vingt-septième
Son corps tout engourdi se réveilla peu à peu, enveloppée dans ses draps.
La pièce était toute noire lorsque la bleutée ouvrit les yeux et celle-ci mit quelques secondes à reprendre ses esprits.
- Je... me suis endormie ? marmonna t'elle.
Tout en douceur, Levy se redressa dans le lit et alluma la lampe déposée à son chevet pour y voir plus clair.
Son réveil affichait quatre heures et quart et elle fixa l'écran un bon moment.
Ce n'était vraiment pas dans ses habitudes de s'endormir sans réviser ses leçons.
La jeune fille s'étira et sachant qu'elle ne pourrait plus trouver le sommeil ne ressentant une moindre fatigue, elle décida de travailler un peu jusqu'au lever du jour, attendant de se rendre au lycée.
Elle frissonna juste à la simple pensée de s'y rendre. Elle vivait des moments horribles là bas.
Des moments vraiment horrible.
Cette dernière ferma les yeux aux souvenirs récents, cette semaine débutait mal. Alors qu'elle avait été d'une part si heureuse de la commencer pour être avec...
- Gajeel, sursauta t'elle.
Elle chercha dans le lit son téléphone, sachant qu'elle s'était endormie en l'ayant sur elle.
En trouvant son bonheur, coincé entre son oreiller et son polochon, elle l'alluma et rentra dans la messagerie.
Un fin sourire étira ses lèvres en relisant leurs quelques messages échangés plus tôt.
Une chaleur l'anima en pensant à cette petite attention de sa part.
- Ah je dois enregistrer.
Son numéro. Enfin elle l'avait.
Finalement, elle sortit du lit en récupérant sa béquille qui n'était jamais non loin de son lit et ramassa son sac à dos.
Elle s'assit sur son bureau et retira un carnet de son tiroir dont la couverture était blanche et décorée de jolis motifs de feuilles d'automne.
Elle prit délicatement un stylo dans son pot de fourniture en maille argentée et y recopia le numéro en le faxant sur son portable.
La jeune fille se surpris à dessiner des cœurs après avoir inscrit le nom de Gajeel sur la page auparavant vierge.
Cette dernière rougit à cette remarque mais continua sur sa lancée.
Elle était libre de s'exprimer, non ?
Sa tête rencontra sa table et elle ferma les yeux, se souvenant de la tiédeur de son corps lorsqu'il l'avait prit dans ses bras pour la conduire à l'infirmerie.
Mais elle voulait mourir de honte. Il l'avait une nouvelle fois vu dans un état pitoyable et misérable.
En laissant échapper un soupir, elle sortit ses livres et cahiers de son sac à dos et grace à la lumière émise par sa lampe, elle étudia tranquillement.
Le petit matin arriva sans qu'elle ne s'en rende véritablement compte et seul le premier rayon de soleil qui éblouit ses yeux lui firent stopper sa lecture.
- Il fait déjà jour ?!
La bleutée déposa son stylo et s'adossa sur sa chaise. Si elle désirait arrivé tôt à l'école - avant le plupart de ces élèves désagréables - elle devait s'apprêter maintenant.
Elle s'étira longuement avant de quitter son siège pour se rendre à la salle de bain.
*
La classe était déjà assez bruyante à cette heure de la matinée, les élèves ne cessaient d'arriver en salle les uns après les autres.
- Allez s'y je reviens.
- Où tu vas Lucy ? demanda Mira.
- J'ai hum... Un truc à faire, Haha je fais vite.
Ses amies avancèrent pour rentrer en classe et Juvia tout derrière, regarda Lucy faire demi tour.
Hésitante mais curieuse, elle jetta un vif coup d'œil en salle de classe avant de se décider à suivre discrètement son amie blonde.
Son expression avait été étrange.
Quand Lucy se stoppa, à l'entrée des escaliers qui menait à l'étage, Juvia se cacha contre le mur et pencha sa tête en avant pour mieux l'épier.
B-bickslow ?
Pourquoi Lucy venait rencontrer Bickslow ?
- Pourquoi tu m'as fais un signe de m'arrêter là ? commença Lucy, un peu agressive.
- Je devais te féliciter, j'ai pas eu l'occasion de le faire hier.
- Pour quoi ?
- Pour le coup que t'as monté contre... Tu sais bien, cette handicapée.
- Je n'ai rien...
- Ne la joue pas avec moi, ça marche pas. Cette fille ne t'aurait jamais poussé, on le sais bien tous les eux.
Lucy resta un moment silencieuse, avant de s'exclamer, la voix toute grincheuse.
- C'était drôle hein ?
- Je dois bien l'admettre, elle était si ridicule, se moqua t'il.
- Ah ça, je me suis fais mal plus tôt. Mettre ça sur son dos était très facile.
Une pincement saisit Juvia au cœur et elle ferma les yeux, déçue. Dire qu'elle avait accordé le bénéfice du doute à son amie.
- Gajeel était fou de rage pourtant il ne pouvait rien me faire. Tu vois, réfléchis plus souvent avant d'agir.
- Pff... Je compte pas en rester là. Cette fille, je vais l'anéantir.
- Vraiment ? Je suis déjà assez satisfaite pour ma part. Mais tu veux savoir un truc ?
- C'est quoi ?
- En fait, je crois qu'elle est amoureuse de Gajeel.
Bickslow haussa un sourcil avant d'éclater d'un grand rire acerbe.
- Putain ! Elle est conne ?
- N'est-ce pas ? Mais en fait je te le dis pas pour ça. Je veux dire tu pourrais t'en servir, comme un point faible.
Ce dernier croisa les bras, avançant son visage vers la blonde.
- Redfox est intouchable, tu sais bien.
- Tu trouveras un moyen, si tu utilises ton cerveau. Tu sais, les filles amoureuses sont parfois si... Sensibles.
Un grand sourire étira ses lèvres.
- J'attendrai le moment idéal pour frapper et la rabaisser encore plus bas qu'elle ne l'est.
- Ça va être intéressant.
À contre cœur, Juvia préfèra s'en aller, toute retournée par ce qu'elle venait d'entendre.
Elle sortit du lycée, espérant croiser Gajeel au moment qu'il arrivera.
Celle-ci l'attendait fermement a l'entrée de l'établissement, se mordant l'ongle du pouce, anxieuse.
En le voyant arriver, une dizaine de minutes plus tard pendant laquelle elle n'avait pas cessé de se ressasser cette conversation, elle courut vers lui. Lui qui avançait tenant son sac à bandoulière derrière l'épaule,
- Gajeel !
- Wooh du calme, dit-il, l'arrêtant par les épaules alors qu'elle avait agrippé ses bras.
- Il... Il faut que je te dise, c'est Lucy et Bickslow.
- Quoi ?
- Tu avais raison, Levy elle... Elle ne lui a rien fait.
Gajeel lança les yeux au ciel.
- Je sais déjà ça, bougonna t'il. Vient me voir quand t'auras quelque chose de nouveau à m'apprendre, lança t'il, reprenant son chemin.
- A-attend, écoute moi. Je l'ai ai entendu.
Le jeune lycéen s'arrêta et se retourna.
- Ils se disaient quoi exactement ?
- Pas grand chose mais je me poussait à te le dire. En fait...
Juvia raconta ce qu'elle avait entendu, lorsqu'elle avait écouté, dissimulée contre le mur, la conversation des deux jeunes plus tôt.
- Voilà. Je me sens inquiète.
- Par rapport à qui ?
- Comment ? sursauta t'elle, relevant la tête vers son ami.
- Sûrement pas pour Levy, conclut-il par lui-même, dans un souffle.
Juvia détourna la face et vexé, il soupira lourdement.
- Bref, c'est tout ce que t'as entendu ?
<< En fait, je crois qu'elle est amoureuse de Gajeel. >>
Elle n'avait pas le droit de se mêler des sentiments de cette fille.
- O-oui, répondit-elle, après hésitation. Je suis partie avant qu'ils ne terminent.
- Hum... douta t'il à l'expression peu assurée de la grande bleue. Va falloir que tu fasses un truc pour moi.
*
Il régnait une sorte de vacarme dans la salle avant le début du cours et pour faire abstraction de tout ce bruit et passer le temps en attendant l'arrivée du premier professeur de la journée, Levy avait sortit son ouvrage - apporté expressement aujourd'hui - qu'elle avait commencé plusieurs jours déjà et
enfilé ses écouteurs aux oreilles.
La musique lui permettait de faire taire le bavardage et se concentrer pleinement sur sa lecture.
Depuis qu'elle était arrivée, elle avait déjà lu plus d'une dizaine de page avec sa rapidité à avaler les textes.
Elle était si absorbée par le récit et l'intrigue mise en place qu'elle s'irrita lorsqu'une grande main se posa sur son livre se trouvant à table, l'empêchant donc de continuer sa précieuse lecture.
Un porte clé s'y trouvait dessous la pomme de main - visible - mais n'y prettant pas attention, elle leva rageusement les yeux vers l'intrus pour lui faire comprendre son importunité.
Mais son visage s'adoucit en voyant qui c'était et elle retira ses écouteurs en coupant la musique de son portable.
- B-bonjour. Désolée je... Je pensais que-
Elle ne pût achever sa phrase car il s'était penché en avant vers elle.
- T'as pas l'air mais tu peux avoir un regard effrayant quand tu veux on dirait.
Celle-ci détourna son regard de Gajeel et regarda son reflet au travers de la fenêtre près d'elle, pour pouvoir l'admirer sans gêne.
- C'est parce que j'aime pas être dérangée quand je lis.
- Si c'est pour voir ce regard je crois que je vais me gêner, dit-il, prenant une mèche de ses cheveux azurs entre ses doigts.
- Gajeel... souffla t'elle, rougissante à son geste.
A son tour, il regarda son reflet à travers la fenêtre étant donné qu'elle ne le regardait guerre.
Et en voyant ses joues teintées et ses yeux brillants, il fronça les sourcils et s'éloigna d'elle.
- Bon, tient. Tu l'avais oublié chez moi.
Levy mit fin à sa contemplation et descendit ses yeux vers sa table.
En reconnaissant son porte clé, de son motif en forme de caneton elle le prit dans sa main.
- Merci, j'ai pas constaté que je l'avais perdu.
Gajeel fit quelques pas pour prendre place sur son siège
- Ah, Gajeel, merci... Pour hier. J'allais pas bien et quand tu m'as écris je me suis sentie mieux.
- J'ai rien dis d'extra.
- C'est juste que c'était significatif pour moi.
- Mouais. Du coup réveille moi quand le prof arrive, dit-il enfilant ses écouteurs.
Celle-ci hocha la tête et retourna à sa lecture.
*
Tout le monde s'était affalé au sol, épuisé et d'autres se tenaient par les genoux en respirant grandement.
Le cours de sport c'était terminé - avec la bienveillance du professeur - cinq minutes avant la fin de l'heure habituelle. Leur permettant ainsi de se remettre de leur séance d'endurance.
L'air qui sortait de ses poumons traversant la trachée lui brûlait la gorge à chaque fois qu'il respirait.
Son visage affichait une grimace de mécontentement et il saisit sa gorge entre sa mains quand une touffe de cheveux bleues vint vers lui. Avec hâte certes, mais les difficultés qu'elle rencontrait à chacun de ses pas était visible.
- Gajeel tient c'est de l'eau. Je suis descendu avec... Pour toi, précisa t'elle expressément.
Sans se faire prier, Gajeel saisit la gourde que lui présentait Levy et commença à boire au goulot.
- C'était comment ? s'enquit-elle, dès qu'il recommença à respirer normalement.
- Demande celle qui est dispensée de sport.
- Ça présente bien des avantages je dois l'admettre, rit-elle légèrement. Juste vous voir m'a épuisé. Mais j'aimerais bien faire sport des fois.
- Parce que tu pratiques souvent du sport ?! se moqua t'il. Surtout pas de l'athlétisme je présume.
- Ah non j'aime pas courir et ce genre de choses.
- Je me disais bien, t'as de petite jambe.
- C'est quoi le rapport avec mes jambes ? se vexa t'elle presque.
- Ça doit pas te mener bien loin.
La jeune fille gonfla les joues, contrariée puis tapa du pied avant de lancer :
- J'aime juste pas de sport qui demande trop d'effort physique.
- Trop d'effort ? En fait t'es qu'une faignante, dit-il, ébouriffant ses cheveux.
- C'est... C'est faux, se défendit-elle.
- Gihi, prouve moi ça. Crevette, pouffa t'il.
La jeune fille rougit de honte mais pas seulement, car elle avait saisit sa main qui tapotait sa tête et le contact avec sa peau lui était chaleureux.
- Ne... Ne m'appelle pas crevette, peina t'elle à dire, baissant les yeux vers le sol.
De loin, Jet leur regardait, fulminant.
- Regarde comme ils ont l'air proche, pesta t'il.
- Tu es jaloux ? se moqua Droy
- Et bien oui ! Pourquoi elle l'autorise à rester avec elle et moi non ?! Je... Je dois trouver un moyen de me faire apprécier par elle, se promit-il.
Quand Gajeel releva le visage de la bleue de son pouce, Jet s'irrita et décida de s'en aller en compagnie des autres élèves qui se retiraient déjà eux aussi.
- Qu'est-ce que... commença Levy, faisant un mouvement de recul par ce contact soudain.
- T'aimes détourner le regard face à moi. Hum... Pourquoi ?
N'osant lui reveler la vérité, qu'elle était incapable de soutenir trop longtemps son regard de ses yeux rubis, noyer par ses sentiments, elle détourna une nouvelle fois la face ce qui exaspéra Gajeel.
- Bref, tient. Je l'ai vidé.
Il déposa sa gourde dans sa main et entreprit de s'en aller.
C'était la pause du matin dans quelques minutes. Allait-elle une nouvelle fois déjeuner toute seule aujourd'hui ?
Elle n'avait pas eu le courage ni pût saisir le moment pour le lui demander.
Elle qui avait tellement ressenti du plaisir à partager son repas avec lui la vieille.
Un moment cloîtré sur place, Levy se resaisit par la suite et alla de ce pas se mettre au trousse de Gajeel.
Mais malheureusement, elle ne réussit pas à savoir où il était passé. Ne l'ayant pas aperçut le long du chemin jusqu'au vestiaire.
Devant la porte de cette dernière, un éleve en sortit et fut surpris de trouver une fille là.
- Qu'est-ce que tu fiches là toi ?
- Rien, Désolée...
Mais qu'est-ce qu'elle faisait bêtement devant la porte des vestiaire des garcons ? Elle ferait mieux de rentrer en classe et de l'attendre.
*
Juvia regarda tour à tour ses amis, alors qu'elles se trouvaient dans le couloir.
Gajeel lui mettait vraiment dans l'embarras.
- On va à la cantine ? proposa Lucy. Ça m'a creuser le ventre de courir.
- Moi aussi, acquiescèrent Erza et Mirajane en cœur.
- Euh... Lucy est-ce que tu peux t'avancer ? J'ai quelque chose à dire à Erza et Mira, balbutia Juvia.
- Pourquoi je dois être mise à l'écart ? demanda cette dernière, bléssée.
- C'est que... Euh ça leur concerne toutes les deux.
Après un long silence, elle obtempéra finalement.
- C'est bon, ne mettez pas long.
- Oui, bien sur.
À son départ, Juvia gloussa. Heureusement qu'elle avait pensé à envoyer un message à Grey de retenir Natsu avec lui bien qu'il n'avait pas compris pourquoi.
Lucy déambulait dans les couloirs jusqu'à la cantine, se demandant ce que Juvia voulait leur dire à toutes les deux.
Un secret ?
Elles étaient amies non ? Elles avaient l'habitude de tout se dire. Ça l'énervait un peu.
Grey et Natsu non plus avait un petit souci, sut-elle, après les avoir envoyé un petit message.
Elle allait être seule à table à attendre ses amis. Elle détestait vraiment gouter toute seule.
Après s'être confortablement installée, elle pianota frénétiquement sur son téléphone en attendant ses joyeux camarades.
Quand une personne prit place à ses côtés quelques instant plus tard, elle releva la tête, joyeuse.
- Enfin vous Voi... Ga... Gajeel ? s'exclama t'elle, les yeux ronds.
La jeune fille fit un mouvement de recul, l'étonnement dans ses yeux.
- Qu'est... Qu'est-ce... Que tu fais là ?
D'un geste vif, il empoigna son visage avec force, serrant ses deux joues entre ses mains, ses yeux rouges vif la transperçant par son aura menaçante.
- La ferme et écoute moi.
Celle-ci referma de suite la bouche, les mains tremblantes sous la table, serrant sa jupe.
Il... Il n'allait rien la faire. Si ?
- T'as pas l'air de saisir. J'aime vraiment pas qu'on joue avec moi.
- Co-comment ? Je... Je ne t'ai rien fais, peina t'elle à dire.
Énervé, il exerça plus de pression sur son visage et elle lâcha un profond gémissement de douleur.
- Putain, me pousse pas à faire quelque chose que je risque de regretter.
Fermant les yeux pour garder son sang froid, une goutte de sueur perla le long de son front. Elle ne devait pas paniquer, ses amis allaient arrivés d'un instant à un autre.
Alors, elle releva ses paupières, décidée à soutenir le regard hostile de son assaillant.
Voyant cette lueur d'espoir dans ses yeux, Gajeel émit un rire.
- N'espère pas trop, tes amis ne viendront pas.
- N-non... C'est... Faux.
- Je t'ai dis de la fermer, grinça t'il.
Par la suite, il fit un sourire, sadique, ses yeux brillants d'une lueur malsaine et se rapprocha près d'elle pour lui chuchoter à l'oreille, ménaçant.
- La prochaine fois que tu t'en prends à Levy, je vais t'écraser.
La jeune fille déglutit, figée par la facilité consternante avec laquelle il disait qu'il lui feras du mal, sans aucune pitié.
Son coeur battit en désordre dans sa poitrine, en proximité à cet individu qui présentait une grande ménace pour elle.
Dès qu'il partit, Lucy avait les yeux exorbités, les mains tremblantes. Les mâchoires douleureuses, les joues endolories et les larmes qui inondaient ses yeux.
Elle était effrayée.
..........
Ça a mis du temps à arriver mais voici le chapitre.
Avis ?
9 janvier
Marie
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