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Chapitre 33


Chapitre 33.

Griffin était assis sur le banc en bordure du terrain de foot, un pad sur les genoux et un crayon dans la main. À défaut de ne plus pouvoir assurer son rôle de corps arrière, il avait été nommé aide-entraîneur et il aidait le coach à mettre sur pied les jeux et les plans d'équipe pour la grande finale qui surviendrait dans quelques semaines.

Sur le terrain, le reste des membres de son équipe étaient en train de s'entraîner, encouragé vulgairement par l'entraîneur. Griffin les regardait de temps à autre avec envie. Il aurait donné n'importe quoi pour pouvoir aller les rejoindre. Mais sa foutue jambe l'en empêchait ! Combien de fois avait-il eu envie de briser ses béquilles en deux à mains nues ? Il ne comptait même plus. Sa condition l'enrageait. Lui qui espérait faire une carrière dans le football américain, lui qui était déjà un des meilleurs espoirs de son sport... une simple blessure avait fichu en l'air toute sa carrière.

Enfin, il était toujours heureux que le coach lui permette de l'aider à faire les plans. Il serait devenu fou s'il avait dû abandonner complètement le foot. Enfin, les premiers jours, il avait voulu se couper entièrement du sport pour ne pas souffrir de son manque, mais finalement, il s'était résigné et préférait garder un lien avec ce monde, même si c'était le cul sur le banc et un pad sur les cuisses.

Plongé dans ses pensées, il ne remarqua pas le garçon aux larges épaulettes qui piqua un petit jogging vers lui et vint ramasser sa gourde d'eau. Il ôta son casque qui dévoila ses boucles blondes et ses yeux bleus et versa une généreuse rasade d'eau dans sa gorge. Il reposa sa bouteille sur le banc et observa Griffin :

— La police n'est pas venue me voir, lui dit-il simplement. Je m'attendais à ce qu'elle débarque chez-moi hier soir, j'avais même préparé un petit speech pour mes parents, pour leur expliquer, mais rien, nada. C'est bizarre. Habituellement, les flics ne perdent pas de temps à venir arrêter quelqu'un : ils kiffent de passer les menottes, eux qui n'ont pas l'habitude de le faire dans notre petite communauté si tranquille de Silver Lake.

Griffin se tourna vers Kyle. Il planta son regard, plus froid qu'à l'habitude, dans le sien.

— Hum. Kors a décidé de ne pas porter plainte contre toi, après tout.

Kyle parut déstabilisé.

— Quoi ? Mais pourquoi ferait-il ça... ? Il n'a aucune raison de... Il veut quelque chose en échange, c'est ça ? Sinon, je n'y comprends rien... Il doit me détester, ce que j'ai fait était horrible...

Griffin crispa le poing au repos sur sa cuisse. Il n'était pas en accord avec la décision de Kors de ne pas porter plainte et il avait projeté de ne pas l'écouter, mais les yeux implorants du rebelle l'avait fait changer d'avis. De toute manière, c'était à Kors que Kyle avait causé le plus de dégâts physiques et morales, alors le tatoué pouvait bien décider tout seul du sort qui l'attendrait. C'était son choix et même si Griffin ne l'approuvait pas totalement – il avait plutôt envie d'enfoncer son poing dans la gueule de Kyle pour lui faire payer tout le mal qu'il avait fait à Kors –, il se devait de le respecter et de s'y plier.

— Ce que tu as fait à Kors était mal, très mal et je ne le cautionne pas du tout, mais ce n'était rien comparé à aux choses bien plus horribles que l'on nous a fait vivre, à moi et Kors. Alors, prend-le comme un cadeau, une faveur qu'il te fait et ne gâche pas cette deuxième chance. Il a été généreux avec toi et je ne suis pas certain que j'aurais agi de la même façon si j'avais été à sa place.

Kyle parut encore plus surpris. À vrai dire, c'était parce qu'il était rare que Griffin parle des quelques jours qu'il avait vécu en captivité. Le blond se sentait encore plus mal... en réalité, il se sentait honteux et coupable. Il avait du mal à regarder Griffin en face après tout ça. Il baissa la tête, le regard fixé sur l'herbe artificielle qui composait le terrain. Il se rendait compte que Kors était vraiment un bon gars, au final... Ça le faisait chier de l'admettre, mais il s'était trompé de long en large sur son cas. Il se pinça les lèvres.

— Kyle, qu'est-ce que tu fous ? Ramène tout de suite ton cul ici ! Si tu veux être sur le banc, ça peut s'arranger pour le prochain match, sinon ! hurla le coach depuis l'autre bout du terrain où les autres gars continuaient à suer comme des porcs.

Kyle leur jeta un vif regard avant de regarder Griffin.

— Je dois y retourner, annonça-t-il.

Il remit son casque sur sa tête et, alors qu'il allait partir, le brun l'arrêta :

— Hey, Kyle.

— Oui ?

— Fais quelque chose pour moi, tu veux bien ?

— Quoi ?

— J'ai parlé avec le coach : c'est toi qui me remplacera comme corps arrière et le petit nouveau prendra ta place et aura enfin la chance de faire ses preuves. Alors, fais-moi plaisir : gagne cette finale pour moi.

Kyle lui offrit un sourire. Le premier qu'il affichait depuis un long moment.

— À vos ordres, capitaine ! lança-t-il avant de courir rejoindre les autres avant que l'entraîneur s'impatiente trop.

Capitaine... Griffin effleura du bout des doigts le C cousu sur son chandail. Il ne savait même pas pourquoi on ne lui avait pas retiré. Il ne pouvait même plus jouer, alors à quoi bon être capitaine ? Kyle devrait être le capitaine. Après lui, il était le plus doué, après tout. Enfin, ce n'était pas comme s'il était déçu de conserver son insigne. Même si c'était plus honorifique qu'autre chose.

Incapable de se concentrer sur les tracés des joueurs qu'il essayait de perfectionner en vue de la finale sur son pad, il repensa à sa soirée d'hier...

***

D'abord, il y avait eu Kors. Ce dernier l'avait arrêté juste avant qu'il entre dans le poste de police et l'avait (presque) supplié de ne pas aller porter plainte contre Kyle. Il lui avait dit avoir réfléchi à la situation, énormément. Kyle était un des meilleurs espoirs du football américain et il avait de grandes chances de décrocher une bourse pour rejoindre l'équipe universitaire d'une école prestigieuse. S'il se remettait dans le droit chemin et ne recommençait plus jamais, s'il avait appris la leçon, ça ne servait à rien de gâcher ça, de gâcher sa vie. Kyle n'avait que dix-huit ans, il était jeune. Sans parler du fait qu'il avait, comme eux tous, été manipulé par John. Quand il avait menacé de quitter le navire, John avait menacé de s'en prendre à Anna. Kors aurait probablement agit pareil comme lui lorsqu'il y pensait. Voilà pourquoi il n'avait pas voulu porter plainte. Kyle était juste un connard impulsif, pas un criminel méritant la prison.

— Très bien, avait-il alors dit Griffin, un peu sèchement. Je vais rentrer à pieds.

Et il s'était éloigné de Kors aussi rapidement qu'il le put avec ses béquilles, pressé de lui échapper. Il avait senti le regard du rebelle sur lui jusqu'à ce qu'il disparaisse à une intersection. Malgré tout, Kors ne l'avait pas suivi.

Quand il était entré chez-lui, ensuite, l'atmosphère était étrangement silencieuse, alors que ses parents avaient l'habitude de toujours s'engueuler. Il avait trouvé son père et sa mère assis à la table de la cuisine. Sa mère se tenait la tête et son père se massait les tempes. C'était comme s'ils venaient de sortir d'une pénible et longue querelle. Ce qui n'avait rien d'étonnant. Griffin laissa tomber son sac parterre.

— Nous avons quelque chose à t'annoncer, mentionna sa mère sur un ton grave.

À tout moment, Griffin s'attendait à ce qu'ils lui annoncent que quelqu'un était mort. Sa grand-mère ? Un oncle ? Une tante ? Dans sa tête, il faisait l'inventaire des gens qu'il connaissait, cherchant qui aurait pu rendre l'âme.

— Nous allons divorcer, laissa lourdement tomber son père.

Griffin sentit la pression sur ses épaules s'envoler d'un seul coup. Un mince sourire effleura ses lèvres. Il pensa l'avoir ravalé assez rapidement, mais sa mère l'avait remarqué :

— Ça va ? Tu n'es pas trop choqué... ?

— Non, dit-il, à vrai dire, je pense que les choses seront mieux comme ça. Je me demandais quand est-ce vous alliez le réaliser.

Il haussa les épaules, reprit son sac, le glissant sur ses épaules et rajouta :

— Je monte dans ma chambre faire mes devoirs.

Ses parents le regardèrent sortirent de la cuisine avec des airs ébahis, puis finalement, sa mère sourit doucement, avec affection et fierté.

— Eh bien, Max, dit-elle en regardant celui qui serait bientôt son ex-mari, il faut croire que nous étions les seuls aveugles. La vérité sort toujours de la bouche des enfants, après tout.

L'homme acquiesça en prenant son journal.

— Notre fils devient un homme, Mathilde.

***

Quand Griffin émergea de ses pensées, il remarqua que les gars rangeaient l'équipement et qu'une petite partie se dirigeait déjà vers les vestiaires pour se changer et prendre des douches. La pratique était terminée.

Reprenant ses béquilles et rangea son propre matériel dans son sac, il rejoignit le coach pour lui remettre le pad avec les croquis de plans qu'il avait esquissé pendant la pratique. L'entraîneur le remercia pour son aide, proposa quelques modifications sur ses tracés. N'y tenant plus, Griffin, avant de partir, lui posa une question :

— Coach, pourquoi est-ce que je suis encore capitaine ?

L'homme haussa un sourcil.

— Pourquoi ne le serais-tu pas ? Tu es le meilleur joueur, non ?

— Mais je ne peux plus jouer ! répliqua Griffin, presque violemment.

— Garçon, surveille le ton que tu emplois avec moi !

Griffin baissa les yeux, comme un chiot pris en faute.

— Oui, désolé, monsieur.

— Tu es capitaine, un point c'est tout. Tu es un leader né, Griffin, même sur le banc. Si tu n'étais pas là, les gars ne mettraient pas autant d'efforts sur le terrain pour espérer être à la hauteur et rattraper ton niveau. Plus, je ne crois pas que nous pourrions gagner cette finale sans tes stratégies et tes tracés. Sur le banc ou sur le jeu, tu restes le meilleur effectif de l'équipe, alors que je ne te reprenne plus à te morfondre sur ton compte ! Tu as le badge de capitaine, alors montre-toi en digne !

Rasséréné, Griffin bomba légèrement le torse.

— Merci, monsieur.

Il était sincère.

— De rien, mon garçon, aller, vas rejoindre les autres, maintenant !

***

Quand il entra chez-lui ce soir-là, sa mère préparait le souper en chantonnant et son père, lunettes sur le nez, lisait son journal. Il n'avait jamais vu ses parents aussi heureux. Ou s'il les avait déjà vu, il ne s'en souvenait pas. Le divorce avenir avait l'air de leur avoir enlevé un gros poids des épaules. Tous les deux semblaient plus légers. Le mois prochain, son père emménagerait dans un condo au centre-ville et il irait vivre chez-lui une semaine sur deux jusqu'à sa rentrée à l'université où il irait vivre sur le campus ou dans une résidence tout près.

Comme à chaque soir, il salua ses parents, puis grimpa dans sa chambre pour faire ses devoirs. À peine avait-il commencé son essai pour le cours de science qu'il entendit la sonnette de la maison retentir, puis sa mère s'adresser à lui :

— Griffin ! Il y a un de tes amis à la porte !

— J'arrive ! cria-t-il en se demandant qui se pouvait être un mardi soir de semaine.

— Pas la peine, avec tes béquilles ! Je l'ai envoyé dans ta chambre ! lui répliqua sa maternelle.

Il entendit la porte d'entrée se refermer et entendit des pas dans les escaliers. Il fit semblant de se replonger dans son essai pour avoir l'air occupé, même si la présence de l'inconnu et le mystère de son identité occupait toute sa tête.

— Griffin ?

Oh, mais il reconnaissait cette voix. Il se retourna et son regard se posa sur Kors qui se tenait dans le cadre de porte de sa chambre.

— Je peux entrer ? demanda le rebelle.

Griffin demeura muet. Kors était là, en chair et en os, dans sa chambre. Il avait du mal à y croire. Combien de fois avait-il fantasmé sur cette scène ? S'imaginant faire l'amour à Kors sur son lit, et lui faire des tas d'autres choses... Le seul truc, c'était que Kors n'avait pas l'air d'être venu pour ça et, lui, il avait oublié de conserver un air froid et crispé en sa présence.

— On doit parler, rajouta Kors. 

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