Chapitre 1.
Les rayons du soleil se reflétaient sur l'eau claire de la mer, faisant scintiller la houle. Des enfants jouaient sur le bord de la plage surveillés de temps à autre par des parents tenant dans leurs mains des magazines, ou bien des mots croisés. Des parasols étaient dispersés çà et là, protégeant les corps en maillot de bain qui profitaient de la chaleur d'été. L'atmosphère était joyeuse, remplie de cris, de rires et de discussions au bord de l'eau.
Mais il y avait un endroit où toute cette ambiance estivale n'avait pas élu domicile. Un endroit où les préoccupations étaient toutes autres. Là, dans l'appartement du onzième étage d'un immeuble peu entretenu, on ne s'occupait pas à bronzer mais à déménager.
Désappointée, Haruka regardait ses trois pauvres sacs remplis qui se tenaient mollement sur le sol de sa chambre. Deux pour les vêtements, un pour les babioles. La jeune fille fit balayer son regard noisette sur l'ensemble de la pièce qu'elle venait de vider. Décidément, elle n'avait rien oublier et le peu de bien matériel qu'elle possédait ici, maintenant rangés dans trois simples sacs, la rendait perplexe. C'était comme si elle n'avait pas réellement habité dans cette pièce, comme si ce n'était pas vraiment chez elle.
En se disant que l'installation dans sa nouvelle chambre aura le mérite d'être rapide, Haruka laissa ses trois sacs et sortit de ce qui lui servait de chambre.
Dans la pièce principale de l'appartement, les bagages n'étaient pas plus volumineux. Seul quatre petits cartons y traînaient et l'un d'eux étaient encore presque vide.
« J'ai fini de ranger, dit la jeune fille.
-Bah dis donc, t'as été rapide ! Même pas besoin de mon aide ! »
Haruka lança un sourire narquois à son interlocuteur, assis nonchalamment sur la table de la cuisine.
Hizashi sirotait tranquillement un verre de jus de fruit en jouant sur son smartphone. Habillé d'un simple et large t-shirt blanc et d'un jean bleu, il avait troqué ses lunettes triangulaires pour une monture beaucoup plus passe-partout. Les cheveux de sa crête blonde étaient à présent retombés en cascade sur ses épaules et avaient été coiffés en arrière par la jeune fille. Cette dernière lui répondit :
« Au moins, quand on a très peu d'affaires, on passe pas trois heures à se demander si on doit emporter tel ou tel pantalon. N'est-ce pas ? »
Le grand homme laissa échapper un petit rire innocent, se remémorant l'épisode de la veille. Les deux habitants de l'appartement s'étaient gentiment proposés pour aider le héros vocal dans son propre déménagement, mais tout ne s'était pas passé comme prévu.
Possédant une grande maison remplie de bibelots en tout genre et s'étant, par la même occasion, fait construire un immense dressing débordant de vêtements, Hizashi était très vite devenu insupportable et capricieux. D'un bout à l'autre de son domicile, il s'était égosillé sur ses deux bénévoles, couinant presque quand ils ne voulaient mettre telle peluche ou telle petite statuette sans valeur dans ses cartons.
Habitués à son comportement enfantin, les deux esclaves d'Hizashi n'avaient pas perdu leur calme et avaient continué de lui répéter sans cesse que sa nouvelle chambre allait être de taille réduite et que sa maison restera sa maison malgré le déménagement. Mais le héros était resté campé sur ses positions, ignorant les milliers de soupirs qu'avait poussé le père d'Haruka.
D'ailleurs, ce dernier sortit de sa chambre, son ordinateur dans les bras. Shota vit sa fille les mains dans les poches à discuter avec leur squatteur et lui demanda :
« Tu n'as plus rien à faire ?
-Non, tout est rangé dans mes sacs.
-Bien, on va pouvoir aller vite, cette fois-ci. »
Le brun lança un regard à Hizashi qui fit mine d'ignorer ces derniers mots et de se concentrer sur son jus de fruit.
Soudain, une nouvelle présence attira le regard des trois personnes.
Se dandinant grossièrement comme s'il voulait attirer l'attention, Neko venait de faire son apparition dans le salon et laissa échapper un miaulement fort et peu harmonieux.
« Les animaux de compagnie sont autorisés à l'internat, nota immédiatement Haruka.
-C'est mon chat, renchérit Shota. »
Immédiatement, les regardes des deux Aizawa se croisèrent et se lancèrent mutuellement des éclairs. Hizashi pouffa de rire, manquant de tomber de sa table. Aussitôt, la jeune fille se jeta à terre en s'exclamant :
« C'est à celui qu'il préfèrera ! Viens me voir mon Neko ! »
L'adolescente ouvrit grand ses bras pour attirer le chat. La bestiole la scruta un moment avant de faire balancer son derrière jusqu'à elle, réclamant des caresses et de l'attention.
Shota la regarda faire, stoïque. Il ne dit pas un mot et retourna silencieusement dans sa chambre.
« Bon, bah, j'ai gagné ! dit alors Haruka avec un petit sourire qui se voulait victorieux malgré le manque de réaction de son paternel. »
Sans qu'elle ne puisse esquisser un autre geste, Shota ressortit de sa chambre aussi vite qu'il y était entré, un sac de transport dans les mains. Il attrapa la boule grise par le ventre et le mit dans son bagage, prévu à cet effet. Puis, sans écouter les plaintes de sa fille et les miaulements du chat privé de caresses et craignant un nouveau passage chez le vétérinaire, il posa le tout sur ses propres cartons.
« C'est mon chat, j'ai choisi son prénom, il reste avec moi, justifia Shota d'une voix neutre.
-Son prénom ? Tu l'as appelé « Chat » ! C'est pas un prénom ! s'exclama la jeune fille.
-Il est très bien ce prénom, mieux que « Erasercat ».
-C'était super cool, Erasercat... »
En entendant un énième gloussement moqueur, les deux Aizawa tournèrent leurs regards vers Hizashi qui sirotait son jus tout en profitant du spectacle. Toujours de son air blasé, Aizawa père vint arracher le verre des mains du blond et le força à quitter cette table qui était en train d'étouffer sous son poids.
« On a fini de ranger, maintenant tu peux nous aider à tout descendre puisque tu es là, lui dit-il en prenant lui-même le sac de Neko et un de ses cartes.
-Mais vous êtes au onzième étage, sans ascenseur !
-Ça te fera les fesses. »
Sur ces mots, Shota disparut, pressé de finir cette besogne. Seule avec son parrain non-officiel, Haruka releva les yeux vers ce dernier, un regard empli de malice :
« Ça te fera les fesses... »
Hizashi lui répondit par un coup de coude et leva les yeux au ciel en rigolant. Puis, il se tut quelques secondes et prit un air sérieux qui ne lui était pas habituel.
« Est-ce qu'il a rebu ?
-Non, lui répondit la jeune fille d'un air aussi grave, Plus depuis qu'on l'a retrouvé éméché chez toi... J'ai fouillé partout et je n'ai rien retrouvé dans l'appart' et il a passé tout son temps à Yuei... donc... Non, je crois...
-Tant mieux... Je me fais du souci pour lui... »
Les deux amis fixaient la porte, la mine songeuse, le cœur en peine. Poussant un soupir, Hizashi continua :
« Je me demande surtout où il a pu disparaître cette soirée... Où est-ce qu'il a bien pu aller ?
-Je ne sais pas, lui répondit Haruka en tournant les talons pour chercher ses affaires et cacher les larmes qui naissaient à ses yeux, Je n'en ai aucune idée... »
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