Chapitre 5.
« Une inspection générale des chambres ??!! »
Sans que les garçons n'aient eu le temps de riposter, leurs camarades féminines se dirigeaient déjà vers le premier étage. Ils n'eurent d'autres choix que de les suivre, certains se demandant si c'était bien une bonne idée, et d'autres se moquant absolument de la soudaine lubie des filles mais, tout de même, contraints de suivre le troupeau.
La première victime fut Izuku qui se rua sur sa porte, voulant empêcher le massacre. Trop tard pour lui, Ochaco avait déjà ouvert la chambre des secrets révélant ainsi à toute la classe une pièce complètement remplis d'artefacts à l'image de celui qui était Symbole de la Paix, All Might.
Au bord de la mort de honte, l'ébouriffé vert n'osait lever les yeux sur ses camarades.
« Dans quoi on s'est embarqués ? demanda alors Denki aussi réfractaire que les reste des garçons.
-Bah, ça peut être marrant, lui répondit Hanta un peu moins récalcitrant. »
Alors que les filles s'exclamaient encore sur le fait qu'Izuku soit un véritable fan absolu de leur professeur. Un soupir dédaigneux attira leur attention. Adossé contre sa porte, Tokoyami se plaignait du ridicule de la situation. Il n'en a pas fallu plus pour que Mina et Toru se jettent sur lui et le force, après plusieurs secondes de lutte, à les laisser entrer dans sa chambre.
Ténébreuse, voilà comment les filles décrivirent la pièce plongée dans l'obscurité et tapissée d'épées médiévales qui s'étalait devant elles. Cela leur fit presque froid dans le dos, et elles ne se génèrent pas pour le dire à voix haute, ce qui énerva très vite le jeune corbeau.
« Dehors ! leur cria-t-il au bord de la crise de nerf. »
Les petites curieuses, et les garçons qui se prenaient doucement au jeu, déguerpirent de la chambre pour aller dans une autre. Ils visitèrent celle de Yuga qui faillit leur brûler la rétine tant elle scintillait et évitèrent celle de Mineta pour des raisons évidentes.
Ensuite, la classe monta au deuxième étage pour admirer l'extraordinaire ordinaire dont faisait preuve la chambre de Mashirao, l'organisation et les étagères remplies de lunettes de Tenya ainsi que le bazar sans nom de Denki.
Ce fut pendant que les filles s'extasiaient devant le petit lapin qui servait d'animal de compagnie à Koji que les garçons commencèrent à prendre ce petit jeu pour une compétition. Koji et sa petite bestiole venaient clairement de gagner des points auprès de leurs camarades féminines et cela déplut à plusieurs d'entre eux. Un certain sentiment d'injustice face aux remarques qu'ils avaient reçu naquit dans le cerveau des adolescents, exacerbant ainsi leur rivalité masculine. Soudain, Mineta s'écria :
« Vous trouvez ça normal que les garçons soient les seuls jugés ? Il était question d'inspection générale, non ? Alors, ce serait logique de voir aussi ce que valent les chambres des filles ! On va déterminer tous ensemble qui a le meilleur sens de la déco' !! »
Kyoka se raidit à l'annonce de cette nouvelle, surtout quand Mina renchérit d'un grand et joyeux :
« Pourquoi pas, tiens ! On va élire la Reine des chambres, ça vous va ? »
La plupart des garçons, déjà jugés et blessés dans leur amour-propre, acquiescèrent à la proposition de leurs camarades. Les autres se moquaient éperdument de la compétition et les filles, exceptées Mina et Toru, étaient assez réfractaires à cette idée. Mais bon, c'étaient elles qui avaient proposé cette activité, autant l'assumer jusqu'au bout.
Pour finir l'aile des garçons, tous se dirigèrent vers le troisième étage. Haruka n'était pas très emballée par cette histoire de concours mais suivait le troupeau comme tout le monde, en compagnie de Mashirao et Tokoyami.
La classe ne put voir la chambre de Katsuki. Le garçon était allé se coucher immédiatement après son rangement et frapper à sa porte aurait été un acte suicidaire. Eijiro leur présenta alors fièrement sa propre chambre à l'image de son mot favori : « virilité ». Ce qui ne plut pas aux filles, la jugeant trop étouffante.
A son extrême inverse, la chambre de Mezo était complètement vide. Il avait même retiré les meubles fournis par le lycée pour ne garder que le stricte nécessaire. C'en était presque angoissant.
Au quatrième étage, la seconde A fit la découverte de la chambre de Hanta. Contrairement au côté insipide de sa personnalité, le jeune garçon avait une décoration orientale tout à fait charmante. Il fut alors projeté à la première place du classement et ce, jusqu'à ce que la chambre de Shoto n'arrive.
Les filles spéculèrent sur l'aspect de cette fameuse chambre, se demandant à quoi pouvaient bien ressembler les goûts d'un élève aussi talentueux et aussi beau, selon la plupart d'entre elles.
Le garçon soupira, il se forçait à participer à l'activité de la classe mais ne cachant pas son ennui pour autant :
« Allez, qu'on en finisse. J'ai sommeil, moi. »
Sur ce, il ouvrit nonchalamment la porte de sa chambre.
« Juste des meubles à monter ??!! s'écria Haruka en découvrant cet incroyable intérieur. »
Tous crièrent de stupéfaction devant la chambre de Shoto entièrement reconstruite dans un style japonais traditionnel. Le sol, les murs, même le plafond avaient été modifié de sorte à qu'on ait plus l'impression de se trouver dans l'internat. Les mâchoires tombèrent sur le sol, stupéfaites par ce travail colossal.
« Comme je vis dans une maison traditionnelle, je ne suis pas à l'aise sur du plancher, se justifia le garçon entre deux cris de ses camarades.
-On s'en fout du pourquoi ! On te demande comment tu as transformé ta piaule en même pas une journée !!
-J'ai travaillé dur.
-Il est pas croyable, lui !! »
Impressionnée, Haruka observa tous les détails de la pièce à l'identique de ses camarades, tous aussi ébahis. La jeune fille ressentit une forte admiration envers ce garçon qui n'arrêtait pas de l'étonner. Au grand malheur de son petit cœur.
Contrainte de suivre les filles, elle quitta la fantastique pièce pour aller voir la dernière chambre des garçons, celle de Rikido.
A première vue, elle était tout à fait normale, surtout par rapport à celle de Shoto, mais, très vite, un détail attira l'attention des demoiselles. Une légère odeur de sucré chatouilla les narines des jeunes gens et leur camarade Rikido se jeta sur un four installé sur sa commode. Il en sortit un gâteau fumant qui mit dans les yeux des filles des étoiles de gourmandise.
Le jeune garçon le partagea sans hésitation à ses camarades. Férue de gâteau, Haruka prit un morceau qu'elle sentait déjà moelleux dans sa main et croqua dedans. La douceur de la pâte et la délicatesse du sucre la transporta sur un petit nuage. Pas de doute, Rikido était bien Sugar Man.
Les filles complimentèrent leur camarade avec vigueur tandis que les garçons les plus compétitifs fulminaient dans leur coin tout en dégustant leur part de gâteau.
Le ventre rempli, la seconde A descendit au deuxième étage et, cette fois-ci, dans l'aile des filles.
Gênée, Kyoka leur demanda, avant de pousser la porte de sa chambre :
« Ne vous moquez pas, hein ? »
Les adolescents découvrirent alors une chambre remplie d'instruments de musique en tous genre. Ils étaient tous impressionnés, mais cela semblait plus mettre mal-à-l'aise la propriétaire qu'autre chose. Par vengeance, Denki et Yuga firent des remarques sur le manque de féminité de la pièce et ne reçurent en retour que des coups de Jacks dans les oreilles.
Ensuite, la seconde A se rendit dans la chambre très girly de Toru. Aucun méchant commentaire ne vint déranger la joie de la jeune fille invisible si ce n'était le voyeurisme de Mineta rapidement mit à terre par Mashirao.
La classe monta au troisième étage pour visiter la chambre rose de Mina et celle confortable et sobre d'Ochaco.
Enfin, tout le monde se rendit au quatrième étage, le dernier avant la fin de la compétition. La brunette de la gravité les informa que Tsuyu n'allait pas bien et Momo les invita alors à entrer dans sa chambre.
« Je vous préviens, j'ai mal calculé mon coup, avoua la vice-déléguée avec gêne, Vous avez tous fait preuve d'une originalité incroyable, alors que moi, j'ai juste réussi à me trouver à l'étroit. »
En effet, quand Momo ouvrit la porte, les jeunes gens découvrirent une bibliothèque bien remplie, des meubles de luxe mais surtout un immense lit double à baldaquin encombrant tout l'espace.
« C'est mon mobilier personnel, je ne pensais pas que nos logements seraient si exigus, se justifia-t-elle d'un air innocent qui effara toute l'assemblée. »
De nouveau dans le couloir du quatrième étage, Ochaco s'exclama :
« Il ne reste plus qu'Haruka ! »
Sur ce, elle s'apprêtait à ouvrir la porte mais la poignée semblait être bloquée. La brunette insista sous les yeux interloqués de ses camarades, sans résultat. Tous se retournèrent alors vers la jeune Aizawa qui affichait un sourire vicieux sur son visage. Se rendant compte que tout le monde la regardait d'un air éberlué, elle déclara, non peu fière d'elle :
« Apprenez à vos dépends que nos chambres peuvent être verrouillées. C'est logique, imaginez qu'il y ait des vols entre élèves.
-Tu avais prévu le coup depuis le début ! Méchante ! s'exclama Toru en secouant ses bras invisibles. »
Momo réfléchit quelques microsecondes avant de dire :
« S'il faut une clef pour ouvrir cette porte, elle est probablement sur elle... »
Haruka perdit son sourire alors que ses camarades en affichaient d'autres bien plus mesquins. Ochaco murmura d'une voix venue de l'outre-tombe :
« Tu aimes les chatouilles, Haruka-chan ? »
Comprenant que sa survie était en jeu, la jeune Aizawa voulut s'enfuir loin des cinq filles qui la menaçaient. Ses jambes détalèrent mais elle n'avait pas fait deux mètres qu'elle se heurta contre un obstacle. La jeune fille leva les yeux sur Shoto qui lui barrait la route.
« Traître ! lui cria-t-elle avant de sentir des paires de mains attraper ses bras et la faire tomber au sol. »
Prise d'assaut par de véritables furies, Haruka n'eut d'autres choix que de se plier en deux et qu'attendre que sa torture passe tout en poussant des cris aigus de douleur. Elle pleurait presque sous les chatouilles de ses camarades.
Soudain, Toru se releva du corps inerte de la jeune fille, l'objet convoité entre ses doigts invisibles.
« J'ai la clef ! »
Ni une, ni deux, les filles lâchèrent leur victime pour se ruer sur la porte. Celle-ci, alarmée, se releva en vitesse, ne souhaitant pas révéler l'intérieur de sa chambre aux yeux de tous.
Trop tard, la classe entière était déjà rentrée dans la pièce et les premières réactions ne tardèrent pas à arriver.
« Waouh ! »
« Je m'attendais pas à ça. »
« C'est beau, dis donc. »
« C'est toi qui as fait tout ça ? »
Se faufilant entre ses indiscrets camarades, Haruka réussit à rentrer dans sa chambre. Les jeunes gens n'avaient même pas fait attention au vide qui emplissait les étagères et ses meubles, à la place, ils fixaient tous avec grand intérêt l'un de ses murs, recouvert de photographies.
La jeune fille se sentit devenir aussi cramoisie que les cheveux d'Eijiro. Elle tira Momo et Tenya par les bras, les incitant à quitter la pièce. Par malchance, ils ne bougèrent pas d'un pouce, personne d'autres d'ailleurs, se contentant de détailler chaque image que contenait le mur.
« Elle est jolie la montagne, là. »
« Ce sont tes grands-parents ? »
« Les couleurs du coucher de soleil sont belles ! »
« J'aime beaucoup les photos, pour tout vous dire, avoua Haruka en espérant que cela les fasse partir. »
Sans succès, la jeune fille désespérait à les faire déguerpir.
« Tu aimes beaucoup les paysages, on dirait ! »
« En tous cas, tes cadres sont bien faits ! »
« Oh ! Tu pourras faire des photos de la classe alors ! Ça serait trop chouette ! »
Sans qu'ils n'aient eu le temps de rajouter un commentaire, les adolescents sentirent un vide s'emparer de leur corps et un frisson glacé leur parcourir l'échine, ils ne connaissaient que trop bien cette sensation, à leur grand malheur. Derrière eux, Haruka, les yeux rouge sang, usait de son pouvoir pour faire revenir l'ordre, à l'image de son père.
Comprenant que la jeune Aizawa en avait assez qu'on prenne sa chambre pour un musée, tous déguerpirent rapidement en discutant et rigolant pour descendre jusque dans le salon afin de voter et de clore cette compétition. Seul Tenya resta dans la pièce, tenant dans ses mains l'objet du crime.
« C'est ton appareil ça ? Je ne savais pas que tu aimais la photo.
-Je m'y suis mise quelques mois après mon départ, ça me permettait de faire le vide, un peu, lui avoua-t-elle en lui prenant l'objet des mains. »
Le délégué posa une main sur son épaule et lui sourit gentiment avant de disparaitre à son tour derrière la porte. Pensant être seule, Haruka poussa un soupir puis sursauta en entendant une voix derrière elle.
« Elle, c'est ta mère ? »
La jeune fille fit volte-face pour découvrir son camarade Shoto en train de fixer une photo au mur. Il s'agissait de la seule dont le papier était abîmé, elle semblait être plus ancienne que celles qu'elle avait prise et l'adolescente savait que celle-ci ne provenait pas du carton envoyé par ses grands-parents.
Imprimée sur ce papier chiffonné, une femme aux cheveux châtains souriait à l'objectif, l'annulaire décoré d'une belle bague.
« Sors de là ! s'exclama la jeune fille en attrapant la manche de son ami, Plus tôt on aura voté, plus tôt tu pourras aller dormir, toi qui te plains depuis tout à l'heure !
-En tous cas, tu lui ressembles beaucoup, répondit le garçon d'un ton neutre. »
Haruka sentit son cœur se pourfendre par un poignard. Elle lâcha sa prise d'un geste sec. Les mots jetés de colère et de haine par son père résonnèrent de nouveau dans son esprit. Jamais plus elle ne voulait entendre qu'elle ressemblait à sa mère. Jamais.
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