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soixante-treizième

Les rares étoiles présentes illuminaient d'or et silencieusement le ciel d'un sombre bleu, la lune en demi-croissant brillait particulièrement fort aujourd'hui, et la brise nocturne de l'hiver accueillait les deux lycéens qui avançaient à pas mesurés vers la demeure de la famille Strauss.


Mirajane bloqua contre son oreille ses mèches de cheveux rebelles qui s'envolaient en désordre à cause du vent, puis jeta une œillade à son voisin de marche aussi silencieux qu'une tombe, et qui se contentait d'avancer en la suivant jusqu'à chez elle.

— Merci de m'avoir raccompagné mais tu n'étais pas obligé, souligna-t-elle, s'arrêtant devant la palissade noir entourant sa maison.

— Parce que ça te déplaît ? En plus il es tard.

— Tu crois que je suis un bébé ? Il est à peine 19h. Bonne nuit !

La jeune fille posa hâtivement sa main sur la barrière pour l'ouvrir, mais Luxus l'en empêcha en lui saisissant le bras. Et puis zut !

— Attends ! Ne t'en vas pas comme ça.

— Il y a autre chose ? On a terminé notre discussion je pense. Si tu te sens encore coupable de quoi que ce soit ce n'est plus la peine. Tu sais, j'ai compris ta position maintenant. Tout naturellement tu as voulu t'éloigner, tout le monde aurait fait pareil, lui sourit-elle pour le rassurer.

Le jeune homme ne dit mot, se contentant de l'observer.

— Si c'est bon il faut que je rentre chez m-

Luxus exerça une pression plus forte sur son bras, obligeant la jeune fille à lever ses grands yeux bleus dans sa direction.

— Tu comptes vraiment t'en aller sans répondre à ma question ?

— Hum, laquelle ? demanda-t-elle, faisant mine de ne plus s'en souvenir.

— Celle de savoir si tu veux sortir avec moi.

— Pour une promenade ?

Dépité, Luxus la relâcha et croisa les bras contre son torse en levant un instant les yeux vers le ciel presque dépourvu d'étoiles.

— Au stade tu m'embrasses comme jamais et là, tu joues les filles indifférentes.

Le blond posa une main sur la barrière, l'empêchant ainsi d'entrer immédiatement lorsqu'elle lui tourna le dos.

— Tu ne trouves pas qu'on a perdu trop de temps entre nous depuis le collège ? Ou bien tu veux juste me faire languir ? demanda-t-il.

Mirajane se contenta de sourire.

— Tu es cruelle, Mira.

— Tu trouves ça cruelle ? C'est égoïste venant de toi.

Luxus resta muet, observant silencieusement la jeune fille. Son regard intense semblait brûler sur sa peau tel une flamme dansante ce qui provoqua un grand tumulte en elle, et les battements de son cœur devinrent alors très instables quand leurs doigts s'effleurèrent, et que son dos se frotta légèrement contre le torse du blond lorsqu'il s'abaissa soudainement pour lui murmurer :

— Je dois m'attendre à un oui ou à un non ?

— D'après toi ? rétorqua-t-elle, essayant de ne pas manquer de respirer.

D'après lui ?

— Tu joues avec moi.

Sous l'impulsion de son désir, Luxus empoigna ses cheveux argentés dans sa grande main et déposa impétueusement sa bouche sur les lèvres tentatrice de Mirajane pour entamer un langoureux baiser. La violence et la passion du baiser étaient si intenses qu'elle dut s'accrocher à son vêtement pour ne pas perdre pieds, et sa langue si brûlante lui fit défaillir lorsqu'il l'enfouit dans sa bouche. Bouleversée, la jeune fille interrompit brusquement leur échange en le repoussant. Il voulait lui faire perdre la tête ou quoi ? Pourquoi il dégageait autant de chaleur ?

— D-Demain, on... On continue demain, d'accord ? JE PARLE DE TA REPONSE ! Passe une bonne nuit, souhaita-t-elle, s'enfuyant presque en entrant promptement chez elle.

Mirajane referma la porte principale de la maison et s'adossa un moment dessus pour reprendre un rythme cardiaque normal, les doigts posés sur ses lèvres encore enflées par ce baiser.

La lycéenne s'éventa pour attenuer les rougeurs de son visage avant de reprendre le chemin menant jusqu'à sa chambre, bien qu'elle trouvait la maison très silencieuse. Ses frères se trouvaient sans doute dans leurs chambres respectives ? En plus il était encore trop tôt pour que leurs parents ne soient rentrés de l'hôpital.

L'aînée des Strauss poursuivit son chemin et, terminant de gravir les différentes marches menant à l'étage, elle remarqua que la chambre la plus proche du couloir, celle appartenant à sa petite sœur était entrebâillée. Surexcitée, elle toqua quelques coups dessus.

— Lisa ! Lisa ! Est-ce que je peux entrer ? J'ai trop envie de te raconter !

— Euh... Oui, oui tu peux entrer.

Mirajane ouvrit précipitamment la porte et se rua vers le lit vide de sa petite sœur, qui se trouvait assise devant son bureau.

— Tu portes encore la tenue de ton lycée, s'etonna Lisanna, jetant un coup d'œil à sa sœur allongée dans son lit.

— Aah Lisanna, Luxus et moi on s'est réconciliés ! Il a enfin répondu à mes sentiments lorsque je lui ai dit que je l'aimais. J'ai envie de le crier partout. Il faut que j'envoie un message aux filles, se rejouit-elle, serrant un oreiller contre sa poitrine.

Piquée, Lisanna laissa la mine de son stylo à encre noir faire un trait informe sur la page à moitié vierge de son journal où elle consignait ses nombreuses pensées secrètes en y ajoutant chaque jour de nouveau mots d'amour qu'elle ne pouvait exprimer à voix haute en les gardant douloureusement pour elle-même dans son cœur brisé.

— Vous êtes ensemble alors, souffla-t-elle.

Mirajane s'assit dans le lit.

— Pas encore, haha. J'ai envie de le faire trimer un peu même si ça doit être moi qui meurt le plus d'impatience. Quand je l'ai laissé au portail tout à l'heure j'avais envie de revenir sur mes pas et de sauter dans ses bras en criant un gros OUI ! Pourtant je veux tellement le faire languir de tel sorte qu'il ne puisse jamais plus me laisser tomber mais j'ai si hâte d'être à demain car je crois pas que je vais tenir plus d'une journée. Et puis il a raison, on ne devrait plus perdre notre temps, alors demain je vais lui donner ma réponse, sourit-elle.

Lisanna laissa planer un blanc tandis que Mira se trouvait dans un nuage de bonheur.

— Ou bien tu crois que je devrais le faire attendre plus longtemps ? Il m'a dit beaucoup de choses cruelles, ça m'énerve quand j'y repense, mais je suis sûre que je vais craquer la première, rit-elle.

Mirajane attendit un commentaire de la part de sa petite sœur qui ne vint malheureusement pas.

— Lisa, pourquoi tu ne dis rien ?

— Tu as déjà l'air si heureuse. Que veux-tu que je dise d'autre ? J'ai envie d'être un peu seule. Est-ce que tu peux me laisser ?

Confuse, la sœur ainée quitta le lit pour rejoindre sa sœur et s'appuya contre sa table de bureau.

— À quoi ça sert d'être heureuse si on ne peut même pas le partager ? Si tu as un problème, raconte-moi.

— C'est rien, souffla-t-elle, fermant son journal pour que sa sœur ne puisse le lire.

— Dis-moi au moins ce qui te tracasse.

Lisanna serra avec force le stylo dans sa main.

— Je n'ai pas envie de t'entendre parler de Luxus, marmonna-t-elle

— Je t'ai toujours parlé de lui, pourquoi tu réagis ainsi ? Je pensais qu'entre nous on pouvait aisément se parler de nos sentiments.

— Toi tu peux, pas moi. Toi tu peux t'exprimer librement sur ton amour et parler de Luxus. Moi non, je n'ai qu'à m'étouffer avec dans mon cœur. Je trouve que ce n'est pas très équitable si tu es la seule à pouvoir dire à voix haute les sentiments que tu portes pour celui que tu aimes.

Mirajane fronça les sourcils.

— Je n'ai aucune envie de parler de cet ordure de Bickslow.

— Ne l'insulte pas.

— Tu ne le défendrais pas ainsi si tu le connaissais vraiment. C'est une vraie ordure. Pourquoi tu t'obstin-

— Arrête ! Ne l'insulte pas devant moi. Si moi je me mettais à insulter Luxus ça ne te plairait pas non plus.

Mirajane eut un court moment d'hésitation avant de reprendre la parole.

— Certainement. Je sais que personne n'est parfait, mais les personnes comme Bickslow qui ont une personnalité aussi noire et destructrice sont les pires.

— Je t'ai dis d'arrêter ! s'énerva-t-elle, poussant violemment sa sœur qui se retrouva au sol par le coup de la surprise.

Mirajane resta figée sur le sol, les yeux écarquillés face au geste aggressif de sa petite sœur. Elle l'a poussée ?

Prise de panique, Lisanna se leva de son bureau et s'accroupit toute tremblante vers sa sœur.

— M-Mi... Mira, par-don...  J-Je... Je voulais pas te f-faire du mal...

— Notre relation est en train de se briser de plus en plus alors j'abandonne, fais ce que tu veux, sors avec lui si ça te chante. Tu l'aimes tellement que maintenant tu te montres violente, tu... Tu me jettes au sol ?

— N-Non, s'il te plaît Mira, je suis désolée. Pardone moi. Je ne voulais pas.

— Ne t'excuse pas, tu as juste écouté ton cœur qui peut parfois nous amener à faire des folies quand les sentiments nous débordent. Va donc le rejoindre.

— N-Non... S'il te plaît laisse moi m'excuser, ne me dit pas ça. Il s'en fiche de moi et de ce que je ressens. Il ne me respecte même pas, ni mes sentiments d'ailleurs, lui qui se vante devant moi d'avoir embrassé une autre fille .

— Ça te surprends ? Tu crois que ce type à une conscience qui le juges ? Mais toi tu... Arh ! Fais comme tu veux, j'ai en marre.

Lisanna baissa les yeux.

— Je ne sais pas ce qui m'a pris, excuse-moi d'avoir été agressive avec toi.

Mirajane prit sa sœur dans ses bras et caressa son dos pour apaiser ses tumultes. Elle avait certe dit à Lisanna qu'elle pouvait suivre son cœur mais elle espérait qu'elle ne se rapprochera plus de Bickslow cette fois-ci.

* * *

La lune en forme de demi-cercle brillait haut dans le ciel, répandant sa lueur argenté. Aidée par les quelques lampadaires dispersés qui parsemaient les rues, ils éclairaient le quartier plongé dans l'obscurité la plus totale à cette heure très tardive.

Emmitouflée dans sa couverture pour barrer le froid mordant de cette nuit d'hiver malgré l'absence de neige depuis le début de la saison, la bleutée jeta un coup d'œil sur son reveil.

01:17

Le soupir échappé de ses lèvres résonna plutôt bruyamment dans sa chambre en raison du silence presque funèbre régnant dans les alentours de la maison. Aujourd'hui non plus elle ne parvenait pas à trouver le sommeil et elle ne désirait pas déranger Gajeel tout comme hier. D'autant plus qu'à cette heure il dormait sûrement.

<< Mais sache que tu as le droit de signaler toute forme de violence dont tu pourrais être victime. >>

La bleutée se retourna dans le lit et enfouit son visage dans son oreiller en repliant ses jambes contre elle – le proviseur lui avait posé cette question aujourd'hui pourtant elle n'avait pu répondre.

Parce que tu es lâche, résonna une voix dans sa tête.

— Je... Je ne suis pas lâche, souffla-t-elle, fermant les yeux pour se reposer.

Malheureusement, plein de mauvais souvenir envahirent son esprit durant la nuit.

Des souvenirs étouffants.

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Elle rangea ses effets dans son sac et à peine eût-elle finit qu'on tapota son épaule.

— Hey toi, dégage.

Ahurit, Levy cligna plusieurs fois les yeux, reconnaissant l'ancien propriétaire du siège.

— Pardon ?

— Trouve toi une autre place et dégage de là.

— Mais madame Mavis m'a...

— Ta gueule toi, j'étais ici avant.

De simples paroles qui pourtant avait fissuré chaque jour un peu plus son amour propre.

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Deux éleves la bousculèrent pour qu'ils puissent entrer dans la classe vu qu'elle avait bloqué le passage étant prise dans ses pensées.

— Désolée, s'excusa-t-elle, se dégageant de la porte.

— Tu fiches quoi là, tes béquilles ont lâché ou quoi ?

— Nope ça n'a pas de moteur ces chose là, renchérit le second.

— Ouais.

Les deux éleves se mirent à rire.

Des rires qui brisaient son cœur.

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La bleutée s'avança vers elle alors que sa camarade était assise sur sa table, causant avec un garçon brun debout à ses côtés.

— Ex-Excuse moi, appella Levy.

— Oui ? dit-elle, quittant d'un visage souriant à un regard neutre.

— C'est que j'aimerais savoir si humm... Lors du dernier cours de science est-ce qu'un devoir avait été laissé ? Je n'avais pas très bien suivis la fin de la séance.

— Il y'en a pas, répondit-elle assez sèchement.

— Ah oui, merci.

Elle aurait peut-être dû poser une autre question et Levy se mit à réfléchir sur comment captiver son attention quand elle entendit :

— Pourquoi est-ce qu'elle te parle ? chuchota le garçon.

— Je sais pas, ignore là.

Levy se figea, le coeur battant très fort.

L'ignorer ?

La jeune fille ne lui prêta plus d'attention, retournant à sa précédente causerie et Levy resta devant eux pénaude, honteuse et elle décida donc de retourner s'assoir, le coeur lourd.

À peine se retourna-t-elle qu'un bras lui entoura le cou et elle se dégagea directement, serrant fermement sa béquille.

Pas encore ça.

— Hey, la naine, je peux l'essayer ?

Avant qu'elle ne puisse répondre, il avait saisi sa béquille et elle dû s'agripper à une table pour ne pas tomber sous le coup de la surprise.

— Non, pas... Pas encore, rend la moi, dit-elle à son voleur qui n'était autre que le garçon aux cheveux rose, comme les autres fois.

— T'es ridicule, pourquoi tu aimes piquer sa béquille ? lança Grey.

— Tu veux juste pas l'avouer que je suis classe même avec une béquille.

— N'importe quoi, je suis mille fois mieux. Donne moi ça, arracha Grey.

— Non, non je vous en prie rendez-la moi, supplia Levy.

Levy ferma obstinément les yeux, les mains tremblantes sur la table qu'elle agrippait.

— Waouh monsieur Grey !

— Ne les encourage pas Juvia, soupira Lucy.

Levy déposa son sac sur la table la plus proche et posa une main sur sa poitrine qui battait beaucoup trop fort.

Une main se posa sur son épaule et elle ouvrit les yeux. Elle vit cette fille aux cheveux écarlates.

— Tient, reprend là. C'est la dernière fois que je t'aide.

— Mer... Merci, souffla-t-elle, la gorge nouée.

La bleutée se mit correctement debout et la blonde qui était toujours avec ce groupe d'amis s'adressa à elle.

—Récupère ton sac, ne pose pas tes effets sur ma table, interdit Lucy.

Elle fut choquée et la main tremblante, elle récupéra son sac et partit finalement s'assoir à cette place, au fond de la classe près de la fenêtre après avoir lancé un faible désolée.

Levy entoura ses bras autour d'elle alors qu'elle ne cessait de trembler.

Leur mépris la faisait suffoquer.

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Ayant rassemblé un minimum de courage, Levy posa une nouvelle fois sa main sur la porte de la classe pour la pousser mais on la bouscula.

— Laisse nous passer, pied en carton, se moqua celui responsable de sa bousculade.

Pied en carton ?

— Pouhahaha ! rièrent ceux autour.

Leurs rires résonnèrent comme un coup de marteau dans le cœur de la bleutée.

— Pied en carton ? C'est encore quoi cette appellation Bickslow ? se moquèrent les deux amis.

— Bah quoi ? Elle a un pied qui ne lui sert à rien c'est comme du carton.

— Ah ouais pied en carton c'est plutôt bien trouvé.

La jeune fille était figée n'osant bouger par cette humiliation, les yeux fermés, se trouvant au bord des larmes.

Encore une fois on se moquait de son handicap.

Son corps tremblait de toute part et ses larmes avaient fini par s'échapper de ses yeux.

— Haha, faut qu'on le dise à tout le monde.

— N-non, souffla-t-elle, le visage baigné de larme. S'il vous plaît non.

Si toute la classe s'y mettait ça allait être horrible.

Ils étaient pourtant déjà tous horribles avec elle.

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Levy serra son sac à dos comme celui qui contenait d'habitude son repas autour de sa poitrine.

— Je... C'est...

— Tu refuses ? Tu veux qu'on le dise à tout le monde ? Ce surnom là, pied en...

— N-non, je... Je vais les faire, se résigna-t-elle. Je ferais vos exercices.

La jeune fille s'empressa de mettre son sac au dos et de saisir sa béquille pour s'en aller quand ils s'adressèrent une nouvelle fois à elle.

— Où est-ce que tu vas comme ça ? On en a pas fini, l'arrêta Bickslow, lui coupant le chemin.

— Mais j'ai dis que je ferais vos exercices, qu'est-ce que vous voulez d'autre ?

— On est de ménage aujourd'hui, tu vas t'en charger à notre place.

— Je ne peux pas...

— Oh que si, faire nos exercices sera beaucoup trop simple pour toi. Ça sera plus drôle de te voir te démerder à nettoyer la classe.

Les trois garçons se mirent à rire.

Levy était dégoutée, ils savaient qu'elle aurait dû mal à le faire. S'ils pensaient l'utiliser de cette façon, ils se trompaient vivement.

— Je le ferais pas.

— Quoi ? On dirait que t'aimes bien le petit surnom que je t'ai donné.

— Vous... Vous n'avez qu'a le dire à qui veut l'entendre. Et vos exercices faites les tout seul, c'est à ça que sert un cerveau.

La bleutée s'empressa de s'en aller après avoir lâché cela, le cœur palpitant. Est-ce qu'elle était allée fort ?

— Répète ça voir, je rêve ou tu m'as traité d'idiot ? s'énerva Bickslow en retenant violemment son bras.

— L-lâche moi, tu me fais mal, couina-t-elle.

— Petite prétentieuse, tu te prends pour qui ? Juste parce que t'es la plus intelligente ? bougonna-t-il, serrant plus fort son bras.

— Aïe, TU ME FAIS MAL ! gémit-elle, les yeux fermés.

Si horrible au point de deviner physiquement violent avec elle.

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La jeune éleve écarquilla les yeux lorsqu'elle arriva à son bureau.

— Qu'est-ce que...

Des bouts de papiers traînaient tout autour et sa table était pleine d'écriture à marqueur dessus.

Des grossièretés et des injures étaient marquées.

— Non, non !

Elle laissa tomber son sac au sol et fouilla avec empressement son mouchoir pour effacer tout cela, avec force.

— Pourquoi... Ça part pas...

Pendant qu'elle s'attardait à effacer ces injures, la classe se remplissait peu à peu.

— Ça part pas... Ça part pas...

" Sale prétentieuse "

" Handicapée''

'' T'as pas ta place ici ''

" Va te faire opérée "

" Tu fais pitié "

Pourquoi ils avaient écrit ça ? Qui avait écrit ça ?

Pourquoi ça refusait de s'effacer ?

Pendant ce moment, certains élèves la regardait d'un œil perplexe.

– Qu'est-ce qu'elle fiche ?

– Aucune idée.

Un rire mauvais résonnait à son oreille et Levy se retourna pour voir qui c'était.

— Mon cadeau te plait ? commença Bickslow.

— Alors... C'est toi... Qui a fait ça ? demanda-t-elle, la voix peinant à sortir de sa bouche.

— Ouais.

Sa gorge lui serrait, tout d'un coup asséchée.

— Pourquoi ? Pourquoi tu as fais ça ? Qu'est que tu gagnes ? demanda-t-elle, péniblement.

— Ce que je gagne ? Rien du tout, mais c'est drôle, pied en carton, rit-il, appuyant sur ses derniers mots.

Ceux qui avaient suivi la conversation se mit à rire, ce qui figea Levy.

— Mouhaha ! Pied en carton ? C'est quoi ça ? commentaire certains.

— Ça lui va bien, rièrent d'autres.

Pied en carton.

Cette phrase résonnait infiniment dans sa tête qu'elle vacilla. C'était horrible.

Leurs rires étaient insupportables.

Malgré tout, elle espérait toujours se faire au moins un ami.

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En entendant des voix qu'elle reconnaissait suivi de son nom, Levy se stoppa au pas de la porte

On parlait d'elle ?

De l'autre côté de la porte de la bibliothèque, Lucy et Cana virent Bisca et l'interpellèrent pour pouvoir elle aussi l'inviter.

— Dit, tu voudrais venir à l'anniversaire de Juvia ? C'est demain, proposa Lucy.

— Demain ? Pourquoi pas, j'ai rien à faire et mon groupe a déjà terminé l'exposé.

— Parfait alors. On te laisse, nous on va rejoindre Levy, informa Cana.

— Levy ? La béquilleuse ? précisa Bisca.

— T'en connais une autre ?

— Me dites pas que vous traînez avec elle.

— Dit pas de bêtise, c'est juste pour l'exposé, on travaillait avec elle, clarifia Lucy.

— Pourquoi elle ? s'étonna Bisca.

— C'était pour le pari du meilleur exposé. Vu qu'elle est la plus intelligente on avait besoin d'elle pour gagner.

— On a même réussit à lui filer tout l'exposé, rit Cana.

— Comment vous avez fait ? demanda Bisca, stupéfaite.

— Un peu d'attention et c'était joué. Je l'ai offert une barrette minable et elle ne cesse de me remercier alors que c'était un cadeau de mon père que je détestait et je voulais m'en débarrasser.

— Haha, vous êtes cruelles. Et vous comptez la recompenser ? Je sais pas moi, en l'invitant à votre fête ? demanda la fille aux cheveux verts.

— Arrête de dire des sottises Bisca, je compte pas l'inviter. Elle fait honte avec sa béquille.

— Mais quand même, elle vous a rendu service.

— Arh c'est vrai, mais j'espère qu'elle va refuser.

— Ça m'étonnerait. C'est souvent ce genre d'occasion que les gens comme elle en profite pour se sentir important.

Les trois filles se mit à rigoler, brisant encore plus le cœur de celle dos à la porte entrouverte.

Ses tremblements étaient incessants et ses flots de larmes avaient mouillés le haut de sa tenue. Sa vue était brouillée, sa gorge serrée et sa poitrine palpitante.

La bleutée serra sa béquille et retourna d'un pas pressé vers son siège, les larmes obstruants bien que sa vue.

Mais elle n'était rien pour tous ses camarades de classe.

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Dictionnaire contre sa poitrine – recupéré ce matin dans son casier – maintenu uniquement par sa main gauche, Levy se stoppa à l'entrée de la porte à cause des deux éleves adossés aux embrassures de celle-ci.

Elle paniqua un instant en voyant qui c'étaient, Bickslow et un de ses amis, bloquant le passage et n'ayant pas l'air de vouloir le libérer.

Ses mains devinrent automatiquement moite, elle détestait avoir à faire à lui.

Rassemblant son maigre courage, la bleutée éleva docilement sa voix, presque comme un murmure.

— Je... Je voudrais passer, souffla-t-elle.

Les deux élèves l'ignorèrent, continuant leurs causeries pourtant loin d'être intéressantes.

— Je peux passer ? redemanda-t-elle un peu plus fort.

Ils prêtèrent enfin attention à elle, tournant leur regard de son côté.

— Quoi ? J'ai pas entendu, lança Bickslow.

Il le faisait exprès c'est sur.

— J-je demandais si... Si je peux passer, redemanda-t-elle, le regard baissé.

— Elle est où la politesse ?

La bleutée crispa ses doigts sur son livre et après quelques longues secondes de silence, elle fut contrainte d'ouvrir la bouche.

— ... S'il te plaît, dit-elle, difficilement.

— Là c'est mieux, fit-il, libérant enfin le passage avec son ami après un signe à ce dernier.

Levy s'empressa de s'avancer mais Bickslow lui murmura :

— Fait attention à ne pas tomber.

— Pardon ?

À peine mit-elle un pied à l'interieur de la classe encore à moitié vide, qu'elle se fit pousser fortement dans le dos et elle perdit l'équilibre.

La bleutée tomba, reversant ses deux sacs comme son dictionnaire au sol, s'ouvrant sur une page.

Ses camarades présents trouvèrent cela ''drôle'' au point d'éclater de rire au grand malheur de Levy qui se sentit honteuse.

— Bah j't'ai prevenu, ricana Bickslow.

Le pire c'était la maltraitance, comme s'ils essayaient de la briser.

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Derrière un bâtiment de l'établissement, à l'abri de tous les regards, Levy s'était réfugiée pour déjeuner.

Qu'elle avait hâte de goûter les merveilles que lui avait cuisiné son père. Elle mourait de faim.

Évidemment, elle n'avait rien fait en sport aujourd'hui mais juste voir ses camarades s'éxercer avec autant d'intensité l'avait donné faim, rit-elle.

Elle ouvrit son bento et commenca à manger avec appétit.

— T'as de l'appétit on dirait, entendit-elle.

Celle-ci sursauta et tourna sa tête d'où lui était parvenu la voix, bien qu'elle connaissait déjà de qui il s'agissait.

Lucy et Cana se tenaient là, et la bleutée se crispa lorsqu'elle vit Bickslow derrière ces dernières. Ses mains devinrent moites et elle perdit ses mots.

Ils la suivaient maintenant ?

Bickslow s'avança vers elle et la jeune fille prit peur. Qu'est-ce qu'il allait faire cette fois-ci ?

La face du jeune garçon penché vers elle, Levy recula instantanée et déglutit, le coeur battant à tout rompre.

Bickslow avança sa main vers elle et la bleutée ferma les yeux de peur mais au contraire, il arracha son bento.

— Ça a l'air bon tout ça. Mais je pense pas que t'en auras besoin.

Il renversa son repas au sol sous les yeux écarquillés de Levy.

Elle quitta son support et à peine fit-elle un pas que Bickslow lui saisit avec force, la bloquant dos contre son torse.

— Lâche moi, qu'est-ce que tu me veux ? C'est quoi ton problème avec moi ? s'énerva-t-elle finalement.

— C'est amusant, souffla-t-il au creux de son oreille.

Pour eux, elle était moins qu'un insecte.

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Sa tête rencontra sa table et elle ferma les yeux s'octroyant quelques minutes de repos ayant passé une nuit très agitée, à moitié eveillée.

A peine retrouva-t-elle un minimum de paix interieur qu'une grande main souleva sa tête en tirant fortement ses cheveux vers l'arrière, la faisant grimacer.

— Tu te crois dans une auberge ou quoi ? Ou t'étais occupée toute la nuit à jouer les p*tes !

D'un oeil à moitié ouvert – De part la douleur, elle pût voir qu'il s'agissait bel et bien de celui qu'elle redoutait tant.

Il se mit à rire de sa propre raillerie ainsi que ceux autour qui les écoutaient.

La bleutée baissa la tête. Elle voulait tout simplement que ce cauchemar prenne fin.

Bickslow délaissa ses cheveux et releva son visage en appuyant sur ses joues.

Il exerçait une si forte pression qu'elle avait mal au mâchoire.

— Qu'est-ce que je peux bien faire de toi aujourd'hui ? se demanda-t-il, plongeant ses iris vert dans les yeux de Levy.

Les trouvants paralysantes, celle-ci ferma les siens et le garçon fit un sourire, accentuant encore plus la force sur ses joues qu'elle en gémit de douleur.

Quand il la relâcha, elle porta directement ses mains à ses joues qui étaient toutes douloureuses et sûrement rougies et marquées tant elle avait la peau fragile.

— Bref je verrai bien mais pour le moment j'ai pas envie de voir ta sale tronche, va voir ailleurs.

— On... On va bientôt sonné, bégaya-t-elle, la voix à peine audible et tremblante.

— Me fait pas répéter, dégage de là.

La jeune fille resta silencieuse et prit sa bequille pour sortir de la classe, deux perles de larmes coincées dans ses yeux.

Ils s'en fichaient de ses sentiments. Quitte à laisser des marques visibles sur sa peau avec toute leur brutalité.

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Levy retira brusquement sa main et la poussa doucement de son chemin. Mais celle-ci fut surprise de voir Lucy tombé à même le sol et de lâcher un gémissement de douleur alors qu'elle s'était appuyé sur sa main.

— Ça... Ça va ? paniqua Levy.

— Pourquoi t'es aussi méchante avec moi ? s'écria Lucy, attirant l'attention de tous.

— Pardon ?

— Qu'est-ce qui se passe ? demanda un camarade qui s'avança vers eux.

— Je sais pas pourquoi elle a réagit aussi excessivement. Je voulais juste faire la paix avec elle mais elle m'a poussé, répondit Lucy d'une toute petite voix, se faisant passer pour une victime.

— C'est faux, ell-

— Lucy !

La voix de la bleutée s'étouffa quand vint auprès de Lucy, sa bande d'amis, inquiet et l'engloutissant d'un tas de question.

— Luce, ça va ? demanda Natsu inquiet, la prenant dans ses bras.

— Oui, j'ai juste un peu mal à la main vu que je me suis appuyé dessus en tombant.

— Hein ? Comment t'as pu tomber aussi facilement ? On t'a poussé ?

— Oui mais ce n'est pas grav-

— Dit moi qui s'est, insista-t-il.

La blonde pointa Levy du doigt qui elle affichait un regard plus qu'appeurée.

La bleutée recula de quelques pas. Elle était pourtant sur de ne l'avoir pas poussé si fort que ça. Avec sa petite force elle n'aurait même pas pu faire une moindre chute. Alors comment aurait-elle pu se faire mal au poignet ?

Tout ça c'était de la mascarade.

– Regardez la tête qu'elle fait, elle a l'air terrifié. Haha !

– Waouh, elle jouait les filles innocentes et douces pourtant c'est une fille violente.

– Je me disais bien qu'elle avait deux visage celle-là.

– C'est bien pour ça que la nature l'a rendu handicapée, elle n'a que ce qu'elle mérite.

Tout le monde lui pointait du doigt, sans connaitre ce qui s'était réellement passé.

— Excuse toi, exigea Cana, furieuse.

— Je... Je ne lui ai rien fais. Dit leur la verité, demanda Levy à la blonde.

Mais celle-ci se contenta de l'ignorer.

— Hey excuse toi ! Lucy a mal à cause de toi, s'énerva le garçon aux cheveux bleu nuit.

Mal ? Elle était confortablement blottit contre le garçon aux cheveux rose.

Une forte pression se fit sentir au niveau de sa tête et elle se retrouva en genou.

— Pour... Pourquoi tu ne leur dit pas ce qui s'est vraiment passé, implora Levy.

Elle gémit de douleur alors que la pression sur sa tête se fit plus forte et avait laché sa bequille qui avait roulé plus loin.

Ils l'humliaient jour après jour et aimaient la brutaliser.

Les larmes de la bleutée commençaient à se déverser, se sentant anéantit.

— T'attend quoi pour t'excuser ? chuchota-t-il au creux de son oreille.

Elle reconnut la voix de Bickslow, moqueur. Lui aussi devait être amusé par la situation et qui sait ? C'était peut-etre l'un de ses amis qui la maintenait au sol.

— Je... Je suis désolée.

— Encore.

— Je suis désolée Lucy, je suis désolée.

Son âme était déchirée.

La bleutée se réveilla brusquement, la respiration rapide, les yeux grands ouverts et le visage baigné par des larmes chaudes qui coulaient sans interruption, laissant des traçes brûlantes le long de ses joues.

Le souffle court, elle se redressa dans le lit et tata à l'aveuglette sa table de nuit pour saisir sa béquille qui reposait contre le meuble.

De l'air. Il fallait qu'elle prenne de l'air. Elle voulait vomir. Oublier ces atrocités, ces persecutions infernales. Si seulement elle pouvait disparaître, cesser d'être. La douleur dans son cœur était si insoutenable, comme si elle la consumait de l'intérieur dans un brasier ardent.

Les yeux remplis de larmes, l'adolescente sortit de sa chambre pour se rendre aux toilettes. Elle avait la nausée et son reflet à travers le miroir lui rappelait la pathétique personne insignifiante qu'elle était. Elle n'était rien qu'un déchet, moins qu'un insect.

Les insectes ne méritent pas de vivre, résonna une voix dans sa tête.

<< Levy, est-ce que tout va bien avec tes camarades ? S'il y'a un quelconque problème tu peux venir m'en parler. Il ne faudrait pas ce qui t'es arrivée la dernière fois se reproduise. >>

Plus d'inquiétude Madame Mavis, car plus rien de tout cela ne se reproduira. Jamais plus elle ne se fera à nouveau humiliée, ni méprisée. Cette douleur ne fera plus partie de son quotidien et cette aversion envers elle-même n'existera plus car tout disparaîtra avec son départ. Endurer l'égoïsme de son père et la cruauté de ses camarades l'avait conduit au bord du gouffre, mais à présent, elle pouvait mettre fin à ses souffrances.

— Maman... souffla-t-elle, fermant les yeux.

L'obscurité l'enveloppa, le froid et la solitude de la pièce lui offrit un réconfort inattendu. Jamais elle n'avait éprouvé une telle sensation de sécurité en étant isolée. Désormais, personne ne viendrait troubler sa tranquillité, ni lui faire de mal. Elle était tellement heureuse.

— Levy ?!

Papa ?

Pourquoi sa voix était ainsi affolée alors qu'elle était si heureuse ?

– Je vais très bien papa, ne t'inquiètes pas pour moi.

On dirait qu'elle perdait conscience, aucun son ne parvenait à s'échapper de sa bouche. Peut-être avait-elle trop sommeil.

Monsieur Mcgarden écarquilla les yeux en voyant la main plein de sang de sa fille. Sa vue lui jouait un tour c'est ça ? Il nageait en plein cauchemar n'est-ce pas ?

Ses membres tremblaient tellement qu'il resta paralysé devant la porte des toilettes en serrant fermement le poignet. Cette vision ne pouvait être que le fruit d'un horrible cauchemar : le miroir brisé et sa fille tenant un bout de verre dans sa main ensanglanté.

Un cauchemar bien trop réel pourtant.

Reprenant ses esprits, il se précipita à ses pieds et porta sa petite fille adorée dans ses bras après avoir retiré le morceau de verre entre ses doigts. Il s'empressa jusqu'à sa chambre et déposa délicatement son enfant dans le lit avant de revenir dans la salle de bain pour chercher une trousse de premier secours.

En examinant la plaie, il constata qu'elle s'était scarifiée la paume de main, ce qui expliquait les nombreuses entailles sur ses doigts – Matthias eut un léger relâchement des muscles – La paume de main, il y'avait aucun point vital sur cette partie du corps en principe. Elle avait probablement perdu connaissance en raison de la douleur. Il devait arrêter le saignement pour la mettre hors de danger.

Avec attention, il nettoya soigneusement le sang, appliqua un produit cicatrisant puis entoura ses doigts et sa paume de main de bande adhésive pour finaliser le pansement malgré les nombreux tremblements qui l'animaient. Dès qu'il termina, il recouvrit sa fille d'une couverture épaisse et partit ranger tout le matériel.

Durant le nettoyage de la salle de bain, il fut secoué de spasmes. Ce n'était pas à cause de la vue du sang, car en tant que laborantin, il était habitué à cela. Ce qui était particulièrement éprouvant, c'était de savoir que le sang sur le sol appartenait à sa fille.

Après avoir terminé sa tâche, il s'écroula au pied du lit. Jusqu'à présent, les battements affolés de son cœur n'étaient pas réguliers.

C'était un bruit étrange qui l'avait tiré de son sommeil. Probablement lorsqu'elle avait brisé le miroir, et heureusement qu'il avait un sommeil agité. S'il s'était réveillé seulement le lendemain matin, sa fille aurait eut à perdre énormément de sang, et le pire aurait pu se produire.

— Pourquoi ? Pourquoi ? Si tu pars, si tu me laisses seul, moi aussi je n'aurai plus de raison de vivre. Je vais prendre soin de toi, je promets que je vais prendre soin de toi. Ta mère ne me pardonnera jamais si quelque chose t'arrive. Je l'ai déjà perdue, pas toi aussi. Arh... Tout ça c'est de ma faute. Pardonne-moi si tu peux.

Monsieur Mcgarden serra fermement la main de sa fille et la surveilla tout au long de la nuit.

* * * * *

La bleutée ouvrit lentement les yeux, prenant quelques secondes pour s'habituer à la lumosité. Lorsque sa vision s'éclaircit, elle eut l'impression d'être désorientée, incapable de reconnaître immédiatement la décoration qui l'entourait. Une présence à ses côtés attira son attention. Des cheveux bleus ?

— Papa ?

Ce dernier releva sa tête posée sur le bord du lit et ajusta ses lunettes sur son nez avec une expression emplie d'angoisse.

— Tu es réveillée ! Je n'ai jamais ressenti une si grande peur de toute ma vie. Je t'en prie, ne refais plus ce genre de chose, la supplia-t-il, caressant affectueusement sa tête.

La bleutée posa sa main sur le bras tremblant de son père. On dirait qu'elle se trouvait dans sa chambre.

— Papa, il s'est passé quelque chose ?

Monsieur Mcgarden observa attentivement sa fille qui semblait très confuse. Elle ne se souvenait pas ?

— Comment tu te sens ? demanda-t-il pour commencer.

— Je me sens un peu étouffée.

— Tu ne te souviens pas de ce qui s'est passé hier ?

La bleutée parût réfléchir et fronça légèrement ses sourcils.

— Je me souviens avoir eu un sommeil très agité et difficile, puis je me suis réveillée, je me sentais vraiment très mal. C'est pour ça que je suis venue te trouver dans la nuit ?

Monsieur Mcgarden ne sut quoi en penser. Elle s'était blessée pendant qu'elle était plongée dans un état second ?

— Pourquoi j'ai des bandages aux mains ? Je me suis blessée ? demanda-t-elle en se redressant dans le lit.

Matthias poussa un profond soupir en prenant son visage entre ses mains. Comment gérer cela ?

— On pourra en parler plus tard. Rendors toi, tu avais un sommeil très agité.

— C'est déjà le matin, je dois aller au lycée. Il est quelle heure ?

— Au lycée ? Tu crois que je vais te laisser sortir après tout ça ? Tu n'iras certainement nulle part aujourd'hui quand tu n'es même pas consciente des actes que tu poses ! Tu sais ce que tu as fais cette nuit ? gronda-t-il.

Ressentant une sensibilité exacerbée ce matin, une larme roula doucement sur sa joue face à l'humeur intempestive de son parent habituellement calme. Même lorsque quelque chose le contrariait, il ne haussait pas facilement la voix. Elle avait visiblement commis un acte très grave.

— Je ne me souviens pas, murmura-t-elle.

Monsieur Mcgarden s'empressa de rejoindre sa fille dans le lit et sécha ses larmes.

— Pardon, je ne devrais pas perdre mes moyens comme ça mais je suis complètement dépassé, je m'inquiète pour toi et j'ai très peur. Va prendre une douche, je vais préparer le déjeuner en attendant.

Levy sortit de la chambre de son père et il soupira. Pourquoi elle ne se souvenait pas ? Est-ce que c'était une bonne chose ? Serait-ce une bonne idée de la laisser aller au lycée ? Et si elle réessayait de se faire du mal ? Si de telles pensées sombres l'animaient à nouveau et qu'elle agissait de manière plus extrême ? Dans cette situation, ne devrait-il pas l'amener voir un professionnel et prendre quelques jours de congés pour s'occuper convenablement de sa fille ?

Matthias regarda le cadre photo de sa femme posé sur sa table de nuit.

— Je vais prendre soin d'elle, je te promets.

Il prévoyait de se rendre dans son lieu de service pour poser des congés, probablement d'une semaine. En expliquant la situation de sa fille, il n'y aurait aucune raison pour qu'on les lui refuse. Malheureusement s'il s'absentait, il n'avait pas d'autre alternative que de la laisser aller au lycée, car il valait mieux pour elle ne pas rester seule. Ensuite il ira directement la chercher pour l'amener à l'hôpital.

Monsieur Mcgarden se rendit en cuisine pour préparer le petit déjeuner et sa fille le rejoint au milieu de sa préparation, déjà apprêtée pour se rendre au lycée.

— Assieds-toi, je vais te servir.

La jeune fille se contenta d'hocher la tête – Ses yeux se posèrent longuement sur le bandage qui entourait sa paume de main – elle n'avait pas vraiment d'appétit.

*

La bleutée observa le paysage s'éloigner à travers la fenêtre du bus. Son père l'avait accompagnée jusqu'à ce qu'elle monte dans le grand véhicule, affichant tout au long du trajet une expression profondément préoccupée, et elle comprenait enfin pourquoi depuis son réveil, il semblait si soucieux.

— Prends soin de toi. Je viendrais te chercher dès qu'on m'aura accordé mes congés. Si tu ne te sens pas bien, n'hésite pas à m'appeler, lui avait conseillé son père.

La bleutée effleura le bandage effectué par son père. Il lui avait suffi d'entrer dans la salle de bain pour se rappela des horribles événements de la nuit : ces souvenirs douloureux, sa crise, son désir de mourir et son acte démesurément sordide – elle déglutit – après cela, elle perdit évidemment l'appétit, mais elle dû se contraindre à prendre son déjeuner pour ne pas davantage angoisser son père.

Le bus gara dès qu'elle arriva à destination et elle descendit du véhicule. Sauf que dès lors qu'elle aperçut les différents bâtiments, la grille du lycée et les nombreux élèves qui s'activaient autour, elle devint nauséeuse et son rythme cardiaque s'accéléra.

Le lycée l'effrayait.

Inexplicablement, elle parvint à se rendre jusqu'au couloir de son bâtiment, mais malheureusement, son état ne s'améliora pas. Quelle mauvaise idée de vouloir se rendre au lycée, elle ne supportait manifestement pas de se retrouver ici. Chaque seconde était une véritable torture, comme des lames qui transperçaient sa chair.

Les même sentiments oppressants d'hier l'envahirent à nouveau. Elle voyait flou et cette terrible envie de disparaitre était très violente.

La bleutée s'accrocha au poignet de la porte. Elle devait appeler son père pour qu'il vienne la sortir de cet endroit étouffant.

Neurasthénique, elle s'écroula aussitôt après avoir abaissé le poignet pour ouvrir la porte, alertant immédiatement ses camarades avec le bruit de sa chute.

— Levy ?! s'étonna Jet.

– Putain, cette fille. C'est pas la deuxième fois qu'elle perd connaissance là ? La dernière fois c'était pendant les eva.

– Elle doit être enceinte haha. Il manque plus que les nausées et tout.

– Raconte pas d'idioties.

– Bah quoi ? Elle passe tout son temps avec Redfox, ils ont dû faire des trucs très chauds tous les deux.

– Arrêtez vos blagues. Elle s'est écroulée à la porte, elle est peut-être malade.

Renversant la chaise sur laquelle il se trouvait assis en se levant en catastrophe, son cœur se mit à battre si fort que s'en était douleureux en accourant vers elle. Gajeel poussa sans délicatesse la petite foule qui s'était formée autour de l'adolescente à moitié inconsciente et souleva doucement sa tête qu'il serra contre lui.

La bleutée reconnut le visage inquiet au dessus de sa tête et elle porta sa main sur sa joue qu'il saisit avec hâte en posant son front contre le sien.

— Qu'est-ce que tu as ? s'inquiéta-t-il.

— Je... Je veux disparaître, souffla-t-elle.

Sa voix fut si faible qu'il crut avoir mal entendu. Elle blaguait hein ? – Gajeel serra les dents – Il aurait tellement souhaité que ce ne soit qu'une blague mais l'état dans lequel elle se trouvait était très alarmant.

— N-Non, dis pas ce genre de chose. Tout va bien, je suis là.

Ce dernier sentit l'emprise de la jeune fille s'affaiblir et son corps devenir plus lourd dans ses bras.

— Reste consciente, t'evanouie pas, supplia-t-il.

— Gajeel, je serais heureuse loin de tout. Ma mère me manque, murmura-t-elle en lui souriant.

Il pressa avec douceur ses lèvres contre sa bouche en l'encerclant étroitement dans ses bras. Pitié, qu'elle arrête de parler ainsi. Même s'il était le seul à l'entendre, c'était effrayant.

— Levy, mon amour, je t'aime, lui sursurra-t-il à l'oreille. Je t'aime.

L'adolescente ne réagit pas, ce qui l'effraya. Non... Elle ne pouvait pas vouloir mourir. Abandonner.

— Qu'est-ce que tu attends ? Amène là à l'infirmerie, lui rappela Jet qui arriva à son tour en trombe.

L'infirmerie ? Elle n'avait pas besoin de traitement physique, juste de beaucoup de chaleur.

Le roux s'énerva. Pourquoi il prenait un regard aussi effrayé ? Elle s'était juste évanouie.

— Pourquoi tu restes planté là comme un imbécile ? Pousse-toi, moi même je v-

— Pose pas tes mains sur elle !

Personne ne devrait plus la toucher. Elle souffrait tellement à cause d'eux, à tel point que même son amour n'avait pu être suffisant pour combler toutes les fissures de son cœur. Alors il souhaitait la tenir aussi longtemps que possible dans ses bras car il ignorait quand il pourrait à nouveau le refaire, elle qui avait décidé de renoncer à la vie.

Gajeel la porta dans ses bras et sortit de la classe avec elle sous les chuchotements de ses camarades. Il aimerait ne plus jamais devoir l'amener à l'infirmerie.

............

Avis ?

15 mars

Marie

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