quatre-vingt-sixième
Assis sur le parquet gris de la salle de gymnastique, les élèves de la classe de première SII se regroupèrent par groupe d'affinités, prêts à entamer leur séance d'étirement conformément aux instructions de leur professeur de sport, monsieur Gildarts clive.
Tandis que ses camarades s'exécutaient avec plus ou moins de facilité, la bleutée restait assise à l'écart, observant les efforts de ses camarades. À certains moments, Elle remerciait souvent son état qui la dispensait de ces exercices parfois éprouvants.
Son regard se porta sur son petit ami, qui pratiquait les différents mouvements avec une aisance déconcertante. Alors que son attention était encore portée sur lui, elle sursauta face une présence envahissante lorsqu'on prit subitement place à ses côtés.
La jeune fille écarquilla les yeux et recula de plusieurs centimètres sur le banc, interloquée. Qu'est-ce qu'il faisait là ?
— Pourquoi tu t'éloignes ? On dirait que t'as vu un monstre, rit-il, faussement blessé.
La bleutée tourna la tête, et se pinça les lèvres. Pourquoi Bickslow était-il assis là ? Quel raison avait-il avancer pour qu'un professeur aussi stricte que monsieur Gildarts l'exempte d'exercice sans raison apparente ? Il n'avait pourtant pas l'air mal en point. Sans doute avait-il trouver une excuse convaincante, elle savait à quel point ce type ne manquait pas de res-
Son cœur rata un battement à son approche. Ils étaient si proches tous les deux que la bleutée sentit son souffle sur sa peau au point d'en frissonner de dégoût.
— J'ai un truc à te dire, lui murmura-t-il à l'oreille. Écoute...
Elle se leva aussitôt qu'il voulût enchaîner, agrippa sa béquille et chercha du regard leur enseignant avant de s'éloigner vers lui avec une hâte difficilement contenue, sa jambe handicapée la ralentissant certes.
— Monsieur ?
Ce dernier, reprimandant un élève pour son manque d'attention aux instructions, se tourna vers la bleutée, répondant à son appel pressant.
— Oui ?
— Désolée de vous pertuber pendant votre travail, mais... Est-ce que je peux retourner en salle ?
— Ne souhaites-tu pas assister à la séance comme d'habitude ?
— Si, mais j'aimerais profiter de ce moment pour avancer dans mes exercices.
— D'accord. Tu peux y aller.
— Merci, remercia-t-elle, soulagée.
Ravie, la bleutée prit la sortie, croisant au passage le regard inquiet de Gajeel, dont les yeux rubis semblaient brûler de préoccupation. Elle esquissa un sourire rassurant avant de quitter la pièce pour retourner dans leur salle de classe.
Dans la cour, direction la dite pièce vide d'élèves. Là, elle en profita pour s'adonner à sa passion préférée : la lecture. Les pages tournèrent, les minutes s'envolèrent, et le calme de la pièce fut bientôt perturbé par les bruits lointains du couloir.
— Levy ?
Elle sursauta, prise d'une frayeur soudaine lorsqu'on posa une main sur son épaule.
— Oh mon dieu Gajeel, c'est toi ! Tu m'as fait peur !
— Pardon. J'oublie à quel point tu es souvent concentrée.
Mal à l'aise, Il passa une main dans ses cheveux, ses yeux fixés sur le livre de la jeune fille. Il croisa le regard de celle-ci, qui le dévisageait avec curiosité.
— Qu'est-ce que tu fais ici ? Vous avez déjà terminé ?
— Oui, tout juste. Sinon, pourquoi tu as quitté le gymnase ?
— ... ?
C'est pourquoi il avait accourut ici avec une telle précipitation ? Sans même passer par les vestiaires avant ? Il transpirait, et il était sûrement mal à l'aise, mais il avait préféré venir ici en premier juste parce qu'il était tourmenté qu'elle ait quitté plus tôt le gymnase. La bleutée hésitait entre trouver cette attitude touchante ou le traiter de fou, son cœur oscillant entre tendresse et amusement.
— Bickslow t'as fait quelque chose ? J'ai vu qu'il...
— Non, non il ne m'a rien fait. Je ne supportais pas de rester si proche de lui alors j'ai préféré revenir en salle. Je ne pensais pas que ça t'inquiéterait à ce point.
Elle tendit la main pour caresser la joue de Gajeel, mais il se recula brusquement.
— A-Attend je suis sale.
— Tu aurais alors dû passer par les vestiaires avant, rit-elle. Allez, vas-y et dépêche-toi. On doit déjeuner ensemble n'est-ce pas ? la pause repas c'est dans quelques minutes.
Il sourit et avança sa main pour caresser ses cheveux avant de rétracter les doigts. Ah... Il est couvert de sueur, soupira-t-il. Il s'inclina alors légèrement pour lui murmurer :
— Si tu as quelque chose qui te tracasse n'hésite pas à me le dire. J'ai promis à ton père de prendre soin de toi.
Gajeel s'éloigna de sa belle, et la salle commença à se remplir doucement. Mais son regard fut rapidement attiré par Bickslow qui le traversa dans le couloir pour entrer dans la classe. Les sourcils froncés, il se souvint des mises en garde de Lucy d'hier. Et si Bickslow rôdait vraiment autour de Levy ?
Pertubé, il se retourna, son regard balayant la classe. Bordel ! Qu'est-ce que ce chien fichait planté à côté de Levy ?
— Faut que je te parle. J'ai pas fini ce que j'avais à te dire au gymnase.
Levy cligna des yeux, croyant halluciner. À qui parlait-il ?
— Pourquoi tu regardes derrière toi ? Ou tu ne connais plus ton nom, Levy Mcgarden ? Hum... En fait...
Ce dernier hésita avant de continuer. Hors de question de le faire devant leurs camarades. Présenter ces foutus excuses était déjà difficile, mais le faire en public était bien trop humiliant.
— On peut parler ailleurs ?
L'adolescente était sous le choc, ses pensées embrouillées. Avant qu'elle ne puisse lui demander de s'éloigner, de ne pas l'approcher et encore moins lui parler, Gajeel surgit et poussa violemment Bickslow loin d'elle. Ce dernier faillit percuter une chaise voisine, qui grinça sous l'impact.
— Qu'est-ce que tu lui veux ? tonna Gajeel, son regard noir.
— Pourquoi je devrais le dire à toi ? T'es pas son porte parole que je sache. En plus ça ne regarde qu'elle et moi.
— Qu'est-ce que tu racontes ? Ne me fait pas rire. T'es complètement fou.
— Fou ? Ah oui c'est vrai que ta meuf me plaît. J'ai pas le droit de me confesser parce qu'elle est avec toi ?
Levy agrippa rapidement le bras de copain, sentant la tension monter.
— Gajeel, non, laisse. Il se moque de toi, ne le prends pas au sérieux.
Le brun se figea, son regard brûlant de colère, mais il ne bougea pas, retenu par la main de Levy. Elle n'aimait pas quand il se bagarrait mais là, il mourait d'envie de l'en coller une !
– Attend, il vient de dire qu'elle lui plaît ?
– C'est sûr qu'il en train de se foutre d'eux là.
– Ça c'est clair. Qui tomberait amoureux d'elle ?
– Vraiment. S'il l'aimait il l'aurait pas maltraité comme il le faisait.
– Pouah, vous n'y connaissait rien. Il y'a des gens qui sont tellement amoureux que la seule façon de l'exprimer c'est en embêtant l'être aimé. Haha.
– Tu regardes trop de film toi, se moqua les autres.
Pourquoi quand un sujet concernait Levy les choses semblaient dégénérer ? s'étonna la blonde. Il se moquait d'elle parce que des gens disaient l'aimer, même s'il était clair que Bickslow était en train de mentir. Elle doit terriblement se sentir mal de voir comment on se moquait ou traitait d'idiot ceux qui prétendaient l'aimer simplement parce qu'elle était handicapée.
— Pourquoi ça vous dérange qu'il y a des gens qui sont amoureux d'elle ou non ? Est-ce que ça blesse votre orgueil de voir que, mis à part votre arrogance, vous n'avez rien qui attire, contrairement à Levy ? demanda Lucy, son regard accusateur posé sur ses camarades.
Les amis de Lucy éclatèrent de rire, mais Bickslow se tourna vers Levy, un sourire cruel sur les lèvres.
— T'as tellement pas d'ami que c'est celle qui a voulu t'accuser de vol qui prend ta défense ? Que c'est ridicule, rit-il.
Les autres élèves se joignirent au rire, embarrassant non seulement la blonde mais aussi Levy. Elle devait reconnaître que c'était humiliant de s'être fait défendre par Lucy.
— C'est toi qui n'a pas d'ami sale connard, injuria Juvia. Levy est mon ami, elle a des amis qui l'aime.
Erza intervint, son regard ferme.
— Laissez la donc tranquille. En tant que délégué, il est de mon devoir de maintenir l'ordre et la paix de notre classe. Si vous continuez d'embêter notre camarade, je ne hesiterai pas à signaler immédiatement votre comportement à l'administration et demander des mesures disciplinaires appropriées.
— Vous êtes tous ridicule, rit Bickslow.
Gajeel emprisonna la main de l'adolescente dans la sienne, son ton bas et menaçant.
— Tu as intérêt à garder tes distances. Si tu t'approches encore d'elle, je te jure que personne, pas même Levy, ne pourra m'arrêter.
Bickslow rejoignit sa place, laissant retomber le calme dans la classe. Mais son ami ne tarda pas à le questionner.
— Qu'est-ce qui t'as pris ? T'as pas pensé à Lisanna ? Sa sœur est ici et toi tu balances qu'une autre fille te plait.
— Mirajane ne va rien lui dire. Lisa sait que sa soeur n'approuvera jamais notre relation et lui rapporter une rumeur pareille serait vu comme un stratagème pour l'éloigner encore plus de moi.
— Quand bien même, pourquoi tu as dis une chose pareille ?
— Arh, je voulais les faires chier tous les deux. Gajeel et elle. J'en ai marre, j'ai envie de boucler cette histoire une bonne fois pour toute. Même s'il faudra que je la coince dans les toilettes pour qu'elle m'écoute.
— Hey, tu peux pas faire ça. Tu vas t'attirer des problèmes.
— Mauviette. Je me ferais pas prendre.
— Pourquoi tu te compliques la vie ? T'as qu'à mentir à Lisanna.
— Je te l'ai déjà dis, j'ne veux pas lui mentir.
S'il avait voulu, il lui aurait mentit dès la première fois et ils seraient ensemble aujourd'hui. Mais il ne désirait pas lui mentir. Il l'aimait trop pour ça.
* * * * *
– Paraît que Bickslow lui a déclaré sa flamme .
– Haha, qu'est-ce qu'elle a cette fille pour n'attirer que des délinquants ?
– Peut-être qu'elle est du genre facile.
– Alors c'est une garce ?
– Sûrement. C'est la seule façon pour elle d'obtenir un mec.
– Haha, c'est sûr que Redfox n'est qu'avec elle du moment qu'il peut la b**ser autant de fois qu'il veut.
– Elle fait pitié. La pauvre, elle doit croire que Gajeel est vraiment amoureux..
Des rumeurs étranges circulaient parmi les classes de première, se déformant à mesure qu'elles passaient de bouche à oreille. Certe plus personne dans la classe ne pretait attention à elle ou à leur couple, grâce l'avertissement d'Erza, leur déléguée, mais les ragots continuaient de se répandre dans le lycée comme une traînée de poudre. Personne ne pouvait les arrêter, pas même Gajeel, Juvia et encore moins elle-même.
Malgré les conseils de Juvia et Gajeel de ne pas y prêter attention, elle avait du mal à supporter d'être traité de garce. Elle espérait que cette tempête finirait par se calmer, que l'euphorie retomberait et que les rumeurs s'éteindraient d'elles-mêmes. Mais une semaine s'était déjà écoulée depuis le début de cette mascarade. Elle qui avait espéré commencer une nouvelle année plus tranquille.
— Qu'est-ce qu'il y'a ? Tu fais une tête étrange, lui demanda Gajeel, se tournant vers la bleutée.
— C'est... C'est rien. J'étais dans mes pensées.
Gajeel la regarda attentivement, stoppant sa main qui rangeait ses effets dans sa bandoulière.
— C'est à cause des rumeurs ?
— Mais non. C'est autre chose, mentit-elle en forçant un léger rire. Alors vous allez recommencer les matchs ? C'est ça ? changea-t-elle de sujet.
— Hum... Oui. Tu comptes venir ?
— Bien sûr que je viendrais te voir jouer. Je suis ta fan numéro un, repliqua-t-elle en souriant.
Il rit.
— T'es ma seule fan, en fait. Mais j'adore ça. Que tu sois la seule et unique personne à me voir avec ces yeux.
— On... On est en salle.
Son regard furtif parcourut rapidement la salle quand elle se ressaisit. Non, elle ne devrait plus se soucier du regard des autres, elle avait traversé cette étape pour le bien de son couple. Quelque soit les rumeurs, c'était à eux de se remettre en question.
— Ça aura lieu quel jour ? demanda-t-elle, continuant naturellement la discussion.
— Aucune idée. C'est toujours Luxus qui gère les rencontres. Tu sais bien que j'ai pas la tête à ces trucs.
— Mais toi alors ! Et si on allait le voir ?
— Qui ça ? Luxus ? Pour quoi faire ? Je peux simplement lui écrire.
— Oui mais, tu ne vas jamais rendre visite à tes amis dans leur classe. C'est une bonne occasion, et peut-être qu'on pourrait rentrer tous ensemble après.
— Ah.... d'accord, accepta-t-il, incapable de lui dire non. J'espère qu'ils ont déjà terminé leurs cours.
Levy rangea ses manuels dans son sac, prête à partir, lorsque soudainement elle se rappela d'un engagement important et son visage s'empourpra d'inquiétude.
— Oh mon dieu, Gajeel ! Je dois récupérer mes exercices chez le professeur de littérature. Elle m'a demandé de passer les chercher à la fin des cours aujourd'hui. Je ne peux pas manquer ça.
— Ah, c'est aujourd'hui ? Franchement, pourquoi tu te donnes la peine de faire ce genre de truc ? T'es déjà suffisamment intelligente.
— Ne sois pas rabat-joie ! C'est bien de maintenir un bon niveau. Et toi, tu devrais être plus sévère avec toi-même. C'est vrai qu'on étudie ensemble mais tu devrais penser à faire un travail plus personnel. Les profs seront surpris de voir ton niveau évoluer plus rapidement.
— C'est bon. J'ai pas envie de tuer ma mère d'une crise cardiaque.
La bleutée éclata de rire. Ramener de bonne était si improbable qu'elle aurait une crise cardiaque ? La dernière fois, Nora avait plutôt été très ravie de voir le niveau de Gajeel connaître cette petite évolution.
— Arrête de rire, maugréa-t-il. Allons-y avant que je change d'avis.
— Tu comptes venir avec moi ? Ça ne prendra pas longtemps. Je les récupère et ensuite je te rejoins.
— Ça me dérange pas de t'accompagner.
— Les autres ont raison de t'appeller ''pot de colle'', rit-elle en lâchant un soupir.
— Pourquoi tu soupires ? C'est pas comme si je te suivais partout au lycée.
Levy lui lança un regard blasé, un sourcil levé et il leva les yeux au ciel.
— D'accord vas-y. Je vais t'attendre dans leur classe.
La bleutée se dirigea vers la salle des professeurs pour récupérer son cahier d'exercices. Lorsqu'elle arriva, son professeur lui tendit un document annoté avec soin.
— Merci, madame, dit Levy, souriante.
— Ta rédaction était intéressante, la complimenta son professeur. J'ai pris la peine de noter les points à améliorer et les corrections à apporter. Tu n'auras qu'à le refaire et me le rendre la prochaine fois.
Levy hocha la tête, reconnaissante.
— Merci beaucoup.
— Je t'en prie, répondit son professeur avec un sourire chaleureux. Mon rôle est d'aider les élèves à progresser. Et lorsque ceux-ci montrent autant d'initiative et de motivation, c'est encore plus plaisant pour moi.
Toute souriante, la bleutée quitta la salle des professeurs, son cahier d'exercices dans sa main, et se dirigea vers les classes de terminales pour rejoindre Gajeel qui s'était avancé en traînant ses affaires avec lui. N'est-il pas adorable son petit ami ?
— C'est pas la copine de Redfox, par hasard ? demanda l'un d'eux, un sourire moqueur sur les lèvres.
— Bah si, c'est elle. Avec sa béquille, renchérit un autre.
— Ah mais qu'est-ce qui lui a trouvé ? Elle a un physique pas très fameux et en plus c'est une handicapée.
— Il paraît que c'est une garce...
— Vraiment ?
Ils s'approchèrent d'elle et Levy sentit son cœur battre plus vite alors qu'ils l'encerclaient, la faisant paniquer. Qu'est-ce que... Pourquoi ces gens l'encerclait ? Elle ne les connaissait pas et ce n'était pas un de leur camarade.
— Alors, c'est toi la meuf de Redfox ? Où est-ce qu'il est ? Il paraît qu'il te suit partout comme un toutou, lança l'un d'eux.
Levy resta silencieuse, cherchant un moyen de s'éloigner.
— Hey, répond quand on te parle ! s'énerva l'autre, voyant l'adolescente garder la bouche fermée.
— S'il vous plaît ne m'approcher pas, recula-t-elle, les voyants faire un pas.
— Oh, elle fait sa timide, ricana-il. Pourtant il paraît que t'es une sal*pe. Et la seule raison pour laquelle Redfox est avec toi c'est que tu ba*ses facilement et que t'es super bonne.
L'adolescente était tellement dégoûtée par ces mauvaises rumeurs et sentit la colère monter.
— Mais regardez la tête dégoûtée qu'elle fait ? Tu vas nier aussi que Bickslow a hurlé que tu lui plaisait ? Dit nous, tu lui as montrer ton corps ? Montre le nous aussi.
Levy sentit son estomac se retourner quand on lui saisit le bras.
— Lâchez-moi, je ne sais pas de quoi vous parlez.
— Ne fait pas l'idiote. Les garces comme toi sont toujours très difficiles à satisfaire. Si Gajeel n'est pas à la hauteur, tu peux venir nous trouver, murmura-t-il en se léchant les lèvres.
— Lâchez-moi, supplia-t-elle, sentant les larmes monter.
Elle aurait dû laisser Gajeel l'accompagner, si seulement il était là. La bleutée se rendit affreusement compte qu'à nouveau elle dépendait encore de lui. Il faillait qu'elle se sorte de cette situation toute seule. Pourtant, réagir violemment contre ces deux garçons serait une folie.
Sa main moite serra sa béquille. Pourquoi se trouvait-elle toujours paralysée dans ce genre de situation ?
— Et si on touchait ? Voir à travers des vêtements n'est pas suffisant.
La bleutée écarquilla les yeux à ces paroles, horrifiée. Elle tenta de se dégager en donnant un coup de pied dans sur son tibia.
— Sale pute ! Où tu vas ? s'énerva-t-il, lui tirant le vêtement par le bras.
Sa chemise se déchira sous les yeux écarquillé de Levy qui lâcha sa béquille et s'accroupit pour se couvrir, une larme roulant sur sa joue.
Soudain, une voix d'homme retentit, coupant court aux insultes et aux moqueries. Les deux lycéens levèrent la tête, surpris.
— Qu'est-ce que vous faites ?
Il jeta un oeil à l'adolescente accroupie et écarquilla les yeux en voyant son état, son visage marqué par les larmes et la peur. Furieux, il leva la tête, mais les deux garçons avaient déjà pris la fuite.
— Levy ? s'étonna-t-il, la reconnaissant
Il déposa la veste de son uniforme sur ses épaules, recouvrant sa peau exposée, et lui tendit la main.
— Ça va ? Tu peux te lever ?
La bleutée se releva grâce à son aide, gardant la tête baissée, honteuse de sa vulnérabilité. Ce dernier la regarda avec empathie, remarquant les traces de larmes sur ses joues.
— Est-ce que ça va ?
Il regretta immédiatement sa question, voyant son visage pâle et horrifié. Ils ont déchiré sa chemise.
— Levy ?
— Ne dis rien à Gajeel.
— Mais...
— Je ne veux pas que Gajeel soit renvoyé. La première chose qu'il fera c'est d'aller se battre avec eux s'il l'apprend.
Jellal ne pouvait évidemment pas contredire ses propos. Gajeel avait un tempérament explosif lorsqu'il s'agissait de protéger les personnes qu'il affectionnait. Les souvenirs de l'incident avec les abrutis qui avaient drogué le verre de Juvia étaient encore vifs dans son esprit. Il avait échappé de justesse à l'expulsion, mais tout comme Levy le pensait, il était aussi convaincu que toute nouvelle violence le ferait expulser définitivement.
— Je comprends. Alors, qu'est-ce que tu comptes faire ? C'est grave ce qu'ils t'ont fait.
Jusqu'à ce jour fatidique où elle avait touché le fond, elle avait enduré en silence les insultes, les moqueries et les brimades, se répétant que tout finirait par s'arranger. Mais plus maintenant. Plus jamais. Pour eux ce n'était que des blagues, mais pour elle, c'était des blessures qui laissaient des cicatrices dans son âme. Elle en avait assez d'être la cible parfaite pour leur sadisme.
— Je ne sais pas... Mon professeur a dit que je pouvais lui faire confiance. Je pourrais lui en parler.
Madame Mavis n'hésitais pas à lui rappeler qu'elle pouvait compter sur elle si elle rencontrait à nouveau un problème au lycée.
— Mais j'ai peur, avoua-t-elle, sa voix tremblante. Je ne sais pas si on me croira. Ils sont deux et moi, je n'ai que ma parole. Ils pourront dire que j'ai tout inventé.
— Sans doute, mais ne t'inquiètes pas pour ça. Je suis là. Mon témoignage comptera sûrement.
— Vraiment ? Tu vas m'aider ?
— Bien sûr. Gajeel t'aime alors en tant que son ami, ne devrais-je pas t'aider ? Allons-y, allons voir ton professeur.
Levy secoua la tête avec une telle intensité que ses cheveux bleus dansèrent autour de son visage. Ses joues pâles trahissaient son anxiété et elle fit un pas en arrière, comme si elle cherchait à échapper à la réalité.
— Non, non pas maintenant. Je t'en prie pas maintenant. Je veux rentrer. Demain, je la verrai demain je te jure. Aujourd'hui je veux juste rentrer. S'il te plaît, débita-t-elle oubliant même de respirer.
Jellal baissa la voix, adoptant un ton apaisant.
— Calme toi, je comprends. On le fera demain. Je viendrai te chercher à la pause déjeuner.
—Merci. Gajeel, il... il est dans votre classe. S'il te plaît, dit lui que je suis rentrée. S'il te demande pourquoi, réponds-lui simplement que je me sentais pas bien. Je préfère lui en parler quand on aura interpeller les deux élèves. Je ne veux pas qu'il se précipite dans une bagarre et qu'il ait des ennuis à cause de moi
— Je comprends. Tu veux que je t'accompagne ?
La jeune fille serra instinctivement la veste autour d'elle. Le tissu épais et chaud la rassurait, et elle sentit une vague de gratitude envers Jellal.
— C'est gentil, mais non, merci. Tu as fais assez. Je te rendrais ta veste demain promis. Je veux simplement rester seule.
Elle exprima sa gratitude une dernière fois avec un murmure rapide et se détourna de lui, s'éloignant sans se retourner.
— Levy, attend, tu as oublié... Ah... Elle est partit.
Il ramassa son cahier. Il le remettra à Gajeel. Il espérait qu'elle irait bien.
*
Luxus finit par soupirer, exaspéré.
— Pourquoi tu es venu si tu passes ton temps à regarder par la porte ? Tout le monde raconte que t'es juste un pot de colle avec elle. Tu aurais dû l'amener. Tu me saoules à ne pas écouter ce que je me tue à te répondre.
— C'est bon, tais-toi. Levy arrive, c'est elle qui voulait qu'on passe vous saluer.
La porte de la salle s'ouvrit avec un léger grincement, et Gajeel leva les yeux, espérant voir Levy franchir le seuil. Il fut déçu de ne voir apparaître que Jellal.
Pourquoi elle trainait au temps ? Elle avait pourtant dit que cela ne prendrait pas longtemps. Et pourquoi Jellal revenait ? N'avait-il pas dit qu'il allait voir Erza ?
— Gajeel, j'ai vu Levy, lui informa Jellal.
— Où ça ? Elle n'était pas censée aller à la salle des profs ?
— Je l'ai croisé. Elle n'allait pas très bien alors elle m'a dit de te dire qu'elle est rentrée.
— Comment ça elle n'allait pas bien ? Elle était en forme quand je l'ai quittée tout à l'heure. Et pourquoi elle est rentrée sans me dire un mot ? Elle sait bien que je serais inquiet. Elle aurait pu te demander de me prévenir qu'elle se sent mal, j'aurais pu la raccompagner ! Argh !
Gajeel quitta la pièce en hâte, demandant à Luxus de reporter leur conversation à plus tard. Une fois seuls, le blond se tourna vers Jellal, son regard interrogateur et impatient.
— Qu'est-ce qui se passe vraiment ? Elle a quoi Levy ?
— De quoi tu parles ?
— Tu n'es pas du genre à mentir, alors quand tu le fais, ta voix à une intonation étrange.
— Je n'ai pas menti. Elle ne va vraiment pas bien.
— Alors, qu'est-ce que tu caches ? Si tu ne l'as pas dit à Gajeel, c'est que cela doit être quelque chose de vraiment important... ou de vraiment grave.
Levy lui avait uniquement interdit d'en parler à Gajeel, mais cela n'impliquait pas qu'il pouvait le partager librement avec les autres. Il était toujours tenu à la discrétion.
— Désolé, je ne peux pas en parler.
Le blond soupira.
— Bref, où est ta veste ?
— Hein ? Ah... Je l'ai prête à... Erza, mentit-il.
Le regard du blond se fit interrogateur, teinté de suspicion. Jellal mentait, c'était évident. Il n'aurait pas pu voir Erza et revenir en si peu de temps.
* * *
La bleutée ouvrit la porte et laissa entrer le brun, son regard inquiet lui déchirant le cœur.
— Qu'est-ce que tu as ? Pourquoi t'es rentrée subitement ? demanda-t-il.
— Je ne me sens pas bien, répondit-elle, essayant de cacher sa détresse. J'ai... J'ai eu des vertiges et je pouvais vraiment pas t'attendre. Désolée.
— Qui a des vertiges aussi subitement ? Attend t'a pleuré ?
— Hein ? Ah oui. Quand... quand je lisais mon livre, mentit-elle. Tu sais bien que je suis sensible.
Il l'a suivit dans sa chambre, ses yeux scrinant son visage.
— Levy, dis-moi ce qui se passe réellement ? Jellal n'est pas vraiment très doué pour mentir. Je sais qu'il y a un truc qui cloche. Si t'as eu un problème parle moi.
La bleutée hésita avant de répondre.
— Je t'en parlerai mais pas aujourd'hui. Demain. Promis.
— Ah... D'accord. J'espère que c'est rien de grave. Je deviendrais fou si quelque chose t'arrivait. Je t'aime, je t'aime comme jamais, dit-il, l'enlaçant.
Une larme se versa et glissa lentement le long de sa joue, pour venir s'écraser dans son cou, faisant tressaillir son amour.
— Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'il y'a ? S'il te plaît dis-moi ce qui s'est passé, supplia-t-il, caressant sa joue.
— Tes mots me font simplement plaisir. Ne t'inquiètes pas.
— Tu es sur ? insista-t-il, son visage contre le sien.
— Oui, qu'est-ce qui ne pourrait pas aller quand tu es avec moi ? Je me rends chaque minute un peu plus compte que j'ai besoin de toi, que sans toi je ne suis rien.
Elle nicha sa tête dans son torse, enveloppant son corps de ses bras dans un étreinte tendre.
— Jure moi que tout va bien. Si on t'a fait du mal j-
Elle posa un doigt sur sa bouche.
— Embrasse-moi plutôt.
Gajeel baissa la tête pour effleurer les lèvres de sa belle. Leur baiser était tendre et réconfortant, comme une promesse de sécurité et d'amour.
La jeune fille se blottit encore plus contre lui, sentant la chaleur de son corps et la force de ses bras.
— Je t'aime, murmura-t-elle contre ses lèvres.
Il l'enlaça plus étroitement et les lèvres de l'adolescente s'entrouvrirent, laissant Gajeel explorer sa cavité buccale de sa langue, leur souffle mêlé dans un échange sensuel.
Leurs corps se rapprochèrent, la chaleur de leur peau se mêlant dans une étreinte fervente. Les mains de Gajeel glissèrent le long de son dos, et leur baiser se fit plus profond, plus intense, comme si leur amour pouvait se fondre en un seul être. La chambre autour d'eux disparut, ne laissant que leur passion, leur désir et leur amour.
Gajeel l'allongea sur le lit, leurs lèvres toujours unies, leur cœur battant à l'unisson, leurs corps enlacés, prêts à se perdre dans l'océan de leur passion.
— Je t'aime aussi, mon amour, dit-il.
Elle trembla à ces mots et enfouit ses doigts sous sa chemises pour le caresser.
— Levy, murmura-t-il, les yeux fermés.
— Ça ne te plaît pas ?
— Au contraire.
Il enfouit sa tête dans son cou et glissa sa langue jusqu'à la courbe de son épaule, laissant une trace de feu sur sa peau. Levy frissonna de plaisir, ses doigts s'enfonçant dans les muscles de son dos.
Il continua son exploration, sa main décrivant des cercles sur sa poitrine à travers le tissu de sa robe, jusqu'à trouver le bout de ses seins.
— Gajeel... murmura-t-elle, son souffle court.
Il releva la tête, ses yeux brûlants de désir, et captura ses lèvres dans un baiser profond. Ses doigts continuaient leur exploration, caressant les courbes de ses fesses, faisant trembler son corps.
Levy sentit son bassin se soulever, cherchant le contact de Gajeel. Il lâcha un soupir, ses lèvres effleurant les siennes.
Leurs peaux se mêlèrent, chaudes et sensibles, comme si elles étaient faites pour s'embraser. Gajeel enfouit son visage dans son cou, inhalant l'odeur de sa peau.
— Je t'aime, répéta-t-il, sa voix rauque de désir.
Levy sentit le corps de Gajeel se tendre contre le sien, son désir évident. Elle baissa les yeux et rougit en découvrant son excitation. Sa curiosité l'emporta, et elle effleura son membre, mais il se recula, lui montrant le dos.
— Arrête... Qu'est-ce que tu fais ?
La bleutée se redressa à son tour, ses bras enserrant Gajeel avec une tendresse possessive, son corps se collant au sien, sa poitrine contre son dos.
— C'est que j'ai envie de découvrir nos corps. On... on est ensemble... Alors ça ne devrait pas être un problème, non ? Mais si tu n'en a pas envie, s'il te plaît ne t'éloignes pas de moi.
— C'est pas que j'en ai pas envie. C'est que... Je ne suis pas sûr de ce que toi tu veux.
— Je veux t'avoir pour moi toute seule et te voir sous tous les angles.
La bleutée laissa échapper un gémissement de surprise quand Gajeel la poussa sur le lit, son corps puissant se positionnant au-dessus du sien.
— T'es vraiment sûr que tu veux me voir avec ce regard ?
Ses yeux brûlaient d'un désir intense, presque sauvage, d'une passion brute difficile à contenir, qui fit frémir Levy. Elle sentit son cœur s'accelerer et son souffle se faire plus court. Elle comprit alors que ce qui se passait dépassait tout ce qu'elle avait imaginé, tout ce qu'elle avait lu dans ces romans érotiques qui l'avaient fait rêver.
— Tu ne réponds pas ? sursurra-t-il, glissant sa main dans sa robe.
— Je... Ahh...
Il pressa subitement son sein, lui faisant perdre la tête.
— Laisse-moi donc te montrer tous les facettes de mon désir pour toi, chuchota-t-il, son souffle chaud contre son oreille. Laisse-moi te faire découvrir les secrets de ton propre corps.
..........
Marie
19 novembre
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro