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Partie Unique

««Hater», l'application pour rencontrer une personne qui déteste les mêmes choses que vous. »

lundi 21 mars, 2:30

Je regardais étrangement le logo de cette application qui se présentait à moi sur la « boutique » de mon téléphone. J'haussais un sourcil, signe d'incompréhension, mais ma curiosité l'emporta et je cliquai sur le petit H rouge sur fond noir.« Hater » ; un mot bien connu sur internet. De l'anglais « hate » : « détester . Un hater est quelqu'un qui déteste, tout, en général. Il suffit de faire un tour dans les commentaires de n'importe quelle vidéo youtube pour en avoir un exemple;

Revenons à cette application. Elle m'avait tout l'air d'être une appli de rencontre, mais généralement, les logos de ce type de logiciel sont plutôt roses avec des cœurs, un ensemble bien niais pour faire bref. Il est vrai que j'ai toujours été seul, néanmoins cela ne m'a jamais dérangé, au contraire de ma famille. Plus j'y pense, plus je me dis que ça serait l'occasion de me moquer un peu d'eux. Je me vois déjà : « Mais vous savez, je me suis inscrit sur un site de rencontre, preuve que je fais des efforts! »

Ils devraient me laisser tranquille après ça, et ça serait une occasion de me marrer un peu.

Cette idée en tête, je cliquai alors sur le bouton « installer ». La petite notification s'afficha en haut de mon écran, et la barre se chargeait peu à peu. Je regardai l'heure. 3:27. Je devrais peut-être aller dormir, je travaille tout à l'heure.

Lundi 21 mars, 21:34

Je rentrai de ma journée, exténué et énervé contre mon patron, mes collègues, mes clients et mon boulot à la con. Travailler comme démarcheur téléphonique. Mais quelle idée j'ai eue... Je m'affalai avec toute la grâce d'un baleineau dans mon canapé et sortis machinalement mon portable de ma poche. C'est lorsque je vis le logo noir et rouge que je me rappelai de l'application que j'avais téléchargé plus tôt. Je cliquai dessus et attendai. L'écran de chargement, suivi de la page d'accueil s'affichèrent. J'avais le choix entre me connecter ou créer un compte ; je choisissai donc la deuxième option. On me demandait d'abord un pseudo. Je rentrai mon prénom sans réfléchir. Honoré. Oui, parce qu'en plus d'être un déchet de la société j'avais un prénom qui ne m'aidait pas. Ma mère était adoratrice des textes écrits par Balzac. On me demandai ensuite une photo. Je sorti alors un beau majeur que je plaçai devant mon visage et me photographiai. Mon plus beau profil, songeai-je en souriant. Je devais ensuite remplir des informations basiques: mon âge, mon sexe, le type de personne que je voulais rencontrer. Et j'arrivais alors au stade où je devais choisir mes centres de non-intérêt, le principe même du logiciel. J'écrivai alors: le boulot, les gens en général, parler, mon corps, moi.

Voilà toutes les choses que je détestais. Ah, et les petits-pois mais ça,c'est un autre sujet. Après avoir créé mon profil, on me proposai des personnes qui haïssaient les même choses que moi. N'ayant pas vraiment envie de discuter, je mis en veille mon portable et allumai la télé, tout en plaçant une pizza surgelée dans le micro-onde.

Le petit bruit caractéristique d'un notification me déconcentra dans ma contemplation de l'écran. Je déverrouillai mon portable. Quelle ne fut pas ma surprise de voir que je venais de recevoir un message sur ma nouvelle application. Sûrement le traditionnel message de bienvenue,souhaité par un bot douteux qui nous poussait à dépenser de l'argent pour avoir l'option premium absolument incroyable et en réduction. Malgré cette pensée, je glissai mon doigt sur l'écran. Hater était restée ouverte, alors je pus directement accéder au message. À mon grand étonnement, ce n'était pas un robot qui me présentai le logiciel, mais un courriel d'un autre utilisateur. « Agatha » engageait donc la discussion :

« Salut

- Salut, répondai-je.

Avant que je n'aie le temps de faire quoi que ce soit, des petites bulles s'affichèrent en bas à gauche de mon écran, au dessus de mon clavier, signe qu'elle écrivait.

« Je déteste parler. »,  envoya t-elle.

Quelle personne étrange.

-Alors pourquoi m'envoies -tu un message ? demandais-je machinalement.

-Tu détestes les mêmes choses que moi. »

Interloqué, je cliquais alors sur sa page. Sa photo montrait une jeune fille de profil, avec des lunettes. Les cheveux noirs en bataille et la peau pale, elle n'était ni jolie ni vilaine. 22 ans, née un 22 février. Ça fait beaucoup de 2. Elle détestait son boulot, parler, les inégalités, les humains et elle. Elle avait raison, elle détestait les mêmes choses choses que moi. Je retournai sur la messagerie :

« Effectivement, envoyai-je.

- Je déteste les assurances, repris t-elle.

- Je déteste les démarches téléphoniques" rentrai-je dans son jeu.

J'attendais sa réponse, mais elle ne renvoyai aucun message. Fatigué, je finis la pizza, j'éteignai la télé, et allai me coucher.

Mardi 22 mars, 13:02

Je suis en pause déjeuner. Je déverrouille mon portable et remarque que j'ai encore un message d'Agatha.

« Salut. Comment va ?

- La routine, et toi ? Je suis en pause.

- La routine aussi. Ton jeu préféré ? demanda t-elle.

- Tu vas te moquer de moi...

- Peut-être...

- Animal Crossing. avouais-je.

- Mortal combat X, répondit-elle.

- En effet c'est très opposé

Elle vut le message mais n'y répondis pas. Je verouillais mon téléphone avant de laisser mon regard se perdre à travers la fenêtre. Deux oiseaux volaient, se tournant autour dans un ballet gracieux qu'ils offraient au monde et à leur partenaire.
Les oiseaux me fascinaient. Là où nous étions contraints à rester sur terre et à emprunter des chemins déjà délimités, eux étaient libres. Libres d'aller à gauche, même si il y a avait un mur, libre d'aller à droite, même si il y avait un arbre, libre d'aller voir la mer et ses crabes quand ils le voulaient, ou libres d'aller à la montagne. Jamais la Terre n'eut donné naissance à des êtres aussi gracieux. Leurs ailes se dépliaient et se pliaient avec une facilité déconcertante, se reposant sur l'air et le vent, maîtrisant cet élément déchaîné à la perfection.
Puis mon téléphone vibra.

- Je me hais.

- Je me hais. Répondis-je »

Vendredi 31 mars, 20:36

Je claquai la porte de mon appart, énervé. Quel patron à la con. « Honoré, vous faite partie de la formation de la première semaine d'avril, à Bordeaux! » Bordeaux ! BORDEAUX ! C'est à 3h de route et les hôtels remboursés sont déjà complets! Je hais ce boulot de merde, je hais mes collègues qui me jugent de leur regard aux cils trop maquillés, je hais ce patron à la con qui se croit tout permis! Je balançai ma sacoche à l'autre bout de la pièce en criant ma rage.

Le bruit de notification me fit tourner la tête. Encore Hater. C'était peut-être Agatha.

Mes nerfs un peu calmés, j'allai voir le message :

« Je hais mon patron , disait-elle.

Je pouffai de rire et lui répondai :

« Tu n'es pas la seule.

- Il t'a fait quoi toi ? demanda t-elle.

- Formation d'une semaine à 3h de route. Et hôtels complets.

- Pas de chance. Je compatis.

- Et toi il t'a fait quoi ? lui retournai-je la question

- Il est vieux, il est moche et il veut obliger les femmes à porter des jupes au boulot pour « faire bonne impression » face au client. Le genre de mec à trop aimer les filles, si tu vois ce que je veux dire.

- Je te comprends. Je peux te demander quelque chose ?

- Oui.

- Agatha, c'est un pseudo ?Me risquai-je

- Ma mère aimait un peu trop les romans policier. Je sais, c'est bizarre.

- Ma mère aimait un peu trop la littérature française du XIXème. La rassurais-je

- Je hais mon patron.

- Je hais mon patron » terminai-je

mercredi 9 avril, 22:46

Je venais enfin de rentrer de ma formation. J'avais réussi à trouver un arrangement avec un ami. Une pièce aussi grande que mon appart, plutôt confortable, mais sans internet ni réseau.Cool. C'est en démarrant Hater que je vis qu'Agatha m'avait laissé de nombreux messages. Bien que quelque peu surpris, et touché, je dois bien l'avouer, je lui répondai:

« Salut, envoyai-je

- Tu m'a manqué. Pourquoi tu répondais pas ? demanda-t-elle

- Pas de Wi-Fi durant une semaine...

- Dur.

- Ouais.

- J'ai mal à la tête.

- Prends un médoc.

- Déjà fait.

- Agatha?

- Honoré ?

- Merci d'avoir envoyé ce message.

- De rien.

- Je déteste les petits-pois.

- Je déteste les tomates. »

Agatha est une jeune fille de 22 ans qui me ressemble étrangement. Associable, mal dans sa peau, elle déteste son boulot. Moi qui pensait que cette appli serait inutile,je suis tombé de haut. Très haut. J'ai rencontré une personne qui a fait que  Routine et  Solitude ne sont plus mes seules amies quand je rentre du boulot le soir. Elle est comme un médicament face à la maladie qu'est ma misanthropie. Je ne crois pas aux histoires d'amour mais je dois bien avouer que même sans jamais l'avoir vue, elle me fait quelque chose. Finalement, je suis bien content de l'avoir rencontrée.

Jeudi 15 avril, 19:38

Content d'avoir terminé ma journée plus tôt, je rentrai chez moi et, comme à mon habitude, rejoignai Agatha sur Hater. Un détail me frappa. Elle avait changé sa photo de profil. Quelque peu curieux, je cliquai dessus afin de la voir de plus près. Là où elle était précédemment de profil,elle était de face, portant un bonnet, ses mains tirant sur chaque côté du tissus, cachant ses cheveux.

« Nouvelle photo ? demandai-je.

- Ouais

- Sympa.

- Merci. Et toi, est-ce que tu retireras ton doigt de ta photo un jour ?

- Compte pas là dessus, répliquai-je.

- T'étais pas au boulot toi ? me questionna t-elle.

- J'ai fini plus tôt aujourd'hui.

- Cool.

- Je déteste les chiens

- Je déteste les crustacés.

- Pourquoi donc? Demandais-je

- Aux dernières vacances je me suis faite attrapé par un crabe.

- Ça doit faire mal.

Elle ne répondit pas.

Samedi 17 avril, 14:07

Je saisissai mon portable en m'essuyant les cheveux à l'aide de ma serviette. Je démarrai Hater. J'avais envie de parler un peu à Agatha.

« Hey, Agatha ! 

- Salut Honoré.

- Comment tu vas ?

- Ça va. Et toi ?

- Ça va bien :) Tu fais quoi de beau ?

- Sérieusement je m'ennuie.Donc je viens te parler.

- Je suis là juste pour quand tu t'ennuies ?

- Nan ! Ce n'est pas ce que je voulais dire !

- Je sais, je te taquine.

- Honoré ?

- Agatha ?

- Je déteste une nouvelle chose.

- Quoi donc ?

- Je déteste le cancer. »

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