quatorze
Voilà. C'était à parier. Comme si tu ne pouvais pas me laisser en paix. Putain, dear, on dirait que tu le fais exprès. Ça faisait cinq jours. Cinq jours que je n'étais pas allée vérifier que tu ne m'avais pas répondu. Tu sais quoi ? En écrivant ces mots, je me mets à penser à l'expression qu'on utilise quand on se scarifie. J'étais five days clean. Et au final, j'ai un peu l'impression que ce que je vis, c'est comme la scarification.
Tu sais, tu te fais souffrir, en faisant couler ton propre sang, mais cette souffrance te soulage intérieurement. Heh bien, sans aller jusque là, parce que je refusais de faire comme nombre de mes amis, je faisais souffrir mon corps autrement pour ne plus avoir mal à l'intérieur. C'était douloureux, mais plutôt efficace, je crois.
M'enfin, bref. Je disais, cinq jours. Et puis là, à peu près un mois après un message que je pensais être le dernier, je vois que tu m'as répondu le jour où je ne suis plus venue. Et pour une fois, ça ne m'a pas dérangé de venir voir. Je veux dire, je n'y ai même pas pensé. Certes j'étais plus occupée que d'habitude, mais même. Je n'y ai pas pensé.
Et quand, une fois en France, j'ai pensé à toi, je ne ressentais plus toute cette douleur. J'étais sereine. Je me suis dit, je vais passer, mais il ne m'aura pas répondu, comme à chaque fois.
Je crois que ce qui fait que je suis enfin soulagée, c'est que j'ai enfin accepté le fait que tu ne me parles plus.
Seulement, tu m'avais répondu, et moi je me suis trouvée comme une conne devant ton message, à ne pas savoir si je devais être heureuse ou pas. N'empêche que le petit retournement d'estomac à chaque fois que je vois que j'ai un message de toi s'est bien produit. Je suis vraiment perdue. Est-ce que je ressens encore quelque chose pour toi ou est-ce seulement les vestiges de tout l'amour que j'ai pu te porter ?
Parce que sincèrement, si c'est enfin fini, eh bien... je ne pourrais pas être plus soulagée. Mais... au fond, je sais bien que depuis tout à l'heure j'essaye de me convaincre que je ne t'aime plus, parce que ce serait tellement plus simple, tellement plus satisfaisant de savoir qu'on peut effacer ses sentiments dès lors qu'on le désire assez fort. Et je sais que la flamme est toujours là, peu importe combien j'essaye de l'étouffer. Je ne suis pas assez forte. Je me suis battue pendant plus d'un an et demi pour la faire taire, celle-là, parce que je savais que je ne pourrais la vivre, mais je pense que personne - mis à part ceux qui l'ont vécu - ne sait à quel point c'est douloureux de tenter de fermer les yeux sur l'amour qu'on ressent.
Je veux dire, c'est même pas quelque chose de palpable, pourtant c'est là ; et pour être là, putain, ça l'est. Je ne sais pas si ce que je j'essaye de t'expliquer a un sens, Nathan, mais pour résumer, plus t'essayes t'effacer quelqu'un de ton esprit, plus il persiste en toi. C'est tout bonnement impossible d'oublier une personne que l'on aime. Ce n'est pas une supposition, c'est une affirmation triste mais ferme que l'on ne peut que faire après les litres de larmes que l'on a déversés.
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