Chapitre 15.
Un alter... mortel ?
Haruka resta en suspens, pensive, puis anxieuse. Jamais elle n'avait imaginé que ces alters pouvaient faire de telles choses, jamais aucun de ses modèles n'avait démontré de telles capacités. Encore moins son père.
Les alters mortels n'étaient pas rares, et chaque alter, quelque soit sa nature, avait son lot de dangers. Un coup trop puissant, un tir mal placé, et tous pouvaient offrir la mort. Mais elle ?
Un long soupir s'échappa de ses lèvres tandis qu'une douleur lui enserrait le crâne. Tous ses maux commençaient à briser son moral au point où elle se demanda si elle ne devait pas baisser les bras.
Non. Cela était impensable. La jeune fille n'avait pas fait tout ça pour abandonner au bout de quelques mois.
Essayant un peu de reprendre du poil de la bête, Haruka prit une longue inspiration et tenta d'afficher un sourire calme sur son visage, chose difficile.
« Maintenant, allons retrouver les autres, se dit-elle pour s'encourager. »
La jeune fille regarda un moment autour d'elle, perdue. A part le groupe de Tenya et Mashirao, elle ne savait pas où les autres étaient partis et des chaussures l'attendaient déjà dans le petit appartement de son père. De plus, elle aurait aimé retrouver Momo pour passer cette activité avec elle, l'idée de faire les magasins avec une amie était nouvelle pour elle et l'intéressait beaucoup.
Haruka se décida à prendre un chemin quelconque dans les méandres de ce centre commercial. Sans trop savoir où aller, elle se mêla à la foule et se laissa guider entre les civils portant avec eux d'immenses sacs de courses encombrants.
Après quelques mètres de marche hésitante et perdue, l'adolescente aperçut un peu plus loin une silhouette qui ne lui était pas inconnue.
« Ochaco-san ! »
Heureuse de retrouver enfin quelqu'un et, qui plus est, son amie, Haruka accéléra son pas pour le rejoindre. D'abord, la petite brune ne la remarqua pas, trop occupée à être étrangement perdue dans ce grand endroit, puis pose ses yeux sur sa camarade, l'air surpris.
« Haruka-chan ! Tu n'étais pas avec Tenya-kun ?
-Si, si, répondit l'intéressée en arrivant à son niveau, mais je viens de me rendre compte que j'ai déjà des chaussures. Et toi, où vas-tu ?
-Je... vais retrouver... euh... Deku. »
La fille Aizawa fronça des sourcils intrigués. Ochaco semblait soudainement s'être transformée en tomate bien mûre.
« Ça va ?
-O-oui ! Viens, on va retrouver Deku ! »
Sans demander son reste, l'adolescente attrapa Haruka par le poignet et la tira sans ménagement. Cette dernière émit un petit cri, surprise par la réaction de son amie et sentant sa blessure raviver sous la poigne forte qui l'emmenait.
Elle ne l'avait jamais vu comme ça, non pas qu'elle pouvait se vanter de connaître Ochaco par cœur, mais elle pouvait quand mêle deviner que ce n'était pas une attitude banale venant d'elle. Bizarrement, cela s'était déclenché quand elle avait évoqué Deku, soit le surnom agressif pour Katsuki et affectif pour la brunette pour désigner Izuku. D'ailleurs celui-ci l'avait même pris pour nom de héros. Y aurait-il un lien avec le garçon ?
Haruka n'eut pas le temps de se poser plus de question qu'Ochaco s'arrêta brusquement, faisant se cogner les jeunes filles.
« Haruka-chan... Regarde. »
Se remettant de son faible mais surprenant choc, l'appelée leva le regard vers là où pointait celui de son amie.
Izuku était là. Elles l'avaient finalement retrouvé mais, chose étrange, il n'était pas seul. Un homme plus grand que lui était assis à ses côtés. Une capuche masquant son visage, sa main semblait entourer le cou pâle de l'apprenti héros.
Doucement, les deux jeunes filles s'approchèrent avec prudence. Ochaco tenait fermement la main d'Haruka, l'appréhension envahissait peu à peu leurs deux cœurs.
Arrivées à quelques mètres, leurs craintes s'avérèrent malheureusement vraies. L'inconnu entourait bien le cou de leur camarade de sa main pâle et rugueuse en apparence, près à l'étrangler. Ou pire.
« Deku ? s'aventura Ochaco d'une voix faible, Ce n'est pas un de tes amis, hein ? »
Au même moment, l'homme releva légèrement la tête et les deux adolescents purent apercevoir un morceau de son visage. Aussi pâle que ses mains, ses cheveux assortis et sales pendaient des bords de sa capuche. Deux grands yeux écarquillés et bordés de cernes violets fixaient le sol dans une expression de folie. Sa large bouche gercée dessinait un sourire crispé, agacé d'avoir était pris sur le vif par les deux fillettes.
« Lâchez-le... s'il-vous-plait... »
Haruka sentait la peur dans la voix de son amie tandis que son propre esprit était pris de panique. Elle avait bien remarqué le regard terrorisé d'Izuku, et encore plus les quatre doigts anguleux appuyés sur sa gorge. La majeur de l'homme restait dangereusement en suspens. Il n'était pas difficile de deviner que le malheur arriverait s'ils se décidait à le poser.
« Ne vous inquiétez pas, tout va bien ! s'écria Izuku connaissant le danger de la situation, Ne vous approchez pas ! »
D'un geste surprenant et brusque, l'homme lâcha sa prise. Les deux filles sursautèrent de peur, craignant pour la vie de leur camarade et prêtes à riposter une éventuelle attaque, mais rien ne se fit. A la place, l'inconnu s'exclama d'une voix qui se voulait amicale, presque mielleuse :
« Oh, tu étais avec des copines ? Désolé, je ne voulais pas déranger ! »
Aussitôt, il se leva et quitta les trois adolescents d'un pas nonchalant. Ochaco se jeta sur Izuku qui toussait, libéré de son emprise. Haruka, quant à elle, gardait les yeux rivés sur cet inconnu, ne sachant que faire.
« Attends, Shigaraki ! »
Le cri rauque d'Izuku faisait presque froid dans le dos. Haruka réprima un hoquet de surprise face à ce nom qu'elle n'avait entendu qu'une fois. Ledit Shigaraki ne se retourna pas, continuant sa marche.
« Qu'est-ce qu'All for One manigance ?! »
Haruka ne comprenait pas un mot de la situation. Sur ses gardes, elle hésita longuement à rattraper cet inconnu, cet homme dangereux qui a failli ôter la vie à son père et ses camarades. Cependant, le vert n'avait pas choisi d'attaquer quand il fut libéré, et elle comprit alors que la foule aux alentours, qui commençait à les dévisager avec inquiétude, serait en danger si elle se décidait à intervenir.
La jeune fille ne supportait pas de rien comprendre à l'étrange discussion qui se tenait devant elle, entre Izuku et un homme recherché, dangereux, mais elle ne fit rien.
« Aucune idée, répondit-il à l'adolescent, Mais, à ta place, je resterais sur mes gardes. La prochaine fois qu'on se verra, ce sera quand j'aurais décidé de te tuer ! »
L'homme disparut au travers de la foule, innocente de sa réelle identité.
Un frisson glacé parcourut le dos des trois adolescents. Izuku, transpirant et respirant avec difficulté, affichait un regard torturé et inquiet. Immédiatement, Ochaco reprit ses esprits et sorti son téléphone portable pour appeler la police. La jeune Aizawa resta plantée là, essayant vainement de ramener des idées en place.
Shigaraki ? Était-ce le chef de l'Alliance des vilains dont lui avait parlé Chiyo ?
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Très vite, le centre commercial fut évacué, fermé et inspecté de fond en comble par la police et les héros appelés pour cette affaire. Mais aucune trace de l'homme de capuche, de Shigaraki.
Izuku fut amené au centre de police et on prit dépositions des jeunes filles. Tous les élèves de la seconde A finirent par se retrouver, inquiets par la situation.
« Je n'aurais jamais dû te laisser toute seule ! se plaignit Tenya en secouant les épaules d'Haruka.
-Mais je n'étais pas seule, réussit à dire la jeune fille entre deux secousses, j'étais avec Ochaco. »
Le délégué n'en fit rien et continua de se lamenter en la secouant pendant de trop longues secondes.
Un peu plus tard dans l'après-midi, alors que la vie du centre commercial avait repris son cours, la jeune Aizawa rentra chez elle. Son ami à lunettes et Mashirao avaient longtemps argumentés pour la ramener mais Haruka n'avait cessé de leur dire qu'elle ne craignait rien du tout, masquant son inquiétude pour ne pas les alarmer.
En poussant la porte du petit appartement, elle tomba sur son père qui, étalé dans le canapé, regardait la télévision, plus précisément les informations où défilait le titre de la journée, soit le mystérieux incident au centre commercial.
« Je crois que je vais finir par te priver de sortie si partout où tu vas il y a des ennuis. »
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