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Chapitre 41.


     Un énième cours super-héroïque. Une énième course dans un des multiples terrains de cet immense lycée. Des énièmes élèves souhaitant devenir des sauveurs. Des énièmes alters tous plus forts et plus divers. Et sa fille.

Perché sur son poste d'observation, Shota observait. Il n'avait que cela à faire, il ne pouvait faire que cela. Il était professeur depuis longtemps maintenant mais chaque jour se ressemblait, chaque année était la même, ne variant que par son nombre d'élèves expulsés. Une promotion intacte pour cette fois-ci, avec même un « plus un » au compteur. Sa fille.

Ses yeux de vautour blasé s'étaient détachés d'elle depuis plusieurs minutes déjà. Son groupe étant déjà passé, c'était au tour d'un autre de se prêter à l'exercice. Mais son image restait gravée au fond de sa rétine avec une certaine amertume. Ou plutôt c'était son comportement qu'il n'arrivait à sortir de sa tête.

Elle avait franchi la ligne d'arrivée à la quatrième place. Un score bien médiocre, tout en sachant qu'elle aurait pu aisément atteindre le haut du podium, si elle avait daigné utiliser son effacement.

Haruka n'avait pas éclairé de rouge ses prunelles noisette. De toute la course, personne n'avait été privé de ses pouvoirs. Elle n'avait même pas ses lunettes autour du cou. Elle refusait l'alter de son père.

Shota ne comprenait pas. Si elle souhaitait qu'il l'aide à comprendre son pouvoir, il fallait déjà qu'elle l'utilise en cours, non ?

Dans sa mauvaise foi, le grand homme masquait tout le désespoir que lui avait causée cette conversation, quelques jours tantôt, et tout son désarroi. Il ne comprenait pas, et commençait à penser qu'il ne comprendrait jamais. Cette petite chose ronde et chevelue était pourtant le fruit de sa chair, pourquoi n'arrivait-il pas à la comprendre alors que son existence même dépendait de lui ?

Conscient de la distance qui séparait leurs esprits, il voyait maintenant clairement le fossé bien implanter entre eux deux. Ce fossé ne cessait de se creuser, puis de se remplir, pour ensuite mieux s'élargir, variant à chacune de leur conversation comme une matière élastique, malléable, changeante. Mais, comme tout élastique, l'exercice met à l'épreuve la ténacité et, à force de s'étendre, il finira par lâcher. De quel côté le leste viendra-t-il frapper ?

Shota éternua.

Sans grand enthousiasme, il prit un mégaphone pour féliciter Katsuki d'être arrivé en tête de course et de n'avoir explosé qu'un seul de ses camarades en cours de route. Puis, il énuméra les bons points et les mauvais points de chacun avant de renvoyer ses élèves se rhabiller pour la fin de la journée. Sans oublier une petite phrase pour les fainéants qui auraient pour projet de passer toute la soirée à ne rien faire plutôt que de finir leurs devoirs en retard.

Le grand homme posa le mégaphone et soupira.

L'envoyer vivre chez ses grands-parents après l'arrestation de sa mère et le début d'une nouvelle phase d'alcoolémie lui avait été le choix le plus logique et responsable, pourquoi se retournait-il ainsi contre lui en lui rendant une adolescente naïve et désemparée ? Retirer sa candidature d'entrée à Yuei pour lui permettre de vivre une vie moins dangereuse et moins corruptible lui avait semblé être une initiative préférable et juste, pourquoi avait-elle réussit à passer le Championnat pour mieux venir risquer sa vie quelques semaines plus tard dans un sauvetage qui n'avait rien à voir avec elle ? L'assigner à résidence pour l'empêcher de tomber dans les griffes d'un malade alors qu'elle se sentait menacer d'après les dires d'une camarade lui paraissait cohérent et raisonnable, comment diable cette décision avait-elle mener à une telle conversation, une telle dispute ?!

Shota ne comprenait pas pourquoi tout ce qui lui avait paru correct et rationnel se retournait contre lui de cette façon. Et cette observation ne s'appliquait qu'à sa fille. Pourquoi n'arrivait-il pas à la garder dans la justesse de ses décisions ? Pourquoi, dès qu'il faisait quelque chose pour elle, tout se retournait contre lui ? Pourquoi ?


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     Haruka était allongée sur son lit, flasque comme une étoile de mer. Elle n'avait rien à faire. Tous ses devoirs étaient terminés et bien rangés sur son bureau, toutes ces leçons apprises par cœur, tout son retard rattrapé. Ses photos étaient parfaitement bien classées dans son ordinateur, organisées, retouchées. Son armoire et le sol de sa chambre étaient parfaitement propres, pas un seul vêtement lâchement lancé par terre ou mal plié. Rien. Haruka n'avait rien à faire.

Les yeux fixés sur le plafond, elle songeait avec froideur à la soirée qui allait se dérouler. Trop de temps disponible et trop peu de choses pour s'occuper l'esprit. Peut-être allait-elle embêter un peu Mashirao ? Ou Ochaco avait-elle besoin d'une oreille pour écouter ses nouvelles techniques de combat ou prouesses héroïques ? Très vite, cette seconde option se liquéfia devant elle, Ochaco ne serait pas disponible ce soir, ni tous les autres soirs d'ailleurs. Elle était dans une agence à faire de vraies choses qui ont du sens avec Tsuyu et Nejire. Certaines avaient vraiment plus de chance que d'autres.

Soudain, trois coups résonnèrent à sa porte.

Peu élégamment, Haruka grogna avant de rouler de son lit pour mieux se mettre sur ses deux jambes. Débrayée, l'œil fatigué et blasé, elle s'approcha de sa porte et l'ouvrit sans grande conviction.

Shoto se tenait sur le pas de sa porte, sa valise de costume à la main, son sac de cours sur le dos, et impeccable dans son uniforme bien repassé.

La jeune fille sentit tout son corps se tendre et regretta immédiatement son grognement d'ogresse qu'elle avait offert aux oreilles de son camarade quelques secondes plus tôt. Son cœur se mit à battre plus fort et ses joues devaient plus ressembler à de grosses tomates qu'à de délicates pêches.

« Oui ? dit-elle d'un air le plus à l'aise possible.

-Est-ce que je peux te parler ? »

Elle hocha la tête et le laissa entrer dans sa chambre. Il vint s'asseoir à sa chaise de bureau et posa sa valise ainsi que son sac à terre, l'air sérieux.

Ne sachant trop quoi faire, Haruka ferma timidement la porte, les laissant tous les deux seuls dans le petit espace. Elle prit place sur son lit, correctement assise au bord de celui-ci, plutôt qu'étalée comme une crêpe telle qu'elle était quelques minutes plus tôt.

Embarrassée, elle faisait mine d'enlever des peluches de sa jupe plutôt que de regarder son camarade dans les yeux. Pourtant, ce n'était pas la première fois que les deux jeunes gens se retrouvaient en tête à tête, et le souvenir de leurs confidences nocturnes était bien présent dans l'esprit de Haruka, mais les sentiments de cette dernière avaient eu tout leur temps depuis pour se remettre à palpiter dans son ventre dès qu'elle voyait le garçon. La haine étant passée, son amour avait repris toute sa place, incluant la gêne et les rougeurs dès qu'ils se retrouvaient à proximité.

Et là, seuls dans une chambre dont l'étage était vidé de tous ses occupants, c'était plus qu'une proximité que ressentait l'adolescente.

« Ce n'est pas la solution.

-De... De quoi ? »

La conversation entamée, Haruka leva son regard sur celui de Shoto qui semblait toujours aussi impassible qu'à son habitude, avec une grosse touche de sérieux en plus.

« Ce que tu as fait en cours 101, ce n'est pas la solution. »

Haruka soupira.

« Je sais, et je sais surtout que tu es le mieux placé pour me dire ça mais... Je ne sais pas... Je...

-Tu boudes ? »

Surprenante question. Elle leva un sourcil et répondit :

« Euh, oui, ça doit être ça.

-Je comprends que tu puisses bouder, continua Shoto toujours avec son ton sérieux, mais ça ne mènera à rien, au contraire, ça te fera plus de mal qu'autre chose.

-Je sais.

-Tu utiliseras ton alter d'effacement au prochain cours ?

-Oui. »

La jeune fille lui donna un sourire songeur, signe qu'elle enregistrait bien ses paroles et qu'elle était touchée qu'il vienne lui parler ainsi. Il n'allait sûrement pas ressentir sa gratitude, inconscient de toutes les pensées qui la traversait en ce moment-même, mais au moins elle lui montrait que ce pas vers elle était une bonne chose.

Shoto hocha de la tête, rassuré peut-être, mais ne quitta pas son assise. Il aurait bien plus se lever et partir, la mission qu'il s'était donné accomplie, mais rester là lui semblait une meilleure option. Pour une raison obscure, le jeune garçon préférait attendre sur cette chaise de bureau, dans cette petite chambre, plutôt que de rester dans la pièce commune à écouter les grognements d'un hérisson énervé par le mini-bus qui n'arrivait plus tôt.

« Comment va Mahi ?

-Elle a l'air triste, Inasa a essayé de discuter avec elle mais ça n'a pas trop marché. »

Cette réponse attrista visiblement Haruka. Shoto songea qu'il aurait peut-être dû maquiller la vérité pour l'empêcher de prendre cette mine décomposée, mais mentir ne faisait pas trop partie de sa nature.

« Tu vas finir par être en retard. »

Le jeune garçon hocha de la tête, se leva, prit ses sacs, salua sa camarade et sortit de la chambre. Bizarre, une étrange sensation lui compressait la poitrine.


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     « Bouder. »

Non, Haruka, en évitant d'user de son effacement, ne faisait pas que bouder son père pour l'avoir assignée à résidence. Elle voulait qu'il souffre, qu'il comprenne que, s'il continuait de la délaisser, elle et son alter, cela marquerait la fin de leur unique lien qui était ce pouvoir. Mais, à quoi bon ? Elle voulait lui faire mal cependant, comme d'habitude, il n'en avait rien à faire.

Du haut de son poste d'observation, il n'avait pas moufté. Figé comme une statue d'acier que rien ne touche.

Ces choses-là, elle n'avait pas pu les dire à Shoto. Elle n'a pu qu'acquiescer au fait qu'elle « boudait » et rien de plus.

Sa maigre conversation avec Tsuyu lui trottait dans la tête :

« Il faut bien que quelqu'un se mêle de tes affaires. »

Depuis un moment, ses yeux noisette restaient figés sur la délicate matriochka trônant sagement sur l'une de ses étagères.

« Il faut bien que quelqu'un se mêle de tes affaires. »


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     Trois coups résonnèrent à la porte. Une grande fille aux cheveux bruns et au visage avenant ouvrit.

Haruka, debout devant Momo, serrait dans ses bras la petite matriochka à son image. Dans un gilet trop grand pour elle et usé jusqu'à la corde, elle semblait minuscule et au comble de l'incertitude face à cette grande figure féminine imposante de toute sa beauté et de toute la candeur de ses traits.

Mais son attention fut attirée par quelque chose juste derrière. Là, assise sur le grand lit à baldaquin, Kyoka en pyjama fixait avec surprise la jeune fille qui venait d'apparaître.

« Oh... Tu n'en veux plus. »

Haruka sortit de son trouble et secoua plusieurs fois la tête de droite à gauche. Puis, incertaine, déstabilisée, elle balbutia :

« Euh... J'aurais aimé te parler... »

La grande aux cheveux noirs se retourna vers son hôte et, d'un simple regard, les deux jeunes filles se comprirent. Kyoka se leva, ramassa un gilet qu'elle avait abandonné non loin, et sortit de la chambre avec un bref salut pour ses camarades. Sommaire pour Haruka, amical pour Momo.

Les deux anciennes amies se retrouvèrent seules, muettes et peu à l'aise.

Momo invita Haruka à rentrer dans sa chambre. Cette dernière s'exécuta, silencieusement, puis, prenant son courage à deux mains, déclara :

« Je suis désolée... Je suis désolée et tu me manques. »

Les muscles du corps de la plus grande des deux se détendirent. Des larmes grimpèrent à ses yeux, s'installant comme sur le bord d'un balcon pour observer la scène. Momo sentit ses joues rosirent et un bonheur immense lui envahir la poitrine.

Dans un élan de joie, elle ouvrit ses bras et vint les entourer autour des épaules d'Haruka. Celle-ci fut prise d'un hoquet et accepta l'étreinte en l'enlaçant à son tour, la matriochka toujours dans une main.

Au bout de quelques secondes, les deux jeunes filles se détachèrent. La noiraude ne put retenir une larme de dévaler sur sa joue et répondit :

« Toi aussi tu m'as manqué... »

Puis, sans raison, elle se détacha complètement de Haruka, laissant un espace froid entre elles deux, et recula de quelques pas.

« ... Mais, tant que Mahi restera ton amie, je préfère prendre mes distances. »

Désemparée par les émotions contraires qu'elle recevait, la jeune fille aux cheveux châtains pressa la poupée russe contre elle et balbutia de nouveau :

« M...Mais, pourquoi ? »

Momo émit un petit rire. Léger, harmonieux, le genre de rire qui manquait à Haruka depuis longtemps.

« Tu ne comprends donc pas ? Je suis jalouse d'elle, de sa proximité avec toi et de votre relation qui semble si évidente. Je suis jalouse, Haruka. »

La sentant partir de nouveau, cette dernière s'empressa de répondre :

« Je ne l'évoquerais plus devant toi, c'est promis !

-Ce n'est pas ça. Je sais qu'elle est toujours avec toi, dans tes pensées et dans ton téléphone. Où que tu sois, elle est là. »

Elles marquent une pause.

« Et si je continue d'être amie avec Mahi ? Je veux dire : pendant longtemps.

-Alors je resterais loin, ou je finirais par accepter cette jalousie parce que tu m'auras trop manqué. »

Haruka se sentait souffrir, mais, en même temps, elle se sentait bien. Les cris que cette discussion lui avait laissé imaginer s'estompèrent pour ne laisser que la douceur de cette voix et la blessure de ces mots. Elle hocha la tête, acceptant la décision et les sentiments de son amie.

« J'espère te retrouver bientôt.

-Moi aussi. »

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