Jugements
Bonjour bonjour.... Je sais je suis en retard de plusieurs jours (ou mois...), mais je blâme les examens, les projets.... LA VIE!!! Bref, je suis un peu mélodramique mais c'est la stricte vérité et j'espère être un peu plus régulière désormais puisque les idées afflues... Maintenant il ne reste plus qu'à les écrire... Youpiiii.
Bonne lecture 😘😘
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Harry réfléchissait. Ce que venait de lui raconter son amie l'avait chamboulé au point de ne plus pouvoir dormir. Condamné à passer la nuit à contempler le plafond, il se remémora les paroles d'Hermione un peu plus tôt dans la soirée.
Ils étaient tous les deux assis dans la salle commune des Gryffondors qui était vide, les élèves étant encore en train de diner dans la Grande Salle. Hermione contemplait la cheminée ne sachant par où commencer. Harry remarqua les yeux vitreux de son amie et son cœur se serra à l'idée des souffrances qui l'habitaient. Il réussit à tenir 5 minutes avant de lancer les hostilités.
- Hermione, s'il te plait explique-moi ce qui te tracasse autant. Qu'est-ce que tu as vu quand le portail s'est brisé? Demanda Harry de plus en plus désespéré.
Hermione prit une longue inspiration avant de commencer son récit en évitant de regarder son ami dans les yeux sachant que, si elle le faisait, elle serait incapable de tout lui raconter.
- J'ai vu une femme, en fait non, je n'ai pas vu son visage, mais je sais que c'est une femme. Elle portait un enfant et elle courait. Le bébé pleurait mais elle continuait de courir... Et ensuite plus rien.
- Comment ça plus rien? L'interrogea Harry doucement comme s'il comprenait que quelque chose clochait.
- Un rayon vert est sorti de nulle part, et puis plus rien.... Sanglota Hermione de plus en plus fort.
- Hermione... Murmura Harry en se levant pour s'assoir à côté d'elle. Il la prit sans hésiter dans ses bras, la serrant fortement contre lui.
- Ça ne devrait pas m'affecter autant, et pourtant.... C'est comme si c'était moi, j'ai ressenti sa mort Harry. Lui avoua Hermione en le serrant à son tour et en enfouissant sa tête dans son cou.
En repensant à ces mots, le cœur de Harry se serra. Il réfléchit à une vie sans Hermione et il se sentit soudain étouffé, tellement mal à l'aise, qu'il ne put rester plus longtemps dans son lit. Il se leva et se mit à faire les cents pas dans sa chambre. Il s'arrêta devant le lit de Ron, qui ne pouvait s'empêcher de ronfler. Comment faisait-il pour dormir aussi profondément? pensa-t-il avec amertume. Il se reprit bien vite, se sentant coupable de blâmer son ami pour quelque chose qu'il n'avait pas fait. Si Ron arrivait à dormir tant mieux pour lui, mais en ce qui le concernait, il sut qu'il ne pourrait plus fermer l'œil de la nuit. Il jeta un coup d'œil à sa montre qui indiquait 2h35... Qu'allait-il bien pouvoir faire des 5 heures restantes?
Se sentant finalement oppressé, il décida d'aller faire un tour pour se changer les idées. Il prit alors sa cape d'invisibilité avec la carte qui ne le quittait plus et se prépara mentalement à enfreindre les règles... Encore, se dit-il avec un sourire nostalgique.
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Sirius Black ne dormait pas lui non plus. Mais au lieu d'enfreindre les règles comme son filleul – pas que l'idée ne soit déplaisante non plus – il était plutôt assis confortablement dans son fauteuil préféré, un verre de Whisky Pur Feu à la main, réfléchissant à ses options. Il ne pouvait pas quitter Square Grimmaurd mais ne voulait pas y rester non plus. Cette maison n'était pas la sienne; ne l'a jamais été et ne le serait jamais. Mais d'un autre côté il y avait Harry, son filleul, qu'il n'avait pas envie d'abandonner. Encore une fois, lui souffla sa conscience mesquine. C'est vrai, la culpabilité le dévorait depuis plus de 10 ans: il avait abandonné ce bébé au moment où il avait le plus besoin de lui, Lily et James avait placé leur confiance en lui... Comme ils avaient eu tort. Tu n'es pas le seul en qui ils ont mal placé leur confiance, se manifesta aussitôt son Jiminy Cricket personnel – qui avait cette fois-ci étrangement la voie de Lunard – lui insufflant une nouvelle vague de rage et d'amertume amplifiée par un énième verre d'alcool. Ce rat leur avait échappé... Encore!! Sirius serra son verre tellement fort jusqu'à vouloir le briser, et il l'aurait certainement réduit en poussière si la voix de Rémus ne s'était pas faiblement élevée dans la pièce.
- Tu vas finir par te blesser. Murmura-t-il doucement pour ne pas l'effrayer.
Depuis sa sortie – évasion – d'Azkaban, les 2 amis ne s'étaient pas encore retrouvés seuls. Rémus fut directement appelé par Dumbeldore et Sirius assigné à résidence puisqu'ils n'avaient plus aucun moyen de prouver son innocence, Pettigrow s'étant évaporer dans la nature. Se retrouver ainsi, après des années de séparation... Ils ne savaient plus comment communiquer. Elles étaient bien loin les années où ils faisaient les 400 coups ensemble. Voilà finalement tout ce qui restait des maraudeurs: un fugitif innocent et un loup-garou esseulé.
Sirius aurait voulu trouver une réponse spirituelle à son plus vieil ami; il aurait voulu lui prouver que ces années en enfer ne l'avaient pas changé. Il en fut incapable.
- Sers toi, rétorqua-t-il en levant son verre presque vide désormais, c'est bien la seule chose pour laquelle ma famille avait bon gout. Dit-il en avalant d'une traite le reste de son verre et en affichant un sourire cynique.
Rémus a pendant longtemps été considéré comme le sage du groupe, les arrêtant et les resonnant quand lui ou James, parfois les deux, allaient trop loin. Ainsi, Sirius fut surpris quand, au lieu de le réprimander et de lui faire un long monologue sur les dangers de l'alcool sur la santé – déjà précaire – il se dirigea calmement vers son bar et se servi un grand vers de Whisky Pur Feu avant de venir lui resservir et de s'assoir sur le fauteuil voisin. Incapable de garder le silence plus longtemps, Sirius attaqua directement de front.
- La mission s'est bien passée ?
- Pas aussi bien que l'espérais Dumbledore malheureusement. Soupira Rémus en contemplant son verre à peine entamé.
- Dumbledore hein ? Souffla Sirius avec amertume. Et qu'est-ce qu'il espérait ? Que tout le monde allait le suivre sans se poser de questions ? Il dit que Voldemort est de retour et le monde entier doit le croire ? Pourquoi ? Parce que sa parole est sacrée ? Parce que Monsieur ne se trompe jamais ? Parce que...
- Tu sais qu'il est de retour. Harry te l'a dit lui-même, Dumbeldore....
- DUMBLEDORE N'EST PAS INFAILLBLE. Cria soudainement l'animagus incapable de retenir ses pensées plus longtemps, l'alcool l'aidant à vider son sac. OÙ ÉTAIT DUMBLEDORE QUAND JE ME FAISAIT ARRÊTER POUR MEURTRE ET TRAHISON ? OÙ ÉTAIT-IL QUAND ON M'A ENFERMER A AZKABAN SANS MÊME UN PROCÈS ? OÙ ÉTAIT-IL QUAND PETTIGROW NOUS A FILÉ ENTRE LES DOIGTS ? HEIN, OÙ ?!! S'écria-t-il finalement en lançant son verre encore plein dans la cheminée où les brasiers s'enflammèrent en réponse à son emportement.
Rémus contempla son ami longuement réfléchissant à une réponse appropriée à son éclat soudain. Le loup comprenait parfaitement sa réaction ; il était tout aussi fautif après tout. Il aurait pu se dévouer pour être le gardien du secret mais il a préféré fuir – pas que ces amis lui aient demandé quoique ce soit. Il pensait alors qu'un loup-garou comme lui ne devrait pas avoir une aussi grande responsabilité. Peut-être que s'il avait pris les devants, s'il s'était dévoué, s'il avait été plus courageux alors peut-être les parents de Harry seraient en vie à l'heure qu'il est.
Rémus soupira longuement : il ne servait à rien de ressasser le passé. Il préféra se concentrer alors sur le seul ami qu'il lui restait, ami qui n'avait pas quitter les flammes des yeux.
- Je savais que les années à Azkaban t'auraient changé mais il faut que l'on réfléchisse calmement. Avec l'arrivée de ces sorcières... Reprit Rémus d'un ton calme et retenu avant d'être sauvagement interrompu par son – ancien ? – ami de nouveau.
- JE ME FICHE DE CES SORCIÈRES !! TOUT CE QUI M'INTERESSE EST DE RETROUVER CE SALE RAT, MAIS NON !! JE SUIS COINCÉ DANS CETTE INSUPPORTABLE MAISON ET POURQUOI ? PARCE QUE DUMBLEDORE LE VEUT ET....
- CELA SUFFIT !! Cria à son tour le loup-garou qui n'en pouvait plus des plaintes incessantes, justifiées ou non. Tu n'es qu'un égoïste Sirius Black. Tu crois être le seul à avoir perdu dans cette guerre ? Molly a perdu ces 2 frères, Alice et Frank Longdubat ne connaitront jamais leur fils, HARRY A PERDU SES PARENTS !!! Termina-t-il à bout de souffle avant de murmurer douloureusement, j'ai perdu ma meute...
Rémus remarqua qu'il s'était levé quand il s'affala brusquement sur le fauteuil derrière lui baissant la tête, défait. Sirius resta debout en face de la cheminée, le visage torturé par différentes émotions : la culpabilité, la colère, la haine et le pire, le regret. Le regret d'avoir laissé James et Lily changer de gardien, le regret d'avoir un jour soupçonné Rémus d'être un traitre, le regret d'avoir laissé Harry seul après cette nuit d'Halloween pour partir à la recherche du vrai traitre, le regret de toutes ces années perdues... Par sa faute! Il avait beau blâmé Dumbledore mais il avait aussi une grande part de responsabilité dans ces désastreux évènements.
- Je suis désolé, articula Sirius difficilement d'une voix rauque avant de s'assoir de nouveau, de s'éclaircir la gorge et de reprendre, je sais que nous avons tous perdu. Finalement il n'y a eu aucun gagnant. Mais tu dois aussi me comprendre Rémus, j'ai soif de vengeance et quand je pense de ce sale rat est encore en liberté je... S'interrompit-il à cours de mot.
- Je sais. C'est ma faute...
- Je n'ai pas dit cela... Souffla rapidement Sirius. Il ne voulait pas que son seul ami ressente cette culpabilité.
- J'aimerai tellement qu'ils soient là. Reprit Rémus presque en gémissant de douleur. Je suis allé les voir tu sais, en revenant de mission. Je n'y étais plus allé depuis leur enterrement.
- Ouais... Moi je n'y étais même pas.
L'amertume se ressentait dans chaque mot prononcé par l'animagus. Ses amis devaient lui en vouloir de là où ils étaient. James n'avait jamais pu lui en vouloir longtemps, mais Lily... Oh, il était sûr qu'elle lui lancerait un sort de son cru si elle avait été là... Si seulement elle était toujours là.
- Je suis allé la voir aussi... Souffla rapidement Rémus à voix basse en espérant ne pas être entendu.
Malheureusement, Sirius avait hérité des capacités auditives de sa forme canine. Il mit plusieurs minutes à comprendre de qui son ami parlait... Et il aurait voulu ne jamais comprendre. Pour survivre à Azkaban, il avait dû se débarrasser de certains souvenirs qui auraient pu précipiter sa perte. Ils les avaient alors occultés, oubliés... Du moins il l'avait cru. Il avait suffi d'une seule phrase de Lupin pour que tous ces souvenirs reviennent le hantés. Oh comme il voulait vraiment être lâche en cet instant et l'oublier: oublier son sourire qui ne leur était jamais destiné, oublier ses yeux si expressifs mais jamais avec eux, oublier sa voix enchanteresse qu'elle utilisait pour charmer le monde, même eux... Surtout eux!
Sirius Black réfléchit alors de nouveau à ses options et après un lourd regard vers Rémus il comprit: il n'avait qu'une seule option... Et elle ne lui plaisait pas du tout...
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Poudlard était une école qui ne dormait jamais vraiment. La plupart des portraits gambadaient d'un cadre à l'autre, certains couples s'échappaient de leur salle commune pour se rencontrer – et plus si affinités – tandis que d'autres le faisaient juste pour le plaisir d'enfreindre les règles. Les trois sorcières qui avaient mis la population de Poudlard sens dessus dessous ne dormaient pas non plus. Elles étaient toutes les trois assises autour d'une table dans une pièce jamais explorer à Poudlard; du moins pas par ses élèves. Plusieurs objets, allant de livres enchantés aux armes blanches les plus redoutables, flottaient tout autour d'elles. Trois coupes de vin furent servies par Athénaïs qui n'en pouvait plus de rester assise et brisa par de même le silence interminable qui avait pris place depuis leur arrivée.
- Donc, résumons un peu ce premier jour! S'exclama-t-elle en servant sa propre coupe.
Son exclamation provoqua l'arrêt de la lévitation de tous les objets aux alentours qui retombèrent brusquement dans un bruit sourd qui eut au moins le mérite de réveiller ses 2 amies de leur transe.
- Tu ne devrais pas perdre ta concentration aussi facilement Régina. Se moqua gentiment Athénaïs.
Ladite sorcière sentie ses cheveux roux crépiter sous l'effet de l'agacement. Sentiment qui était loin d'être dirigé envers son amie mais plutôt envers un certain jeune homme qui se permettait d'être en retard... Encore!!
- J'espère pour lui qu'il a une bonne excuse. Articula-t-elle en pensant déjà à mille tortures qu'elle n'exécuterait même pas.
- C'est difficile de sortir du dortoir sans se faire repérer. Athénaïs essayait de défendre piètrement le jeune homme mais sans succès, Régina était sur les nerfs depuis ce matin.
- Oh, s'il te plait, il pourrait juste transplaner, mais non! Monsieur prend le risque de se faire attraper. Attaqua directement Adélaïde de plus en plus impatiente d'en finir pour aller rejoindre son lit confortable et douillet après cette longue et interminable journée.
- Moi je vote pour aller le sortir du lit. Proposa Adélaïde un sourire sournois aux lèvres.
La belle rousse sentit sa patience atteindre sa limite, mais avant qu'elle n'ait pu exprimer sa colère en détruisant tel ou tel objet – de toute façon qui se souciait d'une relique magique chinoise vielle de 1300 ans ? – la porte grinça faiblement laissant percevoir une silhouette masculine fort avantageuse.
- Ce serait dommage de te laisser aller à ta colère Régi, après tout, mettre le feu à tout Poudlard est la dernière chose que nous voulons faire.
Le jeune retardataire roux entra doucement avant de fermer la porte derrière lui. Il vérifia même 2 fois qu'il l'avait bien scellée pour éviter une quelconque tentative de fuite, qu'elle soit de la part de ces trois délicieuses créatures ou de lui-même... Surtout de lui-même!! Il se dirigea très lentement vers le seul fauteuil encore libre s'attendant à se faire attaquer à chaque pas par la rousse en furie. Et on ne pourrait pas la blâmer: premièrement il était en retard – et Merlin savait combien ses sorcières préférées détestaient cela – mais, comble du comble, il avait osé plaisanter en usant du surnom tant honni par son propriétaire!!! Ainsi, il s'attendait à se prendre un sort entre les 2 yeux en moins de temps qu'il ne faut pour dire Quidditch... Mais étrangement, rien de tel ne se produisit. Il arriva indemne et s'assit suspicieusement en regardant tour à tour les 3 jeunes femmes. Adélaïde, qui semblait la plus impatiente des 3 à en finir avec cette réunion, se saisit d'un quatrième verre et versa une bonne quantité de vin au retardataire, ayant dans l'optique d'attaquer de front, avant de se faire devancer par Régina.
- Tu es en retard! Asséna-t-elle en essayant de contrôler son ton. Même si elle était en colère, elle ne voulait pas se disputer avec lui... Ni ce soir, ni jamais! Et cela, toute personne dans la salle le savait.
Le jeune roux sourit avec ironie et se relaxa immédiatement en comprenant que la tornade tant redoutée n'était en fait qu'un petit vent printanier. Pourtant, une petite voix lui souffla de rester tout de même sur ses gardes. Après tout, depuis quand Régina était si compréhensive?
- C'est vrai, admis rapidement le jeune homme, son instinct de survie étant à son maximum. Mais je devais m'assurer que personne ne remarquerait mon absence, nous n'avons pas tous la chance d'avoir des appartements privés. Il se saisit du verre encore rempli avant de continuer, un sourire malicieux éclairant son visage. Quiconque se réveillera me verra profondément endormi en pleine symphonie ronflante... De Mozart, je crois.
- Parce que tu sais qui est Mozart toi? Se moqua Adélaïde presque gentiment.
- Non, concéda-t-il de bonne grâce, mais j'espère pour lui que sa musique ressemble à celle des Bizzar's sisters.
- Oh, alors tu as du souci à... Commença Athénaïs voulant poursuivre leur jeu moqueur encore un peu avant d'être interrompu par une Adélaïde à bout de patience.
- On peut se concentrer sur cette réunion qu'on en finisse et que je puisse enfin aller dormir ? S'exclama-t-elle en reposant soudainement son verre à peine entamé, renversant par la même occasion la moitié sur la table.
- Elle a raison, intervint le jeune homme en prenant un air sérieux, commençons par le plus important : qu'est-ce que vous avez fait à cette espèce de crapaud rose ?
Athénaïs ouvrit la bouche prête à sortir une vanne bien sentit mais fut vide devancer par Adélaïde qui ne rêvait plus que d'une seule chose : DORMIR !!!
- Problème réglé, Régina s'en est occupé. Clarifia-t-elle rapidement, pressée de passer au sujet suivant. Mais c'était sans compter sur le sixième sens du roux qui pressentait finalement la tempête arrivée.
- Et comment Régina a réglé le problème ? Demanda-t-il suspicieusement s'attendant à devoir gérer une catastrophe imminente, elle ne l'avait pas transformée en crapaud rose, n'est-ce pas ? Pensa-t-il alors mi-horrifié mi-amusé en imaginant la classe de DCFM tenue par une espèce de batracien.
Alors que le sorcier fixait Régina d'un regard perçant, celle-ci faisait tout pour ne pas croiser son regard ni celui des deux autres sorcières. Elle savait qu'elle avait fait une erreur... une grosse erreur. Elle savait aussi qu'elle allait aussi payer le prix fort pour cette bavure. Mais sa sanction pouvait attendre et si elle pouvait éviter d'exposer ses fautes devant ses plus proches amis, elle n'allait pas s'en plaindre.
Mais c'était sans compter sur la ténacité du jeune homme. Les deux jeunes filles avaient déjà abandonné et détourné le regard, sentant que leur amie n'était pas prête à en dire plus. Ce n'est que quand elle sentit quelqu'un qui poussait sur ses barrières mentales qu'elle décida de capituler et de tout avouer au risque d'être prise pour une folle.
- J'ai utilisé le sortilège du jugement. Lâcha-t-elle rapidement, espérant une clôture simple et nette du sujet.
Trois têtes se retournèrent d'un seul mouvement pour lui faire face, horrifiées, les yeux et la bouche grands ouverts. Elle s'attendait à cette réaction, même si elle avait espéré au fond d'elle-même que ses amis comprendraient. Après tout, ne la connaissaient-ils pas assez pour savoir que, si elle avait utilisé ce sortilège interdit c'est parce qu'elle avait une bonne raison ?
Essayant malgré tout de garder son sang-froid et un visage impassible, elle les regarda alors droit dans les yeux assumant pleinement son acte irréfléchi. Parce que ce qu'elle avait fait ne pourrait être décrit qu'ainsi : téméraire mais terriblement irréfléchi. Elle avait enfreint les règles, lancée une malédiction impardonnable, mis en danger leur position à tous et beaucoup d'autres choses encore... mais elle était prête à faire face aux conséquences de ces actes... Seule. Elle ouvrit la bouche pour expliquer alors aux trois personnes les plus importantes pour elle les raisons de son emportement... mais c'était trop tard: le jeune sorcier n'allait certainement pas la laisser s'expliquer et entendait bien lui faire savoir sa façon de penser de la manière la plus bruyante possible.
- TU AS FAIS QUOI ?!! Commença-t-il a hurlé avant de vite reprendre son sermon, ne laissant aucune chance à la riposte. SAIS-TU CE QUE VA NOUS COUTER TON IMPRUDENCE ? ELLE POURRAIT VOUS RAMENER TOUTES A SALEM POUR ÇA!!!! TOUS NOS PLANS MÉTICULEUSEMENT PRÉPARÉS NE SERVIRONT PLUS À RIEN !! TU RÉALISE QUE POUDLARD, LES ÉLÈVES... HER... ELLE SERA SANS DÉFENSE !!!
Ces derniers mots avaient été prononcés presque avec désespoir. Il reprit lentement son souffle tout en regardant sa belle sorcière avec incompréhension: elle n'avait pas cligné des yeux un instant, ni frémit, ni tremblé. Même maintenant, elle s'obstinait à fixer un point imaginaire devant elle, refusant le moindre contact visuel avec quiconque ; pas parce qu'elle était trop fière, mais par tristesse et honte. Elle ne regrettait certainement pas – et ne le regretterait surement jamais – mais elle savait qu'elle ne pourrait jamais affronter le regard de ces personnes, qu'elle ne pourrait pas supporter leur pitié ni même leur compassion. Ainsi, elle préférait paraitre fière et détachée de la situation. Elle pouvait le supporter ; son beau sorcier se calmerait dans quelques instants et ses amies – si empathiques – comprendraient qu'elle ne voulait pas en parler et la laisseraient se préparer mentalement à faire face à leur Reine.
Mais cela n'arriva jamais...
- Je n'ai jamais eu aussi honte d'être votre guerrier. Lâcha soudainement le rouquin en gardant une expression sévère.
Athénaïs et Adélaïde hoquetèrent fortement tout en le regardant, horrifiées qu'il ait pu dire une telle chose. Régina ne bougea pas mais ses jointures, rendues blanches à force de serrer les accoudoirs, démontraient qu'elle était bien plus affectée qu'il n'y paraissait. Le jeune sorcier/guerrier se détourna finalement et se dirigea rapidement vers la porte. Régina relâcha finalement tout l'air qu'elle retenait dans ses poumons quand il claqua fortement la porte derrière lui sans adresser un seul regard en arrière.
Après ce qui semblait être une éternité, les deux brunes relâchèrent un profond soupir. Elles comprenaient la réaction de leur sorcier, mais ne la cautionnaient certainement pas. Dire de telles horreurs et partir sans demander son reste... elles ne lui pardonneraient pas facilement cette fois-ci. Mais pour le moment, seule leur amie comptait.
- Il n'a certainement pas voulu dire ça...
- N'essaye pas de le défendre Athénaïs, claqua froidement Adélaïde, toute envie de sommeil évaporée. Il n'a aucune excuse ! Oui ce que Régina a fait est grave... Mais ce qu'il a dit est impardonnable !!!
Athénaïs se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang. Elle voulait argumenter et défendre leur guerrier mais Adélaïde avait raison : ses mots étaient impardonnables. Elle préféra alors se concentrer sur Régina, qui n'avait pas ouvert la bouche depuis la bombe atomique qu'elle avait lancé.
- Je sais – nous savons – que tu n'aurais jamais lancé ce sortilège sans une excellente raison. Athénaïs essayait de réconforter leur amie allant même jusqu'à lui serrer doucement sa main même si elle n'était pas très tactile.
- Nous ne pourrons pas le lui cacher, tu le sais n'est-ce pas ? Adélaïde essaya de la prévenir en gardant une certaine douceur.
- Me cacher quoi ?
Les trois sorcières se figèrent. Elles levèrent leurs yeux, en parfaite synchronisation, scannant la pièce à la recherche de l'intrus. Leur recherche ne dura pas longtemps ; une silhouette encapuchonnée se démarquât de l'ombre et s'avança lentement vers la table de réunion où les trois sorcières s'étaient figées en comprenant qui se trouvait devant elles, et elles surent... que les ennuis ne faisaient que commencer...
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