, mais ça dépendra uniquement de votre comportement.

À ces seules paroles, les deux garçons sentirent leur estomacs gargouiller et leur vessie se tordre. Ils auraient fait n'importe quoi pour manger un morceau maintenant que la faim se faisait ressentir.

-La dernière fois, aucun de vous n'a bandé et ça m'a affreusement déçu... Voilà pourquoi nous allons remédier à ce problème. Toi, numéro un, dit-il en pointant Griffin du doigt, mais toi à genoux devant lui et fait lui une pipe. Si tu le fais bander, vous aurez de quoi manger. C'est un bon marché, non? Je suis généreux.

La proposition horrifia les deux adolescents. Ce n'était pas raisonnable. Comment Kors pouvait-il devenir dur en de pareilles circonstances? Il avait eu une balle dans la cuisse, les articulations de ses bras étaient probablement disloqués et, tout comme Griffin, la peur lui nouait probablement les entrailles.

Tout cela était ridicule! Leur repas dépendait littéralement de sa queue! En d'autres circonstances, Kors en aurait rit, mais là maintenant, c'était la dernière chose qu'il avait envie de faire. Il jeta un regard à Griffin, se demandant si ce dernier allait vraiment faire ce qui lui était demandé. Il était déjà à genoux devant lui.

-Vas-y, ouvre grand la bouche et ne me force pas à devoir te mettre un mors, poulain, l'enjoignit leur kidnappeur.

Griffin hésita, mais un gargouillement de son estomac plus tard, il ouvrit lentement la mâchoire.

-C'est bien, le félicita l'homme, tu sais ce que tu as à faire maintenant, ne m'oblige pas à te dresser.

Il lutta contre lui-même, contre son dégoût, contre ses idées préconçues, essaya de se convaincre que ça avait dû être tout aussi horrible pour Kors quand on l'avait forcé à mettre le plug, puis il laissa ses lèvres se refermer sur la masculinité de l'autre homme, sa langue glisser sur la peau au goût salée et son nez sentir son odeur musquée.

Kors frissonna en sentant la sensation mouillée et chaude de la cavité buccale de Griffin refermée autour de son sexe flasque. Il ferma les yeux et tenta de s'imaginer autre chose. Il s'imagina être ailleurs, avec quelqu'un d'autre. Il savait très bien que leur souper dépendait de lui et de rien d'autre. Il avait la pression. Il s'imagina des seins fermes et ronds, un ventre plat, de larges hanches, un postérieur bombé... Aller, qu'est-ce qui t'excite habituellement? Il pensa à de belles lèvres rouge vif et pulpeuses ouvertes en un O autour de son membre veiné. Il chercha à contrôler sa respiration et à se laisser aller. Ce n'était pas évident.

Griffin fit de son mieux. Il réfléchit à ce qu'il aimait, lui, qu'une fille lui fasse. Il s'assura de bien couvrir ses dents. Il chatouilla le gland de Kors du bout de la langue, puis lécha le membre sur toute sa longueur.

De son côté, leur geôlier s'impatienta.

-Prend-la au complet, jusqu'au fond de ta gorge! Ordonna-t-il. Ou je le ferai pour toi!

Griffin n'était pas préparé à ça, mais la menace de l'homme le convainquit de le faire. Il essaya de détendre les muscles de sa gorge du mieux qu'il put. Puis, tranquillement, il fit glisser toute la longueur de Kors dans sa bouche. Quand elle toucha sa luette, une violente nausée le prit. Malgré tout, il se força à continuer. Il convulsa quelques instants, mais continua de pousser la masculinité de Kors au fond de sa gorge, les larmes lui brûlant les yeux. À un moment, il chercha son air, incapable de respirer. Il s'obligea à se calmer, puis respira par le nez, gardant son sang-froid comme il le pouvait.

Leur kidnappeur parut enfin satisfait. Il se lécha les lèvres et, sans détacher ses petits yeux malsains d'eux, il toucha sa queue dans son pantalon et commença à se masturber avec de petits mouvements frénétiques. Il avait l'air obsédé, vraiment pas bien, mentalement instable. Il faisait peur à Griffin malgré ses kilos de muscles bâtis au fil des années avec le foot. Kors n'était pas non plus à pleurer de ce côté-là, mais pourtant, les deux jeunes hommes étaient figés d'horreur, complètement à la merci de leur ravisseur.

-Si tu le fais jouir, rajouta-t-il avec un sourire d'affamé, je vous donnerai de quoi boire.

Griffin et Kors ne s'étaient pas rendus compte à quel point ils avaient faim et soif. Ils ignoraient quand l'occasion de manger et de s'abreuver se présenterait à nouveau, alors ils redoublèrent chacun d'effort, pensant à la récompense, au repas. Leur gorges asséchées et leur estomacs qui gargouillaient les encouragèrent.

C'était fou ce que deux hommes pouvaient faire en dernier recours. Leur détermination porta fruit. Kors devint dur et il jouit au fond de la gorge de Griffin qui manqua de s'étouffer avec sa semence. Il se retira tout en crachant, toussant pour respirer. Il était couvert de sueur, tout comme son rival qui haletait. Ils échangèrent un regard qui voulait dire beaucoup, épuisés. Ils se tournèrent finalement vers leur kidnappeur qui avait jouit en même temps qu'eux dans son pantalon. Ce dernier poussa brutalement le seau qu'il avait amené dans leur direction.

-Tenez, faîtes ce que vous avez à faire là-dedans, je vais vous chercher de l'eau et de quoi manger.

Il partit et les adolescents furent à nouveau seuls. Griffin soupira et se leva; ses genoux le faisaient souffrir.

-Halleluja, soupira-t-il en s'approchant de la chaudière.

Se plaçant dos à Kors par pure pudeur, il vida sa vessie. Il poussa ensuite la chaudière vers Kors, mais ce dernier lui lança un regard noir.

-Et tu penses que je vais faire ça comment? Je préfère encore me retenir que de me pisser partout dessus comme un vulgaire chien!

Griffin baissa la tête, pris au dépourvu. Il s'écoula un moment de silence où les garçons se dévisagèrent. Finalement, Kors fut celui qui craqua le premier. Il grogna, serra les dents, puis fixa Griffin droit dans les yeux.

-Argh! Ça me fait chier de te demander ça, Griffin, mais aide-moi, putain!

-Je... heu...

Il cligna des yeux.

-Tu veux que je...?

-C'est toi qui l'as dit : on est dans le même bateau, alors aide-moi!

Alors, il avait bien compris ce qu'il pensait avoir entendu. Il hocha la tête.

-Ok, finit-il par dire.

Il s'approcha de Kors et se plaça derrière lui. Il colla pratiquement son torse collant contre le dos musclé de son rival, puis glissa ses mains des deux côté de ses hanches. Délicatement, il attrapa le sexe de Kors entre ses mains, puis l'orienta vers la chaudière. C'était une intimité qu'il n'aurait jamais pensé pouvoir un jour avoir avec son ennemi de l'école. Ça lui semblait si personnelle...

-Vas-y, murmura-t-il.

Et Kors fit ce qu'il avait à faire, tenta de ne pas être perturbé par le souffle chaud de Griffin dans son dos ou par leur proximité aiguë. Aussitôt que ce fut terminé, Griffin s'éloigna. Kors frissonna après avoir perdu la chaleur du corps de Griffin contre le sien.

Que quelques secondes plus tard, comme si ça avait été parfaitement synchronisé, l'homme revint dans l'entrepôt avec un plateau qui ressemblait à ceux que l'on pourraient trouver dans une cafétéria étudiante. Il le posa parterre et Griffin en observa le contenu avec méfiance : deux assiettes en carton brun et deux verres blanc en styromousse. Les assiettes contenaient une tranche de pain croûté et du riz blanc dans lequel de la sauce soya avait été mélangée. Les verres, quant à eux, contenaient seulement de l'eau.

-Bon appétit, mes poulains, mangez bien, vous aurez besoin de force pour notre prochain jeu...