Chapitre 36.

Depuis la confession de Kors, il s'était écoulé quelques semaines. Si bien que la finale de football était aujourd'hui et le bal de fin d'année dans quatorze jours. Kors n'était pas vraiment un passionné de foot, mais il était venu assister au match pour faire plaisir à Griffin. Ce dernier leur avait obtenu des places VIP : sur le banc habituellement réservé aux joueurs.

Kors regardait avec un mince sourire Griffin qui, sous le soleil de plomb et malgré la casquette à l'effigie de l'équipe qu'il portait, plissait les yeux pour voir le jeu et notait des tas de gribouillis sur son pad. Quand la mi-temps arriva, le pointage était ultra serré. Griffin hurla sur les membres de son équipe pour motiver les troupes. Griffin possédait ce leadership qui faisait en sorte que tout le monde l'écoutait toujours.

Griffin renvoya ses joueurs sur le terrain, soutenu par le coach en chef. Ça se voyait qu'il était énervé de ne pas pouvoir jouer – encore plus depuis qu'il avait notifié la présence de grands recruteurs en smoking dans le public –, mais il faisait de son mieux pour conduire son équipe à la victoire sans néanmoins pouvoir botter le ballon.

Il ne resta bientôt plus que cinq minutes au match et cinq verges à parcourir pour marquer le point décisif. Tous les muscles du corps de Griffin étaient tendus à l'extrême et même la présence de Kors n'arrivait pas à le détendre.

L'arbitre siffla et le ballon vola dans les airs. Kyle l'attrapa d'un bond et courut en direction de la ligne de marquage. Un joueur de l'équipe adverse l'attrapa par l'épaule, mais ce ne fut pas suffisant pour l'arrêter. Le blond piqua le sprint de sa vie. Soudainement, trois joueurs lui tombèrent sans prévenir dessus et le firent tomber au sol et lâcher son ballon. Kyle ferma les yeux, grimaçant sous la douleur et le poids des corps qui l'écrasaient. Il n'avait pas été assez bon... À cause de lui, ils avaient perdu...

Pourtant, lorsqu'il rouvrit les yeux, le nez dans l'herbe artificielle, il remarqua que ses mains qui avaient tenues le ballon dépassait la ligne blanche tracée au sol. Ce pourrait-il que... ?

L'arbitre siffla et, comme un seul homme, tous les membres de son équipe se jetèrent sur lui en poussant de grands cris.

— On a gagné ! On a gagné ! Un grand hourra pour Kyle !

Le blond n'en croyait pas ses oreilles. Il se releva en ramassant le ballon qu'il embrassa avant de le lever bien haut en direction de la foule qui poussait des clameurs d'excitation après avoir longuement retenu son souffle.

Sur le banc, Griffin avait relâché tout la tension qui pesait sur ses épaules et, maintenant, avait un grand sourire étampé sur le visage. Il regardait Kyle recevoir de grandes claques dans le dos et se faire féliciter de tous. Il regrettait un peu de ne pas être à sa place, mais Kyle le méritait. Il était un bon joueur.

Griffin se tourna vers Kors qui le regardait avec un étrange sourire aux lèvres. Il n'eut pas le temps de comprendre ce que ce sourire voulait dire avant qu'un énorme seau d'eau ne soit brusquement déversé sur sa tête par Jackson et un autre gars de l'équipe qui s'étaient faufilés discrètement derrière lui. Il poussa un cri de surprise sur le coup, soulagé de savoir son plâtre à l'épreuve de l'eau. Il secoua sa tête à la manière d'un chien pour ôter l'excédent d'eau.

— Ouah ! s'exclama-t-il. C'est froid !

Le reste de l'équipe accourut vers lui.

— Tu ne croyais tout de même pas qu'on allait te laisser en reste, Griffin ! C'est grâce à toi si on a gagné ! Hourra pour Griffin !

Avant qu'il puisse protester, les membres de l'équipe de foot le soulevèrent dans leurs bras pour lui faire faire un tour du terrain, tandis que Kors lui faisait bye-bye de sa main depuis le banc avec un délicieux sourire moqueur aux lèvres.

***

Un peu plus tard, Kors retrouva Griffin derrière les estrades qui avait enlevé son chandail et s'activait à le tordre pour en retirer un maximum d'eau. Avant de s'annoncer, le rebelle resta un moment à observer son compagnon – à le reluquer, plutôt –, ne pouvant détacher son regard des abdos finement ciselés qui musclaient son torse puissant.

— Hey, l'appela-t-il.

Griffin se retourna et sourit aussitôt qu'il le reconnut.

— Hey.

— Tu as vu, sur le terrain, à l'instant ?

Sur le terrain, Kyle avait été accosté par les recruteurs. Il venait sûrement de se mériter une belle bourse sportive pour une université prestigieuse.

— Oui, j'ai vu. Je suis content pour lui, en fin de compte. Il le mérite. J'espère qu'il fera bon usage de la bourse.

— J'en suis certain. Sinon, toi, tu as envoyé une demande pour une université ?

Griffin pinça les lèvres et secoua la tête.

— Non..., soupira-t-il. Je sais qu'il est tard, mais j'ai toujours pensé que je deviendrai joueur de foot professionnel, je n'ai pas vraiment pensé à un plan B, alors je n'ai pas eu le temps de me réorienter... Toi ?

— Tu me connais ! Je suis toujours à la dernière minute, je n'ai pas envoyé de demande non plus et je ne sais même pas si je le ferai...

Griffin fronça les sourcils.

— Tu ne vas tout de même pas travailler toute ta vie à la quincaillerie !

— Non, mais je pourrais la reprendre à la retraite ou à la mort de son propriétaire... c'est un bon ami de mes parents et il n'a pas de fils.

— Tu fais ce que tu veux de ta vie, Kors, mais j'aurais pensé que tu avais d'autres ambitions.

Le ton de Griffin sonnait comme un reproche. Kors aurait pu se braquer comme il le faisait souvent, mais il était habitué à se faire réprimander par Griffin sur tout ce qui concernait ses études et son avenir. Ils n'avaient pas du tout la même vision de ce que devrait être le futur et c'était toujours un sujet épineux entre-eux.

— Les gens comme moi ne peuvent pas réussir dans la vie... Je ne suis bon à rien...

— Ce n'est pas vrai ! protesta vivement Griffin comme à chaque fois que son petit-ami s'autodégradait. Il y a des tas de choses dans lesquelles tu excelles. Et si tu ne sais pas quoi faire plus tard, c'est tout simplement que tu n'as pas encore trouvé ta passion, mais ça viendra.

Kors ne dit plus rien. Il savait d'avance que cette conversation ne mènerait nulle part. Il soupira. Griffin remit son chandail encore un peu humide qui lui moulait les abdominaux, faisant saliver le tatoué.

— Au fait, dit le sportif, j'avais quelque chose à te demander.

— Quoi ? répondit Kors, blasé.

Griffin s'approcha de son petit-ami qui se recula instinctivement. Il se pencha sur lui à une distance que Kors trouvait beaucoup trop près.

— Le bal, tu m'y accompagnes ?

— Je me demandais cela allait prendre combien de temps avant que tu me le demandes.

— Alors, ta réponse ?

Pour toute réponse, Kors offrit un large sourire à Griffin, plein de promesses pour l'avenir... 

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Je remercie tout plein  pour son magnifique dessin  ❤️  (qu'elle a, en plus, réalisé TELLEMENT vite, c'est de ouf!)
N'hésitez pas à aller visiter son Artbook et son Tumblr (je vous mettrai l'URL en lien externe) où se cachent de pures merveilles. Elle a un talent fou qui mériterait plus de reconnaissance!

Sinon, c'était le dernier chapitre de Haute-tension... L'épilogue s'en vient dans quelques minutes. J'espère que la fin vous plaira autant que j'ai eu du plaisir à l'écrire! J'écrirai un petit mot de remerciement plus complet sur l'épilogue, mais je tenais tout de même à vous dire que vous avez été géniaux et que c'est grâce à vous que j'ai pu finir cette histoire! Merci! ❤️