vingt-troisième
Gajeel reprit ses enjambées lorsque le transport que venait d'emprunter Levy disparut de son champ de vision. Les mains dans les poches, il leva les yeux vers le ciel, s'obscurcissant de plus en plus malgré la présence de quelques nuance d'un bleu encore azur.
Il divagua dans son esprit, se ressassant la journée d'aujourd'hui et il fut interrompu dans le fil de ses pensées par une voix très familière lui faisant relever les yeux auparavant accroché à un point vide.
— Gajeel !
— Juvia, reconnut-il.
Juste à côté de cette dernière se trouvait son amie blonde, cette Heartphilia.
En posant ses iris rouges sur elle, celle-ci baissa immédiatement les yeux après avoir lâché un sursaut.
Il haussa un sourcil, un peu prit de court par cette réaction exprimant l'effroi.
— Tu étais à la maison aujourd'hui mais tu ne passes jamais nous voir, se plaignit Juvia.
— Qu'est-ce qui te fait croire que j'étais chez moi ?
— Je t'ai aperçut sortir avec Levy de ton l'immeuble alors que je me promenait avec Lucy. Tu traines avec elle maintenant ?
— Ça te regarde pas.
— Mais... Je veux juste savoir ! Pourquoi elle était là ? C'est toi qui l'a invité ? Qu'est-ce que vous faisiez vous deux ?
Ce... Qu'ils faisaient ?
<< Je vais pas te manger même si t'es une crevette et que t'as l'air appétissante. >>
Bon sang, pourquoi il lui avait dit ça ?! Elle allait lui prendre pour un pervers ou il ne savait quoi. Il n'allait pas nier qu'il était un peu pervers sur les bords et même avec la dernière question de Juvia il n'avait pas pensé à quelque chose de très sain.
— Rien, on faisait qu'étudier .
Juvia parut suprise et faillit même éclater de rire mais, elle se retint face au regard sérieux de son interlocuteur.
Gajeel leva donc les yeux au ciel, exaspéré.
— Vous étudiez v-vraiment ? redemanda-t-elle croyant avoir mal compris.
— Non, t'as qu'à te marrer.
— C'est juste que c'est un peu inimaginable venant de toi.
— Hum, fit-il, peu certains.
On le considérait aussi idiot et paresseux que ça ?
— Je file.
— Attends... mais...
Il ne lui laissa pas le temps de continuer sa causerie et traça sa route pour retourner chez lui.
Juvia croisa les bras en prenant une mine boudeuse. Il ne lui avait même pas laisser le temps de lever toutes ses incompréhensions.
— Lucy ? Qu'est-ce que tu fais derrière ? remarqua-t-elle enfin.
— Ah euh... Je voulais juste rester loin de Gajeel, répondit-elle, se rapprochant de son amie.
— Pourquoi ?
— Comment ça pourquoi ? Tu n'oublie quand même pas qu'il m'a menacé. Cana et moi.
— Il ne te fera rien. De plus si tu garde tes distances avec Mcgarden.
La blonde leva les yeux au ciel, se demandant bien pourquoi il faisait une telle faveur à cette nouvelle.
— Qu'est-ce qu'ils faisaient bien tous les deux ensemble ? murmura Lucy.
— Il a dit qu'ils étudiaient, rappela Juvia.
— Tu crois vraiment ça ?
— Pas vraiment mais... C'est vrai quand même qu'il a réagit excessivement juste parce que Bickslow l'embêtait. Tu crois... qu'ils sont ensemble ?
— Euh... Non. C'est encore plus crédible qu'ils révisaient que de les imaginer ensemble. Qui pourrait s'intéresser à elle avec ses trois pieds ?
— Dit pas de choses pareilles voyons, blâma Juvia.
— Trop tard, rit la blonde. Ne fais pas cette tête, avoue que c'était drôle. C'est moins amusants de se marrer toute seule.
Juvia hocha la tête, contrainte.
*
Seul le silence de l'appartement l'accueillit et sachant que ses fournitures traînaient encore à la terrasse, Gajeel s'y rendit pour les faire entrer.
Un ou deux cahiers glissèrent au sol, sous la table lorsqu'il les soulevèrent et il lâcha un juron de mécontentement.
Se baissant pour les récupérer, il vit un porte-clef, chose qui ne lui appartenait pas. Après l'avoir ramassé, il l'admira longuement et déduisit donc qu'il devait appartenir à Levy, cela avait sans doute glisser de la manche de son sac.
Gajeel fit balancer le petit porte clef en forme de caneton devant ses yeux.
C'était mignon.
Il finit par lâcher un long soupir. Cette première journée lui était drôlement épuisante.
En se massant le cou, il se demandait s'il allait tenir le coup, elle était beaucoup trop engagée même si ce n'était pas pour le déplaire.
Devoir reprendre cette classe l'agaçait déjà au plus haut point alors, il n'avait pas droit à l'erreur cette fois même si cela revenait à passer des heures d'études en sa compagnie. Par chance elle n'avait pas l'air ennuyante, ni trop bavarde. Enfin pour le moment.
Elle avait l'air de beaucoup peser ses mots et d'hésiter avant de lui adresser la parole. Et c'est fou à quel point elle se mettait facilement dans l'embarras et il aurait même pu croire avec ses rougissements incessants qu'il en était la cause.
Les mains remplient, il partit ranger ou lancer sans délicatesse ses livrets sur son bureau avant de s'étaler comme un mort dans son lit.
Étudier était vraiment épuisant.
* * * * *
Pour une matinée, elle était plutôt ensoleillée contrastant avec l'heure à laquelle il se trouvait.
A peine sept heures.
Levy adorait les matins lumineux, pour elle c'était le signe d'une excellente journée. Mais aujourd'hui son cœur n'était vraiment pas si en joie. Elle passait toujours des journées misérables lorsqu'elle se rendait au lycée.
Un regard par la fenêtre du bus, en ce lundi matin, la bleutée était dans un état double.
Tétanisée à la simple pensée de se retrouver face aux railleries de ses camarades cependant excitée à l'idée de le revoir lui.
Ses joues se colorèrent doucement et elle porta ses mains à ces dernières.
Il avait occupée son esprit toute cette fin de week-end, attendant désespérément un signe de sa part qui n'était malheureusement pas venu.
Ne souhaitait-il plus de contact avec elle ? Et s'il l'avait trouvé ennuyante lors de leur étude ? Comment faire s'il se mettait à l'ignorer et la rabaisser comme les autres ?
Son coeur se serra douleuresement à cette éventualité. Mais très vite, elle chassa ses pensées négatives, ça ne lui fera que s'angoisser encore plus.
Quand le bus marqua enfin l'arrêt vers son lycée, elle remit ses mèches de cheveux derrière son oreille, l'un des nombreux gestes confirmant sa nervosité.
D'une poignet frêle, elle saisit sa béquille pour descendre du transport, se heurtant à ceux plus pressés les uns que les autres à franchir les portes.
La jeune fille leva les yeux vers l'emblème de son lycée après avoir évité de se prendre quelqu'un sur son chemin. Par chance, Gajeel n'arrivait jamais tôt en classe. Ces quelques minutes qu'elle avait devant elle lui laissait le temps de se préparer.
Se préparer émotionnellement à le voir.
Levy inspira doucement et fit des pas pour rentrer dans l'établissement, traversant la grande cour rempli d'élèves pour entrer dans son bâtiment.
Contrairement à d'habitude, surtout à cette heure matinale, c'était plutôt agité aujourd'hui dans les couloirs.
Parcourant désormais la dernière ligne droite jusqu'à sa salle de classe, parmis plusieurs voix qui resonnaient, elle en distingua particulierement une.
Son coeur rata un battement à l'entente de cette voix qui l'avait hanté tout ce week-end et qu'elle avait prié d'entendre à nouveau.
Levy fut surprise de voir Gajeel à cette heure-ci, c'était bien une première fois.
La jeune fille le distingua bien là, adossé sur le mur donnant à leur salle de cours, près de la porte. Entouré d'un autre élève qu'elle ignorait de face. Il avait des cheveux attachés, blancs et noirs et une marque noire qui traversait son visage
Elle ne regardait que vers Gajeel mais, il écoutait attentivement ce que racontait son partenaire – enfin, de son point de vue.
L'adolescente était plutôt satisfaite qu'il ne puisse la voir pour l'instant, ne désirant pas qu'il remarque son trouble. Toutefois, elle désespérait qu'il tente un regard vers elle.
La bleutée fit un léger raclement de gorge. Avant tout, elle devait entrer en salle.
Celle-ci reprit donc ses pas et déjà presque à la porte, cette personne accompagnant Gajeel s'était glissée devant celle-ci, lui barrant le chemin tout en affichant un sourire surnois, voir même provocateur.
La bleutée préfera se décaler légèrement pour trouver une ouverture et passer mais cet inconnu trouva amusant de la bloquer une nouvelle fois.
Pourquoi tout le monde trouvait bon de l'embêter ?
— Oh t'es une lycéenne, j'ai cru que j'avais affaire à une vielle, fit-il semblant de remarquer.
La bleutée resta bloquer sur ces mots. Une vielle ?
Voyant le regard plus que perdu de la jeune lycéene, il reprit.
— T'es courte et t'utilise une canne. Tu vois, on dirait une de ces grand-mères qu'on croise dans les rues, rit-il.
Choquée, elle se sentit humiler, et baissa la tête. Elle aurait souhaité n'avoir jamais existé qu'à cet instant ou que le sol puisse l'engloutir.
Ses épaules se mirent à trembler. Ce type se moquait sans vergogne d'elle. Et pourquoi, pourquoi justement devant lui ? Elle sentait ses yeux braqués sur elle et elle n'osa relever les siens pour les soutenir.
Elle serra nerveusement la manche de sa béquille, geste qui n'échappa pas à Gajeel qui était resté silencieux jusqu'ici.
— Dégage de là, intervint-il, poussant sans délicatesse son camarade par l'épaule, le hôtant du chemin de Levy.
La bleutée en profita pour s'engouffrer à l'intérieur, désirant plus que tout disparaître sur place, surtout de sa face à lui. N'étant pas de cet avis, Gajeel saisit sa main – alors qu'elle le traversa sans lui adresser la parole, ni même un regard – et elle crut retenir sa respiration lorsqu'il s'avança plus près d'elle, l'enveloppant de sa fraîche odeur.
— Tu comptes passer comme ça ?
La voix légèrement tremblante, elle répondit, toutefois gardant la tête baissée.
— B-bonjour Gajeel. Merci, mais je... Je dois entrer.
Ce dernier la lâcha donc et la regarda disparaître dans la classe sans qu'elle ne se retourne.
Il y'avait un truc qui n'allait pas ou quoi ? Elle n'avait même pas voulut croiser son regard.
Totomaru, de son nom, regarda presque furieusement Gajeel de l'avoir privé de son passe-temp de l'instant.
— Ah mec pourquoi tu l'as laissé passé ? J'avais encore des choses à dire moi, dit-il se frottant l'arrête du nez. Comme sa...
— Fou lui la paix, coupa sèchement Gajeel.
— Pourquoi on dirait que tu le prends si personnellement ?
Enervé, Gajeel le bloqua contre le mur, foudrayant son ancien camarade des yeux.
Celui-ci déglutit. Il savait bien qu'il ne devait pas le mettre en rogne.
Les quelques éleves présent se mirent à les guetter tout en chuchotant.
— C'est à cause d'une fille en béquille que tu vas me frapper ? fit Totomaru, feignant l'insensible.
— T'as dis quoi ?
— Tss... Et moi qui croyait que Bickslow se trompait. Pourquoi tu défends cette fille ? Elle est insignifiante.
— C'est Bickslow qui t'envoie ?
— Non, mais j'étais curieux. Je voulais vérifier de mes propre yeux que tu te mettes à défendre une personne sans intérêt pour toi. A moins qu'il y'ai autre chose.
Gajeel guetta par dessus son épaule.
— Mêles toi de tes affaires, se dégagea finalement Gajeel, voyant qu'il commençait attirer de l'attention.
— De toute façon je vais bien trouver une personne qui embêter. Ceux de ta classe sont vraiment pas drôle, surtout si tu réagis de cette façon.
Gajeel resta clouer sur place un instant avant de se décider à rentrer dans sa salle de classe qui se remplissait déjà peu à peu.
Ses yeux fixèrent à l'immédiat sa voisine tout en s'avançant vers son bureau. Celle-ci regardait à travers la vitre et ses yeux étaient si ternes, son regard plongé dans le vide.
Cet idiot venait de la froisser.
Embarassé, il s'assit d'abord silencieusement. il hésita un long moment avant de l'interpeller, bien qu'il ne savait pas ce qu'il devait lui dire.
Devait-il la reconforter ? Ou fermer les yeux dessus et passer outre ?
— Levy ?
Cette dernière sursauta, prise par surprise et se retourna d'où lui était parvenu le son de la voix qu'elle avait évidemment reconnu.
Son regard semblait hésitant mais aucun son ne sortait de sa bouche et la jeune fille ne sut comment interpréter cela.
Quel sentiment avait-il eu vis à vis d'elle quand cet individu c'était ainsi moqué d'elle ? De quelle façon l'avait-il regardé ?
— Ton ami, il... Il est parti ? dit-elle, demandant la première chose qui traversa son esprit, pour briser ce silence entre eux.
— C'est pas mon ami.
— Ah bon, vraiment ? s'étonna-t-elle.
— Pourquoi tu prends un regard si surpris ? Parce que tous ceux avec qui tu traines sont tes amis ?
Levy sera sa main gauche contre son bras droit, en se pinçant la lèvre.
— Je traine avec personne de toute façon, murmura-t-elle. Enfin je... Je veux dire, depuis que je suis arrivée dans la ville j'ai personne avec qui passer ne serait-ce qu'un peu de temps.
Ça, il l'avait bien compris la première fois qu'ils avaient causé à la bibliothèque. Qu'elle avait une vie sociale quasi inexistante, pour ne pas dire totalement.
Gajeel détourna les yeux de sa table pour l'admirer attentivement.
— T'as vraiment une sale tête, constata-t-il, ne trouvant rien d'autre à dire.
— Ah...
La jeune fille baissa alors cette dernière. Elle était si horrible ?
— Oublie ce qu'il a dit.
— Hein ?
— C'est bien pour ça que tu te sens mal.
— Pas particulièrement, souffla-t-elle.
Gajeel haussa un sourcil.
— Je crois que je devrais m'en habituer, à ce genre de moquerie. C'est... C'est juste que vivre ça activement réveille des anciennes blessures.
Toutes ces injures qu'elle avait déjà eu à subir dans cette classe resurgissaient lorsqu'elle en recevait une nouvelle.
Ça faisait si mal.
De se sentir différent des autres.
De se faire rejeter d'eux.
Juste à cause d'une apparence.
Préférant changer de sujet pour ne plus s'attarder sur ces choses qui l'attristaient plus que tout,
La petite lycéenne déposa doucement sa tête sur sa table tout en regardant Gajeel.
— Tu n'es jamais aussi matinale, minauda-t-elle.
— Mouais. Faut dire que j'ai passé une sale nuit et que j'ai pas réussi à dormir.
Il avait passé une mauvaise nuit ? Pourquoi ? Est-ce qu'elle avait le droit de lui demander ?
— Tu... as un soucis ? demanda-t-elle, très hésitante.
— Non, j'ai juste pas trouvé le sommeil.
Levy sourit légèrement. C'était des choses qui pouvait arriver.
— Et tu comptes dormir pendant tous les cours d'aujourd'hui ?
Il ne s'attendait pas à cette question qui le fit rigoler intérieurement.
Déjà que dans l'ordre naturelle des choses il dormait toujours en classe alors maintenant qu'il n'avait presque pas dormi cette nuit, c'était même une évidence.
— Ouais.
La jeune fille rit légèrement et il se souvint à quel point son sourire pouvait inexplicablement le tourmenter.
Il serra les poings. C'était pas le moment de se laisser distraire par un simple rire.
— Et si je compte t'en empêcher ? demanda la jeune fille.
— J'aimerais bien voir ça, dit-il.
Gajeel fit un démi-sourire en coin, plongeant ses pupilles dans les iris chocolats de Levy.
Gênée par ce regard si intense, elle détourna le sien regardant désormais droit devant elle alors que ses joues s'étaient fortement colorés, son cœur battant à une vitesse folle.
Ça l'avait prise par surprise. Ce regard si profond qui la tourmentait en cet instant.
— Hum... Euh... essaya-t-elle de se reprendre. J'espère au moins que tu suivras quelques cours et tu peux compter sur moi si tu as une quelconque difficulté.
Parce qu'elle aimerait encore passer du temps avec lui.
— Vais pas me gêner.
Elle lui sourit gaiement. Elle n'attendait que ça.
..........
Avis ?
6 décembre
Marie
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