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Chapitre 3


          Affalée sur sa chaise de bureau, Haruka faisait défiler les centaines de photos du Festival. Photos qu'elle avait prises elle-même et qui représentaient une journée éreintante faite de course effrénée dans tous les sens. A la fin des festivités, la jeune fille n'avait pu que s'étaler dans un canapé pendant que ses camarades faisaient la fête autour d'elle.

Cela avait été une situation quelque peu amusante, Haruka était restée dans son fauteuil tout au long de la soirée tandis que les élèves de la seconde A et d'autres classes ainsi que des professeurs étaient venus la voir pour lui faire la conversation ou lui ramener un peu de nourriture. L'adolescente avait eu l'impression d'être une divinité à laquelle on faisait des offrandes.

Cependant, de toutes les photos qui avaient été prises du Festival, toutes n'étaient pas de la jeune fille. En effet, pour immortaliser le concert de la seconde A et y participer en même temps, il avait fallu qu'elle prête son appareil photo à quelqu'un d'autre. Et ce fameux quelqu'un d'autre avait été Hitoshi. Probablement la pire personne au monde à choisir pour cette tâche précisément.

De toutes les photos qu'il avait pu prendre du concert, des dizaines de clichés qu'il avait fait en rafale, Hitoshi n'avait été capable de ne faire que quatre photos potables. Seulement quatre.

Quand la jeune fille avait découvert ces dizaines d'images aussi mauvaises les unes que les autres, floues, mal cadrées, visant le public, ou les pieds du photographe amateur, elle avait eu envie de traverser tout le pensionnat pour venir l'étrangler. Cela avant de reprendre un peu de son calme et de se rappeler que le jeune garçon avait accepté son travail à la dernière seconde, sans rechigner.

Heureusement pour elle, la photographie de groupe à la fin du concert faisait partie des quatre élues et elle pouvait garder ce souvenir de danse et de joie ancrée dans ses cartes mémoires.

Haruka ne put s'empêcher de sourire à la vue de leurs vingt-et-une bouilles fatiguées par leur spectacle mais fières de leur réussite. Ses amis lui avaient rapporté, alors qu'elle était en position déesse attendant ses offrandes, que les élèves de filière générale les avaient remerciés de leur effort et qu'il en prenait compte. C'était une bonne nouvelle, ainsi que le signe que toutes les classes de Yuei pouvaient se soutenir les unes envers les autres et s'apporter un peu de force.

Les liens entre les classes étaient probablement l'une des choses les plus importantes dans ce lycée. La compétitivité et la jalousie des classes générales envers les classes héroïques étaient un mauvais charbon qu'entretenaient les professeurs ainsi que le corps enseignant. En favorisant sans cesse les apprentis-héros, les élèves dits « lambdas » ne pouvaient qu'avoir le sentiment qu'être dans l'établissement que pour remplir ses centaines de salles de classe. Haruka connaissait ce sentiment, elle l'avait vécu personnellement.

Partager les quotidiens, quelques cours, faire profiter les immenses infrastructures d'entraînements aux élèves de filière générale pour leur apprendre à se défendre, voilà des solutions qui pourraient apaiser les tensions systématiques entre ces classes.

La jeune fille, perdue dans ses pensées, se reprit en main. Après sa longue journée de classe, son cours de rattrapage et ses devoirs, sa soirée n'était pas près de se terminer et elle en était bien consciente. D'ailleurs, trois coups résonnèrent à sa porte et ne se firent pas prier pour ouvrir celle-ci.

Momo apparut et s'exclama en direction de sa camarade :

« La cérémonie commence ! »

Haruka se rua de nouveau sur son ordinateur en répondant :

« J'arrive dans deux minutes, il faut que je finisse quelque chose !

-Dépêche-toi ! »

La vice-déléguée ne l'attendit pas et disparut derrière la porte. Rapidement, la jeune fille aux cheveux châtains fit un copier-coller des 142 photos parfaitement triées du Festival et les mis dans un message électronique. En deux temps, trois mouvements, elle envoya le tout à Nezu et sortit de sa chambre à toute vitesse.

142 photos, voilà ce qui résumait sa journée de course effrénée pendant laquelle elle n'avait cessé de prendre des clichés. Un tri minutieux des évènements, des stands et des allées du Festival, spécialement fait pour le site du célèbre lycée. Ainsi, grâce à ses photos, tout le monde pourra voir que Yuei se porte bien, et qu'ils n'ont pas peur.

L'adolescente descendit jusqu'au rez-de-chaussée de l'internat des secondes A. Là, elle y retrouva tous ses camarades installés autour de la télévision comme s'il s'agissait d'un feu en hiver. Momo lui fit signe de se joindre rapidement à eux.

« Ça vient juste de commencer ! »

Sur l'écran plasma, une foule de civils criait tandis que quelques personnes se tenaient sur une scène immense.

« Numéro Dix ! cria la voix de la journaliste, Elle a perdu une place depuis la dernière fois... Ryukyu, l'héroïne draconique ! »

Apparu alors le visage de la maîtresse de stage d'Ochaco et Tsuyu qui saluait timidement la foule, l'air gêné. La jeune fille de la gravité s'exclama de joie et fit une petite danse pour fêter le résultat. Tout le monde restait les yeux rivés sur la télévision, attendant la suite des évènements.

Ce à quoi assistait les jeunes gens, ainsi que la totalité des habitants du pays, était la cérémonie du top national des super-héros. Un classement bisannuel organisant tous les héros et héroïnes selon une foule de critères telle que le nombre d'incidents résolus, le nombre de services rendus à la communauté, ou encore la côte de popularité.

Quelque chose, donc, qui n'était pas forcément au goût des Aizawa.

Il était étrange parfois de ne pas réussir à penser que certains héros et héroïnes de ce palmarès n'auraient jamais été à leur niveau de classement si la popularité ne rentrait pas en compte. Bien sûr, faire ce genre de top pouvait booster certains ou certaines à travailler beaucoup plus dur, ou alors à se mettre un peu plus en avant sur les réseaux sociaux ou dans les pages des magazines. Cet aspect du métier ne pouvait bien évidemment pas être négligée mais, pour la jeune Aizawa, ce n'était pas forcément ce qu'elle aimait mettre le plus en avant.

Cependant, il y avait un cas qui surpassait toute la superficialité des faux semblants et des paillettes, un cas qui en étonnait plus d'un et qui faisait régner une étrange impression sur ce classement, le rendant soudainement plus clair et plus concret.

« Et enfin, après toutes ces années... Celui qui occupait la première place par intérim devient officiellement Numéro Un ! Endeavor, le héros incandescent !! »

Une masse immense apparut à l'image. Dans un costume enflammé, Endeavor se tenait sur la scène, l'air sérieux et renfermé, comme à son habitude.

Pour l'avoir vu de nombreuses fois en vrai, Haruka savait à quel point cet homme était imposant, fort et plutôt intimidant. Il n'avait rien d'une gentille fleur prête à répandre l'amour et la joie autour d'elle, il n'était que flamme et colère. Mais c'était un héros, et le héros le plus respectable aux yeux de la jeune fille. Pour lui, la réputation ne comptait pas tant qu'il accomplissait son devoir et se tuait à combattre les vilains. Sa soif de pouvoir le rendait antipathique, cependant, il valait bien mieux que tous ses héros et héroïnes en paillette qui ne voulait qu'attirer la popularité.

Haruka releva les yeux sur Shoto, comme beaucoup de ses camarades. Le jeune garçon n'émettait aucune réaction, ni à l'annonce de son père en héros Numéro Un, ni aux regards insistants de toute la seconde A.

L'adolescente songea au père horrible que faisait ce nouveau grand gagnant du palmarès. Après tout, aucun être humain n'était parfait et personne ne représentait la véritable perfection héroïque. Il y avait toujours un couac, en chaque être humain.

La cérémonie se poursuivit avec le discours de la présidente de la commission de sécurité publique super-héroïque. Celle-ci parlât des conditions exceptionnelles dans lesquelles vivaient le pays en ce moment-même, et des souvenirs que laissait All Might, celui qu'on pensait être l'éternel Numéro Un.

Ensuite, ce furent les héros de ce top 10 qui prirent la parole un par un, à base de discours sur le courage, de promesses quant au futur qui se devait être plus joyeux et de remerciements aux fans qui les étaient toujours derrière eux.

Soudain, coupant la parole au Numéro Quatre qui remerciait les civils qui le soutenait, un autre héros se manifesta.

« Non mais franchement, qui a envie d'entendre ça ? »

Les caméras s'affolèrent avant de faire le point sur un homme à l'allure jeune et aux deux grandes ailes dans le dos. Hawks, le Numéro Deux du classement.

D'un geste, il prit le micro et s'éleva dans les airs en quelques battements d'ailes.

« Puisqu'on parlait de cote de popularité, c'est Best Jeanist qui arrive en tête ! Le public est à fond derrière lui depuis qu'il a été blessé. Je suis en deuxième position, Edge Shot en troisième, Endeavor en quatrième, etc... Et à mon avis, actuellement, c'est bien ce critère qui compte le plus ! »

Haruka, intriguée par cette intervention comme le reste de ses camarades, haussa un sourcil surpris.

« Sérieux, vous croyez que c'est le moment de ressasser le passé ? De vous accrocher à vos vieilles habitudes ? Le Symbole de la Paix n'est plus là ! On est censé être au tournant de l'Histoire, je vous rappelle ! Dites, ceux qui sont moins bien classés que moi, ça vous dirait de prendre des risques de temps en temps ? ... »

« Qu'est-ce qu'il raconte ? demanda une voix dans la troupe des secondes A.

-Il incite juste tout le monde à se bouger les fesses, nous y comprit.

-Se bouger les fesses ? »

La jeune Aizawa ne répondit pas à cette question. Aussi malpoli qu'il fût, Hawks n'avait pas tort. Le monde était en train de changer et personne ne semblait vraiment se préparer à cela. Avec ce classement, avec ce Festival, c'était comme si les valeurs du monde héroïque n'avaient pas changé et que tout était toujours pareil. D'un côté, personne ne voulait quitter le monde d'avant et montrer aux vilains que leurs actions font vivre autrement, mais de l'autre, il fallait bien se rendre à l'évidence que la disparition du Symbole de la Paix n'était pas qu'une simple grande tristesse nationale.

A l'écran, Hawks passa son micro à Endeavor, l'incitant à perdre la parole juste après lui. Celui-ci dit alors :

« Si le petit nouveau veut me faire réagir, je vais être bref... »

Il laissa quelques secondes de silence tandis que les flammes de son costume gonflèrent en intensité. Puis, de sa voix rauque et intimidante, il déclara :

« Regardez-moi. »





Le retour de la publicité annonça la fin de la cérémonie. Les jeunes gens baillèrent et s'étirèrent, quelque peu interloqués par cet évènement. Hawks était vraiment un drôle d'oiseau et Endeavor, le nouveau Numéro Un, avait du pain sur la planche. Comme tous les super-héros.

Haruka enfonça ses mains dans ses poches, une mine peu convaincue sur le visage. Ce genre d'expression suspicieuse et pleine de questions. D'un geste, elle fit volte-face et se détacha de l'écran de télévision pour se diriger vers Shoto. Le jeune garçon se dirigeait vers les escaliers du bâtiment, elle le rattrapa en chemin.

« Qu'est-ce que tu penses de tout ça ? lui demanda-t-elle doucement.

-Pas grand-chose, il faut que je finisse d'écrire une lettre à ma mère. »

La jeune fille s'arrêta et Shoto disparut dans la cage d'escalier sans un mot de plus. Les mains toujours dans les poches, et la même expression sur le visage, elle tourna de nouveau les talons pour rejoindre ses camarades qui continuaient de discuter dans la salle commune.

Des lettres à sa mère. C'était une bien drôle de façon de communiquer à l'époque dans laquelle ils vivaient mais Haruka avait vite compris que Shoto aimait tout ce qui se rattachait au traditionnel. Elle-même avait écrit des lettres, pendant un temps, à sa propre mère. Mais tout cela, c'était avant qu'elle comprenne vraiment pourquoi sa mère était en prison. Le procès avait fait réaliser à la petite fille que sa mère était passée du côté des méchants, les mois, les années, lui ont fait comprendre la réelle portée de ses actes. Depuis, elle n'avait fait que de l'appeler. Sans cesse vacillant entre la gentillesse et les principes, ses interactions avec sa mère se faisaient au gré de ses envies, et de ses humeurs.

Combien de temps lui faudra-t-il encore pour ouvrir les yeux sur d'autres choses ? Les paroles d'une femme ailée aux cheveux courts lui revinrent en mémoire. Et si, comme disait Hawks, il fallait arrêter de ressasser le passé, de s'accrocher aux vieilles habitudes ? Que se passerait-il si elle prenait des risques, encore plus de risques ?

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