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Chapitre 52.


     Le ciel avait laissé tomber ses apparats d'été pour se couvrir d'un lourd manteau de nuages. L'air était encore lourd, vacillant entre le chaud et le froid, se permettant de légères brises glacées de temps à autres. La grisaille avait enveloppé la ville, l'étouffant sous sa noirceur.

Dans cette journée plus froide que les précédentes, même les immenses baies vitrées, aussi translucides que l'air lui-même, n'arrivaient à laisser passer le moindre rai de lumière. Le gigantesque bureau était plongé dans la grisaille, privant ses trophées sous vitre et ses diplômes encadrés de leur éclat de grandeur.

Plantée sur ses deux pieds, les mains dans le dos et l'air solennel, elle fixait le petit être assis au bureau, à l'autre bout de la pièce. Seules leurs respirations brisaient le silence qui planait dans la grande salle, entrecoupé par moment des froissements de feuilles que l'animal manipulait.

Il les sortait de leur dossier, les rangeait, pour en sortir d'autre, les lire, et les remettre dans le tas.

Les sourcils froncés sur ses feuilles, il cogitait. Les sourcils froncés sur lui, elle attendait.

Soudain, un soupir fit frétiller ses moustaches fines.

« Par où commencer ? »

Il leva le museau vers elle, rencontrant un regard noisette et impassible. Se sentant serré dans son costume pourtant si bien ajusté, il passa sa patte dans l'encolure de sa chemise et s'adossa à son siège de bureau. Il fixait la gamine de ses pupilles noires et tout son être tremblait de rage. Elle ne bougeait toujours pas, ne répondait toujours pas, attendant seulement.

Il serra ses pattes, prit une nouvelle inspiration, s'empêcha de se jeter à sa figure pour lui marquer à l'encre rouge la colère qui brûlait sous son parfait petit gilet sans manches.

« Tu étais assignée à résidence... »

Sa voix était calme, maîtrisée.

« ... Mais tu t'es enfuie de Yuei... »

Il garda le contrôle, comme il contrôlait ce lycée. Ou comme il pensait le contrôler. Ses convictions remises en cause par la présence de cet individu, debout à plusieurs mètres de lui, et l'existence de cette question qui lui brûlait la gorge, comme le conduit des volcans dont le magma entrerait en ébullition.

« ... Comment ? »

Elle regarda ailleurs quelques secondes, de trop longues secondes insolentes, avant de se retourner vers le large bureau qui trônait au bout de la pièce.

« Je n'en pouvais plus d'être punie pour rie-

-Je ne te demande pas POURQUOI tu as fugué de Yuei, mais COMMENT tu as fait pour fuguer de Yuei !!! »

Il s'était mis debout sur sa chaise, aboyant sur cette gamine qui se tenait face à lui, les mains dans le dos, l'air hagard.

« Je suis passée par-

-Non ! Tais-toi ! »

Il monta sur son bureau pour se mettre à sa hauteur, marchant sur les feuilles du dossier qui s'éparpilla sous ses pas. Sa patte en l'air, pointant du coussinet la fautive, l'air courroucé et le magma crépitant dans sa poitrine.

« Avant de me dire le moindre mot, prend conscience de la gravité de tes actes. Tu te trouves dans l'établissement le plus sécurisé du pays, doublement sécurisé depuis une attaque de vilains ! Franchir ces sécurités sans une autorisation tacite ou officielle du conseil de Yuei revient à transgresser les lois ! Elève ou fille de professeur, prend bien conscience que tes actes sont au même niveau que ceux d'une vilaine ! »

Il se tut, la respiration courte et le pelage frissonnant. Elle avait baissé les yeux, mais son impassibilité restait ancrée sur son visage. Bien sûr, elle s'était préparée à une brimade, mais le petit être ne comptait pas la laisser partir qu'avec une petite tape sur les doigts.

Il croisa les pattes devant lui et reprit son ton calme :

« Les caméras de sécurité montrent que tu as traversé le quartier du pensionnat avant de t'enfoncer dans la forêt. Peux-tu m'expliquer la suite ? »

Elle redressa ses yeux noisette sur lui. Elle déglutit, mal-à-l'aise.

« Le quai de livraison.

-Quoi, le quai de livraison ? On a vérifié, tu n'apparais pas sur les caméras de surveillance à l'heure de ta disparition.

-Tous les samedis, à dix heures, c'est la livraison des légumes et fruits pour la semaine... Contrairement aux autres livraisons, les vérifications sont plus longues et l'un des gardiens doit quitter son poste et... les caméras de surveillance ne filment pas l'un des côtés... et...

-Non, ce n'est pas possible. »

Sous son pelage, Nezu était plus pâle que ses poils couleur neige. Il s'efforça de ne pas montrer son effroi devant cette gamine qui s'articulait pour lui expliquer l'impensable.

Elle hocha de la tête, détruisant d'un simple geste un milliard de conviction.

La peur fit place à la haine et à la méfiance, au sentiment profond qu'une force obscure venait le défier.

« Et comment est-ce que tu sais cela ? »

Elle haussa les épaules, presque décontracté, comme si ses prochains mots relevaient de l'évidence même.

« Je suis née à Yuei, je connais tous les coins et les habitudes ne changent pas. »

Il frappa du pied sur le bois sombre qui résonna jusqu'à faire tomber tout un pot de crayons aux reflets argentés. Elle sursauta.

« Arrête avec cette excuse ! s'écria-t-il de nouveau, Le fait que tu sois née à Yuei ne te donne pas toutes les autorisations, ni toutes les libertés ! Ne parle pas sans savoir, tu ne sais rien de Yuei, petite ! Connaître les horaires du passage des poubelles est une chose, être assis à ce bureau en est un autre ! Ne te pense pas au-dessus des autres par un présumé droit de naissance !

-Je ne me pense pas au-dessus des autres ! essaya de se défendre la jeune fille, Je sais que je ne sais pas tout !

-En faisant appel à cette espèce de passe-partout que tu répètes à tout bout de champ ! Naître ici ne te donne pas tous les droits !

-Mais je n'ai fait que répondre à ta question !!

-Baisse d'un ton quand tu me parles ! Ceci n'est pas une de tes ridicules disputes superflues, je ne suis pas ton père !! »

Les deux opposants se turent. Nezu sera les dents, jamais il n'aurait dû dire une chose pareille.

De son côté, Haruka devint blême. Comment osait-il évoquer son père dans une telle conversation ? Comment osait-il dénigrer des querelles qui l'avaient brisée au fond de ses entrailles ? Comment osait-il s'adresser à elle ainsi ?

Autrefois impassible et mal-à-l'aise, la jeune fille devint furieuse. Elle planta ses yeux dans ceux du minuscule professeur tout en crachant :

« J'ai fugué, je suis allée à l'encontre des règles de Yuei, et je suis prête à en assumer les conséquences... Mais, ce qui m'est arrivé à l'extérieur, c'est la faute de Yuei. La faute de ce Championnat qui met tes élèves au centre d'une arène médiatique aussi manipulatrice que cruelle. Tu es peut-être fier que tous les yeux soient rivés sur ton établissement, mais les adolescents que tu dis protéger ne le vivent pas de la même manière. J'ai failli perdre la vie à cause de ce stupide Championnat ! »

En effet, si cet évènement n'avait pas eu une importance si nationale, Haruka ne serait pas dans ce bureau en train de batailler avec le proviseur. Elle serait rentrée tranquillement de sa fugue sans que personne ne la remarque, et rien de ceci n'aurait été su par quiconque. Cette fille ne serait pas venue vers elle pour devenir son amie, et elle ne l'aurait jamais emmené dans son repaire macabre.

A qui la faute alors ?

La jeune fille sentit une larme couler le long de sa joue, manquant de frôler la petite mais visible cicatrice qu'elle portait de ce jour-là, tandis que la plaie sur son cœur, elle, ne se réparait toujours pas. Elle regarda un moment ailleurs, poussa un soupir, tentant de redevenir un peu plus calme.

Quant à Nezu, toujours debout sur son bureau, il sentait ses nerfs bouillir de plus belle. Finie la culpabilité d'avoir évoqué ses disputes avec son père, elle avait osé remettre en question le fonctionnement de Yuei. Si seulement elle savait, tout le travail et toute la charge qu'il portait sur ses frêles épaules pour tenir cet établissement debout. Si elle savait les sacrifices, les peines, les compromis qu'il devait faire pour ce lycée, elle n'aurait jamais prononcé ces mots.

« Remercie la médiatisation de Yuei au lieu de dire de telles absurdités.

-La remercier pourquoi ? répondit-elle, dubitative. »

Reprenant son calme et sa contenance, Nezu descendit de son bureau pour se rasseoir sur sa confortable chaise.

« Parce que ton affaire va être étouffée par celle des Préceptes de la Mort et par le courage au combat de tes petits camarades, donc ta fugue est passée sous silence ce qui te permet de rester dans cet établissement. De ne pas être virée définitivement. Contente ? »

Il marqua un silence. Elle masqua un rictus.

« Exclure une fille de professeur vous aurait fait mauvaise pub.

-Ne me cherche pas, Haruka, dit Nezu d'une voix posée. »

Ils se fixèrent un moment du regard, puis Monsieur le Proviseur indiqua d'un geste la sortie à la jeune fille.

Haruka avait à peine tourné la poignée que Nezu renchérit :

« Bien sûr, tu n'es plus assignée à résidence, mais tu passeras les week-ends au département des archives. C'est bien compris ? »

Elle hocha la tête et claqua la porte derrière elle.


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     Dans les grandes allées du quartier de l'internat, Haruka marchait d'un pas qui se voulait naturel. Son entrevu avec Nezu ne s'était pas bien passé. Bien qu'elle s'était attendue au sale quart d'heure qui s'était dessiné devant elle, la jeune fille en gardait un goût amer qu'elle n'arrivait à déchiffrer.

Pensive, elle s'arrêta dans sa marche et se retourna pour contempler l'immense bâtiment de baies vitrée qui s'élevait non loin de là. Un bâtiment si haut qu'il semblait toucher les nuages. Gris, les nuages gris reflétant sur les vitres et donnant un aspect sombre à la titanesque bâtisse. Ce qui la rendait presque menaçante.

« Haruka-chan ! »

La jeune fille baissa le regard pour le poser sur une silhouette s'approchant d'elle. Un sourire s'afficha sur son visage.

« Tenya-kun, comment ça va ? »

Le garçon à lunettes s'avançait vers elle, en souriant à son tour. Un sac sur le dos, il rentrait d'un week-end de repos comme tous les adolescents qui circulaient dans les grandes allées en ce début de soirée de dimanche.

Le grand garçon arrivé au niveau de la jeune fille, ils reprirent leur marche vers l'internat de la seconde A.

« Comment s'est passé ton week-end ? lui demanda-t-elle amicalement.

-Très bien, j'ai passé du temps avec mon frère, comme d'habitude. Et toi ?

-Comme d'habitude aussi, mentit-elle.

-Et c'est quoi, ce que tu as sur la joue ? »

Haruka passa une main sur sa cicatrice, comme surprise qu'elle soit aussi visible. Bien qu'elle ressentît quelques remords, elle ne put faire autrement que de mentir à son ami d'enfance.

« Je me suis blessée en m'entraînant un peu, un truc tout bête. »

Tenya, aussi intelligent soit-il, la crut, et les deux jeunes gens arrivèrent à leur bâtiment surmonté d'un immense « 2-A ». A l'intérieur, une effervescence d'activité dans tous les coins. Comme chaque dimanche soir, les retrouvailles entre camarades de classe étaient d'une grande agitation et d'une grande joie.

A peine rentrés, Haruka prit congé du délégué et se précipita aux étages. Derrière elle, Tenya perdit son sourire, la regardant partir avec une pointe sur le cœur.

Non loin de là, Mashirao l'interpella :

« Qu'est-ce qu'il se passe ? »

La main serrée sur l'anse de son sac, la mine inquiète, le jeune garçon se tourna vers son camarade :

« Je ne sais pas... Comme d'habitude. »




     

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