17. Aromantique amoureux.
{ATTENTION ; CE CHAPITRE CONTIENT DES MENTIONS D'AUTO-MUTILATION ET DE TENTATIVE DE SUICIDE !}
[Skippez ceci, pour âmes sensibles, jusqu'à l'image pour reprendre l'histoire.]
|BONNE LECTURE|
Allongée sur le canapé de l'hôtel, tard dans la nuit, Ruby était installée comme à son habitude. Buvant et surfant sur le Net, elle était rentrée il y a à peine une heure. Lucifer était parti et apparemment, tout le monde était monté se coucher.
Les mots de Grim revenaient dans sa tête et tournaient en boucle depuis qu'elle l'avait quittée. Elle n'ira jamais au Paradis.
Dans un élan de rage, elle jeta sa bouteille à présent vide sur le sol et lâcha un grognement terrible dans le fond de sa gorge. L'envie de buter cet enfoiré de cerf lui montait au cœur, mais en même temps, elle préférait se tuer. Son père la recherchait et elle n'ira jamais là-haut.. Autant crever avant d'avoir à faire face à son Némésis qu'était son paternel adoré.
Sur cette pensée, Ruby se leva du canapé et prit la direction de la cuisine. Cherchant dans les divers tiroirs, elle trouva l'objet de ses désirs avec un vague sourire en coin.
«— Salut toi.. Ça faisait longtemps..»
Un énorme cutter, long, froid et métallique dans sa main, la louve utilisa sa main gauche pour défaire ses bandages au bras annexe et y découvrir des scarifications datant de sa mort. Des cicatrices qui ne se refermeront jamais quand son corps avait tant changé entre-temps.
Elle espérait que ce corps ait un temps de régénération plus lent que lorsqu'elle était encore qu'une pauvre mortelle sur Terre..
Un sourire nostalgique aux lèvres, Ruby posa la lame de l'arme blanche sur sa peau fine et délicate pour la faire glisser en appuyant très légèrement sur le cutter. Une ouverture se forma dans sa chair et une odeur de sang remplit bientôt la cuisine, son nez et sûrement quelques mètres de plus sans qu'elle ait à s'en soucier plus que ça. Ses yeux se concentraient plutôt sur les coulées rougeâtres sortant de sa nouvelle plaie, amusée.
La louve fit une deuxième coupure, puis une troisième, une quatrième, encore et encore, jusqu'à ce que son avant-bras soit entièrement charcuté et ensanglanté.
C'était.. Bien. Libérateur. Si bon. Elle se sentait si vivante et si vide à la fois que c'en était ironique.
La perte de son sang, en si grande quantité, la força à fermer les yeux tout en lâchant son cutter tranchant, posant sa main libre sur sa tête quand l'autre ne semblait plus avoir assez de force pour bouger un seul muscle. Se sentant étourdie, faible et tomber, Ruby se laissa juste porter par le voile noir tombant devant ses yeux.
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[Reprenez une lecture plus "saine" ici.]
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«— Elle ira bien ? Oh, c'est ma faute ! J'aurais dû la suivre ! J'aurai pas dû la laisser seule ! Elle avait l'air tellement en colère et pourtant, elle avait besoin de tous ses amis pour la soutenir que.. Que je n'ai pas remarqué qu'elle allait si mal ! Vaggie, elle va mourir à cause de moi !
— Charlie, bébé, arrête de paniquer comme ça ! Elle respire, regarde ! Ce n'est pas ta faute, ce n'est la faute de personne, d'accord ? Elle ira bien. Tu lui fais confiance ?
— Mh-mh !» fit Charlie d'un hochement de tête affirmatif, les larmes aux yeux, pendue au cou de sa copine qui lui tapotait la tête tendrement.
«— Et si on préparait un petit quelque chose pour son réveil ?»
L'idée de Vaggie eut au moins le don d'égayer brièvement Charlie pour un moment, alors que le couple sortait de la chambre de la mutilée.
Penchés au-dessus de sa forme endormie, Husk et Angel étaient aussi présents. Tous deux se sentaient mal de ne pas avoir pu être là pour elle, surtout pour l'un, qui lui devait beaucoup. Angel faisait tout pour retenir ses larmes, ayant vraiment eu peur de perdre son amie, comme ça, pour une connerie débile !
Ses yeux se posèrent sur les bandages stériles entourant le bras de la louve, alors qu'il murmurait un "désolé" dévasté.
Husk, lui, avait les sourcils froncés et la peine à l'âme. Pourquoi elle gardait tant pour elle et devait s'infliger ça plutôt que d'en parler au barman ? Et puis, merde, pas que barman ! Ils étaient amis, non ?! Pourquoi fallait-il qu'il subisse autant de douleur face aux personnes auxquelles il s'attachait un tant soit peu ?!
Après de longues minutes en attente de la voir se réveiller, les deux mâles sortirent passivement en se tenant la main, l'un soutenant l'autre et inversement.
Pentious et Nifty n'étaient venus que quelques secondes, juste pour s'assurer qu'elle était encore vivante quand ils n'avaient pas tant d'affinités avec elle.
Le dernier dans la pièce était celui ayant trouvé Ruby inconsciente. Le fameux petit ami que tout le monde avait félicité, plus ou moins, après le départ de Mimzy. Les questions avaient fusées mais il n'avait donné aucune réponse à tous les curieux de l'hôtel, s'amusant plutôt de voir comment ils allaient questionner Ruby quand elle rentrerait.
Mais il n'aurait pas imaginé qu'elle préférait se tuer que d'avoir à répondre à ces curieux. Cependant, il savait également que ce n'était pas juste à cause de stupide questions qu'elle avait fait ça. Et la fameuse question revenait à chaque fois.
Pourquoi ?
À cause de Lucifer ? Non, elle n'aurait pas attendu aussi longtemps pour faire ça. À cause de quelqu'un d'autre ? Qui ? Elle ne connaissait personne, ici. À part les amis d'Alastor, elle ne pouvait pas aller autre part..
Attendez.. Elle avait parlé d'un ami à elle, qui lui avait conseillé l'Hôtel Hazbin, à son arrivée. Était-ce cet ami qui l'avait conduit à cet état de débauche ? Alastor plissa les yeux sous une haine certaine, un grincement sortant de sa gorge. Quand l'idée de faire regretter la vie à ce connard lui montait à la tête, la silhouette tremblante de Ruby le fit reporter toute son attention sur elle aussitôt.
Grimaçant dans son sommeil, elle baissait les oreilles et gémissait de douleur dans son cauchemar. Le cerf hésita de peur de la réveiller, parce qu'elle avait vraiment besoin de sommeil vu les cernes qu'elle avait, mais il ne pouvait pas la laisser avoir aussi peur.
Doucement, presque et, étonnement, tendrement, Alastor posa sa main sur le visage de Ruby et lui caressa la joue. Le contact la fit frisonner, lui rappelant sa phobie des contacts physiques. Quand il allait dégager sa main de peur de faire pire que mieux, il fût surpris de sentir la main de la louve se reposer sur la sienne et lui interdire le manque de son toucher.
Pour la première fois de sa vie, de sa mort, de toute son existence, Alastor sentit la chaleur monter à ses joues comme il n'avait jamais connu jusque-là. Les tremblements de Ruby avaient disparu, sa respiration rapide s'était calmée et un doux sourire reposait sur ses lèvres.
L'homme ressentit un frisson traverser son échine. Merde. C'était impossible. Ça ne pouvait pas. C'était pas réel. Pourquoi.. Pourquoi voulait-il soudain la protéger, la garder à lui et ne plus jamais la quitter ? Comment se faisait-il que ses yeux la regardaient comme un trésor plutôt qu'un jouet ? Depuis quand avait-il le désir de l'embrasser ?
Un rire profond et moqueur monta dans sa gorge. Pendant qu'il reprenait ses caresses sur la joue de la jeune femme, il lâcha un long soupir et se parla à lui-même, ironique.
«— Il faut croire que je t'aime plus que mon Jambalaya, n'est-ce pas, ma belle ?»
Hésitant un instant, il finit par lancer un regard alentour comme si le monde entier le filmait en ce moment, s'assurant ainsi qu'il était le seul témoin de ses propres faits, gestes et paroles. Il reprit en se penchant vers elle, les oreilles plaquées en arrière alors qu'un sourire plus tendre prenait place sur son visage.
«— L'idée de t'avoir pour compagne n'est pas une si mauvaise idée, tu sais ? Je prendrai soin de toi et m'occuperai de chaque petits connards qui osent dire quoique ce soit à ton encontre, ma chère prédatrice~»
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