soixante-sixième
Allongés dans une chambre présentant une décoration négligée dû à une utilisation irrégulière de la pièce à coucher, les deux camarades s'y trouvaient enlacés, le jeune homme fermement endormi et la plus jeune caressait délicatement son visage rempli de percing occasionnant chez son pauvre cœur des sauts de plus en plus violent à chaque fois que ses doigts entraient en contact avec une parcelle de sa peau.
Les nombreuses sensations de frisson que provoquèrent à chaque fois les caresses de la jeune fille réussirent à faire immerger du profond sommeil dans lequel était plongé le lycéen à ses côtés.
Constatant son éveil, l'adolescente retira doucement ses doigts effleurant encore son visage et son sourire se perdit pour laisser place à la gêne lorsqu'il posa durement ses pupilles d'encre rouge sur elle, lui donnant la vive sensation d'avoir fait un sale truc à son insu, rongée par le sentiment de culpabilité en considérant le fait qu'il était dans un état d'inconscience.
— Pardon, je ne voulais pas te réveiller, s'excusa-t-elle, se sentant quelque peu honteuse.
Le garçon fronça les sourcils, manifestement surpris de voir une quelconque personne à son réveil et encore plus une qui empiétait sur son espace très personnel. Pourquoi s'était-elle collée à lui ?
— Qu'est-ce-que tu fais ?
— R-Rien. Je te regardais juste dormir, répondit-elle d'une voix calme.
Les yeux du bruns descendirent sur son bras entourant la taille fine de la demoiselle et il s'empressa de le retirer, rempli d'une pointe de révulsion dans le regard que l'adolescente crut avoir mal interprété.
— Je demandais ce que tu fais dans mon lit, dans ma chambre.
Comme prise d'une soudaine timidité, elle baissa les yeux sur le blousson qui la protegait de l'air glacial qu'avait bien évidemment apporté la pluie qui s'était abattue durant des heures sur la ville.
— Tu... Tu as dis que tu voulais rester à mes côtés et me serrer contre toi, souffla-t-elle. Tu ne te souviens pas ?
À peine termina-t-elle sa phrase que le jeune homme ne put contrôler son rire tout en s'asseyant dans le lit. Interloquée, la jeune fille s'empourpra de honte et se sentit tout à coup mal à l'aise et bête. Avait-elle dit quelque chose de stupide ?
— Gajeel ?
— Pourquoi je voudrais te serrer ? Tu es tellement repoussante.
Le visage de la bleutée se décomposa par le choc et ses yeux se remplirent lentement de larme par la douleur que provoquèrent ce qualificatif horrible et complètement insultant.
— Mais je pensais que... Tu as dis que tu m'aimais et...
— Ne me dit pas que tu t'attends à ce que je t'aime ?! Ne pense pas à des choses que tu ne mérites pas, le seul sentiment que j'éprouve pour toi c'est de la pitié.
Humiliée, celle-ci fut incapable de retenir ses perles salées qui inondèrent son visage par l'atrocité de ses paroles. Entendre ces mots sortir sans scrupule de la bouche du garçon dont elle était si amoureuse brisèrent son cœur en miiliers de petits morceaux. Ses illusions, ses rêves et ses attentes volaient à présent en éclat, s'éparpillant dans un espace où elle ne pouvait plus les atteindre pour recoller les morceaux et tout comme ses membres, sa voix se mirent à trembler.
— P-Pourquoi tu me dis tout ça ? souffla-t-elle, la voix tremblante et embuée de larme. Tu as dis que...
— Tu es naïve ou quoi ? coupa-t-il. Tout ce que je t'ai dis c'était des mensonges mais tu as tellement rougit que j'ai presque eu de la peine pour toi.
— Tu... Tu n'es pas sérieux n'est-ce pas ? Dit moi que c'est faux, le supplia-t-elle. Je t'aime Gajeel.
— Tu sais quoi ? Sort de ma chambre.
La bleutée sursauta et les battements désordonnées de son cœur fit pulser encore plus rapidement son sang dans ses veines lorsqu'elle ouvrit les yeux.
— C'est... C'était qu'un rêve, souffla-t-elle soulagée, reconnaissant les murs de sa chambre.
L'adolescente se redressa dans le lit aux draps fleuries quelques peu froissé par le sommeil agité de tout à l'heure.
— Rien qu'un rêve, murmura-t-elle tout en repliant ses jambes contre elle.
Abandonné contre l'un de ses oreillers, un livre gisait à ses côtés qu'elle prit automatiquement dans ses mains en soupirant. La lecture avait été si peu intéressante au point de l'endormir ?
La bleutée déposa le manuel au chevet de son lit, rejoignant celui déjà présent. Elle n'aurait peut-être pas dû s'engager à entamer un nouveau livre alors qu'elle avait presque fait une nuit blanche désirant absolument terminer sa dernière lecture après l'avoir délaissé pendant une semaine pour se concentrer sur les contrôles qui c'étaient malheureusement très mal déroulés pour elle.
Encore sous le choc de ce désagréable moment d'assoupissement, l'adolescente fixait d'un œil vide son téléphone déposé sur la commode tout près de son lit et elle tendit finalement la main vers son écran bien qu'hésitante à le saisir.
<< Pourquoi je voudrais te serrer ? Tu es tellement repoussante. >>
Sa main se mit à trembler et elle ferma un instant les yeux question de faire disparaître le sentiment de flétrissure mais surtout de déchéance qu'elle avait éprouvé dans cette fausse réalité avant de récupérer son appareil et de fixer l'écran de verrouillage.
— On est bien dimanche, sourit-elle, soulagée.
L'anniversaire de Gajeel avait bel et bien eut lieu vendredi. Tout c'était bien passé.
— Ce n'est vraiment qu'un rêve. Un rêve, se répéta-t-elle.
Pourquoi avait-elle donc comme un nœud dans l'estomac ? Comme un doute dans le cœur ?
<< Ne me dit pas que tu t'attends à ce que je t'aime ?! Ne pense pas à des choses que tu ne mérites pas. >>
Sa gorge devint tout à coup sèche et ses mains bouchèrent automatiquement ses oreilles sentant ces paroles odieuses anéantir le peu d'amour-propre qu'elle possédait encore au fond de son être.
Cherchant désespérément à dissocier la réalité de cet atroce songe, elle s'accrocha aux souvenirs de ces trois derniers jours : la plus belle déclaration d'amour lors de cette journée pluvieuse et les nombreux baisers qu'ils s'étaient à de nombreuses reprises passionnément échangés.
<< Le seul sentiment que j'éprouve pour toi c'est de la pitié. >>
Ses yeux s'écarquillèrent, ses tremblements s'intensifièrent davantage et ses larmes qu'elle maîtrisait de toutes ses forces finirent par rouler sans arrêt le long de ses joues, et serrant fortement ses bras contre elle, elle enfonça ses ongles dans sa chair pour contrôler ce sentiment nuisible qui rongeait son cœur : l'amertume et le désespoir.
Après plusieurs minutes de lutte intérieur, l'adolescente craqua et explosa en larme dans sa chambre dont le silence régnant lui laissait d'une curieuse manière un arrière goût de solitude et d'abandon, de rejet.
<< Tu es naïve ou quoi ? >>
Levy secoua sa tête pour réfuter ces paroles. Il fallait qu'elle sorte complètement de ce maudit rêve. D'une certaine façon elle y était encore plongée.
La bleutée prit finalement l'initiative d'envoyer un message à Gajeel, attendant impatiemment une réponse qui ne vint malheureusement pas malgré les longues minutes d'attente.
Il n'allait toujours pas mieux ? Et si elle l'appelait ? Peut-être qu'il n'avait pas la force d'écrire étant donné qu'il n'était pas encore complètement rétabli. Malgré ses hésitations ne désirant pas déranger Gajeel pour un problème aussi minime, la jeune fille finit par lancer un appel vers son numéro, se rongeant les ongles à chaque seconde d'attente.
— S'il te plaît répond moi, angoissa-t-elle.
Malgré ses trois tentatives, elle tombait toujours sur sa messagerie ce qui la mit dans un état déplorable.
— Je dois me calmer. Peut-être qu'il dort, il est malade, souffla-t-elle en se rongeant les ongles, nerveuse.
<< La prochaine fois si quelque chose te trouble et que t'as des doutes vient me parler. Ne suranalyses pas tout dans ta tête >>
* * *
Les mains toutes moites, la jeune fille appuya sur la petite sonnette à l'aide de son index tout aussi fébrile que ses autres membres qui avait déjà du mal à la porter. Elle désirait juste s'effondrer quelque part, ne supportant plus l'anxiété accumulée cette dernière heure.
Pendant tout le trajet jusqu'ici, elle avait essayé de maîtriser ses émotions, repoussant au loin la panique ou les pensées noires qui envahissaient sans ménagement son esprit le rendant ainsi embrouiller, mais maintenant qu'elle se retrouvait devant cette porte qui ne s'ouvrait toujours pas, tout devenait flou et instable dans sa tête, l'angoissant davantage.
— S'il te plaît, je t'en prie, souffla-t-elle, inquiète.
Gajeel.
N'ayant ni la force ni la volonté de revenir sur ses pas, de remonter dans un bus la conduisant jusqu'à chez elle, de s'effondrer dans son lit et de laisser ce rêve la déchirer à nouveau le cœur, elle glissa contre la porte en versant silencieusement les larmes, se trouvant tellement pathétique. À de nombreuses reprises, elle s'était pourtant jurée de ne plus entrer dans des états pareilles.
Une main se posa sur la bouche pour étouffer ses pleurs, les déchirements de son âme qui s'extériorisait à travers ses gémissements. Il ne répondait ni à ses messages, ni à ses appels, mais il pouvait quand même venir lui ouvrir, non ?
Un jeu de clé mécanique se fit entendre faisant sauter de joie l'adolescente qui s'enfonçait de plus en plus vers un immense gouffre et elle bondit immédiatement sur ses deux pieds pour se mettre debout en prenant appui sur sa béquille, mais une pointe de déception naquit dans sa poitrine.
— Levy ? Pourquoi tu pleures ?
La bleutée serra de toutes ses forces le manche de sa béquille pour ne plus fondre en larme dû au sentiment d'inquiétude transparente dans sa voix et encore moins si c'était devant la mère de Gajeel. Elle se sentira bien trop honteuse la prochaine fois qu'elles se recroiseront.
— B-Bonjour madame.
Si les secondes précédentes son cœur avait sauté de joie en entendant la porte s'ouvrir, à présent, son être s'enfonçait encore plus dans cet abîme où il y'avait que des ténèbres. À chaque fois que c'était madame Nora qui ouvrait la porte, cela revenait à dire que Gajeel était absent. S'être autant malmené pour rien. Il n'était même pas là, il ne cherchait pas à prendre de ses nouvelles depuis ce matin alors qu'elle mourrait à petit feu. Avec qui se trouvait-il donc pour qu'il soit autant accaparé au point de ne pas répondre à ses appels ou message ? Était-il avec... Une autre fille ? Cette fille de l'autre jour ?
— Mais pourquoi tu te trouves dans cet état ? Tu as un problème ?
— Ce n'est rien. Je vais rentrer, je suis désolée de vous avoir dérangé.
La jeune femme tendit sa main et toucha l'épaule de la bleutée pour la stopper.
— Attend. Tu n'es pas ici pour voir Gajeel ? Vient, entre.
Nora fit entrer l'adolescente en la conduisant vers la salle de séjour, la faisant ainsir assoir sur le canapé et prenant à son tour place à ses côtés.
— Pourquoi tu es en larme ? Quelque chose t'es arrivé en venant ? demada-t-elle, très inquiète.
Levy déglutit. Comment formuler cela ? Lorsqu'un semblant de mot fraya le chemin jusqu'à elle, elle comprit qu'evoquer ce problème ? ne fera que la rendre plus misérable. Se trouver ainsi à cause d'un rêve. Si pitoyable.
— C'est euh... En fait... Je...
La jeune fille se mit à se tordre les doigts, cherchant désespérément à fournir une réponse adéquate et faire disparaître cette inquiétude sur le visage de Nora mais elle n'y arrivait pas, trop mal en point pour formuler une réponse cohérente et moins stupide.
— Tu n'es pas obligée de m'en parler si tu ne veux pas, je comprends. Calme toi, ce n'est pas bon de te mettre dans un état pareille, la rassura-t-elle en souriant.
La jeune fille hocha doucement la tête et le cœur de Nora se serra en voyant ce visage toujours si radieux en sa présence rempli de tristesse qu'elle l'a prit délicatement dans ses bras en lui caressant la tête.
— Tout va bien se passer, quelque soit ton problème.
Levy abondonna son corps à cette magnifique étreinte, se laissant emporter par les mots réconfortant que lui prodiguait Nora. Elle avait oublié ce que c'était de ressentir cette chaleur, cette sensation unique qui envoloppait chaleureusement un cœur meurtri. Ça lui rappelait douloureusement sa mère qui était toujours si attentionné au moindre de son mal.
— Maman...
Nora stoppa son geste, prise par surprise par cette appellation. Même son fils l'appelait rarement ainsi et elle ne pouvait nier que son cœur avait joyeusement sauté dans sa poitrine.
— Oui, tout va bien. Je suis là, répondit-elle.
Malgré les milliers de secondes qui s'egrenaient, la lycéenne avait la vive impression de profiter d'une chose qui ne lui était pas dû alors, elle se retira lentement de ses bras. Une minute de plus accrochée à cette merveilleuse sensation et elle ne pourrait plus jamais supporter le vide dû à l'absence de sa mère.
C'était la mère de Gajeel, pas la sienne. Pourtant, était-ce mal de désirer vouloir profiter de cette étreinte à chaque fois qu'elle en aura besoin ?
— Gajeel n'est pas là ? demanda-t-elle, les yeux rivés sur le bas de sa robe dont elle triturait l'ourlet.
— Il est dans sa chambre. Je crois qu'il se repose, il ne se sent pas très bien.
Quelle pathétique fille elle faisait. Elle savait bien qu'il était malade mais elle s'était imaginée tant de chose horrible le concernant.
— Tu veux que j'aille voir s'il est déjà réveillé ?
La jeune fille hocha la tête et Nora quitta son siège pour aller toquer à la porte de son fils dont seul un silence lui répondit.
— Gajeel ?
N'obtenant toujours aucune réponse, elle entrouvrit légèrement la porte, passa la tête dans l'entrebâillement et elle découvrit son fils allongé dans son lit.
— Qu'est-ce que je fais ? soupira-t-elle.
Le réveiller alors qu'il n'était pas dans un bon état de santé ? Mais cette fille avait l'air tellement déboussolé. Si elle était arrivée dans un tel état c'est qu'elle avait urgemment besoin de lui parler, non ? Elle avait l'air de souffrir si cruellement.
Nora se racla la gorge et cogna plus fort sur la porte. Il allait la détester davantage mais bon...
— Bon sang ! Pourquoi tu tapes si fort ? grogna-t-il.
— Désolée, hum... Il y'a quelqu'un pour toi.
— J'ai pas la tête à rencontrer des gens. Si c'est Luxus ou Jellal renvoi les.
— C'est Levy. Elle ne va pas bien, elle est arrivée en pleure.
Son cœur rata un battement à cette nouvelle et son état encore ensommeillé lui quitta automatiquement. Bon sang ! Il espérait que ce ne soit rien de grave.
— Dis que j'arrive.
La jeune femme referma la porte et repartit auprès de Levy pour lui délivrer le message.
— Il arrive, attend ici. En attendant je vais te faire du thé, ça te dis ? Tu te sentiras mieux.
— Merci.
Nora partit pour la cuisine et la bleutée se retrouva seule dans la pièce, prêtant finalement attention à l'animal qui rôdait et se frottait autour de son pied cherchant par tous les moyens à attirer son attention.
— Lily, souffla-t-elle, le prenant dans ses bras.
Le chaton se mit à miauler, frottant son museau contre elle alors qu'elle passait ses doigts sur son pelage.
— Tu as l'air en pleine forme. Gajeel prend si bien soin de toi. Il est rentré expressément alors qu'il était encore malade, juste pour toi.
Levy ferma les yeux, ayant un goût âcre dans la bouche.
— Je suis pathétique. J'en viens même à être jalouse d'un animal innocent, murmura-t-elle.
— Levy ?
L'adolescente se figea et son cœur se serra violemment avant de se mettre à battre très fort en reconnaissant sa voix.
<< Tu es tellement repoussante. >>
<< Le seul sentiment que j'éprouve pour toi c'est de la pitié. >>
<< Ne me dit pas que tu t'attends à ce que je t'aime ?! Ne pense pas à des choses que tu ne mérites pas. >>
L'adolescente ferma obstinément ses yeux pour s'arracher de ce rêve lui trottant sans arrêt la tête mais plus elle essayait, plus elle entendait son rire mauvais et revoyait son regard rempli de dégoût posé sur elle. Même dans un rêve, elle se retrouvait toujours humilier.
La bleutée se leva avec promptitude, laissant brusquement le chaton retomber sur ses pattes qui poussa un miaulement inquiétant. S'était-il fait mal ? Les deux camarades ne s'en soucièrent pas plus que ça, occupés à se dévisager mutuellement et l'état dans lequel se trouvait la jeune fille laissa stupéfait Gajeel. Son visage inondé de trace de larme à moitié sèche et ses yeux avait perdu de ses couleurs, devenu creuxr et ne transmettant aucune autre emotion qu'une profonde détresse et un mal être intense. Son regard tremblait presque à sa vue.
— Qu'est-ce que tu as ? demada-t-il, fortement inquiet.
Honteuse de l'image dégradante dont elle lui renvoyait, elle détourna le regard avant de lui tourner le dos et de faire quelques pas vers la sortie désirant au plus vite s'enfuir de cet abîme profond dans lequel un seul de son regard l'enfonçait. Toutefois, sans l'appui de sa béquille dont elle oublia de se saisir, elle perdit l'équilibre et chancela.
— Levy ! cria-t-il, la rattrapant de justesse avant que sa tête ne heurte le sol.
Ayant eut une énorme frayeur, l'adolescent serra fortement la jeune fille contre lui.
— Ne marche pas sans ta béquille, lui intima-t-il. Tu m'as fais peur.
Béquille.
Cet objet infâme entre ses mains qui pourtant sans ce dernier elle ne pourrait jamais aller et venir comme elle le faisait, cet objet qui l'avait entraîné dans de multiples situations horribles.
Sale pied en carton.
Cette horrible appelation lui revint brusquement en mémoire brisant le peu de contrôle qui lui restait encore et elle fondit en larme, enlacée contre le jeune homme.
Elle n'était qu'une handicapée qui faisait pitié.
Gajeel se mit à frictionner doucement son dos, ne comprenant pas pourquoi elle se trouvait autant secouée aujourd'hui. Alors qu'il la fit reprendre place sur le canapé, sa mère sortit de la cuisine, ayant été alerté par le cri de frayeur qu'il avait poussé il y a peu près dix secondes.
— Tout va bien ? J'ai entendu crier.
Le lycéen fixa son parent alors que ses yeux trahissaient une vive inquiétude à l'égard de la bleutée inconsolable dans ses bras.
Constatant la situation la jeune femme préféra laisser les deux camarades, retournant dans sa cuisine.
À nouveau tous les deux seuls, il essuya ses larmes de ses doigts avant de relever le visage vers lui et déposer simplement ses lèvres sur son front avant de descendre sur sa bouche salées par ses nombreuses larmes, mais celui-ci fut interloqué lorsqu'elle ne répondit pas à son baiser et il fut obligé d'y mettre un terme. Ça avait un goût de tristesse.
— Dit moi ce qui ne va pas, j'aime pas te voir comme ça.
— C'est que j'ai mal, dans mon cœur.
— Dis-moi ce qui te fais autant mal. Je suis là.
— Si je dis que c'est toi, comment tu réagiras ?
Le toi dans mes rêves.
Gajeel fut prit de court et un silence inconfortable s'installa entre les deux compagnons.
— J'ai fais quelque chose qui ne fallait pas ?
— N-Non, pardon je n'aurais pas dû dire ça. J'ai fais un horrible rêve qui me perturbe en rapport avec jeudi, quand je suis rentrée. En fait dans ce rêve je suis restée jusqu'à ce que tu te réveilles et quand tu m'as vu tu as dis que j'étais repoussante, que tu ne pourrais jamais m'aimer, que je ne meritais même pas qu'on m'aime et quand je me suis réveillée j'ai eu peur, j'avais si mal dans mon cœur. Je... J'étouffais, c'était si cruel et l'air tellement réel que j'ai commencé à douter, que tout ce qui s'était passé entre nous vendredi n'avait pas eu lieu, que tu m'avais... Que...
— Que je t'ai menti ? termina-t-il. Que j'ai juste envie de jouer avec toi ? Je sais pas vraiment ce que je dois comprendre de tout ça. Tu... Ah, s'arrêta-t-il, retenant ses paroles.
La bleutée se pinça les lèvres, trouvant sa colère légitime. À sa place elle aurait été aussi déçu d'elle. Peut-être pire, elle n'aurait plus voulu le voir.
— J'ai tellement hésité à venir parce que je savais que te parler de ça allait sûrement te blesser, que je préfére me fier à un rêve plutôt qu'à toi.
— Et j'aurais tord de penser ainsi ? C'est un rêve, rien dautre, essaya-t-il de lui rassurer.
La bleutée essuya d'un geste rapide les larmes restantes sur ses joues.
— Je te jure que j'ai vraiment essayé de me l'enlever de la tête, j'ai essayé de me convaincre de toutes les manières possibles que c'était qu'un horrible rêve, que ce n'était pas réel, surtout quand j'ai regardé mon bureau et qu'il y'avait plus ton cadeau, j'ai su que je te l'avais vraiment donné, quand j'ai vu que nous étions dimanche, alors j'ai compris que tout ce qui s'était passé n'était pas dans mon imagination, quand j'ai vu ton blouson dans mes vêtements j'étais confiante et encore plus quand j'ai repensé à tes baisers. Malgré tout il y'avait ce trou dans mon cœur qui se creusait de plus en plus quand tu ne répondais pas à mes messages ni à mes appels, je voulais désespérément t'entendre me dire que tu m'aimes. Je suis désolée d'être aussi pathétique. Je viens te déranger ainsi sachant bien que tu es malade en plus c'est de ma faute si tu es dans cet état. Mais... Mais je me souviens que tu avais dis que si je me sens troubler alors je dois venir t'en parler.
La colère qui l'avait animé quelques secondes se dissipa en comprenant à quel point elle se sentait mal et détruite de l'intérieur. Ce n'était pas le rêve le problème, non loin de là. Son amour propre se retrouvait déchirer qu'elle avait besoin qu'on lui dise autant de fois possible qu'on l'aimait.
La bleutée baissa la tête supposant qu'à nouveau elle ne lui apportait rien de bon à part des ennuies.
— Tu as raison, je ne suis rien qu'une enfant juste douée à résoudre des exercices et rien d'autre. Je ne vaux rien, rien du tout.
Horrifié par ses propos, il mit un doigt sur sa bouche, laissant glisser les quatres autres sur sa nuque et entre ses cheveux.
— Tu vas faire un malaise si tu continues à ruminer de cette façon, calme toi.
— J'arrives pas à penser à autre chose. Ce rêve me tracasse à chaque seconde qui passe comme... Comme si ça voudrait me soustraire de cette réalité où tu es avec moi.
— T'as besoin de te reposer. Tu voudrais t'allonger dans la chambre ?
— J'ai peur de m'endormir et de te voir s'éloigner de moi. C'était trop horrible.
— Il y'a aucune chance que ça arrive, dit-il, portant la jeune fille dans ses bras après s'être levé.
— R-Repose moi, tu... Tu es malade.
Le jeune homme se contenta juste de sourire. Malade ? Il était on ne peut plus en forme aujourd'hui et encore, dans un bien meilleur état de santé que la veille.
— T'en fais pas, je vais bien.
Malheureusement il n'en pouvait pas dire autant d'elle, pensa-t-il allongeant la jeune fille dans son lit après avoir brisé les quelques mètres de distance séparant sa chambre de la salle de séjour.
— Pourquoi tu ne répondais pas à mes messages ? J'ai appelé plusieurs fois aussi, lui demanda-t-elle, le suppliant du regard une réponse qu'elle attendait les yeux brillants de peur.
Gajeel s'assit au bord du lit en glissant ses doigts dans ses cheveux, lui offrant un sourire rassurant.
— Je suppose que j'ai pas du l'entendre, j'étais endormi et avec les médicaments que j'ai pris ça a vraiment dû m'assommer au point de ne pas pouvoir me réveiller. Si j'avais vu tes appels crois-moi que j'aurais répondu. J'aime entendre ta voix, lui susurra-t-il, enroulant ses mèches de cheveux azur le long de son doigt.
L'adolescente se sentit soudainement stupide. Elle aurait au-moins pu penser à l'éventualité qu'indépendant de sa volonté il était sans doute dans l'incapacité de la répondre mais non, elle avait automatiquement pensé à la pire des situations : qu'elle n'avait aucune importance pour lui.
Ayant bien trop honte de le regarder à présent dans les yeux, elle lui tourna le dos, les yeux pétillants et ses pupilles tremblantes.
— Repose toi bien, déclara-t-il, préférant la laisser seul pour un moment.
Gajeel sortit de la chambre après avoir récupérer son téléphone abandonné au chevet de son lit. S'arrêtant au devant de sa porte, il alluma son appareil et fut assez surpris de la quantité de notification qu'avait pu lui laissé Levy, affichées à son écran de verrouillage : près de huit appels en absence mais il y'avait moins de messages, environ cinq où il cliqua donc dessus pour en voir le contenu.
Crevette
————————
Coucou Gajeel.
Tu es sortie ? Haha c'est un peu bête comme question, je sais que tu es malade. Je me dis juste que peut-être tu aurais pu aller prendre l'air c'est pourquoi j'arrives pas à te joindre.
Répond moi quand tu verras mes messages. Je t'aime.
Tu m'aimes aussi ?
Tu ne veux plus me parler ? J'ai fais quelque chose de mal ?
——————————
En huit appels manqués comment avait-il pu en entendre aucun en espace d'une heure ? Il s'était drogué ou quoi ?
Allongée dans le lit de l'autre côté de la porte, la bleutée n'arrivait toujours à stabiliser son état émotionnel, trop dégoutée d'elle-même. Pertubée, elle prit un oreiller qu'elle serra fortement contre sa poitrine en étouffant ses geignements.
Quand Gajeel verra tous ses appels et ses messages absurdes, il allait sûrement la prendre pour une désespérée, ses actions d'aujourd'hui ayant été d'un pathétisme poussées jusqu'à l'absurde. En cet instant, il devait sûrement nagé dans un océan d'incertitude. Qui voudrait d'une petite amie qui prenait plus au sérieux un rêve qu'une promesse ? Qui paniquait en à peine une demi-journée sans nouvelle ? Qui le harcelait d'appel ? Qui débarquait chez lui en larme pour si peu ?
La question ne se posait même plus, il y'avait qu'une seule réponse possible : personne ne supporterait une chose pareille.
...............
Salut à tous, j'espère que vous allez bien. J'aimerais vous prévenir que les publications risquent d'être lente, j'ai à peine un jour de libre dans la semaine ce qui n'est déjà pas assez suffisant pour moi alors ça va être compliqué d'écrire des chapitres avec aussi peu de temps mais je ferais de mon mieux d'autant plus que j'aimerais vraiment terminer cette histoire pour me reposer définitivement pendant un moment 😅
J'espère que le chapitre vous a plus. Vous pensez que j'ai bien abordé les troubles de Levy ? On en saura plus dans les suite.
Avis ?
27 septembre
Marie
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