15. Trop d'homophobes...
- Tiens...
Julian m'arrache la feuille des mains, la parcourt rapidement des yeux, avant de hausser les épaules et de retourner avec son groupe d'amis. Je baille, et me frotte les yeux. J'ai du me coucher à cinq heures du matin pour finir son devoir maison, et je n'ai même pas pu faire le mien. J'étais beaucoup trop fatigué pour ça. J'espère juste que je ne serai pas trop pénaliser par notre enseignant...
Je fixe le sol pendant un moment, et sursaute quand je sens quelque chose de poser mon épaule.
- Salut Ama !
Je relève la tête vers Samy, qui hausse les sourcils en me regardant.
- Oula, ça va pas ? T'as l'air crevé.
- Je... Je me suis endormi tard, c'est pour ça.
- Ah, Rebecca aussi... C'est à cause de votre devoir maison ?
- Euh... Je l'ai pas fais.
- Quoi ? Pourquoi ?
Je hausse les épaules, et tourne la tête. Je ne veux pas le regarder dans les yeux. J'ai peur qu'il n'y décèle la vérité, et qu'il ne comprenne que je suis faible.
- Ama, apparemment, c'était un devoir important...
Je ne réponds rien, ce qui le fait soupirer. Il me prend par les épaules, et me secoue, ce qui me fait rire. Je me retourne pour lui tirer la langue, mais il m'enlace. Il me colle contre lui en souriant, puis frotte son nez contre le mien.
- T'es beau.
Je rougis, ce qui le fait sourire encore plus. Il se penche vers moi, et me susurre des mots doux à l'oreille, ce qui me fait frissonner. Je sens son souffle sur ma peau, et je ferme les yeux. J'aime tellement être aussi proche de lui...
- Je bande.
Je soupire, et secoue doucement la tête.
- Tu viens de briser tout le romantisme.
- M'en fiche.
Je roule des yeux, et l'embrasse rapidement, avant de me détacher de lui.
- Ma mère est d'accord pour que tu viennes manger à la maison demain. Ça te dit ?
- Ouais...
- Si tu veux, tu peux venir passer toute l'aprèm chez moi. Ma mère travaille la journée, donc elle ne sera là que le soir. On sera tranquille.
Je lui souris, et il acquiesce d'un hochement de tête. Je suis content de le présenter à ma mère. Si je le fais, c'est parce que je tiens vraiment à lui, et j'espère qu'il s'en rend compte.
- J'ai trop hâte...
- Je suis content que ça te fasse plaisir. Ce sera un peu comme notre premier rendez-vous.
Il me sourit, et attrape ma main, avant de me conduire jusqu'à ma salle de cours.
- Pfff, quelles pédales !
Je soupire en entendant ça, mais Samy s'arrête net. Je le sens serrer ma main, et il se retourne pour voir d'où vient l'insulte.
- Qui a dit ça ?
Un groupe de garçons rigole en nous regardant, et Samy lâche ma main pour les pointer du doigt.
- C'est un de vous qui a dit ça ?
- Et alors ? Ce n'est que la vérité. T'aimes te prendre des bites, alors assume le.
- Samy, laisse les parler, c'est pas grave...
Il ne m'écoute pas, et s'avance vers eux. Il empoigne celui qui vient de parler par le col, avant de le plaquer contre un mur, et de lui donner un coup de poing dans le visage. Je regarde la scène, sans avoir eu le temps de bouger.
- Samy, laisse le...
- Je te préviens, si je t'entends encore une seule fois nous traiter de pédales, je t'arrache les couilles et je te les enfonce dans le cul.
Il lâche le garçon, qui se décale tout de suite pour s'éloigner de mon petit copain. Samy revient vers moi, et entre dans mon bâtiment. Je le suis, sans rien dire. Je vois bien qu'il est énervé, et je ne sais pas quoi lui dire pour le calmer.
Il s'adosse contre la porte de ma salle de classe, les mains dans les poches, et fixe le mur d'en face en fronçant les sourcils.
- Arrête de me regarder comme ça.
Je baisse les yeux, et observe le bout de mes baskets, ce qui le fait soupirer.
- Vas y, dis moi ce que tu penses. Dis moi que j'ai eu tort de le frapper.
Je hausse les épaules, mais ne lui réponds pas. Je ne veux pas l'énerver encore plus. Je préfère attendre qu'il se calme de lui-même.
Au bout d'un moment passé sans parler, il se passe une main dans les cheveux en se mordant la lèvre.
- Y a trop d'homophobes. Ça me saoule, d'en voir partout.
- Moi aussi.
- Alors pourquoi tu les laisses faire ?
- Je... Je n'ai pas assez de courage pour leur dire quelque chose...
Mon petit copain souffle une nouvelle fois, avant de venir me prendre dans ses bras. Il caresse doucement mes cheveux, avant d'y déposer un petit baiser.
- T'inquiète pas. Tant que je serais avec toi, je te défendrai.
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