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Chapitre 43.


     La Lune habillait le ciel de sa lumière froide. La route était vide, presque vide. Deux voitures noires, caméléons dans la nuit, glissaient en silence sur le bitume de la nationale. A leur bord, deux chauffeurs aux regards neutres, sept adolescents légèrement anxieux, et un professeur, stoïque, comme à son habitude.

Le nez enfoui dans son écharpe de combat, les bras croisés sur sa poitrine, il fixait l'obscur horizon qui reculait devant lui. Tandis que, à l'arrière de son véhicule, trois des sept adolescents chuchotaient doucement :

« Attaquer de nuit pour surprendre nos adversaires, ça doit être ça le topo, commença le plus énergique.

-A moins qu'ils aient prévu de faire un siège. Dans ce cas-là, ils auront une belle surprise demain matin ! continua la voix la plus féminine.

-Je ne veux pas y aller... soupira un troisième avec bien moins d'entrain. »

Sur ces mots, le professeur se tourna sur son siège pour regarder les trois adolescents.

« Allons, Tamaki, dit-il au râleur, Reprend-toi un peu. En tant qu'élèves de troisième année, vous vous devez de montrer l'exemple aux secondes. Dans quel état ils vont être s'il te voit en panique comme cela ? »

Ledit Tamaki bafouilla une excuse, en sachant qu'il ne pourrait passer outre son immense anxiété. A côté de lui, le plus énergique à la houppette jaune demanda au professeur :

« Comment va Haruka, m'sieur ? On s'inquiète de savoir si son assignation à résidence ne la rend pas trop anxieuse. »

Le professeur marqua une pause.

« Ça va. »

Sa réponse, aussi simple soit-elle, sembla satisfaire les trois jeunes gens. Le blondinet esquissa un sourire avant de tourner le regard sur le paysage, sur la Lune qui suivait leur chemin depuis l'espace.

De son côté, le professeur revint vers son horizon, comme avant, quoique bien plus morose. Ces quelques mots donnés aux adolescents sonnaient faux dans son esprit. Non, elle n'allait pas bien, non, elle ne vivait pas cette assignation comme une balade de santé. Cela était pourtant évident.

Mais, il ne fallait pas les inquiéter pour un élément futile avant ce genre d'évènement. Il ne fallait pas non plus qu'il y repense, lui, de cette chose qui faisait mal à ses entrailles. A cette colère brûlante, à ces cris enragés, à ce regard rempli de haine.

Non, il ne fallait pas qu'il y repense parce qu'il n'y avait rien à repenser. La jeune fille aux cheveux châtain comme sa mère, au regard sanglant comme son père, était à cette heure en train de dormir dans la forteresse qu'était Yuei. En sécurité. Il n'y avait donc pas de quoi s'inquiéter. Rien du tout.

Rien du tout ?

Les véhicules s'arrêtèrent dans une ruelle discrète, éloignée du centre-ville. Les sept adolescents et le professeur en sortirent, un peu stressés pour les premiers, plus que maussade pour le dernier.

La porte d'un bâtiment lugubre s'ouvrit sur un homme en combinaison qui les incita à rentrer. La petite troupe d'adolescents s'exécutèrent, obéissante. Le grand homme, lui, traîna un peu du pied.

A quelques mètres du bâtiment, Shota sortir son téléphone portable de sa poche et observa que minuit venait de sonner, annonçant un jour nouveau. Pensif, il leva le regard sur la Lune, brillante dans le ciel.

« C'est le jour J. »


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     L'internat de la seconde A était vide, plongé dans une obscurité profonde. Dans son lit, la couette relevée jusqu'à son nez, Haruka écoutait. Elle écoutait les sons de cet immense bâtiment craquant et grinçant de toutes parts, comme menant une vie nocturne et mystérieuse.

Une heure plus tôt, un bruit de pantoufle frôlant le sol avait éveillé l'ouïe de la jeune fille qui peinait à dormir. Puis, quelques minutes plus tard, ce même bruit, discret frottement, était revenu devant sa porte. Juste après, ce furent des semelles tapant régulièrement sur le sol qui la sortirent de nouveau de sa somnolence. Et plus rien.

Le nez sous la couette, Haruka attendait encore le bruit de retour avec une certaine curiosité. Mais non, plus aucun son de pas n'avait franchi le mur de sa chambre. Tsuyu était partie.

Où ?

La jeune fille aux cheveux châtains et emmêlés se doutait de la réponse, et celle-ci ne l'aidait pas à se rendormir, loin de là. Aux aguets, elle attendait de l'entendre revenir de nouveau, signal qu'elle allait bien, que les autres allaient bien. Qu'ils étaient tous les quatre en sécurité. Tous les cinq.

Elle s'inquiétait également pour Nejire, Tamaki et Mirio qu'elle n'avait plus revu depuis leur petite démonstration devant la seconde A. Ils étaient forts et avaient déjà participé à beaucoup de missions, mais cela ne changeait rien au fait que celle-ci avait l'air d'être plus grave que d'ordinaire, et plus importante.

Que savait-elle de cette fameuse « mission » qui avait été confiée à tant de héros ? Rien concrètement. Ce mirage faisait-il vraiment parti de cette étrange histoire qui inquiétait autant de monde ? La réponse ne lui était pas très claire. Etait-ce une bonne idée, alors, de la laisser seule dans ce grand bâtiment avec cette menace sur les épaules ?

Haruka se secoua la tête. Comment pouvait-elle avoir de telles pensées ? Elle était la première à maintenir coûte que coûte qu'il ne s'agissait là qu'une pure fabulation, ce n'était pas le moment de fléchir dans ses convictions. Surtout après cette dispute.

La jeune fille se leva de son lit. Il fallait qu'elle se change les idées avant que ces souvenirs ne viennent tourner dans son esprit. Se changer les idées, mais comment ?

Sa chambre illuminée par la clarté blafarde de son néon, Haruka fit le tour de la pièce en quête d'une occupation. Ses vêtements étaient parfaitement rangés, ses photos classées, ses leçons révisées, une fois de plus, elle n'avait plus rien à faire.

Convaincue qu'il pourrait bien rester quelque chose pour l'empêcher de sombrer dans les idées noires, la jeune fille se mit à fouiller dans les moindres recoins de sa petite pièce. Mais rien à faire, ses cadres brillaient de propreté, ses bibelots scintillaient comme des diamants, rien à faire, elle n'avait plus à moindre chose à faire.

Pourtant, Haruka continuait de tourner en rond, de tourner et de retourner, de vérifier qu'un devoir était bien rempli, de le poser, puis de le vérifier de nouveau, d'ouvrir un placard, de le refermer, de le rouvrir, d'inspecter ses cadres, de s'en détourner, de revenir dessus. Elle tournait en rond, désespérée, à la recherche du moindre petit détail qui pourrait lui faire oublier. Lui faire oublier toute sa détresse et toutes ses paroles qu'elle avait balancé à son père mais qui, comme d'habitude, ne le toucheront pas. Ne le toucheront jamais parce qu'il n'en a rien à faire, et pendant qu'il éclate des vilains avec ses propres camarades de classe, il la laisse seule, encore une fois, dans cette immense bâtisse qui n'est pas sa maison, qui ne sera jamais sa maison. Il la laisse seule, comme elle la laisse seule, comme tout le monde la laisse seule depuis que tout a changé, que tout a basculé, depuis qu'elle est passée de simple accident, à accident d'une criminelle et d'un alcoolique, depuis qu'ils l'ont abandonné, comme ils avaient toujours eu envie de l'abandonner, car leurs caresses et leurs embrassades n'avait jamais été sincères. Ils ne l'avaient jamais aimé.

Haruka se laissa tomber à genoux, elle se replia sur elle-même, les mains sur le visage, masquant ses yeux ruisselant de pleurs.

A quoi bon tout faire pour être la fille parfaite ? A quoi bon obéir comme un petit chien au moindre ordre, à la moindre demande, si tout cela ne servait à rien ? Pourquoi rester ainsi, obéissante et serviable, si cela ne servait à rien ? Pourquoi ne pas tout envoyer balader, transgresser les règles, n'écouter rien d'autre que ses propres convictions, puisque cela ne changeait rien ?

« Je ne peux pas rester là, je ne peux pas rester toute seule ici. »

Elle parlait à voix haute, sanglotait sa détresse puisque personne n'était là pour l'écouter. Elle était seule, dans cet immense bâtiment froid et hostile, complètement seule. Quand reverra-t-elle son petit appartement miteux, vide, et sa chambre étriquée depuis laquelle l'océan tout entier était à portée de sa main ?

Haruka resta en boule sur le sol, de longues minutes. Sa respiration se calma tandis que le souvenir du confort sommaire de son canapé-lit envahissait son esprit. Si Neko restait introuvable dans le pensionnat de Yuei, sa mémoire lui faisait réécouter ses miaulements disgracieux et pourtant si familiers.

Peu à peu, ses sanglots s'arrêtèrent et la tempête fit place au calme.

Se redressant puis s'étirant de tout son long, la jeune fille se dit que cette assignation à résidence commençait à la rendre un peu trop sensible. Apaisée, et étrangement stoïque, elle se saisit de son téléphone portable, de son vieux gilet et quitta sa petite chambre.

Seule dans cet immense espace, elle descendit les escaliers pour se rendre dans la salle commune. Là, elle alluma le plus de lumières possibles et s'étala dans un des nombreux canapés de l'espace salon. D'un geste mou, elle se saisit de la télécommande et alluma une chaîne au hasard.

Ses yeux asséchés de pleurs ne l'aideront pas à dormir, alors autant profiter de la seule distraction qui lui restait.

Etalée comme une crêpe, Haruka leva son téléphone portable devant ses yeux et réactiva son réseau, qu'elle avait retiré pour la nuit. Aussitôt, une foule de messages déferla dans ses notifications, et une boule se créa dans sa poitrine.

Depuis qu'elle était là, bloquée à Yuei du matin jusqu'au soir, Mahi ne cessait de lui envoyer des messages de tristesse. Elle-même privée de sa meilleure amie par cette assignation bidon ne supportait d'être seule, à sa manière. Son absence lui était d'une grande douleur, si bien qu'elle ne pouvait l'extérioriser que dans une cascade de messages de détresse qui inondait le téléphone d'Haruka toute la journée.

Cette dernière soupira, le désespoir de Mahi la touchait avec violence. Elle aussi aurait voulu voir son amie, rigoler avec elle, s'entraîner avec elle, mais ce n'était pas possible, par sa faute. Si elle n'avait pas crié comme une idiote pour une simple branche, Mahi ne serait pas aussi triste. Quel genre d'amie était-elle pour faire souffrir son amie comme elle le faisait ?

Attristée, la jeune fille pianota un message visant à rassurer la rose, même si cela n'avait que très peu de chance de fonctionner.

Enfin, elle se mit à fouiller dans son répertoire, à la recherche d'un nom qu'elle connaissait très bien. Ce dont elle avait besoin pour se changer les idées, c'était de parler à quelqu'un, de parler de tout et de rien à quelqu'un qui ne serait pas là pour la juger, avec qui elle pourrait échanger sans que ses mauvaises pensées ne reviennent.

D'abord quelque peu hésitante, Haruka sélectionna le numéro et lança son appel. Le bip sonore résonna à ses oreilles. Une fois. Deux fois. Trois fois.

« Votre correspondant n'est pas disponible. Veuillez... »

La jeune fille jeta son téléphone au bout de son canapé d'un geste rageur. Le petit appareil électronique fit quelques rebonds tandis qu'elle rouspétait :

« Pour une fois que tu ne fais pas de nuit blanche, fallait que ce soit aujourd'hui ! Idiot d'Hitoshi ! »

Comme une enfant boudeuse, Haruka croisa ses bras sur sa poitrine en lançant un regard noir à son téléphone portable. Elle resta ainsi quelques secondes, le grésillement de la télévision comme seul compagnon. Enfin, consciente de l'immaturité de son comportement, et de l'inintérêt de bouder un appareil électronique, la jeune fille récupéra son bien. Elle quitta son onglet de répertoire quand ses yeux se posèrent sur les quelques pixels indiquant l'heure.

1h36.

Elle resta quelques instants figée, pensive, avant de se rallonger de nouveau sur le canapé, le regard sur l'écran de télévision d'où surgissaient des couleurs criardes.

« C'est le jour J. »


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