Bonus 2.
Chapitre 38
Explications : Petit chapitre bonus pour vous remercier d'avoir lu, voté et/ou commenté les chapitres de cette Partie 2, pour vous remercier de votre fidélité sur ces deux parties, pour vous remercier d'être là parce que ça me fait toujours autant plaisir que vous lisiez cette fanfiction ^^
...
D'un geste énergique, presque brusque, elle réajusta le fin oreiller contre son dos et tenta de prendre une position plus confortable, en vain. Le mur était trop dur et ce coussin trop maigre pour lui donner la moindre impression d'agréable. Au diable les réductions budgétaires !
N'ayant d'autre choix, elle tenta de faire abstraction de la douleur qui lui tiraillait le dos pour se concentrer sur le livre qu'elle tenait entre ses mains. Encore là, difficile d'avoir une position agréable avec les deux gros machins qui lui servaient de bracelets aux poignets mais, avec l'expérience, elle avait trouvé un moyen de les employer à bon escient, les utilisant presque comme de repose-bouquin.
Enfin, elle pu tranquillement lire, du moins pour quelques minutes seulement.
Une femme aux longs cheveux noirs fit surgir sa tête du lit juste au-dessus, tel un screamer de film d'horreur. Cependant, habituée depuis déjà de longs mois, elle ne sursauta pas et leva les yeux sur sa camarade de chambre dont l'air éternellement surpris l'amusait toujours :
« Qu'est-ce que tu veux ?
-Comment t'écris « enthousiaste » ? S'il-te-plait ?
-E-M-B-E-T-E-R.
-OK, merci ! »
La tête de la femme disparut aussi vite qu'elle n'était venue, avant de revenir une seconde plus tard, l'air troublée :
« Euh... T'es sûre que c'est ça ?
-Non, bien sûr, andouille, ricana-t-elle, Ça s'écrit : E-N-T-H-O-U-S-I-A-S-T-E.
-Ah, ouais, je comprends mieux... Merci ! »
La tête ahurie disparut de nouveau et elle se retrouva seule à son étage de lit. Pensive, elle regarda son livre dans lequel elle avait été interrompu, tenter de s'y replonger aurait été trop long, elle demanda alors :
« T'écris à ton fils ?
-Ouais !
-Lequel ?
-Le plus petit ! Maintenant qu'il est rentré dans les grandes classes, sa mamie préfère que je lui écrive comme ça il peut encore plus apprendre à lire !
-Qu'il apprenne à lire avec ton écriture ? C'est pas un exercice ça, c'est un vrai torture !
-Au pire, ses grands frères la lui liront ! »
Elle sourit à l'esprit simple et dans sa propre logique de sa camarade de chambre. Mais, ne voulant maintenant plus lire, demanda encore :
« Kemona, tu ne les appelles vraiment plus du coup ?
-Non ! répondit ladite Kemona, Leur mamie dit que c'est plus pratique comme ça, et puis je ne passe plus mon temps à faire la queue au téléphone ou à attendre un coup de fil, comme toi !
-Mais tu attends des réponses à tes lettres... que tu n'as jamais...
-Ils ne sont pas encore à l'aise avec l'écriture pour me répondre, mais quand ils le pourront bien sûr que je recevrais des lettres ! C'est leur mamie qui me l'a dit ! »
Elle serra un instant son livre dans sa main, ne trouvant d'autre chose à répondre. Toute personne logique d'esprit aurait rapidement compris que cette mamie n'avait rien d'une personne bienveillante et que jamais Kemona ne recevra de lettre, fallait-il encore que ses fils reçoivent les siennes. Elle en avait déjà parlé à sa camarade qui niait que sa propre mère puisse vouloir ainsi la séparer de ses fils.
La naïveté de Kemona n'avait pas de limite et ses bons sentiments non plus. C'étaient d'ailleurs ces deux plus grandes qualités mais aussi ses défauts. C'étaient à cause de ça qu'elle s'était retrouvée ici, dans le lit juste au-dessus du sien, à cause de sa naïveté, et d'un homme.
Soudain, une feuille toute gribouillée et toute chiffonnée surgit juste devant elle.
« Tiens ! Tu peux me corriger ? S'il-te-plait ? »
Elle s'exécuta, comme d'habitude, et se saisit d'un stylo pour corriger presque chaque phrase et chaque mot de la grande feuille, imitant l'atroce signature de sa camarade pour embellir le tout.
« T'as fait des progrès, nota-t-elle au milieu de son travail.
-Merci ! répondit Kemona avec fierté, Mais ça c'est grâce à toi ! Je n'aurais pas pu tomber mieux que sur toi ! Une littéraire et une lettrée de Yuei ! La classe !
-Pfff, c'est pas Yuei qui nous apprend à ne pas faire de faute. Crois-moi.
-Ils vous apprend à quoi alors ? A sauver des gens ? La classe... Si j'avais eu un alter mieux que le mien, j'aurais été à Yuei !
-La classe... Tu parles... Ils nous apprennent juste à faire ce que tout le monde sait faire maintenant, ils nous lobotomisent avec des idéaux de héros toxiques... mais bref, je ne vais pas t'embêter avec ça... Et puis, j'ai pas envie de parler de Yuei, tu sais bien... »
Kemono resta un moment silencieuse, bloquée sur le mot « lobotomisent ». Puis, elle refit surgir sa tête de son lit en hauteur pour découvrir sa camarade, toujours assise en train de corriger sa propre lettre si durement écrite.
« Bah, ta fille ? Elle est à Yuei, nan ?
-Oui, mais ma fille, c'est différent.
-Comment ça, c'est différent ?
-C'est différent parce que ma fille mérite sa place, parce qu'elle est intelligente et que... Tiens, j'ai fini de corriger.
-Ouah ! Merci ! »
Au même moment, le cliquetis de la serrure se fit entendre et l'énorme porte de ce qui leur servait de chambre s'ouvrit sur une grande dame en uniforme.
« Yume Shirudo. Vous avez de la visite. »
Yume resta silencieuse tandis que Kemona s'agitait autour de la gardienne pour qu'elle puisse envoyer sa lettre. Ce n'était pas un jour spécial, ni une heure à laquelle son avocat pourrait venir, ni son psychologue... Mais alors, qui ça pouvait bien être ?
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