Chapitre 19.
Manger avait toujours été une véritable passion pour la petite Haruka qui abordait de moins en moins de rondeurs sur son corps ; ce qui inquiétait d'ailleurs son papi cordon-bleu et protecteur ; alors le repas qui s'étalait devant elle, garni et juteux, fit couler un filet baveux de sa bouche jusqu'à ses pieds, métaphoriquement. Toute la seconde A était au septième ciel, même Tenya perdit par miment ses bonnes manières pour engloutir des cuisses de poulet entières. Comme disait l'adage : « après l'effort, le réconfort ».
En parlant de réconfort, quelques minutes après le repas, l'ensemble des filles de la classe se retrouvèrent entre elles, profitant des bains chauds et agréables que leur offraient leurs hôtes.
Epuisée par sa journée, Haruka émit un long soupir de soulagement en sentant l'eau brûlante envelopper ses membres courbaturés, lui faisant presque oublier sa gêne face à sa nudité. Seulement presque oublier puisque Mina, impudique dans tous les sens du terme, ne tarda pas à s'exclamer :
« C'est quoi cette cicatrice sur ton pied, Haruka-san ?
-Et le bleu sur ton ventre ? demanda Momo inquiète et incroyablement à l'aise sans vêtements. »
Sentant tous ces regards ausculter son corps dénudé, la jeune fille se sentit extrêmement embarrassée et sa cacha du mieux qu'elle le pouvait avec ses mains, dont l'une était encore marquée d'une blessure causée par la menotte. Les autres adolescentes, tout de même curieuses, ressentirent aussi un léger malaise face à la fille de leur professeur, mais elles firent vite abstraction de ce détail, habituées à cette proximité, contrairement à Haruka qui n'aimait pas qu'on la fixe ainsi dans son plus simple appareil.
« Ah, ça... réussit-elle à dire malgré la gêne, Ça date de l'attaque à Hosu.
-Attends, c'est le Tueur de héros qui t'a fait ça ?! »
Elle hocha timidement la tête, ne voulant pas faire revenir de mauvais souvenirs dans ses pensées déjà bien occupées par ses questions sur son alter. Elle ne voulait pas non plus s'épancher sur les détails de cette soirée puisque les filles n'étaient pas au courant de la vérité sur l'incident.
Soudain, de l'agitation sur fit entendre de l'autre côté du mur, du côté des garçons. Un inquiétant et désagréable bruit de ventouse contre du bois se mit à résonner. Grimpant comme un insecte parasite, le son s'arrêta à quelques centimètres du haut des grandes parois de planches séparant la classe par genre, interrompu par une petite tête affublée d'une étrange casquette qui venait d'apparaître.
La voix du jeune Kota se fit alors entendre, s'adressant à la chose grimpante :
« Avant d'essayer d'être un héros, essaie au moins de te comporter comme un être-humain digne de ce nom. »
Puis, un long cri se fit entendre suivit de nombreuses exclamations masculines et paniquées. Il n'en fallut pas plus aux filles pour comprendre que le jeune garçon avait fait tomber l'indésirable parasite.
Sans faire attention à sa nudité, Mina s'exclama alors :
« Bien joué Kota ! T'es le meilleur !! »
Le regard tombant sur les jeunes filles, l'enfant devint blême avant de s'évanouir et de tomber du côté des garçons sous les cris de la seconde A, garçons comme filles.
.
.
.
.
« Tout ça c'est la faute de ce porc de Minoru ! »
Momo s'énervait toute seule dans la chambre bien rangée des filles. Elle enfilait sa chemise de nuit avec rage avant de s'enfoncer dans son lit.
« Kota n'aurait quand même pas dû nous voir ainsi, lui répondit Haruka encore embarrassée par ce qu'il s'était passé. »
On leur avait rapporté que le pauvre garçon avait été rattraper de justesse par Izuku alors qu'il chutait tout droit dans le bassin peu profond des adolescents. A cette heure-ci, sa tante, Shino, et Pixie Bob attendaient qu'il se réveille de son évanouissement. Rien de grave, il y avait eu plus de peur que de mal.
La jeune fille coiffa ses cheveux châtains qui se faisaient de plus en plus long puis rangea ses maigres affaires avant de se glisser à son tour sous sa couette, aux côtés de Momo et Tsuyu. Bien qu'elle appréciât la compagnie de ses camarades, dormir auprès d'autres personnes lui donnait une drôle d'impression, presque de gêne. Toru avait évoqué une « soirée pyjama géante » en découvrant leur chambre commune et Haruka n'avait osé dire qu'elle n'en avait jamais fait de sa vie. Encore une fois, c'était une première pour elle.
Ses camarades se couchèrent chacune leur tour puis l'une d'entre elles éteignit la lumière, plongeant la pièce dans une douce obscurité. Mina proposa un jeu qui fut vite refuser par l'ensemble des demoiselles, après tout, comme leur avait dit leur professeur, les choses sérieuses commençaient le lendemain, à cinq heures trente pile.
.
.
.
.
A cinq heures trente pile le lendemain, tous les élèves de la seconde A, en tenue de sport aux couleurs de Yuei, se retrouvèrent aux portes du chalet, mal réveillés et encore la tête sur l'oreiller. Certains baillaient, d'autres n'avaient même pas eu le temps de se coiffer correctement.
Haruka, quant à elle, s'était réveillée un peu plus tôt que ses camarades et semblait la plus en forme de tous. Un regard déterminé dans les yeux, elle attendait les premières paroles de son père d'un pied ferme, sachant ce qui allait en suivre.
Comme chaque année, il allait demander aux jeunes gens de s'entraîner pour qu'ils puissent affronter leur examen de fin de seconde, une version plus approfondie des cours 101 qu'ils connaissaient déjà.
« Bien dormi ? commença le professeur aux cheveux bruns avec un amusement dissimulé, C'est aujourd'hui que votre entraînement commence pour de bon. Le but de ce camp d'été est de vous rendre plus fort, pour que vous soyez capables de passer le permis provisoire... »
Haruka tiqua et leva immédiatement sa main blessée au-dessus d'elle.
« ... Oui, Haruka ?
-Le permis provisoire ? Normalement, nous n'y avons pas accès à notre niveau, non ?
-... Pour que vous soyez capables de passer le permis provisoire et aussi de faire face à des menaces de plus en plus concrètes. Ne perdez pas ces objectifs de vue ! »
La jeune fille se prit en pleine face un magistral vent et une ignorance tout aussi spectaculaire de la part de son propre paternel. Elle baissa les yeux, honteuse de l'avoir interrompu de la sorte, mais comprit que, dans un sens, il avait répondu à sa question. Les menaces de plus en plus concrètes faisant référence à cette Alliance des Vilains qui faisait souffler sur le pays un vent de criminalité qui prenait de plus en plus d'ampleur. Il fallait que les adolescents sachent rapidement y faire face, surtout qu'ils en étaient la cible.
Une main hésitante qui se voulait tout de même rassurante vint se poser sur son épaule. Haruka tourna la tête et se sentit surprise en croisant le regard de Shoto. Ce dernier retira rapidement sa main, se rendant compte de son geste, avant de lâcher de sa voix froide et éternellement neutre :
« Je sais que ce n'est pas toujours facile d'avoir un père héros. »
Il détourna le regard, comme si de rien n'était, laissant la jeune fille étonnée par ses mots. Elle le remercia vaguement, même s'il ne la regardait plus, avant de se retourner vers son père qui continuait de parler, le rose aux joues.
« Pour commencer, tu vas me lancer cette balle, Katsuki.
-C'est la même que pour les tests d'alter... répondit celui-ci en attrapant l'objet. »
Haruka n'eut pas de mal à reconnaître le gadget. Plus jeune, elle s'amusait à en jeter partout dans le grand lycée, au grand plaisir d'Hizashi qui devait toutes les ramasser.
« L'autre fois, juste après la rentrée, tu l'avais envoyée à 705,2 mètres, continua le professeur Aizawa, Montre-nous jusqu'où tu peux aller maintenant. »
Sous les encouragements de ses camarades, et ses propres louanges, le représentant des élèves se mit en position de tir. Dans une immense explosion, il envoya la balle voler en l'air tout en poussant un magnifique :
« Va au diable !!! »
« T'inquiète, c'est normal, dit Mashirao pour rassurer Haruka dont les sourcils étaient froncés d'inquiétude et de consternation. »
Aussitôt, le petit boîtier que tenait son père afficha le résultat du tir : 709,6 mètres.
« Quoi ? C'est tout ? brailla Katsuki. »
Ignorant son élève qui enrageait, Shota se tourna de nouveau vers la classe :
« Vous avez vécu toutes sortes d'expériences pendant le premier trimestre, et vous avez clairement progressé... Mais seulement au niveau du mental et de la technique, il vous reste à augmenter votre puissance. Comme vous venez de le constater, vos alters ne se sont pas beaucoup améliorés. C'est pour y remédier que vous allez vous entraîner... Vous allez souffrir de mille morts !... Enfin, essayez quand même de rester en vie... »
Au même moment, les deux Aizawa affichèrent le même rictus sur leurs visages déterminés, un rictus sadique rempli de tous les efforts qu'allaient devoir fournir les jeunes gens. Eux seuls, dans l'assemblée, savaient ce qui allait se passer et s'amusaient de voir les expressions inquiètes et liquéfiées des adolescents.
Sur le coup, elle s'amusait mais, au fond, Haruka tremblait de peur devant cet entraînement qui allait s'avérer être une véritable torture. Pousser à fond ses alters qu'elle ne savait même pas encore maîtriser, voilà une idée qui lui faisait froid dans le dos.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro