trente-cinquième
Ses petites mains blanches mais quelques peu moites déposèrent avec attention un serre-tête argenté pour maintenir ses cheveux en place, changeant de ses habituels bandeaux.
Pour finir, la bleutée se regarda dans son miroir, tournant un peu sur elle-même, et s'octroya le droit de poser négligemment ses doigts sur ses lèvres recouvert de gloss rose.
Le résultat était sublime pour sa propre analyse, vêtue de sa courte robe en salopette jeans et rangés de boutons, en dessous duquelle se trouvait un magnifique crop top blanc col bateau aux manches longues, terminée pas des sandales plates à corde, de couleur noir.
Son sourire tomba en s'admirant plus attentivement. Il y avait juste une erreur, cette chose qui faisait tâche lorsqu'elle se regardait présentement dans le miroir.
Sa béquille.
Si seulement elle ne l'avait pas, le résultat aurait été parfait. Ses efforts pour plaire ne seront pas engloutis par son handicap dont les autres ne verraient que, malheureusement pour elle.
Faire une sortit avec Gajeel était un peu plus comme un rêve, faisant bondir son cœur de joie tout le long de cette semaine à chaque fois qu'elle avait y penser mais, il y'aura de bien jolie fille non ''invalide'' qu'il remarquera sans doute, pas ses légers attributs.
Levy se mit à papilloner ses yeux pour s'empêcher de pleurer tandis que son cœur se comprimait douloureusement. Elle lui ferait honte si elle sortait avec lui.
Machinalement, elle jeta sa béquille au sol en direction de son lit et se contempla à nouveau en relevant les yeux. Ça aurait été beaucoup mieux si elle était comme ça.
Normal.
L'adolescente hésita longuement sur le fond de sa pensée tout en regardant sa jambe qui lui posait tant de problème. Et si...
Se mordant les lèvres d'appréhension, la petite fille s'arma de courage et pris appui sur ses jambes pour se mettre à marcher. Mais à peine fit-elle quelques pas qu'une douleur lacérante lui traversa l'échine, rendant ses jambes flageolantes et sa vue devint trouble.
Elle couvrit automatiquement sa bouche, enfermant son cri dans sa gorge – pour ne pas alerter son père qui dormait dans la chambre d'à côté, se reposant de sa semaine chargée – Cette douleur était insupportable.
Les larmes aux bords des yeux, la bleutée s'effondra dans le lit en enfouissant sa tête dans son oreiller. Si seulement elle n'avait pas eu cet accident ou n'était tout simplement pas devenue handicapée, ça vie aurait été beaucoup plus simple.
La jeune fille resta longuement la tête sur l'oreiller en ruminant sur sa condition. Une demie heure c'était sans doute écoulée et la sonnerie de son téléphone lui sortit de sa torpeur mélancolique.
Celle-ci récupéra l'appareil qui gisait sur le lit des draps dessiner de fleur et se releva en sursaut en lisant le non qui s'affichait à l'écran.
Elle décrocha à l'appel et sa voix eut du mal à sortir à cause des larmes silencieuses qu'elle avait versé plus tôt.
— Levy, tu fous quoi ?
— B-Bonjour.
— Ouais bonjour. T'es pas déjà prête ?
— Euh si... Si je suis prête depuis pas mal de temps, souffla-t-elle.
— T'étais censé me prévenir pour que je vienne te chercher, rappella-t-il.
La bleutée prit un air catastrophée. À cause de son tourment de tout à l'heure elle avait oublié d'envoyer un message pour le prévenir comme convenu.
— Ça... Ça m'a échappé pardon, s'excusa-t-elle, embarassée. je vais te retrouver, tu es où ?
— Pas la peine, suis devant chez toi.
— Ah bon ? Est-ce que tu peux attendre ? J'arrire.
— Traine pas.
En prenant soin de descendre de son grand lit, s'asseyant au bord de celui-ci, elle tira à l'aide de son pied sa béquille abandonnée non loin de là et la ramassa en toute sécurité.
Levy décrocha son mini sac à dos à fourrure fait de longue oreille de lapin dans lequel elle rangea son téléphone avec de la monnaie et quelques autres choses utiles.
Refermant la porte de sa chambre, la jeune fille marchait à pas silencieux dans les couloirs pour sortir de maison. Elle avait déjà prévenu son père de son absence et il avait été ravi, car il avait eu peur qu'aucun de ses camarades ne souhaiterait se lier d'amitié avec elle.
La bleutée ouvrit la porte et sans le chercher des yeux, elle vit Gajeel tournant le dos à sa maison.
Amitié ?
Ils étaient quoi tous les deux au juste ? Des amis ou de bon camarade tout court ? Elle ne savait pas.
Ressentant comme une présence, ce dernier se retourna vers elle et se mit à avancer.
Mon dieu, elle l'avait déjà vu deux week-end de suite en dehors de sa tenue de lycéen et même, voir torse nu mais à chaque pas qu'il faisait en sa direction, son cœur voulait comme sortir de sa poitrine tellement il battait fort.
Bien qu'il était simplement vêtu d'un grand pull noir de la même couleur que son pantalon jeans délavé et assortit de basket blanche, elle le trouvait en cet instant tellement séduisant que ses joues s'étaient mise à chauffer.
Sans aucun doute, elle avait remarqué que le noir était une couleur qu'il aimait particulièrement, l'ayant toujours sur lui sous une quelconque façon ou vêtement. Et puis, c'était une teinte qui lui allait comme un gant, seyant parfaitement à sa peau légèrement matte, mariant avec ses long cheveux noirs corbeaux et redonnant encore une lueur plus vive à la couleur de ses yeux.
C'était comme un rubis qui brillait de mille feu dans l'obscurité la plus totale, et elle adorait ça.
Pour autant dire, Gajeel lui plaisait fortement et ce sentiment décuplait à chaque fois qu'elle le voyait, aujourd'hui encore plus.
Sans le quitter des yeux, la bleutée rougit d'avantage avant de baisser le regard sur ses pieds qu'elle tortillait sur place.
— Je ne t'ai pas trop fais attendre j'espère.
Le regard levé timidement vers lui pour obtenir une réponse, Gajeel resta planter bêtement à une certaine distance d'elle sans placer aucun mot, la détaillant de la tête au pied.
Elle était splendide. Son allure lui donnait encore cette image si innocence, délicate et frêle. Ses cheveux azurs tournoyaient négligemment sur ses épaules par le faible vent qui survolait les lieux.
Il faisait un peu frais, et il avait l'impression que la chaleur de son regard chocolat lui réchauffait.
— Oui ? demanda-t-elle, de part son regard plus qu'insistant.
— Non rien.
— D-D'accord...
Sans se plaindre, elle se réjouit intérieurement en souriant faiblement. Le regard émerveillé qu'il avait posé sur elle lui suffisait amplement malgré l'absence de mot concret.
— On... On y va ? On est déjà retarder à cause de moi et... Aïe, gémit-elle, après avoir fait plusieurs pas en sa direction.
— Qu'est-ce qu'il y'a ? demanda-t-il, passant rapidement sa main sur le bas de son dos, alors qu'elle vacillait.
— J'ai mal, geignit-elle.
— T'as mal où ?
— Ma... Ma cheville, répondit-elle, se cramponnant à lui en grimaçant.
Quelle bêtise c'était ! Forcer à marcher en toute connaissance de l'état sensible de sa jambe.
— Ça fait mal, couina-t-elle, serrant sa main tremblante sur le bras de son pull.
— Bon, j't'amènes chez toi.
— On... On ne va plus y aller ? paniqua-t-elle.
— Si t'as trop mal j'irais seul. Tu peux pas marcher.
Seul ?
Ça ne le dérangeait pas d'y aller tout seul alors qu'il avait prévu de le faire avec elle ?
— Ça... Ça fait des jours que j'attends ça, murmura-t-elle, et... Et maintenant... J-Je suis désolée Gajeel.
Ce dernier la regarda longuement et perçut au fond de son regard qu'elle était déçu, alors, il la ramena devant la seule marche de sa maison.
— Assied-toi là.
Elle s'exécuta sans trop réfléchir et Gajeel s'accroupit en face d'elle.
— Fais-moi voir.
Un peu réticente, la bleutée lui tendit son pied malgré tout et Gajeel entreprit de défaire la corde autour de ce dernier qui maintenait sa sandale en place
— Non, Arrête ! s'écria-t-elle. Je vais le faire, souffla-t-elle, embarassée.
— C'est bon.
Son pied libéré de sa chaussure, déposé entre ses deux mains, il prit la peine de l'examiner.
— Elle est un peu enflée. T'as fais quoi dessus ?
— Euh hum...
Elle ne pouvait pas lui dire qu'elle avait forcé à marcher sans sa béquille, il trouverait ça idiot et puis c'était réellement idiot de l'avoir fait.
Honteuse d'avouer la raison pour laquelle sa cheville était dans cet état, la jeune fille opta pour un mensonge.
— Ma béquille est tombée et je me suis fais mal en la récupérant, souffla-t-elle.
— Mouais, comme la dernière fois au lycée, soupira-t-il. Évite de la perdre n'importe comment.
Levy hocha silencieusement la tête et son cœur s'étreint face au mensonge qu'il crût.
Gajeel avança sa main gauche au haut de sa cheville et glissa celle de droite en bas de son pied, occasionnant un frisson lorsque sa paume froide touchèrent son arrière-pied.
— Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-elle, la voix fine.
— Ça se voit pas ? Si tu veux qu'on y va faut que ta douleur s'atténue.
— Mais tu peux pas me masser le pied.
— Pourquoi ?
C'était pas évident ?
— C'est... Bizarre, souffla-t-elle.
Sans se soucier de son avis, il fit des mouvements rotatoire pendants quelques instants dans un sens puis dans l'autre, faisant légèrement grimacer la blue.
Ce n'était pas comme ça qu'elle avait imaginé cette journée. Toutefois, c'était quand même gentille de sa part, rien ne l'obligeait à le faire.
— Désolée, on sera vraiment en retard à cause de moi.
— Pas grave, même si les autres attendent depuis pas mal de temps déjà.
Le cœur de Levy rata un battement.
— Les autres ? répéta-t-elle lentement.
— On y va pas seul.
— Tes... Amis viennent aussi ?
— C'est eux qui m'ont demandé de me ramener de base.
— Ah !
Alors, ce n'était pas lui qui avait eu l'idée. Il avait juste voulu ne pas y aller seul ?
Étrangement, elle était vraiment triste de la tournure des choses.
— Hum... Merci de m'avoir inviter alors, remercia-t-elle quand même, la tête baissée.
Maintenant ça lui laissait un goût amer. Voilà pourquoi ce n'était pas à son avantage de se faire des illusions mais au moins, il avait pensé à elle pour l'accompagner. C'était déjà ça et sans doute suffisant... Pour le moment.
— On va voir quel genre de film ? demanda-t-elle, espérant au moins tirer profit de cette sortie en ''groupe''.
Se divertir.
— Hmm... Une horreur, répondit-il.
À sa réponse, Levy pâlit considérablement.
— Une... Une horreur ?
— T'aime pas j'imagine.
— N-Non, je... C'est effrayant ?
— C'est pas le but d'une horreur ça ? rétorqua-t-il.
— Je veux dire c'est trop effrayant ?
— Sais pas, c'est pas moi qui ai choisit.
Et connaissant Luxus ça sera sans doute du genre à faire flipper pendant des jours encore.
— Si ça t'arranges pas, t'es pas obligé de m'accompagner.
— Non, ça va.
Quand bien même, bien qu'ils ne seront pas tous les deux, elle voulait vraiment sortir... Avec lui.
— Ça va si ça ne fait pas trop peur.
— Hum... Comme tu veux. C'est bon ça devrait tenir un moment, dit-il, déposant son pied au dessus de sa chaussure.
— Merci.
— N'oublie pas de mettre une poche de glace quand tu vas rentrer.
— Oui j'oublierais pas.
Voyant Gajeel entreprendre de lui remettre sa sandale, elle voulut l'interrompre mais se ravisa. C'était trop mignon la tête troublé qu'il faisait.
— Ça se met comment ces machins là ? grommela-t-il, tenant les deux petites cordes entre ses mains.
— Mets comme tu peux, sourit-elle.
Regardant le modèle sur son pied voisin, ce dernier enroula alors comme il pouvait les cordes de sa sandale autour de sa jambe.
— Merci, remercia-t-elle, dès qu'il termina.
Gajeel se releva ainsi que la bleutée qui prit appui sur sa béquille récupérée non loin d'elle.
— On va prendre un taxi, ça ira beaucoup plus vite.
La réponse de Levy fut couvrit par la sonnerie d'un téléphone, ce n'était pas le sien. Elle vit Gajeel récupérer le cellulaire de sa poche et décrocher.
— T'es où là ?
— Loin.
— Ça fait des plombes qu'on t'attends. Tu foutais quoi ?
— J'devais passer la récupérer, y'a eu un problème.
— Ramène toi vite.
— Entrez sans nous, répondit simplement Gajeel avant de raccrocher.
— Tss... Comment il ose me raccrocher au nez ? fulmina Luxus.
Il était occupée à faire le beau avec cette meuf ou quoi ?
— Alors, où es Gajeel ? s'enquit Jellal.
— Il arrive.
— On va encore l'attendre pour longtemps ? demanda Erza.
— Il est loin.
— Mais on va rater toutes les meilleurs places. On pourrait pas s'avancer ? proposa Mirajane. Luxus...
— Oui, c'est bon, coupa-t-il.
— On s'assoit à côté l’un de l’autre, s'enjoua Mira, prenant son bras.
Le blond soupira avant qu'ils ne s'engagent à entrer dans la salle de projection de leur film.
* *
A peine entré dans le cinéma, Levy se mit à admirer les lieux. C'était sa premiere sortie depuis bientôt trois mois déjà qu'elle était arrivée à Magnolia. Elle n'aurait pas cru tenir longtemps et encore moins pu s'imaginer qu'elle finirait par le faire en compagnie de quelqu'un.
— C'est la salle quatre je crois, dit-il.
Alors que Gajeel examinait les billets, la bleutée jetait des coups d'œil par ci et par là.
Ce n'était pas aussi grand que celui de Crocus mais c'était vraiment magnifique, les couleurs de peinture blanche et orange donnaient un ton joyeux, les quelques tables de bois et leur hautes chaises joliment décorés dans un coin du hall, le sol recouvert de grand carreaux blanc et l'accueil débordaient de monde.
En voyant une jeune fille passer avec un gros bol de pop corn, Levy se mit à contempler cela longuement. Ça avait l'air délicieux.
— T'en veux ? demanda Gajeel, voyant son regard penché dessus.
— Non pas du tout.
Comment pourrait-elle manger avec appetit alors qu'elle serait effrayer par un film ? Juste y penser lui donnait des frissons.
— C'est par là.
La bleutée talonna Gajeel et après qu'on eut à vérifier leurs billets, ils entrèrent tous les deux dans la salle de projection.
Le grand écran géant et des chaises rouges furent la première vision de la jeune fille, dans une pièce sombre dont la seule source de lumière provenait du film qui se déroulait à l'instant mais aussi, la pièce de taille moyenne était quasi pleine.
Dans tous les cas, cela arrangeait la bleutée de se trouver une place toute au fond, non seulement parce qu'elle voulait éviter le plus possible de regarder ce film en complet mais aussi pour ne pas descendre plusieurs de ces marches dans son état handicapée.
Tous les deux se contentèrent de descendre deux à trois marches plus bas avant de se trouver des sieges et de s'y assoir.
— Si t'as trop peur, ferme les yeux.
Levy acquiesça en levant les yeux vers l'écran. Elle aurait préféré être encore plus petite pour ne pas apercevoir un bout du film.
Hum ?
Ça avait l'air plutôt normal. Une jolie famille qui passait des vacances, rien de bien alarmant. Elle s'était vraiment affolée pour rien. Ça ne devrait pas être si effrayant que ça.
Trois bonnes dizaines de minutes s'était écoulées au point d'ennuyer Gajeel. Y'avait vraiment rien d'extra dans ce film. Et justement, Luxus ne choisirait jamais un film normal, la suite allait être très glauque c'est sur. A cela, il jeta un coup d'œil à Levy. Elle avait plutôt l'air calme et il craignait la suite, elle allait...
— Arrh !!
Elle s'était mise à crier de peur, avant qu'il ne termine sa pensée tout comme la majorité des personnes de la salle. On dirait que c'était maintenant que les choses commencaient.
Levy se mit à calmer sa respiration haletante.
— C'est... juste un film, se rassura-t-elle, un... Kyaa !!!
Oui encore et elle avait même couvrit son cris de sa bouche et bizarrement il avait l'impression de n'entendre que son cri à elle pourtant parmis tant d'autre.
— Ça... Ça fait trop peur.
Combien de scènes il y'en avait encore ?
— Ferme les yeux, lui chuchota-t-il.
Levy s'exécuta en ferment obstinément ces derniers et quand le calme revint quelques minutes plus tard dans la salle, elle se dit que c'était passé et se permit alors de les rouvrir. Mais erreur ou mauvais timing, ce qu'elle vu était plus qu'horrifiant qu'aucun son n'avait pu sortir de sa bouche, elle avait juste pâlit.
Instinctivement, elle avait saisit la main de Gajeel déposé sur l'accoudoir et s'était couché dessus, les yeux fermés.
— Levy ça va ? demanda-t-il, malgré la bêtise de sa question.
Elle était toute pâle et tremblait.
— Je peux plus regarder, souffla-t-elle, haletante.
— On peut sortir si tu veux.
— La fin... Tu ne veux pas voir la fin ?
— Il y'en a encore pour presque une trentaine de minutes. Tu risques de t'évanouir entre temps.
— D-D'accord, je veux bien sortir. Ne lâche pas ma main s'il te plait.
— Ouvre les yeux et ne fixe plus l'écran.
L'adolescente s'exécuta et s'était mit à regarder Gajeel dans les yeux et il fut un instant déstabilisé de part l'intensité de son regard.
— T'aurais pas dû te forcer.
— D-Désolée...
Avec attention et prudence, il fit monter les marches à la bleutée pour s'en aller et ils constatèrent qu'ils n'étaient pas les seuls à quitter la pièce. Fallait vraiment avoir du cran pour regarder ça jusqu'au bout.
..........
Avis ?
18 mars
Marie
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