neuvième
Ses fins doigts frôlèrent avec hésitation le poignet de la porte de sa classe, le cœur palpitant.
Sa main gauche s'abaissa finalement suivant la ligne de son corps et elle essuya celle-ci – moite – sur le tissu de sa jupe avant de se décaler un peu pour laisser la voix à d'autres de ses camarades qui entreront.
Elle s'était réveillée un peu tard, à cause de son temps de sommeil réduit de la veille, s'étant endormie à une heure tardive.
Levy relâcha la pression qu'elle exerçait sur le manche de sa béquille tant elle était nerveuse mais elle ne pouvait pas rester éternellement dans les couloirs.
Un faible soupir sortit d'entre ses lèvres, serrant sa main gauche contre son cœur. Elle devait entrer et supporter encore une nouvelle fois les regards narquois de sa classe.
Ça la stressait tellement chaque matin quand elle arrivait après un bon nombre de ses camarades.
Ayant rassemblé un minimum de courage, Levy posa une nouvelle fois sa main sur la porte pour la pousser mais on la bouscula.
— Laisse nous passer, pied en carton, se moqua celui responsable de sa bousculade.
Pied en carton ?
— Pouhahaha ! rièrent ceux autour.
Leurs rires résonnèrent comme un coup de marteau dans le cœur de la bleutée.
— Pied en carton ? C'est encore quoi cette appellation Bickslow ? se moquèrent les deux amis.
— Bah quoi ? Elle a un pied qui ne lui sert à rien c'est comme du carton.
— Ah ouais, pied en carton c'est plutôt bien trouvé.
La jeune fille était figée n'osant bouger par cette humiliation, les yeux fermés, se trouvant au bord des larmes.
Encore une fois on se moquait de son handicap.
Son corps tremblait de toute part et ses larmes avaient fini par s'échapper de ses yeux.
— Haha, faut qu'on le dise à tout le monde.
— N-non, avait-elle murmuré, le visage baigné de larme.
Si toute la classe s'y mettait ça allait être horrible.
— Non ? Hum... Tu nous donnes quoi en échange de notre silence ? demanda l'un d'eux, celui au tatouage sur le visage.
— Je... Je...
Même ses lèvres tremblaient et ses larmes ne tarissaient toujours pas, laissant des traces toutes sèches sur ses joues.
— Arh tu fais pitié, vu que t'es intelligente tu feras nos exercices. Ça te va ?
Celui avec le tatouage, Bickslow parait-il, pencha son visage vers elle et il releva sa face vers la sienne.
— Où tu préfères autre chose ?
Levy se recula en baissant la tête et à la même seconde, une main sépara leurs deux visages, se posant sur la porte de la classe.
— Vous bloquez le passage. Poussez-vous !
L'un des trois précédents élève, Max Alors, pâlit en croisant le regard sévère du nouveau arrivant.
— Ah mec on bouge c'est Gajeel Redfox, chuchota-t-il.
— Ouais, il n'a pas l'air d'humeur, renchérit l'autre, Vijeeter Ecor.
Bickslow et ses deux amis entrèrent finalement en classe après que ce dernier fit un clin d'oeil à Levy.
Gajeel jeta un coup d'œil vers celle-ci et la vue qui s'offrit à lui était... Pitoyable.
Les larmes couvraient son visage et ses membres tremblaient légèrement. Le regard atterré, elle tenait à peine sa béquille comme les deux sacs qu'elle possédait.
Qu'est-ce que ces mecs lui avait-elle fait ?
Gajeel détourna les yeux car de toute façon ce n'était en aucun cas important pour lui. Il avait déjà ses propres démons à gérer. De plus qu'il avait passé une très mauvaise nuit, ce qui ne l'aidait en rien à se montrer un tantinet compatissant.
Levy essaya d'avancer, suivant de près son voisin de banc qui entrait déjà en classe. Mais ayant très peu d'équilibre car étant encore bouleversée par ce qui c'était passé il y'a deux minutes à peine, elle s'accrocha par réflexe à la veste de Gajeel pour ne pas chanceler.
Ce dernier se retourna vivement ressentant une pression dans son dos.
— Qu'est-ce que tu fous ?
— Par... Pardon, s'excusa-t-elle, lâchant sa veste. J'avais pas d'équilibre, d-désolée.
— Hum...
Ils entrèrent ensemble tous les deux silencieux, Levy derrière lui la mine abattue ce qui alimenta les murmures de leurs camarades.
– Vous voyez la tête qu'elle fait ? Il lui a fait quelque chose ?
– Sûrement, il est flippant ce mec.
– Vous pensez qu'il lui a dit quelque chose de mal ?
– Haha ça ne m'étonnerait pas de la part de Gajeel.
– Elle n'a vraiment pas de chance d'être tombé sur lui, on aurait dit qu'elle a pleuré.
Levy s'assit en regardant perplexement Gajeel qui lui avait déjà prit place sur son siège. On crachait sur lui et tout ce qu'il avait comme réaction c'était de s'endormir ? Et pourquoi parlait-on de lui de cette façon ? Était-ce quelqu'un de mauvais ? Pourtant, il l'avait bien aidé en la conduisant à l'infirmerie, ce que personne n'avait fait même s'il le niait cependant.
Lui au moins, il n'avait pas l'air touché par ce qu'on disait de lui dans son dos alors qu'elle...
<< Laisse nous passer, pied en carton. >>
<< Elle a un pied qui ne lui sert à rien c'est comme du carton. >>
<< Vu que t'es intelligente tu feras nos exercices. Ça te va ? >>
Est-ce qu'elle devait vraiment faire ça ?
La sonnerie annonçant le début des cours retentit et Levy sortit avec si peu d'enthousiasme ses effets. La journée commençait mal.
Son regard se tourna vers Gajeel, qui les yeux fermés, était couché sur sa table la tête tourné vers Levy. Il dormait alors qu'il y'a encore quelques minutes on crachait sur lui.
Si seulement elle pouvait être aussi insouciante que lui. On aurait dit que rien ne pouvait l'atteindre.
Cette réflexion la fit sourire.
En ouvrant les yeux, il la surpris et, remarquant le sourire qui ornait le visage de Levy, il s'empressa de détourner la face les joues légèrement rougit.
— Bon sang ! Arrête de sourire ça m'énerve, marmona-t-il entre ses dents, la tête dans ses bras.
C'était la deuxième fois qu'elle le faisait rougir en plus pour juste un sourire. Il devait sûrement être malade, il n'était pas aussi sensible, pour si peu en plus.
* * *
Levy regagna sa place, quittant le tableau où elle était précédemment pour résolver un exercice de chimie après avoir été félicité par le professeur.
Bien sur, ses camarades proférèrent entre eux des paroles dérisoires à son encontre. Elle ne comprenait pas pourquoi ils réagissaient comme ça.
Pourquoi pensaient-ils qu'elle les prenait de haut par son intelligence ?
C'était pareil à tous les cours, qu'il y'avait des moments où elle hésitait à participer en classe. Ces médisances l'affectaient grandement.
La jeune fille soupira, encore quelques minutes à supporter avant la fin du cours et elle pourra enfin rentrer se reposer au calme.
Loin de cette classe.
Leur professeur se mit à faire l'appel et Levy sursauta prenant conscience d'un détail.
— Il dort encore, souffla-t-elle.
Gajeel allait manquer son nom sinon.
Tous les cours de cette journée, il l'avait passé endormi et elle s'était arrangée à chaque fois de le réveiller à temps. Elle le devait bien ça vu qu'il l'avait conduit à l'infirmerie la dernière fois. C'était sa façon de le remercier.
Comment faire ? Tapoter sa béquille sur le pied de sa chaise allait encore l'énerver mais elle n'avait pas d'autre choix.
Levy récupéra cette dernière adossée à la fenêtre et, la faisant passer de son côté droit, elle frappa le pied de la chaise de son voisin.
— Désolée, chuchota-t-elle en fermant les yeux, appréhendant sa réaction.
A peine fit-elle quelques tintements qu'il se réveilla en grommelant.
— Bon sang, je t'ai dis d'arrêter ça ! gronda-t-il, saisissant violemment sa béquille faisant sursauter Levy.
Son haussement de voix attira l'attention de leurs camarades autour mais pas du professeur, heureusement.
— Par... Pardon, c'est... C'est que ton nom...
— Gajeel Redfox.
Ce dernier mit un millième de seconde avant de répondre puis il regarda Levy en fronçant les sourcils. Elle l'avait réveillé pour ça ? C'est vrai que depuis ce matin qu'elle le réveillait on faisait l'appel.
Le brun lâcha finalement sa béquille et à son tour, Levy se concentra pour suivre son nom
Pourquoi avait-elle prise cette peine et non pas l'ignoré comme les autres ?
Gajeel soupira heureux lorsque la sonnerie de fin de cours retentit enfin et il s'empressa de se lever pour s'en aller. Toutefois, son regard fut attiré par les trois garçons qui s'empressaient. autour de Levy.
C'étaient ceux de ce matin, reconnu-t-il, fronçant les sourcils.
Qu'est-ce qu'ils la voulait ? Elle avait l'air effrayé.
— T'as pas oublié quand même ? Nos exercices, charge toi de ça, rappela Bickslow.
Levy serra son sac à dos comme celui qui contenait d'habitude son repas autour de sa poitrine.
— Je... C'est...
— Tu refuses ? Tu veux qu'on le dise à tout le monde ? Ce surnom là, pied en...
— N-non, je... Je vais les faire, se résigna-t-elle.
La jeune fille s'empressa de mettre son sac au dos et de saisir sa béquille pour s'en aller quand ils s'adressèrent une nouvelle fois à elle.
— Où est-ce que tu vas comme ça ? On en a pas fini, dit Bickslow, lui coupant la voix.
— Mais j'ai dis que je ferais vos exercices, qu'est-ce que vous voulez d'autre ?
— On est de ménage aujourd'hui, tu vas t'en charger à notre place.
— Je ne peux pas...
— Oh que si, faire nos exercices sera beaucoup trop simple pour toi. Ça sera plus drôle de te voir te demerder à nettoyer la classe.
Les trois garçons se mirent à rire.
Levy était dégoutée, ils savaient qu'elle aurait dû mal à le faire. S'ils pensaient l'utiliser de cette façon, ils se trompaient vivement. Elle avait déjà prit sur elle en acceptant de faire leurs exercices, chose qu'elle n'aurait jamais accepté de faire avant.
— Je le ferais pas, affirma-t-elle.
— Quoi ? On dirait que t'aimes bien le petit surnom que je t'ai donné.
— Vous... Vous n'avez qu'a le dire à qui veut l'entendre. Et vos exercices faites les tous seuls, c'est à ça que sert un cerveau.
La bleutée s'empressa de s'en aller après avoir lâché cela, le cœur palpitant. Est-ce qu'elle était allée fort ?
— Répète ça voir, je rêve ou tu m'as traité d'idiot ? s'énerva Bickslow en retenant son bras, la faisant se retourner très maladroitement vers lui.
— L-lâche moi, couina-t-elle.
— Petite prétentieuse ! Tu te prends pour qui ? Juste parce que t'es la plus intelligente ? bougonna-t-il, serrant plus fort son bras.
— Aïe, gémit-elle, les yeux fermés.
La pression lâcha finalement et ouvrant les yeux, elle vit son voisin qui avait violemment saisit le poignet de son assaillant.
— Lâche là, ou je t'en colle une, siffla Gajeel.
Les regards de la classe furent attirés vers les cinqs élèves.
— C'est quoi ? Une bagarre ?
— Je sais pas, on dirait que Gajeel vient de défendre cette fille.
— Vraiment ? Haha j'en donne pas cher pour Bickslow, même à trois Redfox les lamine.
— C'est vraiment une brute, il veut les affronter en pleine salle de classe ?
— Je le trouvait un peu trop calme, un peu de divertissement.
— Gajeel, bat toi avec moi plutôt, s'écria, Natsu.
— La ferme toi, l'arrêta Lucy.
Voyant qu'il attirait du grabuge et irrité de se faire ainsi humilier, Bickslow dégagea sa main et s'en alla sans un mot avec ses deux compagnons.
Gajeel se tourna pour s'en aller, les mains dans les poches mais il sentit qu'on tirait sur le manche de sa veste et il baissa donc les yeux pour voir de qui il s'agissait.
— Attend, m-merci, remercia Levy.
— On est quitte, dit-il. Rentre chez toi.
Elle le regarda s'en aller, perplexe par sa phrase.
Quitte ?
Il la remerciait pour son aide lors de l'appel ? Mais elle l'avait fait pour le remercier lui.
L'adolescente rit légèrement.
— Quelle confusion ! sourit-elle.
Son coeur s'emballa en remarquant qu'il l'avait mise de bonne humeur juste avec une seule phrase.
— Merci... Vraiment, souffla-t-elle.
Levy sortit de la classe à son tour.
— Tss... Elle perd rien pour attendre, grinça Bickslow.
* * * * *
Ce matin, la bleutée était assez contente d'être arrivée un peu plus tôt à l'école car salle de classe sera assez vide et il y'aura pas autant de regard fixé sur elle à son entrée.
En s'introduisant dans la pièce, quelques élèves chuchotèrent à son passage.
Toujours pareil on dirait.
Arrivée à son bureau, la jeune éleve écarquilla les yeux constatant les dégâts.
— Qu'est-ce que...
Des bouts de papiers traînaient tout autour comme sur sa table, pleine d'écriture à marqueur. Des grossièretés et des injures étaient marqués dessus.
— Non, non !
La jeune fille laissa tomber son sac au sol et fouilla avec empressement son mouchoir pour effacer tout cela.
— Pourquoi... Ça part pas...
Pendant qu'elle s'attardait à effacer ces injures, la classe se remplissait peu à peu.
— Ça part pas... Ça part pas...
" Sale prétentieuse"
" Handicapée ''
'' T'as pas ta place ici ''
" Va te faire opérer "
" Tu fais pitié "
Pourquoi ils avaient écrit tout cela ? Qui l'a fait ? Et pourquoi ça refusait de s'effacer ?
Pendant ce moment, certains élèves la regardait confus.
— Qu'est-ce qu'elle fiche ?
— Aucune idée.
Un rire mauvais résonnait à son oreille et Levy se retourna pour voir qui c'était.
— Mon cadeau te plait ? commença Bickslow.
— Alors... C'est toi... Qui a fait ça ? demanda-t-elle, la voix peinant à sortir de sa bouche.
— Ouais.
Sa gorge lui serrait, tout d'un coup asséché.
— Pourquoi ? Pourquoi tu as fais ça ? Qu'est-ce que tu gagnes ? demanda-t-elle, péniblement.
— Ce que je gagne ? Rien du tout mais c'est drôle, pied en carton, rit-il, appuyant sur ses derniers mots.
Ceux qui avait suivi la conversation se mit à rire, ce qui figea Levy.
— Mouhaha ! Pied en carton ? C'est quoi ça ? commentaire certains.
— Ça lui va bien, rièrent d'autres.
Pied en carton.
Pied en carton.
Cette phrase résonnait infiniment dans sa tête qu'elle vacilla. C'était horrible. Tout comme leurs rires étaient insupportables.
Les yeux écarquillés, Levy posa une main sur son cœur.
— Ma... Maman.
— Woh. T'appelles ta mère ? T'es pas en maternelle à ce que je sache, rencherit-il haut et fort, pour que tout le monde l'entende.
— Sérieux elle a fait ça ?
— Elle fait pitié.
Évidemment qu'elle faisait pitié, son visage était baigné de larme.
Cette dernière s'enfuit de sa salle de classe et dans les couloirs, se dirigeant encore elle ne savait où, elle croisa d'autre de ses camarades.
Toute la bande de Natsu et aussi Gajeel en train de causer, non, ils se chamaillaient. Cependant, elle ne prêta pas attention à cela, elle cherchait juste à s'enfuir.
.........
Avis ?
5 août
Marie
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