soixante-neuvième
La jeune lycéenne se rendit au lavabo afin de se nettoyer les mains tout en réfléchissant qu'il serait peut-être envisageable pour elle de réduire de manière significative sa consommation d'eau pour la journée. Elle en avait un peu assez d'avoir à se rendre aux toilettes si souvent.
La jeune fille soupira doucement lorsqu'elle adossa sa béquille près de ses jambes et, ses mains désormais libres de tout geste, elle avança ses doigts vers la manette du robinet pour ouvrir l'eau cependant, elle fut légèrement surprise par des rires soudains qui lui firent sursauter. Sidérée, elle tourna son regard vers la droite d'où provenaient les voix bruyantes et reconnut immédiatement deux de ses camarades de classe, ce qui provoqua une légère tension en elle.
Est-ce qu'elles se moquaient d'elle ? Ou bien était-ce sa sensibilité qui avait simplement été exacerbée en raison des mauvaises habitudes des uns et des autres à parler de manière médisante dans son dos ?
La bleutée chassa ses mauvaises pensées en optant pour un raisonnement des plus probables. Ces filles avaient bien de droit de rire pendant leur conversation, le fait qu'elle soit dans les parages n'impliquait pas automatiquement que toute conversation serait centrée sur elle.
L'adolescente ressentit alors un soulagement et laissa couler l'eau Elle observa le liquide clair et transparent glisser entre ses doigts, couvrant ses paumes ainsi que le dos de ses mains. Toutefois, elle arrêta à nouveau ses gestes lorsque les deux adolescentes mentionnèrent le nom de Gajeel. Qu'est-ce... Qu'est-ce que...
— On dirait que Redfox à trouver une personne assez naïve pour se laisser charmer. T'aurais dû le voir à la pause cette matinée comment il flirtait avec elle, il était même sur le point de l'embrasser, rajouta-t-elle en riant.
— Beurk ! Comment peut-il avoir envie d'embrasser une fille qui n'a même pas la capacité de se faire respecter ? N'en parlons même pas de son physique, on dirait une gamine. Tu crois qu'elle a sauté genre trois classe ?
Leurs éclats de rire etouffèrent la bleutée. Ces filles parlaient d'elle sans aucune retenue et sans demi-mesure en sa présence, désireuses de montrer clairement leur manque de respect à son égard. Mal à l'aise et piétinée dans sa fierté, son estime de soi en avait pris un sacré coup. Le mieux pour elle serait de retourner en classe, se résigna-t-elle.
— J'suis sûr que c'est un fantasme et qu'il veut juste tirer son coup. Je parie qu'il est curieux de savoir ce que ça fait de ba*ser avec une handicapée.
Surprise, déstabilisée et profondément choquée par leurs odieuses paroles, Levy perdit l'équilibre ce qui la fit accidentellement renverser sa béquille en ratant son manche. Elle fut contrainte de se pencher pour la ramasser, provoquant ainsi les rires des deux demoiselles.
— Quand je la vois ainsi sur le sol des toilettes, je suis de plus en plus convaincu que la seule chose qu'il désire c'est de s'envoyer en l'air avec cette pétasse.
Les mains tremblantes et la respiration en trouble, Levy eut du mal à se redresser. Pétasse ? Pourquoi allaient-ils toujours aussi loin envers elle ? Elle n'embêtait pourtant personne et restait dans son coin ayant abandonner depuis des lustres l'idée de pouvoir se faire des amis ou même d'être acceptée. Tout ce qu'elle désirait à présent c'était d'être ignorée. Même cela était-il trop demandé ?
— S'il peut s'intéresser à elle alors il ne doit pas être si difficile en matière de fille. Peut-être que moi aussi si je le taquine je pourrais avoir mes chances, souffla l'une des filles en s'admirant dans le miroir. À bien y regarder il est plutôt séduisant si on omet son côté assez violent.
La bleutée se leva directement et fusilla du regard les deux camarades.
— Ne vous approchez pas de lui !
— Pourquoi ? Vous n'êtes pas ensemble que je sache. Soit pas stupide, répondit-elle en poussant un rire.
L'adolescente fronça les sourcils, agacée. Pour quelle raison devait-elle constamment tolérer d'être piétinée et insultée de cette manière ? Accepter passivement leur mépris n'avait jamais abouti à quelque chose de positif, mais si, pour une fois, elle décidait de ne plus réprimer cette pulsion qui montait en elle à chaque insulte à son encontre, ne souffrirait-elle pas moins ?
Levy ouvrit complètement le robinet afin d'obtenir plus de pression. Sans y réfléchir, sa main recouvrit accidentellement la bouche de l'objet en métal, ce qui provoqua une éclaboussure d'eau de part et d'autre du lavabo, arrosant également les deux camarades qui se mirent à crier.
— A-Arrête !
L'adolescente mit un certain temps à réaliser son action et cligna des yeux à plusieurs reprises. Elle ne se rendit compte de sa situation que lorsque la sensation d'humidité contre sa peau lui rappela qu'elle était trempée, tout comme les deux autres filles.
Après que son cœur eut battu la chamade, la jeune lycéenne ferma le robinet. Elle ressentait un étrange sentiment de satisfaction envloppant sa poitrine en voyant l'expression décomposée et choquée de ses camarades.
— Mais t'es folle ?! crièrent-elles, regardant leurs vêtements abîmés.
Levy se mit à sourire ce qui irrita les deux autres.
— Tu te vois pousser des ailes maintenant parce que Lucy et Bickslow ne te font plus chier ? Avant t'arrivait même pas à lever le petit doigt. Ne prends pas de grand air parce qu'il y'a ni Redfox, ni personne pour te défendre ici, tu es toute seule dans cette pièce, se moqua l'une en la poussant.
Le corps de la bleutée se cogna violemment contre le lavabo et poussa un gémissement de douleur.
— Qu'est-ce que tu fais ? J'ai pas envie de subir la même chose que Lucy et si elle part nous balancer à Redfox ? Tout le monde fait attention à elle, alors arrête ! lui stoppa son amie en lui arrêtant l'avant-bras.
— Lâche-moi ! Regarde ce qu'elle nous a fait, je suis toute mouillée ! Comment je vais en classe maintenant ? On est ridicule, ils vont se moquer de nous.
La bleutée fut bloquée depuis quelques secondes sur leur précédente phrase.
<< J'ai pas envie de subir la même chose que Lucy. >>
Gajeel avait-il fait quelque chose dont elle ignorait c'est pourquoi Lucy ne lui embêtait plus ? Est-ce également la raison pour laquelle tout le monde était beaucoup plus calme avec elle ces derniers jours ? – la bleutée ferma les yeux – Ne devrait-elle pas en profiter pour se débarrasser de ces mégères ?
— Gajeel m'a fait une si belle promesse, de faire pire à la prochaine personne qui me fera du mal. Alors si j'étais vous je me calmerais, à moins que vous désirez que je lui en touche un mot ? C'est à vous de voir, leur menaça-t-elle.
Les deux lycéennes pâlirent. Était-ce si grave ce qu'avait fait Gajeel à Lucy ? Leurs visages s'étant littéralement décomposés à la simple idée de devoir subir quelque chose de similaire.
— Réjouis-toi qu'il puisse te défendre mais il y'a personne pour te protéger contre ton violent de père alcoolique.
— Parle pas de mon père, tu ne sais rien de lui ! s'énerva Levy.
— Haha, tout le monde sait que c'est un putain d'alcoolique qui te frappe !
La bleutée lui assena une violente gifle.
— T'avise plus de prononcer le nom de père !
Les pupilles brunâtres de Levy étincelèrent de haine et de colère avec une telle intensité que cela suscita un sentiment d'effroi et de stupéfaction chez les deux filles, les poussant à partir sans dire un mot de plus.
L'adolescente détourna le regard de la porte vers le haut de sa tenue. Était-ce ce sentiment substantiellement allégeant qui envahissait Gajeel à chaque fois après s'être soustrait d'une douleur unilatéral ? Elle éprouvait une vive émotion dans le cœur, un plaisir indescriptible. Était-ce normal ? Ne devrait-elle pas plutôt s'inquiéter ? Et si ces filles partaient se plaindre ? Elles n'oseraient pas, si ?
Lorsqu'elle revint en salle, Levy attira automatiquement l'attention en traversant les couloirs du bâtiment. L'état de ses cheveux et de sa veste qu'elle portait par-dessus son uniforme était particulièrement à plaindre. La sensation de froid sur sa peau était très désagréable, et quelques gouttes d'eau dégoulinaient encore de son vêtement. Le problème était qu'elle ne pouvait se permettre d'attendre trop longtemps à l'extérieur car la sonnerie de fin de pause retentirait d'ici quelques minutes.
Gajeel posa un regard plein d'interrogation sur la jeune fille quand celle-ci prit place.
— Pourquoi tes vêtements sont couverts d'eau ?
— Ah, c'est juste un petit incident quand je me lavais les mains.
Le brun était peu convaincu de sa réponse. Est-ce possible qu'elle ait été si malchanceuse au point de tomber sur un robinet défectueux ?
— T'es sûr qu'il y'a rien eu de grave ?
— Oui, ça va, souffla-t-elle en retirant sa veste pour se sentir plus ou moins à l'aise.
Le brun arqua les sourcils. Le plus plus étrange était que deux autres filles étaient arrivées quelques minutes plus tôt, aussi mouillées, voire pires que Levy. Si ce n'était qu'une simple coïncidence, cela semblerait incroyablement bizarre et même assez mystérieuse. Essayait-elle de lui cacher le fait qu'elle avait été à nouveau importunée ?
— Si tu t'es disputée avec quelqu'un je préfère que tu me le dises.
Toujours silencieuse, l'adolescente tourna la tête vers la fenêtre et observa attentivement le reflet du brun à travers la vitre. Son regard paraissait empreint de tant d'inquiétude qu'il chagrina profondément le cœur de la bleutée. Ces filles l'avaient traité de << pétasse >> , remettant en question l'amour de Gajeel pour elle, allant jusqu'à insulter son père. Par quoi devrait-elle commencer ?
La bleutée ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt. Elle était lassée de ne lui apporter que des nouvelles négatives et des plaintes. Est-ce ainsi que leur relation évoluerait ? Serait-elle toujours dans le rôle de la personne opprimée, de la victime et lui de salvateur ? Quel bien concret serait-elle en mesure de lui apporter dans dans sa malheureuse condition ? Tout cela semblait être un cycle sans fin et elle ne voulait plus pleurer dans ses bras ; elle ne désirait plus pleurer tout court et attendre d'être consolée que par lui.
Perdue dans ses pensées, elle sursauta quand une main descendirent doucement dans ses cheveux et en levant les yeux, elle rencontrèrent les iris rouges insistante du jeune homme sur elle qui s'etait légèrement penché en avant.
— Tes cheveux sont si humides, ta peau est froide et tes lèvres sont fendillées. Tu ne veux vraiment pas me parler de ce qui s'est passé ?
Si, elle aimerait bien mais elle ne désirait plus causer des inquiétudes inutiles dans le cœur de la personne qu'elle aimait le plus.
— C'est rien dont j'ai pas l'habitude et je suis très contente au contraire, sourit-elle.
Effectivement, il serait bénéfique pour elle de s'y habituer afin de réduire sa souffrance à l'avenir et par rapport aux expériences précédentes, elle était plutôt fière de sa réaction aujourd'hui.
Le jeune homme eut à peine le temps de répliquer que Juvia arriva.
— Oh, désolée. J'espère que je n'interrompt pas une discussion importante.
— Qu'est-ce que tu veux ? demanda Gajeel, reprenant place sur son siège.
— Je pensais que Levy et moi on pourrait terminer la conversation qu'on a commencé plutôt.
Certes leur conversation avait été reporté à plus tard, mais la jeune fille n'avait réellement pas pris cela à cœur car elle ne s'attendait pas à ce que ses problèmes lui importent tant que ça. Si Juvia se comportait aimablement avec elle, c'était uniquement en raison de la relation qui les liait toutes les deux à Gajeel.
— Mais pourquoi tes vêtements sont dans cet état ? C'est pas désagréable ?
— Oui mais ça va sûrement très vite sécher.
— J'espère, il fait déjà si froid.
Juvia lui fit un sourire.
— Gajeel, tu peux pas nous excuser ? J'ai envie de parler avec Levy.
— Pourquoi je devrais dégager alors que c'est toi qui est venu me trouver ?
— Ah franchement toi tu ne comprends rien. On veut avoir une discussion entre fille et toi tu gênes.
Quoi entre filles ? Depuis quand Juvia et Levy se racontaient des secrets ? – Gajeel soupira en se tenant l'arête du nez – Peut-être qu'à Juvia elle pourrait lui parler de ce qui s'etait passé tout à l'heure dans les toilettes, il n'aimait pas trop le fait qu'elle soit si silencieuse. D'habitude elle se confiait facilement à lui. Est-ce qu'à nouveau elle ne lui faisait pas confiance ?
Après que Gajeel se soit éloigné, Juvia s'installa sur le banc de table de sa camarade et commença à balancer doucement ses pieds.
— Je suppose que tu as été surprise d'apprendre que Gajeel et moi ne sommes toujours pas en couple, avec tous tes efforts pour nous aider quand on avait nos différends, commença la bleutée.
— J'avoue, ça... Ça m'a laissé sans voix. Vous étiez si proche le jour de son anniversaire.
— C'est moi qui lui ai demandé de prendre notre temps, souffla-t-elle.
— Mais tu mourrais d'envie d'être avec lui. Tu lui as demandé du temps car tu n'es plus certaine de tes sentiments ?
— Ce n'est pas que je doute de ce que je ressens pour lui mais je... je ne me sens pas tout à fait prête, c'est comme si un vide intense me remplissait, me donnant la sensation d'être incomplète, comme déconnecté.
— Je dirais que tu ressens simplement de la peur, et c'est tout à fait normal lorsque l'on éprouve ou vit quelque chose pour la première fois. Pourquoi ne reconsidères-tu pas la question ? Qui sait, en le laissant t'aimer tu pourrais trouver une immense satisfaction et te sentir comblé.
La bleutée serra ses mains sur les plis de sa jupe avec fermeté. Qu'esperait-elle exactement ? Personne ne semblait prêt à comprendre le sens de ses propos, comme si l'idée même de vouloir se sentir mieux dans sa chair intérieur était incompréhensible et d'une absurdité incomparable.
— Quel sentiment de satisfaction je pourrais éprouver lorsque je réalise que tout ce que je peux lui offrir se limite à des soucis, de l'inquiétude et de la tristesse ? Quelle sorte de relation serait-ce pourtant je suis bien consciente de m'accrocher désespérément à lui telle une malade.
— Tu ne devrais pas voir les choses de cette façon. Gajeel n-
— C'est pas grave si tu ne comprends pas, ni Gajeel d'ailleurs. Ce n'est pas une question d'amour, quand je me retrouve seule j'étouffe, j'ai un sentiment désagréable dans mon cœur. J'ai l'impression d'être une étrangère dans mon propre corps, dans ma propre vie. Comment puis-je être heureuse avec quelqu'un si je me sens constamment malheureuse et mal à l'aise dans ma peau ?
— Levy...
— Même si personne ne me comprends, même si ça fait du mal à Gajeel. Et moi alors ? Ne devrais-je pas prioriser mes propres sentiments ? Ce que je ressens me brise, mais je devrais tout de même me forcer à construire quelque chose sur une base fragile et en ruine ? Je sais que ça ne va pas marcher dans cette situation et je vais lui causer inutilement du mal.
— Désolée. Ta paix intérieur passe évidemment avant tout, tu n'as pas à te forcer si Gajeel lui-même à décider de t'accorder du temps et sache que tu peux compter sur moi si d'une quelconque façon je peux t'apporter mon aide.
Les paroles prononcées par Juvia prit l'adolescente de court tant elle ne s'y attendait pas. Il n'y avait pourtant pas de relation particulièrement étroite entre elles.
— Si tu te montres si attentionnée envers moi parce que Gajeel et moi sommes proches sache que tu n'es pas obligée de te forcer à agir ainsi. J'ai l'habitude d'être ignorée.
— Ah, non je ne te dis pas ça juste par piètre sympathie ou à cause de Gajeel mais parce que je t'apprécie vraiment et que je souhaite que tu ailles bien. Je... Je pensais qu'on était un peu plus proche toutes les deux.
— L'idée ne cesse de me venir à l'esprit que si Gajeel n'avait pas été là, tu ne m'aurais jamais adressé la parole. Je réalise à quel point sans lui je suis simplement invisible.
— Non c'es-
— Je ne fais aucun reproche, Juvia. Je suis plutôt ravie que tu sembles m'apprécies et que tu te montres aimable envers moi. Même si tes motivations étaient liées au respect que tu portes à Gajeel, je n'en suis pas mécontente.
La bleutée commença à jouer nerveusement avec ses doigts, les yeux fixés sur la fenêtre à ses côtés.
— Tu vois, je me sens seule et isolée lorsque Gajeel est absent de l'école. Si jamais il ne peut pas sortir à cause d'un imprévu, je ressens une immense solitude dans ma maison, et quand il est malade, je n'ai personne avec qui discuter. Cela devient encore plus difficile lorsque nous nous disputons, car je n'aurais donc personne pour me prendre la main, et encore moins pour me prendre dans ses bras en guise de réconfort.
Les mots avaient un effet sinistre et étrangement déchirant que les larmes montèrent aux yeux de Juvia. La voix triste de la bleutée résonnait dans l'air trahissant une profonde douleur entremêlée d'une douce mélancolie. Submergée par l'émotion elle enveloppa Levy dans une étreinte chaleureuse.
— Que... Ju-Juvia tu vas te mouiller, lui avertit la bleutée, effarée.
— Si Gajeel n'est pas disponible et que tu souhaites parler à quelqu'un, tu peux venir chez moi ou m'appeler, si tu as des sujets dont tu souhaites discuter mais que tu ne peux pas en parler à Gajeel, je serais heureuse de t'écouter et si tu te sens mal, n'hésite pas à compter sur moi pour te réconforter.
La jeune fille hésitait presque, ses doigts tremblant lorsque l'étreinte lui fut offerte.
— Ça ne va pas te déranger ? Je ne veux pas embêter.
— Oh tu ne savais pas ? J'adore me faire embêter en passant, répondit-elld simplement.
Juvia afficha un sourire lorsque la jeune fille resserra son étreinte et que son corps se détendit peu à peu.
* * *
En soupirant, le brun inclina sa tête vers l'arrière.
— Pourquoi tu lui as demandé ça ? la reprocha-t-il.
— Je voulais juste comprendre, mon but n'était pas de la mettre mal à l'aise.
En scrutant son ami avec attention, Juvia se questionna sur la possibilité qu'une relation amoureuse pourrait éventuellement aider Levy à surmonter ses difficultés. Ne serait-ce pas une solution plus avantageuse que d'attendre de manière incertaine et indéfinie ?
— Ça ne te dérange pas toi ? Je veux dire attendre comme ça alors qu'il ya manifestement rien qui vous empêche d'être ensemble maintenant.
Le jeune homme garda momentanément le silence.
— Rien ? Tu sais au moins ce que c'est de se sentir brisé ? Je suppose que non.
Comment serait-il possible pour une personne qui avait toujours vécu dans un environnement rempli d'affection et entourée d'amour de véritablement comprendre et saisir la nature de ce sentiment ?
— Qu'est-ce que vous pensiez qu'il allait se passer en la traitant si mal ? Qu'elle ne ressentirait aucune douleur, comme si son cœur était impénétrable ou fait d'acier ? rit-il amèrement. Non, elle en ressent une telle souffrance que cela la consume de l'intérieur, elle est dans un état de détresse profonde. Sa mère est morte, son père s'enfonce et vous la méprisez. Dans quel état d'esprit elle peut entamer une relation ? J'en ai rien à foutre d'attendre Juvia. L'aimer c'est tout ce qu'elle désire et attends de moi.
— Je suppose que tu la comprends mieux puisque tu as vécu des souffrances similaires aux siennes pendant ta dernière année de primaire, souffla-t-elle.
Gajeel resta silencieux. C'étaient des souvenirs qui le contrariaient encore aujourd'hui, même après toutes ces années.
— Dis-moi plutôt, elle a mentionné pourquoi elle se trouve mouillée de cette façon ?
— N-non... Je n'ai pas posé la question non plus. Tu veux que j'aille lui demander ?
— Non ça va.
Il se pourrait que ce n'était réellement qu'un incident, mais il avait du mal à y croire.
Gajeel retourna en classe, laissant Juvia soupirante entrer à son tour dans la pièce, ses inquiétudes s'envolant loin d'elle.
* * * * *
Les grilles du lycée étaient grandement ouvertes, permettant aux élèves de Fairy Tail de sortir en masse à la fin de cette journée scolaire. Le vent sec et la froideur de la température incitait tout le monde à se précipiter vers la sortie, souhaitant retrouver au plus vite la chaleur de leur maison ou se réunir avec leurs amis dans un café du coin pour partager une boisson chaude et agréable.
Face à l'effervescence provoquée par le tumulte constant des multiples déplacements des lycéens, la jeune collégienne dirigea son regard vers un des bâtiment de l'établissement en particulier.
— Est-ce qu'il est déjà sortie ? J'aurais dû le prévenir, murmura-t-elle.
Prenant soin d'observer attentivement, elle porta son regard sur les nombreux élèves qui sortaient. Soudain, elle remarqua une chevelure rose singulière et une écharpe blanche à carreaux enroulée autour du cou. Son instinct la poussa à détourner la tête immédiatement, submergée par l'inconfort et une vague de malaise, confrontée aux souvenirs de son geste déplacé lors de leur dernière rencontre. De plus, il se trouvait en compagnie de Lucy ; si elle venait à lui adresser la parole maintenant il etait probable que cela ne ferait qu'aggraver la situation entre les deux amoureux.
— Tu fais une tête étrange, souligna Natsu.
— Hein ? Ah non, je suis juste un peu fatigué. Les cours ont été longs, en plus avec ce froid, j'ai juste envie d'aller me jeter dans les couvertures, répondit la blonde en émettant un léger rire.
Le garçon releva les yeux en direction de la route.
— Tu n'auras plus à attendre très longtemps alors, ton chauffeur est déjà là, lui fit-il savoir.
— Oh, et les autres qui sont encore à la traîne, soupira-t-elle. Dit leur aurevoir de ma part, d'accord ?
Natsu hocha la tête et escorta la jeune fille jusqu'au véhicule, où le chauffeur l'attendait patiemment en tenant la portière pour la jeune héritière ayant remarqué l'arrivée de celle-ci à travers le rétroviseur. Avant qu'elle ne monte dans la voiture, Natsu lui attrapa délicatement la main.
— Écris-moi, quand tu arrives.
— Tu parles comme si j'allais loin, je rentre juste chez moi, sourit-elle.
— Je sais.
La blonde monta à bord du véhicule, et l'employé de maison referma la porte avant de se diriger vers le volant, prêt à conduire sa jeune maîtresse jusqu'à la demeure Heartphilia. Les mains dans les poches, il regarda l'automobile s'éloigner jusqu'à disparaître de son champ de vision. Maintenant, avec son attention principalement tournée vers son environnement, il distingua une silhouette qui lui était familière à proximité de la route – non loin de la chaussée.
— Lisanna ?
Au moment où leurs regards se croisèrent, la cadette de la maison Strauss se sentit tendue et baissa la tête, serrant nerveusement ses doigts déjà humides à cause du stress qu'elle avait accumulé lors de son trajet du collège jusqu'ici au lycée. Elle était surtout accablée par un profond sentiment de honte qui la serrait à la poitrine. Prenant une inspiration pour trouver du courage, elle avança lentement vers lui, un sourire aux lèvres malgré l'expression figée sur son visage.
— S-Salut, Natsu.
— Hey, t'es venu voir ta sœur ? Je l'ai laissé en classe.
— Pas exactement. En fait c'est toi que j'espérais voir.
— Hein moi ? Pourquoi ?
En exerçant une légère pression avec l'ongle de son index, la jeune fille se gratta le pouce afin de maîtriser les tremblements dans sa voix. Son week-end avait été très difficile, perturbé par le regard haineux de rosé, même si aujourd'hui il se comportait de manière plutôt normale. Avait-il déjà oublié ?
— Je voudrais te présenter mes excuses, je suis désolée de t'avoir embrassé sans tenir compte de tes sentiments. Tu es parti tellement en colère ce jour-là, et tes yeux qui m'ont regardé avec haine n'ont fait que m'enfoncer dans ma douleur. Je tiens sincèrement à te dire que je ne souhaite pas perdre ton affection, tu comptes beaucoup pour moi.
Bien que son amour à été loin d'être réciproque, il est resté un ami fidèle et précieux pour elle jusqu'à présent. Perdre cette relation serait sans aucun doute une grande douleur pour elle.
— Je vois. Écoute n'en parlons plus, c'est assez désagréable de se rappeler de ça. Juste ne refais plus un truc pareil.
— Ça ne risque plus d'arriver, c'est promis. J'ai réalisé que j'ai commise une erreur en essayant quelque chose de si déplorable, motivée par la curiosité et le désespoir.
La jeune fille ferma les yeux et ressentit une sensation de constriction dans sa gorge. Malgré sa tentative désespérée, Bickslow ne fit rien d'autre que l'apporter encore plus de malheur.
La blanche poussa un soupir et tenta de focaliser son esprit sur des pensées plus positives, essayant d'échapper à l'emprise perturbatrice que ce garçon avait sur elle même dans ses pensées les plus insignifiantes et les moindres recoins de son esprit. Il serait préférable pour elle de rentrer avec sa sœur afin d'éviter de sombrer dans la déprime pendant le chemin du retour, car se retrouver seule ne faisait qu'enfoncer son moral avec des souvenirs qui ne lui étaient d'aucune aide.
Elle regarda par-dessus l'épaule du lycéen.
— Tu dis que Mira est encore en. Classe derrière ?
Les yeux de Lisanna s'ouvrirent grand et son cœur commença à battre plus rapidement lorsqu'elle aperçut deux silhouettes à quelques pas des portes du lycée.
Bickslow.
Une vive douleur comprima son cœur en voyant la scène effroyable qui se déroulait et ses yeux d'un bleu océan perdirent instantanément de leur éclat face à cette vision. Pour quelle raison est-ce qu'il traitait ce garçon de manière abusive en l'obligeant à s'agenouiller devant lui, comme en témoignait la manière dont il maintenait sa main contre la tête de ce dernier ? – Lisanna ferma les yeux – Le sourire qui ornait ses lèvres et l'éclat malicieux dans ses yeux étaient profondément perturbants, lui donnant une sensation de malaise, un fort sentiment de dégoût et une vive envie de vomir.
<< C'est pas quelqu'un de bien. >>
Sa sœur Mirajane avait raison sur toute la ligne : Bickslow était dépourvu de morale. Quelles actions ce jeune homme avait-il commises pour mériter un sort si défavorable ?
Lisanna sursauta quand la main de Natsu se posa négligemment sur front, celui-ci baissant la tête à sa hauteur pour rencontrer son visage.
— Tu vas bien ? T'es devenu tout d'un coup pâle, s'inquieta-t-il.
— N-Non, en fait oui ça va. J'ai juste vu quelque chose que j'aurais pas aimé voir, expliqua-t-elle en forçant un sourire.
Assister au martyr d'une quelconque personne était encore plus effroyable et répugnant que de simplement en avoir connaissance. Elle commençait à réaliser avec horreur qu'au fond d'elle-même, un minuscule espoir avait surgi, suggérant que les choses pourraient être différentes, que sa sœur exagérait simplement parce qu'elle n'appréciait pas beaucoup Bickslow, ou que les rumeurs qui l'entouraient étaient fausses. Cependant, la vérité lui était apparue comme un coup violent.
Lisanna ressentit une légère sensation de vertige lorsqu'un vieux souvenir émergea soudainement. L'image d'un hôpital défila dans sa mémoire.
— Lisa, tu as les mains qui trembles. Qu'est-ce qui ne vas pas ?
— C'est... c'est juste que je me sens mal. Hum... J'imagine que Lucy me détestera quand elle apprendra pour le baiser.
— Elle le sait déjà.
Ses yeux bleus s'écarquillèrent légèrement et elle releva d'un coup le regard pour capter celui du rosé en exprimant une interrogation muette. Avait-elle bien entendu ?
— Je lui ai dis, lui confirma-t-il.
La collégienne ressentit subitement un fort désir de disparaître tellement sa honte se multiplia par mille.
— Elle était sûrement très remontée, murmura-t-elle, serrant fermement les manches de son sac à dos pour calmer les tremblements de ses mains.
— Je... Je regrette de l'avoir fait pleurer. Je le lui ai dis dans un but égoïste, pour qu'elle revienne vers moi mais...
— Ça n'a pas marché ? Vous êtes toujours séparés alors ?
— Oui mais au moins elle n'est plus froide et distante.
— Si c'est le cas je suis sûr que bientôt tout redeviendra comme avant entre vous.
— Je l'espère. Et toi ça va ? Tu as fais tout ce chemin jusqu'ici juste pour me présenter tes excuses, ça te pertubait tant que ça ?
— Tellement, j'avais très honte de moi et maintenant que je t'ai présenté convenablement mes excuses je me sens légère, tant mon cœur pesait lourd. Tu sais, j'aurais vraiment eu peur si à cause de mon acte irréfléchi je perdais ton amitié.
— T'inquiète, on restera toujours de bon ami, sourit-il, lui tirant les jours. Ne reparlons plus de cette histoire.
— Arrête ! Ne me tire pas les joues, je suis plus une gamine, s'offusqua-t-elle, essayant vainement de s'éloigner mais sans succès.
— Ouais c'est vrai, tu grandis bien trop vite. Tu faisais encore cette taille l'année dernière, dit-il mettant sa main au niveau de ses hanches.
— Hey, j'étais pas si petite, s'outra-t-elle.
Natsu éclata de rire et la jeune collégienne, vexée, lui donna un coup sur le bras avant de se joindre à son hilarité.
— On s'amuse sans moi ?
Lisanna sentit un frisson lui parcourir le dos.
..........
1er partie du chapitre
Avis ?
07 janvier
Marie
Je vous souhaite une joyeuse et heureuse année à tous ♡ ♡.
L'année qui vient de s'achever à été très mouvementée au point que j'étais très inactive sur cette plateforme et je remercie tous les lecteurs qui ont su garder patience et qui sont encore là jusqu'à présent à attendre des mises a jours bien que rares. Je vous aime beaucoup ♡ ♡ ♡♡ ♡♡ ♡♡ ♡♡ ♡♡ ♡
Joyeux anniversaire titania237
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