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Chapitre 42.


     Quelques jours plus tard, Haruka continuait de s'ennuyer dans sa chambre bien rangée. Etalée sur son lit, elle se demandait comment elle allait supporter un week-end entier à Yuei, seule, enfermée. Le soleil s'était couché sur le pensionnat vidé de ses occupants en ce vendredi soir de fin de semaine, et Haruka désespérait.

Avec un certain sentiment de culpabilité, la jeune fille s'imaginait la silhouette plus chétive de l'enfant qu'elle avait été, là, juste devant elle. Elle s'imaginait ces grands yeux noisette, encore innocents du drame qu'elle avait vécu, la fixer d'un air inquiet avant de lui demander :

« Pourquoi tu ne veux pas rester à Yuei ? »

Pourquoi elle ne voulait pas rester à Yuei ? Terrain de jeu de son enfance, sommet de son rêve de collégienne, et maintenant prison de son adolescence. Comment cet endroit était-il devenu, en l'espace de quelques mois, un puit de souffrance et de tristesse ?

Depuis que Yuei était revenu dans son quotidien, le bonheur ne lui rendait plus beaucoup visite.

Sur cette pensée, et voulant se remonter le moral, Haruka se mit à la recherche des quelques moments de joie qu'elle avait pu vivre au cours de ces derniers mois. En fouillant dans sa mémoire, elle retrouva les souvenirs des soirées passées à discuter avec Momo, des nuits au camp de vacances avec les filles de la seconde A, de sa rencontre avec Mahi, des moments de complicité avec Hitoshi, de Shoto...

La jeune fille s'empourpra en pensant à son camarade et se leva en sursaut de son lit. Ce n'étaient pas des pensées très saines qu'elle avait là et il fallait absolument se changer les idées au risque de fondre comme une glace au soleil !

Soudain, son ventre fit un bruit désagréable et Haruka se rendit compte qu'elle avait presque raté l'heure du dîner. Mais cela importait peu, il n'y avait personne dans cet internat pour lui crier son retard comme l'aurait fait un certain délégué à lunettes. Elle était seule, elle pouvait décider de ses horaires sans craindre de représailles. Sûrement le seul avantage à être coincée tout le week-end à Yuei !

Ecoutant la voix de la raison, ou plutôt celle de son estomac, l'adolescente prit son vieux gilet pour se couvrir les épaules et sortit de sa chambre. Trop fatiguée d'attendre l'ascenseur, elle descendit les trois étages en prenant les escaliers d'un pas traînant et las.

Sur le chemin, le souvenir d'un autre moment de joie lui revint en mémoire. Sa gorge se serra lorsque son esprit lui rappela l'odeur de bois brûlé et les flashs des voitures de police, ainsi que la chaleur des bras de son père l'enveloppant avec force.

Mais le sentiment de colère prit le pas et la jeune fille chassa avec force le souvenir d'un instant qu'elle ne vivra plus jamais. L'avait-t-elle seulement vécu ? Avait-elle bien ressenti tout le soulagement et tout l'amour de son père ? Ou n'était-ce qu'une impression qu'elle s'était créé elle-même ?

Arrivée dans la salle commune, Haruka traversa d'un pas rapide l'espace silencieux pour atteindre la cuisine. Là, elle ouvrit quelques placards, se saisissant des couverts dont elle avait besoin, puis le réfrigérateur où les restes d'un immense plat de pâtes l'attendaient. Encombrée de toutes ses courses, la jeune fille se retourna pour se retrouver face à quatre paires d'yeux qui la regardaient fixement.

« Salut ! »

Assis sur les canapés de la salle commune, Ochaco, Tsuyu et Izuku fixaient leur camarade avec un sourire timide tandis qu'Eijiro agitait son bras en l'air, comme s'il était difficile de les remarquer tous les quatre dans cette grande pièce vide.

Ce qui n'était pas totalement faux puisque la jeune fille n'avait pas du tout remarqué leur présence et, tel un animal pris sous les phares d'une voiture, elle dévisageait à présent ces inattendus camarades, les bras chargés de son futur dîner.

« Qu'est-ce que vous faites là ? demanda-t-elle après avoir vider ses bras sur une des tables de la cuisine, Je pensais que vous étiez tous déjà partis. Tu n'es pas censée être chez Momo, Ochaco ?

-Si, lui répondit la brunette, mais on nous a demandé de rester tous les quatre groupés, à Yuei.

-On est sur une affaire avec nos maîtres de stage ! continua vivement Eijiro.

-Ah oui, l'affaire... »

Haruka détourna le regard pour se servir des pâtes, l'air renfermé. Les quatre acolytes se dévisagèrent entre eux, tous conscients de la situation dans laquelle était leur camarade, à cause de cette fameuse affaire.

Un long silence s'installa dans l'immense pièce commune, silence seulement rompu par le ronronnement du micro-onde dans lequel l'assiette de pâtes tournaient lentement. Tsuyu fixait un point sur la table-basse, Izuku s'agitait sur son bout de canapé, Ochaco ne détachait pas son regard de leur camarade qui, elle, regardait avec application le tour de manège de son plat. Eijiro, quant à lui, dévisageait tour à tour les quatre, sans vraiment saisir le malaise de la situation.

« C'est pour ça que tu fais cette tête depuis une semaine ? dit la jeune fille. »

Le tintement annonçant la fin de cuisson retentit. Haruka prit son assiette, une fourchette, et vint s'asseoir à la table la plus proche des canapés où étaient assis les jeunes gens.

« Ça fait une semaine qu'on a l'impression que tu vas craquer à tout instant, c'est parce qu'il va bientôt se passer un truc ? répéta-t-elle. »

Son regard, froid et distant, se posa sur le pauvre Izuku, coincé au fond de son siège. Le jeune garçon, qui ne savait déjà pas où se mettre, se tendit sans savoir quoi répondre. Haruka était du genre à s'inquiéter pour les autres, cependant, le ton de sa voix ne prêtait pas vraiment à la discussion.

Elle n'avait pas pour habitude d'être agressive, mais il lui semblait que sa présence et celle des trois autres ne lui étaient pas des plus agréables. Après tout, c'était à cause de leur « affaire » qu'elle n'avait plus le droit de sortir, bien que ce fût une décision prise pour son bien.

« Oui ! répondit-il avec un léger malaise, C'est ça, il va bientôt se passer un truc...

-Ce qui veut aussi dire que tu vas bientôt pouvoir sortir de Yuei ! »

S'il y avait un homme à mettre à mort à ce moment précis, ce serait Eijiro. Tout fier d'avoir voulu remonter le moral à sa camarade, le jeune garçon ne se rendait pas compte des regards noirs qu'Ochaco lui lançaient et de la main flasque que venait de s'aplatir Tsuyu sur le visage. Izuku, à côté de lui, se demandait s'il avait bien entendu ce qu'il avait entendu.

Malgré sa maladresse, le rouge l'avait tout de même sorti d'un mauvais pas. Une question de plus sur le mal-être qui le poursuivait depuis une semaine et Izuku se serait probablement enfui du bâtiment pour ne pas donner d'explication à ses camarades. Il avait déjà du mal à gérer les interrogations de Tenya et Shoto, il n'en avait pas besoin davantage.

En réalité, si Izuku se sentait mal depuis plusieurs jours déjà, ce n'était pas seulement à cause de ce qui était en train de se tramer et de la bataille qui les attendait tous les quatre. De nouvelles révélations sur All Might avaient faits son apparition et ses maigres épaules étaient sur le point de faillir sous tant de poids. Mais il ne pouvait pas se confier. Ces secrets, il devait les garder au fond de lui et rester fort, même s'il avait l'impression de craquer à chaque seconde.

D'ailleurs, il avait songé à en parler à Haruka, elle qui connaissait la vérité de son pouvoir et qui ne risquait pas de l'envoyer balader comme le ferait un certain hérisson blond. Cependant, elle devait sûrement avoir ses propres problèmes à gérer, et le vert devait apprendre à garder certaines choses pour lui. Deux personnes avaient déjà deviné la provenance de son alter : Izuku allait devoir travailler sa discrétion !

« D'ailleurs, continua Eijiro en s'adressant à leur camarade, Si tu as envie d'en savoir plus sur ce qu'il se passe, tu peux nous demander. Après tout, avec ton assignation, t'es un peu impliquée dans cette affaire ! »

Haruka dévisagea le rouge avec de grands yeux ronds, les trois autres firent de même, étonnés par la déclaration du rouge.

« En plus, tu ne risques pas de compromettre la mission en restant cloîtrée ici ! »

Quelques secondes de silence s'écoulèrent, dans la surprise de ces déclarations si détendues.

Puis, un sourire se forma sur le visage d'Haruka et elle poussa même un petit rire léger.

« Vos maîtres de stage font confiance en votre discrétion, ça serait dommage de les décevoir pour moi ! Mais merci, c'est gentil... »

Etonnés, Tsuyu, Ochaco et Izuku restèrent muets devant la tournure de la soirée. En un tour de main, dans sa grande naïveté et son bon cœur, Eijiro avait transformé le malaise en apaisement.

Haruka souriait, elle ne leur en voulait plus, et tout cela grâce au rouquin qui ne se rendait même pas compte de son exploit.


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     Un peu plus tard, les cinq jeunes gens s'étaient rassemblés devant la télévision, tels les larves adolescentes qu'ils étaient. Devant une émission puérile de jeux consistants à prouver la force, ou l'absurdité, des alters des candidats, ils restaient immobiles, ne manifestant leurs opinions que de temps à autres, grâce à des beuglements plus proches de l'animal que de l'humain.

Etalée dans un fauteuil, Haruka jetait par moment un coup d'œil vers l'horloge qui trônait sur l'un des murs de la salle commune. Plus les aiguilles avançaient, plus la jeune fille était tendue. Si bien, qu'au bout d'un certain temps, elle se leva de son siège et dit à ses camarades qu'elle devait s'absenter quelques minutes.

D'un pas peu déterminé, elle traversa la grande pièce et fit glisser une des portes en baie vitrée. Une fois dehors, dans le petit espace de verdure au centre du bâtiment des secondes A, elle ferma derrière elle, étouffant les bruits de la télévision et les exclamations outrées d'Eijiro face à un candidat manquant de bienveillance.

Seule, Haruka poussa un soupire et vint s'installer sur l'un des bancs du patio. Elle se saisit de son téléphone et tapa un numéro qu'elle connaissait que trop bien.

Le long bip sonore résonna à ses oreilles, laissant place à une voix automatique l'informant qu'il lui restait seulement trente minutes avant la coupure de cette ligne téléphonique. Juste ce dont elle avait besoin. Puis la même voix lui demanda de patienter, et elle patienta.

De longues secondes.

« Haruka ? »

La jeune fille répondit :

« Oui, c'est moi ! »

Silence.

« Ma chérie... Pourquoi tu m'appelles à cette heure-là ?

-Je... J'avais du temps et je voulais te téléphoner... Désolée de ne pas l'avoir fait plus tôt, je n'en avais pas eu l'occasion. »

Son interlocutrice marqua une pause, peu convaincue. Comme pour appuyer ses propos, la jeune fille raconta rapidement ses soirées passées en cours du soir, sans lui préciser qu'elle était dorénavant assignée à résidence.

« Mouais, c'est le deuxième appel que tu me fais depuis la rentrée des classes, t'aurais pu trouver un peu plus de temps tout de même ! ... Mais bon, je suis contente que ces cours te plaisent et que tu t'es fait une nouvelle amie... Maia, c'est ça ? »

« Mahi, elle s'appelle Mahi. »

« Oui, c'est ça... De mon côté, il s'est passé pleins de choses aussi ! »

Elle se mit à expliquer en long, en large et en travers, les nouveaux potins qui s'étaient créés depuis son dernier appel. Qui s'était battu avec qui, qui boudait qui, et tout le détail des plats qu'elle avait reçu dans le mois. Mille et mille informations qui ressemblaient à mille autres, et qu'Haruka avait déjà entendu auparavant.

Il ne se passait rien de spécial dans les prisons. La routine strictement maintenue ainsi que le peu d'activités proposées ne permettaient pas aux histoires de se renouveler. Il y avait toujours les mêmes bagarres, toujours les mêmes disputes, toujours les mêmes plats, et toujours les mêmes coups de fil.

Voilà cinq ans que la jeune fille écoutait en boucle la même rengaine, les mêmes mots, les mêmes plaintes, et surtout la même voix. Cette voix qui ne changeait pas, faussement joyeuse, téléphonique, lointaine.

Tandis que la voix continuait de raconter la passionnante histoire d'une dispute pour une place dans les douches, le cœur d'Haruka se serrait.

Lointaine, cette voix était si lointaine qu'elle ne voyait plus l'intérêt de l'écouter encore et encore. C'était un plaisir mais aussi un poids, une torture qu'elle s'infligeait à chaque fois, pensant ainsi remplir son rôle de parfaite petite fille, à l'écoute, présente. Et sa mère, était-elle présente ? Qu'en était-il de ce rôle qu'elle devait tenir, elle aussi ?

Les poings d'Haruka se pressèrent sur son pantalon de pyjama et sa gorge se noua. Elle non plus, elle n'était pas là pour elle. Enfermée ainsi, elle n'était pas là pour s'occuper de sa fille, elle n'était pas là pour être sa mère.

Seule, Haruka était complètement seule. Pour la première fois depuis cinq ans, la jeune fille se rendait enfin compte de toute la solitude qui l'accablait. Ni son père, ni sa mère n'avaient jamais été là pour elle. Ils l'avaient tous les deux abandonnés, il y a cinq ans.

Une larme coula sur sa joue, en silence. Une parfaite petite fille ne devait pas couper sa mère dans ses histoires.

Enfin, la voix téléphonique interrompit leur conversation, ou son monologue, pour leurs signaler les quelques minutes qui leurs restaient. La voix lointaine, se pliant aux consignes, dit un au revoir chaleureux et envoyèrent mille baisers que la jeune fille ne pouvait recevoir. Celle-ci la salua à son tour, et raccrocha sans attendre.

Seules, assise sur banc de jardin, Haruka laissa les quelques larmes rouler sur ses joues. Pouvaient-ils seulement être là pour elle ? Comme des parents normaux ? Pouvaient-ils seulement vraiment l'aimer un jour ?





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