Chapitre 4 : L'amitié inter-maisons
Les premières semaines à Poudlard passèrent comme un tourbillon enchanté pour James Potter. Chaque jour apportait son lot de découvertes fascinantes : des escaliers qui changeaient de direction sur un coup de tête, des tableaux bavards qui commentaient les allées et venues des élèves, et des cours de magie qui dépassaient tout ce qu'il avait pu imaginer. Pourtant, malgré l'excitation de cette nouvelle vie, un sentiment de solitude persistait, tapi dans les recoins de son cœur comme une ombre tenace.
Bien qu'il se soit lié d'amitié avec Scorpius Malfoy, une alliance aussi inattendue qu'enrichissante, James ne pouvait s'empêcher de ressentir un pincement au cœur chaque fois qu'il apercevait Rose à la table des Gryffondor, sa chevelure rousse flamboyante se détachant parmi la mer de robes noires. Il la voyait rire avec ses nouveaux amis, plongée dans des conversations animées, et une partie de lui ne pouvait s'empêcher de se sentir exclu de ce monde qu'il avait toujours cru être le sien.
C'est par un samedi matin brumeux, alors que le château semblait enveloppé dans un voile de mystère, que les choses commencèrent à changer. L'air était chargé d'une fraîcheur automnale, portant avec lui l'odeur des feuilles mortes et la promesse de changements à venir. James se dirigeait vers la bibliothèque, ses pas résonnant dans les couloirs de pierre, espérant trouver un coin tranquille pour travailler sur son devoir de Potions. Le professeur Slughorn leur avait donné un essai particulièrement complexe sur les propriétés de la pierre de lune dans les élixirs de clarté mentale, et James sentait qu'il aurait besoin de toute sa concentration pour le terminer.
Alors qu'il pénétrait dans la vaste salle de la bibliothèque, l'odeur familière des vieux livres et du parchemin l'enveloppa comme un doux manteau. Les rayonnages semblaient s'étendre à l'infini, promettant des milliers de secrets et de connaissances à qui saurait les chercher. James laissa son regard errer sur les étagères chargées de tomes anciens, certains semblant vibrer d'une magie contenue, quand soudain, un éclair de roux attira son attention. Une chevelure familière disparaissait derrière une étagère massive.
"Rose ?" appela-t-il doucement, ne voulant pas attirer l'attention de Madame Pince, la bibliothécaire au regard d'aigle dont la simple présence suffisait à faire taire les élèves les plus bavards.
Sa cousine émergea de derrière une pile de livres si haute qu'elle menaçait de s'effondrer à tout moment. Ses yeux bruns, héritage indéniable de tante Hermione, s'illuminèrent en le reconnaissant, un mélange de joie et de soulagement traversant son visage constellé de taches de rousseur.
"James !" s'exclama-t-elle dans un chuchotement excité. "Je me demandais quand on aurait enfin l'occasion de se parler. Ces dernières semaines ont été tellement folles, j'ai l'impression qu'on ne s'est pas vus depuis une éternité !"
Avant qu'il ne puisse répondre, une voix traînante mais amicale se fit entendre derrière lui, le faisant sursauter légèrement.
"Tu as trouvé un bon endroit pour étudier, Potter ? J'espère que tu n'as pas l'intention de me laisser faire tout le travail sur ce devoir de Potions."
Scorpius Malfoy s'approcha, ses bras chargés de parchemins et de livres à la reliure usée. Ses cheveux blonds presque blancs brillaient doucement sous la lumière tamisée de la bibliothèque, lui donnant un air presque éthéré. Il s'arrêta net en voyant Rose, une expression incertaine traversant son visage pâle. Ses yeux gris, habituellement calmes et réfléchis, trahissaient une nervosité qu'il tentait visiblement de maîtriser.
Un silence gêné s'installa, aussi épais et palpable que le brouillard qui enveloppait le château ce matin-là. Il était brisé uniquement par le bruissement des pages tournées au loin et le grincement occasionnel d'une chaise. James regarda tour à tour Rose et Scorpius, sentant le poids des années d'animosité entre leurs familles peser lourdement sur ce moment.
Puis, à sa grande surprise et à son immense soulagement, Rose fit un pas en avant, tendant la main à Scorpius avec un sourire hésitant mais déterminé.
"Salut," dit-elle d'une voix claire, bien que James pût déceler une légère tension dans son ton. "On n'a pas vraiment eu l'occasion de se présenter correctement dans le train. J'ai beaucoup entendu parler de toi... par James," ajouta-t-elle rapidement, un léger rougissement colorant ses joues.
Scorpius hésita un instant, ses yeux passant de la main tendue de Rose au visage de James, comme s'il cherchait une confirmation que ce n'était pas une sorte de piège. Puis, lentement, il tendit sa propre main, serrant celle de Rose avec une délicatesse presque cérémonieuse.
"Scorpius Malfoy," répondit-il, un petit sourire se dessinant sur ses lèvres. "Ravi de te rencontrer... officiellement."
James sentit un poids immense se lever de ses épaules. Le soulagement était si grand qu'il eut envie de rire à gorge déployée, une réaction qui aurait sans doute valu leur expulsion immédiate de la bibliothèque. À la place, il opta pour un large sourire, regardant ses deux amis avec une joie non dissimulée.
"Hé, pourquoi on ne travaillerait pas ensemble ?" suggéra-t-il, saisissant l'opportunité de renforcer ce lien naissant. "J'ai entendu dire que tu excellais en Sortilèges, Rose. Tu pourrais nous aider avec le devoir du professeur Flitwick. Et Scorpius est un as en Potions, il pourrait nous expliquer les subtilités de la pierre de lune."
Rose acquiesça avec enthousiasme, ses yeux brillant déjà à l'idée d'un défi intellectuel. "Ça me semble être une excellente idée ! J'ai justement trouvé quelques livres fascinants sur les interactions entre les sortilèges de lévitation et les objets enchantés. Je suis sûre que ça pourrait nous être utile."
Scorpius, bien que toujours un peu réservé, semblait se détendre progressivement. "Je ne dirais pas que je suis un as," dit-il modestement, "mais j'ai effectivement fait quelques recherches supplémentaires sur la pierre de lune. C'est vraiment un ingrédient fascinant, vous saviez qu'il était utilisé dans les rituels de divination lunaire bien avant d'être intégré dans les potions modernes ?"
Les trois s'installèrent à une table près d'une grande fenêtre en ogive, leurs livres et parchemins s'étalant rapidement sur la surface en bois poli. Les rayons du soleil filtraient à travers les vitraux colorés, projetant des motifs complexes sur leurs visages et leurs travaux. L'odeur rassurante des vieux livres et du parchemin les enveloppait, créant une atmosphère propice à l'étude et aux confidences.
Au fil des heures, leurs chuchotements et leurs rires discrets commencèrent à attirer l'attention. Des regards curieux se tournaient vers eux, certains surpris, d'autres désapprobateurs, de voir un tel mélange de maisons et de noms de famille. Mais les trois amis, plongés dans leurs discussions et leurs découvertes, semblaient imperméables à ces réactions.
C'est alors qu'une nouvelle voix, douce et hésitante, se fit entendre près de leur table.
"Excusez-moi," dit une jeune fille aux cheveux bruns et au visage rond, "j'ai entendu que vous parliez du devoir sur les propriétés magiques de la Mandragore pour le cours de Botanique. Je me demandais si je pouvais me joindre à vous ? J'ai quelques difficultés avec certains aspects, notamment sur la façon dont le cri de la Mandragore interagit avec différents types de sol."
James reconnut immédiatement Alicia Londubat, la fille du professeur de Botanique. Il l'avait aperçue plusieurs fois dans les couloirs, souvent seule, son badge de Poufsouffle brillant discrètement sur sa robe. Il échangea un regard rapide avec Rose et Scorpius avant de hocher la tête avec un sourire accueillant.
"Bien sûr, plus on est de fous, plus on rit !" dit-il chaleureusement. "Et puis, avoir l'avis d'une Poufsouffle ne peut qu'enrichir notre discussion, non ?"
Alicia s'installa avec eux, son visage s'illuminant de gratitude. Bientôt, la conversation passa des devoirs à des sujets plus personnels. Ils parlèrent de leurs familles, de leurs premières impressions de Poudlard, et de leurs espoirs pour l'année à venir.
James fut surpris de constater à quel point leurs personnalités se complétaient naturellement : l'intelligence vive de Rose, capable de faire des connexions inattendues entre différents domaines de la magie ; le calme réfléchi de Scorpius, apportant une perspective nuancée à leurs discussions ; la gentillesse d'Alicia et sa connaissance approfondie des plantes magiques ; et son propre enthousiasme, qui semblait insuffler de l'énergie au groupe même lorsque la fatigue commençait à se faire sentir.
Alors que l'après-midi touchait à sa fin et que la lumière dorée du soleil couchant baignait la bibliothèque, James réalisa qu'il se sentait plus à sa place qu'il ne l'avait été depuis son arrivée à Poudlard. Entouré de ces nouveaux amis, si différents et pourtant si complémentaires, il sentait qu'il avait trouvé quelque chose de spécial, quelque chose qui transcendait les maisons et les noms de famille.
Cependant, leur harmonie nouvellement trouvée allait bientôt être mise à l'épreuve. Quelques jours plus tard, alors qu'ils se dirigeaient ensemble vers la Grande Salle pour le déjeuner, discutant avec animation d'un sort particulièrement complexe qu'ils avaient appris en cours de Sortilèges, un groupe d'élèves plus âgés leur barra le chemin dans un couloir bondé.
"Eh bien, qu'avons-nous là ?" lança un Gryffondor de cinquième année, son badge de préfet brillant sur sa poitrine comme un rappel de son autorité. Ses yeux balayèrent le groupe avec un mélange de dédain et de curiosité malsaine. "Un serpent qui s'est égaré parmi les lions et les blaireaux ? Ou peut-être que c'est une stratégie de Serpentard pour infiltrer les autres maisons ?"
James sentit Scorpius se raidir à côté de lui, son visage perdant le peu de couleur qu'il avait habituellement. Les murs de pierre du couloir semblaient amplifier les mots cruels, créant une atmosphère oppressante qui pesait lourdement sur le groupe.
"On ne fait rien de mal," répondit Rose, sa voix tremblant légèrement malgré sa tentative de paraître assurée. Ses joues étaient rouges, mais James ne savait pas si c'était de colère ou d'embarras. "On est juste amis. Il n'y a rien de mal à ça."
Un Poufsouffle aux épaules larges, probablement un joueur de Quidditch, ricana. "Amis ? Avec un Malfoy ? Tu devrais avoir honte, Weasley. Ton père doit se retourner dans sa tombe... oh, attends, il n'est pas mort. Mais il mourra sûrement de honte en apprenant ça."
"Et toi, Potter," ajouta un Serdaigle, ses yeux lançant des éclairs derrière ses lunettes, "tu déshonores ta famille en traînant avec lui. Ton père a combattu les Mangemorts, et toi tu deviens copain avec leurs enfants ?"
James sentit la colère monter en lui, brûlante et féroce. Il fit un pas en avant, les poings serrés, prêt à défendre ses amis coûte que coûte. "La seule honte ici, c'est votre comportement," cracha-t-il, sa voix vibrant de rage contenue. "Scorpius est mon ami, et si vous avez un problème avec ça, c'est votre problème, pas le nôtre. Vous parlez d'honneur et de famille, mais vous ne faites qu'entretenir les préjugés et la haine qui ont failli détruire notre monde."
Les visages de ses amis passèrent de la surprise à la détermination. Ils se rapprochèrent instinctivement, formant un front uni face à l'adversité.
Alicia, généralement timide et réservée, prit la parole d'une voix claire qui résonna dans le couloir. "L'unité entre les maisons est ce qui a sauvé Poudlard pendant la guerre. Nos parents se sont battus pour que nous puissions vivre dans un monde sans ces préjugés stupides. Vous devriez avoir honte de perpétuer ces vieilles rivalités."
Le groupe d'élèves plus âgés sembla décontenancé par cette résistance inattendue. Ils échangèrent des regards incertains, visiblement mal à l'aise face à la détermination de ces première année.
"Vous ne comprenez rien," marmonna le préfet de Gryffondor, mais son ton avait perdu de sa conviction.
Après quelques grommellements supplémentaires et des regards noirs lancés par-dessus leurs épaules, le groupe finit par s'éloigner, laissant James et ses amis seuls dans le couloir.
Une fois le danger passé, James se tourna vers ses amis, le cœur battant encore la chamade sous l'effet de l'adrénaline. "Vous allez bien ?" demanda-t-il, scrutant leurs visages à la recherche de signes de détresse.
Scorpius hocha la tête, un mélange de gratitude et de tristesse dans ses yeux gris. "Merci... Je suis désolé de vous causer des problèmes. Peut-être que ce serait mieux si je..."
"Ne termine pas cette phrase," l'interrompit Rose avec véhémence, ses yeux brillant d'une détermination féroce. "Ce n'est pas ta faute si certaines personnes sont trop bornées pour voir au-delà des noms de famille. Nous sommes amis, point final."
Alicia acquiesça vigoureusement. "Rose a raison. On ne va pas laisser quelques idiots nous dicter avec qui on peut être amis."
Cette confrontation, aussi désagréable qu'elle fût, sembla renforcer leur lien. Dans les jours qui suivirent, ils devinrent inséparables, bravant les regards désapprobateurs et les murmures dans les couloirs avec une détermination renouvelée.
Leur amitié grandissante fut mise en lumière lors d'un cours de Botanique particulièrement mémorable. Le professeur Londubat les avait emmenés dans l'une des serres les plus luxuriantes, remplie de plantes exotiques aux couleurs vives et aux formes étranges. L'air était chaud et humide, chargé du parfum enivrant de fleurs inconnues et de l'odeur riche de la terre fraîchement retournée.
"Aujourd'hui," annonça-t-il avec l'enthousiasme qui le caractérisait, ses yeux brillant d'excitation, "nous allons étudier les propriétés curatives de la Tentacula Vénéneuse. Qui peut me dire..."
À la surprise générale, ce fut Alicia qui leva la main en premier, dépassant même Rose dans sa rapidité. D'une voix douce mais assurée, elle se lança dans une explication détaillée des utilisations de la plante en potion et en médicomagie, citant même des recherches récentes que le professeur Londubat lui-même n'avait pas mentionnées.
Le visage de son père passa de la surprise à la fierté la plus totale. "Excellent, Alicia !" s'exclama-t-il, rayonnant. "Dix points pour Poufsouffle. Je vois que quelqu'un a fait ses devoirs. Maintenant, formez des groupes de quatre pour l'exercice pratique."
Sans hésitation, James, Rose, Scorpius et Alicia se regroupèrent. Sous la direction experte d'Alicia, ils réussirent non seulement à extraire le suc de la plante sans se faire mordre, mais aussi à identifier plusieurs autres propriétés que le professeur n'avait pas mentionnées.
À la fin du cours, alors que les autres élèves rangeaient leur matériel et quittaient la serre, le professeur Londubat les retint un instant. Son regard passa de l'un à l'autre, un mélange de fierté et de curiosité dans ses yeux.
"Je suis ravi de voir une telle coopération entre les maisons," dit-il avec un sourire chaleureux. "Vous me rappelez beaucoup vos parents à votre âge. Ils ont aussi dû surmonter des différences et des préjugés pour devenir amis." Il marqua une pause, son expression devenant plus sérieuse. "Les temps ont changé, mais certains défis restent les mêmes. Continuez comme ça. L'unité que vous démontrez... c'est exactement ce dont notre monde a besoin."
Enhardis par ces encouragements, les quatre amis décidèrent de célébrer leur succès par un pique-nique secret près du lac. Par une douce soirée d'automne, alors que le soleil commençait à se coucher, peignant le ciel de teintes orangées et violettes, ils se faufilèrent hors du château. Leurs poches étaient remplies de friandises "empruntées" aux cuisines grâce à un passage secret que James avait découvert (avec l'aide involontaire de la carte du Maraudeur qu'il avait "empruntée" à son père avant de partir pour Poudlard).
Ils s'installèrent au bord du lac, sous un grand saule pleureur dont les branches pendantes les cachaient des regards indiscrets. La surface miroitante de l'eau reflétait le ciel crépusculaire, créant l'illusion qu'ils étaient assis au bord d'un océan de feu et d'or.
Alors qu'ils partageaient des Chocogrenouilles et des Dragées surprises de Bertie Crochue, riant des expressions de dégoût de Scorpius lorsqu'il tombait sur un parfum particulièrement désagréable, la conversation dériva vers des sujets plus profonds.
"Vous pensez que ça va toujours être comme ça ?" demanda Alicia, son regard perdu sur l'horizon où le soleil disparaissait lentement. "Les gens qui nous jugent juste parce qu'on est amis ?"
Scorpius soupira, jouant distraitement avec un brin d'herbe. "Probablement. Les préjugés sont profondément enracinés. Mon père dit que ça prend des générations pour changer les mentalités. Parfois, je me demande si on n'est pas en train de se battre contre des moulins à vent."
"Alors on sera cette génération," déclara James avec une détermination féroce. Ses yeux brillaient d'une intensité qui rappelait étrangement son père lorsqu'il parlait de ses années à Poudlard. "On leur montrera que l'amitié est plus forte que les vieilles rivalités. Qu'on peut être différents et quand même s'entendre."
Rose hocha la tête avec enthousiasme, ses cheveux roux prenant feu dans la lumière du soleil couchant. "Exactement ! Et puis, regardez-nous : un Potter à Serpentard, un Malfoy ami avec des Gryffondor et des Poufsouffle... On brise déjà tous les stéréotypes !"
Ils éclatèrent de rire, le son de leur joie se mêlant au clapotis doux de l'eau sur la rive et au bruissement des feuilles du saule pleureur. Pour un moment, tous leurs soucis semblaient s'être envolés, emportés par la brise légère qui ridait la surface du lac.
Quelques jours plus tard, profitant d'une heure de libre entre les cours, ils se retrouvèrent dans une salle de classe vide pour discuter plus en profondeur de la question des préjugés entre les maisons. La lumière dorée du crépuscule baignait la pièce, filtrant à travers les hautes fenêtres et créant une atmosphère intime et chaleureuse.
Assis en cercle sur des coussins qu'ils avaient conjurés (grâce à un sort que Rose avait insisté pour qu'ils apprennent, arguant que c'était "essentiel pour leur confort d'étude"), ils partagèrent leurs expériences personnelles et leurs réflexions.
"Vous savez," commença Scorpius, sa voix habituellement calme teintée d'émotion, "avant de venir à Poudlard, j'étais terrifié. Je pensais que tout le monde me détesterait à cause de mon nom. Que je serais jugé pour des choses que je n'ai pas faites, pour des choix que je n'ai pas faits."
James se pencha en avant, posant une main réconfortante sur l'épaule de son ami. "Et moi," ajouta-t-il, "j'avais peur de ne pas être à la hauteur des attentes. D'être une déception pour ma famille si je n'étais pas le parfait petit Gryffondor. Quand le Choixpeau m'a envoyé à Serpentard, j'ai cru que mon monde s'écroulait."
Rose acquiesça, ses yeux brillant de compréhension. "Je comprends. J'avais tellement peur de ne pas être aussi brillante que ma mère. Comme si je devais prouver que je méritais d'être une Granger-Weasley. Chaque fois que je lève la main en classe, j'ai l'impression que tout le monde attend que je sois un génie."
Alicia, qui était restée silencieuse jusque-là, prit une profonde inspiration. Sa voix était douce mais ferme lorsqu'elle parla. "Parfois, j'ai l'impression d'être invisible. Comme si être à Poufsouffle signifiait que je n'étais pas assez courageuse, intelligente ou ambitieuse pour mériter l'attention. Les gens ont tendance à nous oublier, vous savez ? Comme si on était juste... là."
Un silence pensif s'installa, chacun méditant sur les paroles des autres. La pièce semblait vibrer d'une énergie particulière, comme si les murs eux-mêmes absorbaient leurs confidences et leur compréhension mutuelle.
Puis James se redressa, une lueur de détermination dans les yeux. Sa voix était pleine de passion lorsqu'il parla. "Mais c'est ça qui est génial avec notre amitié, non ? On se voit vraiment les uns les autres, au-delà des noms et des maisons. On se complète. Chacun de nous apporte quelque chose d'unique au groupe."
Les autres acquiescèrent avec enthousiasme, leurs visages s'illuminant à cette réalisation.
"La ruse de Serpentard," dit Scorpius avec un petit sourire en coin, ses yeux gris pétillant d'une malice inhabituelle.
"Le courage de Gryffondor," ajouta Rose, levant le poing en l'air dans un geste de défi joyeux.
"La loyauté de Poufsouffle," poursuivit Alicia, sa voix empreinte de fierté.
"Et un soupçon de sagesse de Serdaigle qu'on a tous en nous," conclut James en riant. "Même si aucun de nous n'y a été réparti !"
Alors que le soleil disparaissait à l'horizon, projetant ses derniers rayons à travers les fenêtres de la salle de classe et baignant la pièce d'une lumière dorée presque magique, les quatre amis se serrèrent dans une étreinte collective. Ils savaient que des défis les attendaient encore, que leur amitié serait mise à l'épreuve. Mais en cet instant, entourés de la chaleur de leur camaraderie et de la promesse de tout ce qu'ils pourraient accomplir ensemble, ils se sentaient invincibles.
Ce qu'ils ignoraient, c'est que leur conversation n'était pas passée inaperçue. Dans le couloir, attiré par leurs voix, Quelqu'un s'était arrêté pour écouter. Un sourire énigmatique se dessina sur ses lèvres alors qu'il s'éloignait silencieusement, ses yeux brillant d'une lueur étrange dans la pénombre grandissante. Il semblait que l'amitié improbable de ces quatre élèves avait attiré l'attention de quelqu'un qui pourrait bien jouer un rôle crucial dans les événements à venir...
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