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Chapitre 48.


     Ses bras entouraient son petit sac-à-dos bleu, le serrant contre sa poitrine comme s'il s'agissait d'une peluche. La tête penchée en avant, elle observait ses propres pieds balayer l'air pour frôler, par moment, le sol de marbre dont lui privait cette assise trop haute pour elle. Assise de bois sombre et inconfortable, qui plus est.

Soudain, un bruissement de tissu se fit sentir près d'elle, une masse venait de s'asseoir jusqu'à ses côtés pour ensuite soupirer contre l'encolure de sa chemise, bien trop serrée à son goût.

De ses grand yeux noisette, Haruka observait son père se débattre entre enlever un bouton de cette maudite chemise et paraître trop décontracté, ou rester solennel et mourir d'asphyxie. Elle qui avait l'habitude de le voir toujours affublé d'un ensemble héroïque plus proche du pyjama que de la tenue de combat, appréciait voir son père ainsi, les cheveux en arrière et l'allure plus élégante. Cela faisait des mois et presque des années qu'elle rêvait de le voir comme cela, bien habillé et légèrement angoissé, mais ce n'était pas exactement dans le même contexte qu'elle avait imaginé tout ça.

Une nouvelle masse s'assit de l'autre côté et lui tendit une brique de jus de fruit juste sous le nez.

« Je t'ai fait attendre ? »

La petite fille prit la brique en remerciant la grande silhouette aux cheveux blonds. Cette dernière gardait un sourire attendri sur le visage, contrastant avec l'atmosphère austère qui pesait dans l'immense salle. Sourire qui n'était qu'une façade, puisqu'Hizashi ne pouvait s'empêcher de jeter des petits regards inquiets vers son vieux camarade de classe.

Il y eut des bruits de portes, tous les adultes se levèrent à la demande d'une voix. Perdue, et obéissante comme à son habitude, Haruka voulut faire de même, les bras chargés de son sac et de sa brique de jus. Les bancs de bois étaient si haut pour sa taille de petite enfant qu'elle faillit tomber par terre quand deux mains l'aidèrent à se tenir debout.

Une voix plus grave que la précédente demanda à l'assemblée de s'asseoir et les mains la rassirent sur le banc. Haruka posa sa brique à côté d'elle pour saisir une de ces mains et la serrer dans sa poigne d'enfant.

Shota ne se défit pas de cette étreinte, serrant à son tour les petits doigts qui s'étaient blottis dans les siens. Tendu sur son inconfortable siège, il prit une respiration, prêt à affronter ce que la vie lui avait mis en travers de la route.

La voix grave de la juge résonna entre les murs de bois sculptées, ricocha sur le sol de marbre pour transmettre ses paroles jusqu'au bout de la longue pièce, tel l'appel de la porte des Enfers.

« Mesdames, Messieurs, nous sommes réunis aujourd'hui pour le procès de Azuka Shitto, Kincho Okotta, Tsubasa Tobimasu, Yume Shirudo et Heikin Shikata, membres d'une organisation criminelle complotiste avec préméditation du meurtre du Symbole de la Paix, All Might. »

Une femme éclata en sanglots. On lui demanda de quitter la salle. Tout le monde resta silencieux. Haruka l'observa partir en pleurant, accompagnée d'un homme dont les larmes glissaient en silence.

« J'appelle à la barre Madame Tsubasa Tobimasu, alias Harmful, la mouche. »

Apparue, encadrée par deux masses en uniformes, une très jeune femme aux longs cheveux blonds, le visage fin, la silhouette svelte, le dos paré d'une paire d'ailes translucides, et les yeux bleus, emplis de panique.


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     En tailleur, redevenue maîtresse de son corps endolori, Haruka dévisageait cette femme, assise à quelques mètres d'elle. Son masque difforme et son chapeau à larges bords posés à ses côtés, Tsubasa Tobimasu fixait la jeune fille d'un air serein. Un fin rictus amusé tordait le côté gauche de sa bouche.

« Vous êtes sortie plus tôt que prévu. »

Le dos droit, les mains sur les genoux, le visage sali par tous les fluides possibles, la jeune fille ne laissait pas son inquiétude transparaître. Méfiante, et encore marquée de ce qu'il venait de lui arriver, elle n'était pas d'humeur à célébrer des retrouvailles. Surtout si celles-ci étaient avec cette fameuse ombre qui la suivait depuis trop de jours déjà, jusqu'à hanter ses rêves et ses cauchemars.

« Bonne conduite, lui expliqua la jeune femme aux ailes d'insecte, Je suis sortie de taule il y a un an et quelques semaines, je devais valider ma période d'essai avant d'essayer de te voir.

-De me voir ?

-T'as pas mal grandi, tu ressembles à ta mère.

-Généralement, les enfants ressemblent à leurs parents.

-Et tu es aussi aimable que ton père ! »

Elles marquèrent un silence, l'une en position de défense, l'autre sentant que la tâche n'allait pas être facile.

Quatre ans de prison avaient changé cette jeune fille craintive, svelte, aux longs cheveux lisses, en femme aux cheveux courts robuste et cynique. Comme le jour et la nuit. Mais cette transformation n'enlevait pas à l'adolescente le goût amer d'un procès dont c'était l'anniversaire. Si elle était le cadeau de cet événement dont l'enfant qu'elle était aurait bien voulu ne jamais connaître, Haruka n'en voulait pas.

« Et, sinon, tu es à Yuei, c'est ça ?

-Pourquoi vous vouliez me voir ? »

Tsubasa prit une inspiration et passa une main dans ses cheveux blonds coupés courts. Elle chercha ses mots, regardant sur le côté, croisant et décroisant ses doigts devant elle, avant de répondre simplement :

« J'ai une dette envers ta mère. »

Haruka haussa un sourcil. Une dette ? Quel genre de dette pouvait pousser une personne à attendre sagement un an avant de suivre une adolescente pendant plusieurs jours ? Et quelle pouvait être la nature d'une dette concernant deux femmes d'une même association complotiste ?

« Une dette ?

-J'avais vingt ans quand nos plans ont été démasqués, je venais à peine de sortir du lycée ! Je n'étais pas non plus la plus innocente du groupe et ta mère a pris la responsabilité de la plupart de mes idées devant les juges. Elle est si gentille, si bienveillante, qu'elle a préféré s'accuser de ce que j'avais fait ou dit parce que, selon elle, j'étais trop jeune pour subir de longues années de prison ! »

La jeune femme regardait au loin, comme émue d'un souvenir qui la touchait encore au plus profond d'elle. Ses grands yeux bleus brillèrent au soleil, tout comme ses ailes translucides qui frémissaient par moment dans son dos.

Perdu dans sa nostalgie et son admiration, elle ne voyait pas son interlocutrice froncer des sourcils au point où son visage, déjà couvert de poussière, semblait s'obscurcir peu à peu.

« C'est un acte si généreux, si pur... Je lui suis tellement reconnaissante et la seule façon que j'ai trouvé pour la remercier, c'est de veiller sur sa propre fille, son bien le plus précieux, toi. Et te protéger.

-Me protéger ? »

Les doigts crispés sur ses genoux, Haruka sentait la colère bouillir dans ses veines et les larmes monter à ses yeux. Libérée de sa paralysie, la jeune fille se disait qu'il ne lui aurait fallu que deux secondes pour la balancer du haut de cet immeuble et l'écraser au sol comme la simple mouche qu'elle était. L'écraser, l'écrabouiller, la réduire en miette et au silence, la faire taire pour que de se bouche ne sorte plus rien que du vide.

Comment osait-elle lui parler de sa mère ? Comment osait-elle se présenter à elle aujourd'hui et lui vanter les mérites d'une femme qui croupissait en prison ? Comment avait-elle osé la suivre des jours durant, l'espionner dans cet accoutrement d'ombre malfaisante, lui faire peur au point qu'elle se fasse assignée à résidence pour finalement se révéler être une simple mouche complice de sa mère ?

Il lui suffisait d'un geste, d'un petit souhait, d'un minuscule effort pour l'envoyer balader bien loin d'elle et qu'elle lui fiche la paix. Mais la jeune fille n'en fit rien, se contentant de cracher ses reproches plutôt que relever l'absurdité de cette petite histoire.

« Vous m'avez juste suivie comme une psychopathe pendant des jours pour ensuite me sauver de justesse d'une folle-dingue ! Je me serais bien passée de toute sa démonstration de globes oculaires arrachés ! J'appelle pas ça « protéger » !

-Eh ! s'exclama la jeune femme, Je t'ai arraché de ses griffes, remercie-moi !

-Une seconde de plus et je devenais aveugle !

-J'avais pas compris qu'elle allait t'arracher les yeux !

-Pour me suivre et me traumatiser quand je vais en cours de rattrapage, il y a du monde, mais quand je me bats avec une tarée, il n'y a plus personne pour me stalker !

-Je pensais que vous vous chamailliez, comme des copines quoi !

-Cette dette, vous l'avez envers ma mère, et pas envers moi ! Elle a sacrifié ses années pour vous, pas pour moi ! Alors, lâchez-moi les baskets ! »

Face à face, elles se dévisageaient, l'une pleine de colère, l'autre à peine plus calme. Relevées pendant leurs échanges de cris, elles se tenaient debout, comme prêtes à s'affronter.

Les ailes de Tsubasa frémirent au vent, le regard d'Haruka se fit plus perçant. Une larme coula entre la poussière, le sang et la sueur.

Une sonnerie de téléphone retentit.

Surprises, les deux jeunes femmes posèrent les yeux sur un vieux sac-à-dos vautré au sol non loin de là.

« C'est ton téléphone, nota simplement Tsubasa avant de se rasseoir par terre. »

L'adolescente essuya sa larme d'un geste sec et s'approcha de son bien, tout en se gardant de remercier la jeune femme de le lui avoir rapporté. Rageusement, elle sortit son appareil. Après quelques secondes d'hésitation, elle décrocha.

« Allô ? Mamie ? ... »

Elle prit une voix détachée, tenant de ne rien laisser transparaître de la situation dans laquelle elle se trouvait.

« Oui, ça va, et toi ? ... Et papi ? ... Tant mieux... »

Le menton coincé entre ses deux mains, Tsubasa regardait l'adolescente faire les cent pas, le téléphone collé à l'oreille et les yeux rivés sur ses pieds. Elle songea à cette troublante ressemblance physique entre la gamine et sa mère.

« Oui, ça va, je n'y pense pas trop... Bah, je m'occupe quoi ! ... »

Le visage de l'enfant craintive qui pleurait sa mère lui revint en mémoire, tout comme celui de sa propre mère qui pleurait son enfant. Elle aussi avait pleuré, mais Yume n'avait pas laisser couler de larmes. C'était une femme de convictions, d'honneur, et loyale comme on n'en faisait plus. Seule la Justice guidait ses actes, elle était en tout point l'héroïne la plus parfaite que Tsubasa eut la chance de voir.

« Je traine à Yuei, je m'ennuie un peu... Et sinon, vous, vous faites quoi aujourd'hui ? »

Et Haruka était le sang de cette femme, de Yume.

« Bisous ! Bonne journée à tous les deux ! »

Elle raccrocha. L'adolescente se tourna vers la jeune femme, laissant leurs regards se détailler quelques secondes.

Puis, elle rangea son petit appareil, se saisit de son sac et vint s'asseoir, comme au début de leur conversation, en tailleur face à elle.

« Vous faites quoi maintenant ?

-Maintenant ?

-Je suppose que vous ne passez pas vos journées à suivre des adolescentes, vous faites quoi alors ? Chômeuse ?

-Je suis justicière. »

Haruka ne put s'empêcher de pouffer de rire. Elle regarda Tsubasa, le sourcil relevé, l'air de dire « sérieusement ? » mais la jeune femme ne semblait pas plaisanter.

Les justiciers et justicières, au temps des super-héros et super-héroïnes, faisaient le même travail que ces derniers mais en toute illégalité, sans permis, sans licence, sans contrôle. Bref, aux yeux de la loi et de la majorité des citoyens, leur « activité » ne valait pas mieux que celle des vilains.

« Je ne plaisante pas ! On peut devenir une super-héroïne par un autre moyen, tant que le cœur y est ! Les licences ne servent qu'à autoriser l'usage de la violence à une certaine partie de la population privilégiée par les alters de la naissance ! C'est une organisation capita...

-C'est illégal ! Qu'est-ce qui m'empêche de vous dénoncer à la police, là, maintenant ?

-Ton père a collaboré avec des justiciers par le passé, que je sache ! »

Haruka se tut.

Tsubasa prit une inspiration.

« Haruka... Je suis ton alliée. Si tu as besoin de mon aide, si tu as besoin de réponses sur ce monde que Yume voulait créer pour toi, contacte-moi. »

Elle lui tendit un petit boitier. Un téléphone si âgé qu'il ressemblait à une brique de béton.

Haruka toisa ce petit truc, impassible.

« J'arrêterais de te suivre, je te le promets. C'était seulement compliqué de t'approcher avec toutes ces choses que Yuei met en place. »

L'adolescente fit la moue.

« Je peux t'apporter des réponses, sur Yuei. »

Les yeux noisette se relevèrent sur elle.

« Tu me promets de me laisser tranquille ? demanda la jeune fille.

-Je te le promet, lui répondit la jeune femme. »

Haruka tendit le bras et attrapa le boitier. Tsubasa sourit à l'adolescente qui lui répondit par un rictus timide.

Un silence pesant s'installa entre elle pendant quelques secondes.

« On fait quoi de ta copine ?

-C'est pas ma copine.

-On fait quoi de la folle-dingue ? »


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    Entre deux grands immeubles du quartier désert, Haruka marchait, son sac sur le dos et son téléphone dans la main. La jeune fille s'arrêta, composa un numéro et ramena l'appareil à son oreille.

« Allô ? Police ? »

Au-dessus d'elle, dans le ciel bleu de début d'après-midi, virevolta une silhouette sombre qui lui fit signe avant de disparaître au loin.

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