huitième
Gajeel fixa la boulangerie-pâtisserie avec hésitation avant de soupirer ayant les mots de Juvia en tête.
Ce n'était évidemment pas dans ses habitudes de faire ce genre de chose mais connaissant son amie, elle l'allait l'embêter jusqu'à ce qu'il le fasse.
Il empoigna fortement la manche de son sac à dos et poussa la porte pour finalement entrer dans le lieu.
Ses pupilles rouges regardaient avec attention ceux présents dans le salon de thé et ainsi trouver la raison de sa venu – À cette heure c'était toujours plein d'élève et plus, quelques hommes et femmes de tout tranche d'âge – Les ayant capter du regard, il se faufila entre les tables en bois en s'avançant vers la leur et il déposa son sac dessus d'un air ennuyé.
— Quel bon vent t'amène Gajeel ? commença un blond à cicatrice.
— Suis pas là par plaisir Luxus.
L'autre individu, aux cheveux bleus et possédant un tatouage rouge du côté droit de son visage le salua et Gajeel lui répondit d'un signe de tête tout en prenant place.
— Sérieusement, vous venez encore ici ? dit-il, blasé.
— Tu sais bien pourquoi, répondit Luxus, les bras croisé.
— T'es même pas obligé de l'accompagner, il peut venir jouer les amoureux tout seul.
Le concerné, Jellal, rougit légèrement puis il leva la tête et le fixa avec attention.
— Elle est bien dans ta classe ? demanda ce denier.
— Maintenant si, vu que j'ai repris. Et dire que je dois les supporter, soupira Gajeel.
— T'as pas de chance.
Personne au lycée – Pour la plupart – n'ignorait les amis de Luxus, le petit fils du proviseur. Les trois lycéens étaient devenus vite populaire au sein de l'établissement et surtout par leur comportement qu'on pouvait qualifier de rebelle, à l'exception de Jellal qui restait le plus discret des trois.
L'année dernière par contre après quelques mois de la rentrée, les nouveaux de seconde avaient réussi à se faire remarquer dans l'établissement.
Mirajane Strauss, la fille devenue la plus convoité du lycée tant sa beauté fulgurante et sa voix d'ange attirait les regards, pareil pour Erza Scarlet dont sa chevelure rouge flamboyante et unique était-elle qu'elle captivait l'attention de tous. Ou même Lucy Heartphilia, l'unique fille du richissime homme d'affaires de Magnolia – et tous se demandait pourquoi une fille de son rang se trouvait dans un lycée aussi simple – Sans oublier Grey Fullbuster et Natsu Dragneel.
Le fait qu'ils étaient tous devenus amis les avaient rendu quasiment populaire et inexplicablement les deux bandes d'amis ne s'accrochaient pas.
— Si non les cours ça va ? Et les profs ? demanda Luxus à Gajeel.
— Se sont les mêmes, ils sont tous chiants.
Et à part qu'il avait passé toute la journée d'aujourdhui à regarder sa voisine de banc et qu'il s'était défoulé en sport, il y avait rien eu d'exceptionnel.
— Les cours pareils c'est chiant.
— Comme toujours avec toi, soupira ses deux amis.
Pour lui l'école était pénible, voilà tout.
— En fait Luxus, je dois te dire un truc.
— C'est quoi ?
— Mirajane en pince pour toi. J'te le dis parce que Juvia me l'a demandé et je compte pas jouer les entremetteurs, alors tu vas bouger ton cul et gérer comme tu peux, débita-t-il, prenant son sac qu'il lança sur son dos en se levant de son siège.
— Et pourquoi c'est Juvia qui vient te le dire ? questionna Luxus, haussant un sourcil.
— Mira le lui a demandé vu qu'elle ne pouvait pas directement venir me voir. Bref c'est ce que j'avais à dire, je bouge d'ici.
— Arh c'est bon, on fait route ensemble j'ai plus rien à faire là, dit Luxus, se levant à son tour en prenant son sac à dos.
Les deux lycéens dirent aurevoir à Jellal qui, était bien décidé à attendre qu'Erza arrive.
L'établissement appartenait aux parents de la jeune fille et depuis que Jellal était tombé amoureux d'elle, il venait ici presque tous les jours directement après l'école pour admirer Erza qui aidait ses parents. Luxus l'accompagnait juste pour avoir des pâtisseries offertes par Jellal. Et aux dernières nouvelles, ils s'étaient un peu rapprochés tous les deux.
L'amour ?
Qu'est-ce que c'était réellement ? se demanda Gajeel qui lui n'avait jamais connu ce sentiment.
* * *
Monsieur Mcgarden semblait très nerveux, assis sur ce tabouret face au comptoir du bar bien animé à cette heure assez tardive. C'était vraiment une très mauvaise idée d'être venu ici. Mais refuser aurait été si malvenu ?
Une tapette sur le dos le fit grimacer légèrement malgré le manteau plutôt large qui le recouvrait.
— Allez, commande à boire. Cest ton tour t'attends quoi ?
Les battements de son coeur s'accélèrent. Être entouré d'autant d'alcool était déjà un supplice pour lui, se faisant violence pour résister. Mais il devait tenir, au moins pour sa fille.
Mathias ouvrit légèrement la bouche et un maigre son daigna enfin en sortir.
— De... L'eau suffira.
Ses deux compagnons se mirent à rire avant que l'un d'eux, un dénommé Wakaba s'exclama :
— Allez, allez, le travail a été très promoteur ses derniers jours. Et puis on est là pour enfin te souhaiter la bienvenu dans notre équipe, dit-il, faisant des tapettes d'encouragement sur son épaule qui le firent à nouveau grimacer.
— C'est notre tournée. Trois verres de whisky, bien fort, commanda l'autre ami, Macao.
Non, il ne pouvait pas se permettre de boire. Il avança sa main comme pour objecter cette demande mais la commande avait déjà été passé au serveur.
Monsieur Mcgarden se pinça l'arrête du nez lorsqu'on déposa leur boisson devant eux.
C'était tellement tentant. Et s'il prenait juste un peu ?
Ses yeux se fermèrent automatiquement, il ne pouvait pas, pensa-t-il, malgré sa gorge sèche.
— T'attend quoi ? Vas-y cul sec.
— J-Je ne bois pas.
— Fait pas ta mauviette, faut s'amuser de temps à temps, renchérit Wakaba, montrant le verre vers Mathias.
— J'ai dis que je buvais pas, dit-il, repoussant la main de ce dernier.
Le liquide brun contenu dans le verre tâchèrent leur premiere couche de vêtement, le vidant à moitié.
— D-Désolé, j'ai réagis un pe-
— T'es excusé si tu termines au moins ce verre. Fait cette faveur à ton aînée.
Le père de Levy ravala difficilement sa salive, les mains moites et le front transpirant, le corps tendu et nerveux.
Il avança sa main tremblante pour saisir le verre. S'il buvait seulement un seul ça devrait aller. Non ?
Avant qu'il ne saisisse la boisson, une main l'arracha.
— Ça va pas de forcer cet homme à boire ?
Les trois hommes se tournèrent vers la femme qui venait d'intervenir.
— Il n'a clairement pas envie. Si vous voulez vous saouler faites le seul. L'avis d'une personne vous connaissez ?
— De quoi je me mêles ?
— Je suis la gérante ! Buvez le tout seul ou je vous vire d'ici.
— Tss...
Macao et Wakaba retournèrent à leur verre, frustrés de se priver d'une personne pour leur vilaine causerie.
Cette femme se mit derrière le comptoir et très rapidement, elle prépara un cocktail qu'elle déposa devant monsieur Mcgarden qui regarda la boisson hésitant.
— C'est sans alcool rassurez-vous.
— Merci.
Il porta son verre à sa bouche et la gérante s'adressa à lui alors qu'il buvait en toute tranquilité.
— Vous êtes alcoolique ?
Ce dernier faillit s'étouffer avec sa boisson à cette question. Elle est directe.
— N-non.
— Non ? Ça m'avait tout l'air.
— Je ne suis pas alcoolique mais c'est bien vrai que j'ai des problèmes de contrôle. Pourtant avant je supportais même l'alcool soupira-t-il.
— Qu'est-ce qui vous a poussé à boire ?
Monsieur Mcgarden resta silencieux.
— Vous n'êtes pas obligé de répondre bien sûr. C'est que d'habitude la majorité des clients finissent par raconter leurs problèmes au personnel du bar. Haha je crois que ça m'a rendu curieuse.
Cette femme, aux cheveux mi-longs d'un bleu sombre et yeux noirs, aux traits simples et d'un maquillage léger, tourna son regard vers ses compagnons engager en pleine conversation tout en buvant.
— Désolée si ma question vous a mis mal à l'aise, s'excusa-t-elle.
— Vous voulez écouter un inconnu ? demanda-t-il finalement.
Cette dernière s'accouda au comptoir comme pour dire qu'elle était prête à l'écouter, faisant bouger ses cheveux sur le côté.
— Ma femme est morte, dit-il, répondant ainsi à sa question.
La barmaid fut fort surprise car ses yeux contemplaient l'anneau à son doigt. Il portait encore son alliance ?
— Dans... Un accident de voiture, ma fille était aussi présente et c'est moi qui étais au volant. Ma femme n'a pas survécu et ma fille est obligée de s'appuyer sur une béquille pour marcher.
— Ça vous a rendu coupable ? déduit-elle.
Ses mains se mirent à trembler et ses yeux paraissaient horrifiés.
— C'est ma faute, tout est de ma faute. J'aurais... J'aurais dû mieux conduire cette nuit. A cause de moi ma fille est handicapée, sa mère est morte. La voir si triste... J'ai rendu ma fille malheureuse. C'était insupportable de la voir ainsi et chaque nuit je revois cet accident. C'était étouffant, j'étais rongé de culpabilité alors je me suis mis à boire.
Celui-ci passa sa grande main dans ses cheveux bleus turquoise dans un geste nerveux.
— Au contraire, boire n'a fait qu'empirer la situation, j'ai perdu mon travail, j'ai négligé ma fille qui avait du mal à faire son deuil et à s'habituer à son état. Ma situation financière s'est dégradée alors que je devais assurer l'opération de ma fille.
Mathias fit un rire sans joie.
— Me voir boire l'affligeait et j'ai compris que je voulais juste le bonheur de ma fille et je me suis promis de la rendre heureuse. Les souvenirs dans cette maison nous faisaient souffrir tous les deux alors j'ai entrepris un déménagement, le nouveau départ qu'il nous fallait. Ici à Magnolia je l'ai inscrite dans une école et je cumule deux emplois dans l'espoir de la revoir marcher.
Il remua lentement son verre, tout en regardant les ondulations du liquide sucrée.
— Je l'ai promis d'arrêter de boire mais il y'a des moments où je flanche. Je sens ridicule, pitoyable. Je suis un meurtrier... Je suis un mauvais père.
La barmaid posa une main attendrissante sur la sienne alors que des larmes perlèrent au coin de ses yeux.
— Non, moi je dirais que vous êtes un bon père, malgré votre douleur vous persistez à rendre votre fille heureuse. J'ai vu à quel point ce soir vous avez résisté à votre soif de boire. Et vous êtes loin d'être un meurtrié. C'était un accident, ça peut arriver à tout le monde croyez le.
Mathias retira sa main.
— Ah... Je pensais pas que ça me rendrait aussi sensible, s'excusa-t-il, essuyant ses debuts larmes du dos de sa main.
— Vous avez le droit de l'être.
— C'est gentil ce que vous dites mais je ne pense pas que ma fille soit heureuse, à cause de son handicap elle est discriminée à l'école. J'en suis encore le responsable.
— Arh, les jeunes d'aujourd'hui ! s'écria-t-elle. Le responsable ce n'est pas vous mais ces jeunes gens, ils ne doivent pas la traiter de cette manière juste à cause de ça. Se sont des choses qui marquent.
Monsieur Mcgarden bu une nouvelle fois sa boisson encore pleine.
— Écoutez si vous voulez vraiment arrêter de boire ce n'est pas juste en résistant à cette envie mais en tuant cette culpabilité qui vous a plongé dans cette situation.
— Sans doute, dit-il, fixant son alliance avec douleur.
Une tête se cogna sur le comptoir et tous les deux tournèrent leur regard vers ce dernier qui murmurait des choses incompréhensibles.
— Vos compagnons ont assez bu je crois.
— Il va falloir qu'on rentre. Merci de m'avoir écouté, remercia Mathias.
— Ce n'était rien et puis je vous comprends sur un point, ce sentiment d'être un mauvais parent. J'ai un fils. Mais le plus important c'est de ne pas baisser les bras.
— Ah vous avez un fils ?
— Oui il fait le lycée.
— Ma fille aussi.
— Vraiment ? Quel ly-
— Mathias faut *hic*... Qu'on rentre *hic*...
— Désolé il va falloir qu'on s'en aille, s'excusa-t-il.
Monsieur Mcgarden fut contraint de s'en aller précipitamment.
Tout en titubant, Mathias et Macao tenaient chacun par le bras Wakaba saoul en sortant du bar.
— Pourquoi vous avez bu autant tous les deux ?! se plaignit le père de Levy, très embêté par l'odeur forte de l'alcool.
— Je suis plus sobre que lui... *hic*, se défendit Macao. Mais tu vas devoir nous conduire *hic*... J'ai la tête qui tourne, murmura-t-il en tenant cette dernière.
Monsieur Mcgarden écarquilla les yeux quand d'un mouvement peu precis, Macao retira les clés de voiture de sa poche pour le lui donner.
— Dépêche-toi. Arh, il pèse... *hic*... lourd, s'exclama Macao, faisant monter son ami dans le véhicule.
Dévisageant longuement la portière, Mathias monta finalement du côté conducteur après avoir déverrouillé la voiture et son cœur se mit à battre follement quand il posa ses mains sur le volant l'occasionnant des difficultés de respiration. Il desserra donc le col de sa chemise se trouvant en dessous de son manteau ayant l'impression de suffoquer.
Les mains tremblantes, il actionna le moteur et à la seconde, le visage de sa femme apparut, l'accident, sa fille. Cette nuit tragique, tous ses flashs défilèrent dans sa tête.
Il sortit précipitément de la voiture les yeux écarquillés et transpirant.
— Hey tu fiches quoi ? Et *hic*... c'est quoi ce regard effrayé ? demanda Macao, lui aussi sortant de la voiture.
— D-Desolé. Je vous ramènera en taxi.
Jamais plus il ne conduira une voiture, de toute façon il n'était plus à l'aise sur un volant.
— Quoi ?! Pourquoi un taxi ? Et ma *hic* voiture alors ?
— Tu la récupéras demain
— Hein ?!!
* *
Le poignet de la porte s'abaissa quand celle-ci fut deverouillée et il soupira de bonheur en franchissant le seuil de sa maison, très silencieux tout comme le quartier à cause de l'heure bien avancée.
Le bruit de ses pas raisonnaient dans la pièce silencieuse ou pas tout à fait, il entendant un faible son.
Sa fille ne dormait-elle pas encore ?
Ses pas changèrent donc de direction et plus il s'avançait vers la chambre de sa fille, plus le son devenait net.
C'était un enregistrement de sa femme chantant.
Troublé, il cogna quelques coups à la porte et attendit.
— Levy ?
Elle ne lui répondit pas et il décida d'ouvrir doucement la porte pour guetter à l'intérieur.
Cette dernière était couchée dans le lit mais sur le ventre, sans couverture. Elle s'était sans doute endormie en suivant la musique.
Son père s'avança vers elle et la couvrit avec sa couverture cependant, Levy sursauta et s'assit dans le lit.
En voyant son père elle s'empressa d'arrêter l'enregistrement qui passait dans son téléphone et essuya ses larmes du dos de sa main.
— Bonsoir papa.
— Tu ne dormais pas alors ? soupira-t-il, ayant été prise au dépourvu par ce réveil trop brusque.
— Non je... Je...
— Tu pleurais. Pourquoi tu pleures ? demanda-t-il, redressant son visage baissé jusqu'ici vers lui. Qu'est-ce qu'il y'a cette fois ? Il s'est passé quelque chose à l'école ?
— Non c'est que... Entendre la voix de maman me... Elle me manque.
Son père eut un pincement au cœur.
— Papa elle te manque aussi n'est-ce pas ?
— Oui, c'est pourquoi je n'arrive pas à enlever cette alliance, dit-il, la caressant du doigt. Et toutes les nuits je pense à elle.
— J'aurais tellement voulu que se ne soit qu'un mauvais rêve, murmura-t-elle, attristée.
Levy se refugia dans les bras de son père, mais elle brisa un peu trop vite cette étreinte et le regarda les sourcils froncés.
— Tu sens l'alcool.
— Non ne te meprends pas. Un peu d'alcool s'est renversé sur mon vêtement c'est pour ça, je n'ai bu acune boisson forte.
On a terminé un peu plus tôt, j'aurais dû rentrer au lieu de suivre mes deux compagnons, soupira-t-il.
Son père était agent d'accueil dans une petite entreprise le matin jusqu'en soirée et garde en convoyeur jusqu'à tard.
Ce dernier posa sa main sur la tête de sa fille.
— Je te laisse vraiment toute seule, désolé. Mais après ton opération j'aurais un seul boulot qui me laissera un peu plus de temps libre avec ma fille.
Levy sourit, satisfaite de l'entendre.
— Tout s'est bien passé à l'école aujourd'hui ? demanda-t-il.
— Oui.
Bien que son voisin ne lui avait pas laissé la chance de le remercier correctement pour son aide.
— D'accord je suis rassuré. Endors toi, il y'a école demain.
— Bonne nuit papa, souffla-t-elle, lorsque ce dernier éteignit sa veilleuse.
..........
Avis ?
2 août
Marie
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