cinquantième
A l'extérieur de l'enceinte du bâtiment abritant les premières, la bleutée sillonnait non loin des rares bancs présents dans la cour du lycée, jetant de nombreux coups d'œil indiscret au couple qui se dévorait des yeux en se tenant amoureusement la main, le sourire dessiné sur chacune de leurs lèvres par leur discussion sans doute très conviviale.
Une bonne dizaine de minutes déjà qu'elle rôdait par ici, debout. Sa jambe ne pouvait tenir encore longtemps dans cette attente incertaine – sans oublier ses béquilles qui lui causait des douleurs aux coudes – Il serait tant pour elle de retourner en classe n'ayant pas trouver un moment opportun d'interrompre leur discussion. Ni même le courage d'ailleurs.
La bleutée soupira. Une autre occasion se présentera.
Remarquant le départ de la jeune fille, Juvia finit par interpeller cette dernière.
Celle-ci les ayant observé durant plusieurs minutes, la jeune Lockser s'était dit qu'elle désirait sans doute discuter. Pourquoi s'en allait-elle donc après avoir attendu aussi longtemps ?
— Levy ? appela Juvia. Tout va bien ?
Celle-ci sursauta, surprise et hocha timidement la tête.
— Oui, souffla-t-elle.
Prenant son courage à deux mains, la bleutée revint sur ses pas pour finalement lui adresser la parole.
— S'il te plaît Juvia je peux te demander quelque chose ?
— Oui bien sûr. Qu'est-ce que s'est ?
— Je... euh... C'est...
La jeune fille rougit et ne réussit pas à formuler correctement un seul mot, fixant furtivement le jeune garçon accompagnant l'adolescente.
Juvia comprit alors qu'elle se sentait embarrasser devant son petit-ami et celle-ci lui demanda de les laisser toutes les deux un instant, ce qu'il accepta.
— Voilà, il est parti.
— Merci.
Prenant place aux côtés de son interlocutrice et après avoir déposer ses béquilles pour se mettre plus à l'aise, un silence presque gênant s'installa au milieu des deux jeunes filles, des secondes durant.
— Dis moi, il y'a quelque chose qui te tracasse ? demanda alors Juvia.
Levy serra de ses petites mains le tissu de sa jupe écolière.
— Hum c'est que... Bientôt c'est l'anniversaire de Gajeel, commença-t-elle tout doucement.
Juvia acquiesça d'un hochement de tête.
— Vous... Vous êtes amis depuis longtemps alors j'imagine que tu dois savoir ce qui pourrait manifestement lui faire plaisir comme cadeau.
— Peut-être bien mais tu sais, il n'a jamais aimé un seul de mes cadeaux. Il me saoule à toujours dire qu'ils sont tous pourris, confia Juvia, prenant une mine boudeuse et contrariée.
— Vraiment ? s'étonna la petite bleutée.
— Haha oui mais ne fais pas cette tête, fit-elle affectueusement. Je sais qu'il m'embête juste. Alors comme ça tu ne sais pas quoi lui offrir ?
La jeune fille secoua la tête et emportée par ses émotions, un doux sourire vint éclairer son visage.
— Je voudrais lui faire plaisir et que mon cadeau lui tienne à cœur. L'offrir quelque chose de particulier. Enfin voilà, marmonna-t-elle, remettant timidement une mèche de cheveux en place, le rouge aux joues.
Juvia sourit.
— Tu es amoureuse de Gajeel c'est ça ?
Levy écarquilla les yeux, ceux-ci rivés sur ses mains. Ça se voyait tant que ça ? Ou avait-elle juste posé cette question de façon subtil ?
— D-Désolée j'aurais pas dû poser cette question. Je sais que toi et moi ne sommes pas assez proche pour avoir ce genre de discussion, s'excusa Juvia.
C'était déjà bien honorable de sa part qu'elle daigne lui adresser la parole malgré les atrocités que son amie lui avait fait subir.
— Oui c'est vrai je l'aime. S'il te plaît ne lui dit rien, s'affola-t-elle.
Juvia éprouva un certain malaise et un sentiment d'inconfort.
Gajeel était déjà au courant.
Par politesse, celle-ci sourit et acquiesça.
— Ne t'en fais pas.
La bleutée baissa légèrement la tête et regarda fixement un point vide dans cette immense cour remplit d'élèves.
— Dis-moi honnêtement. Est-ce que je peux avoir mes chances avec lui ? demanda-t-elle d'une voix mélancolique, presque désespérée.
— Je suppose bien que oui. Je ne lui ai jamais vu être aussi proche d'une fille comme il l'est avec toi. C'est peut-être un signe, répondit-elle, résistant à l'envie de tout lui dévoiler.
Gajeel risquerait de s'énerver s'il apprenait qu'elle avait craché le morceau.
— Je ne sais pas. J'ai peur de lui confier mes sentiments, peur de me faire rejeter.
La bleuteee ferma fortement les yeux.
— Je sais que je n'ai aucune chance, personne ne vaudrait d'une handicapée, de plus qui se fait maltraitée. Tout le monde m'humilie partout où je me trouve. Qui voudrait sortir avec ce genre de fille ?
— Non, Gajeel s'en fou de ça ! affirma Juvia.
Le doute était rempli dans les prunelles maronnes de Levy ce qui chagrina énormément Juvia. Cependant, celle-ci comprenait se sentiment de crainte l'ayant auparavant ressentit. Se sentiment qui enveloppait tel un manteau notre cœur – Permettant de fermer les yeux sur des signes qui n'existait peut-être que dans notre fort désir d'attirer l'attention de l'être désiré.
A elle aussi il lui avait fallu beaucoup de courage pour se confier à Grey.
— Je comprends que tu aies peur. Mais saches que Gajeel ne se souciera jamais de ce que les autres pensent de toi. Il te regarde tel que tu es.
— Mais je ne veux pas risquer notre amitié en lui avouant mes sentiments et que ça devienne malaisant entre nous s'il ne ressent rien pour moi. Me faire de fausse interprétation sur son attitude envers moi.
— Tu veux prendre ton temps ?
— Je ne suis pas prête à le lui dire. Ça implique beaucoup trop de chose.
— Je comprends tout à fait mais sache que si tu regardes plus attentivement tu auras la certitude de ce dont tu doutes. Gajeel n'est peut-être pas indifférent à tes charmes.
La jeune fille se contenta de rougir.
— Je... Je vais r-retourner en classe, bégaya-t-elle.
Juvia sourit, regardant Levy se diriger vers leur bâtiment abritant leur salle de classe.
Après avoir bataillé avec ses deux béquilles pour pouvoir se frayer un chemin parmis les nombreux élèves présents dans les couloirs en cette pause mouvementée, l'adolescente parvint à rejoindre la salle de cours.
Celle-ci trouva Gajeel sur place, n'ayant pas bougé même d'un seul millimètre malgré l'effervescence qui régnait dans la pièce, toujours avachi sur sa table.
La jeune fille sourit en détaillant son visage et sursauta lorsqu'il ouvrit brusquement les yeux.
— T'es revenu, dit-il.
On dirait qu'il s'était réveillé entre temps, étant donné qu'il avait remarqué son absence.
— Euh... Oui, souffla-t-elle.
— T'étais passé où ?
Si elle lui disait qu'elle était allée rencontrer Juvia et sachant que toutes les deux n'avaient rien à se dire de façon personnel, il cherchera à savoir pourquoi. Or, il ne devait pas se rendre compte qu'elle préparait son anniversaire.
— Hmm... Aux toilettes.
Celui-ci fronça les sourcils. Aux toilettes ? Savait-elle qu'il l'attendait depuis pas mal de temps parce qu'il avait voulu lui proposer de déjeuner avec lui ?
— Il y'a un problème ? demanda-t-elle au vu de son regard serré.
— Non rien, répondit-il.
*
Revenant de la cantine, Cana Alberona posa sa main sur la porte pour pouvoir rentrer en classe mais celle qui l'interpella stoppa son geste.
— Cana !
La châtaigne se retourna vivement et sa jeune camarade aux longs cheveux vert s'approcha d'elle en lui faisant un coucou de la main.
— Tu es revenu ? Tu te sens mieux ?
— Oui je suis en pleine forme. C'est horrible d'être malade.
— Haha mais bien sûr. C'est cool que tu sois revenue même si tu as sacrément des cours à rattraper en plus avec les contrôles de la semaine prochaine. Tu penses t'en sortir ?
— Je ne sais pas, soupira-t-elle. Heureusement que Lucy à accepter de m'aider fiou...
— Ah bon ? Mais elle n'est pas venu aujourd'hui à ce que j'ai vu.
— Oui, elle ne se sent pas très bien.
Bisca se mit à rire ce qui surpris énormément sa camarade
— Pourquoi tu ris ?
— Désolée, désolée. C'est ce qu'elle t'a dit ? Je pense qu'elle a juste bien trop honte de ce qu'elle a fait.
— De quoi tu parles ? demanda Cana, perdue.
— C'est vrai que tu n'étais pas là hier. Apparemment elle aurait voulu accuser Levy d'avoir volé son bracelet en demandant à Racer de le mettre dans son sac. Je ne sais pas ce qui s'est passé mais il est venu la dénoncer devant toute la classe. T'imagines même pas la tête qu'elle faisait. La honte !
— C'est pas vrai... s'exclama cana, choquée.
— Elle est sortie en courant de la salle et n'est plus revenue. Elle a dû rentrer et aujourd'hui elle n'a pas le courage de se montrer. C'est vrai qu'à sa place j'aurai aussi fait pareil, c'était carrément humiliant, surtout venant d'elle.
Cana resta sans voix et elle eût un tilt.
<< Tu ne trouves pas qu'on a très mal agit avec elle ? Je veux dire, elle a déjà une situation familiale très compliquée. Perdre sa mère et ses jambes dans un accident. C'est horrible, en plus avec un père alcoolique. >>
— Alors c'est pour ça, souffla Cana.
— Quoi ?
— Euh hier j'étais chez elle, elle se sentait mal par rapport à Levy maintent je comprends pourquoi ça lui mettait dans un tel état d'avoir appris ça.
— Appris quoi ?
— Que Levy avait perdu sa mère dans un accident et que son père est alcoolique, répondit-elle naïvement.
— Waouh ! J'imagine qu'à sa place je me serais aussi sentie mal après avoir essayé de lui causer du tort.
— Pourquoi elle ne m'a rien dit... souffla Cana.
— Toi t'aurais raconté une honte pareil ? Me fait pas rire.
Lucy s'était sentie vraiment très mal hier. Elle aurait dû insister davantage pour savoir ce qui n'allait pas.
— Et tu sais quoi d'autres ? Natsu n'a même pas pris la peine de la défendre. Sa copine lui a bien trop mis la honte à lui aussi. Plus silencieux que lui ce jour là tu meurs. C'était à mourir de rire, s'exclama-t-elle.
— Bisca !
— Bah quoi, tu ne veux pas être mis au courant de ce qui s'est passé à ton absence ?
— Pas quand tu te moques de mes amis.
Cana rentra furieusement en classe.
— Pff... Je fais que dire la vérité.
Bisca entra à son tour en classe et son regard se posa sur Levy assise tout au fond qui causait insouciamment avec Redfox.
<< Que Levy avait perdu sa mère dans un accident et que son père est alcoolique. >>
Un père alcoolique hein ?! Il lui faisait sans doutes des choses horribles, comme tout bon de ses confrères : Maltraiter sa fille. Peut-être était-ce même la raison pour laquelle celle-ci se trouvait handicapée.
L'horreur !
* * * * *
Levy poussa délicatement la porte faisant très attention en sortant de la supérette, sac de course d'une main et béquille de l'autre.
Déjà à l'extérieur, celle-ci leva légèrement le regard vers le ciel et le soleil brillait de tout son éclat en cet après midi alors que juste ce matin encore il faisait une température hivernale.
À peine la jeune fille fit quelques pas pour prendre la route menant jusqu'à sa maison qu'elle se figea en reconnaissant la silhouette qui s'approchait de la bâtisse.
Croyant hallucinée, cette dernière cligna plusieurs fois les yeux mais rien ne changea.
C'était bien Gajeel.
Il n'avait pas l'air de l'avoir déjà remarqué ou peut-être si. Elle ne saurait dire car les rayons lumineux jouait sans doute sur sa vision si on prenait en compte sa position par rapport à celle du soleil.
Des yeux rubis se posa subitement sur elle et l'adolescente manqua de respirer. Il y avait plus de doute à avoir. Il venait bel et bien de la remarquer.
Son regard sur elle ne cessa point malgré son avancée et la bleutée commença à ressentir une forte douleur dans sa poitrine.
Son cœur battait si vite.
— Levy ?
Pourquoi prenait-il un air aussi surpris ? N'était-ce pas normal de croiser une personne dans son quartier de résidence ?
— S-Salut Gajeel, souffla-t-elle.
La personne censée être surprise c'était sans aucun doute elle, d'autant plus que son accoutrement lui titillait l'esprit.
— Pourquoi tu es là ? demanda-t-elle finalement.
— Suis venu acheter des boissons fraîches, je crève de chaud.
Sa réponse choqua la jeune fille. Venir aussi loin pour une chose aussi banal ? Ça n'avait pas de sens.
— Tu quittes ton quartier pour ça ?
— Quoi ? s'étonna-t-il lui-même.
Gajeel partit d'un fou rire après avoir compris. Bon sang ! Qu'elle idiote elle faisait sur ce coup.
— Suis chez mon père.
— Ahn euh...
Levy rougit honteuse de sa bêtise .
— Je savais pas que ton père vivait par ici.
— Il a un garage tout près et vit pas loin.
— Oh d'accord. Vous étiez en train de travailler ? demanda-t-elle, au vu de ses vêtements.
Gajeel hocha la tête en guise de réponse.
Sa combinaison bleue avait déjà perdu de son éclat, parsemée de multitude de tâches, sans oublier qu'il dégageait une odeur d'huiles mécanique et de moteurs.
— Tu veux que j'ailles les acheter pour toi ? se proposa-t-elle.
— Pas la peine, je fais vite, dit-il.
La bleutée hocha simplement la tête, le regardant entrer dans l'enceinte de la supérette.
* *
Tout en arrière, Levy marchait sur les pas de Gajeel, l'ayant suivit jusqu'àu garage de son père.
— T'as mis du temps, s'écria monsieur Redfox, entendant des pas.
Lorsqu'il releva la tête du capot de la voiture dont il s'occupait pour regarder en direction de l'entrée principale, il fut assez surpris de voir son fils accompagné d'une jeune fille toute gênée.
— Tu as ramené ta copine ?
Levy rougit à cette remarque et leva les yeux vers Gajeel qui, quant à lui, n'avait pas l'air troublé par ses dires.
— C'est pas ma copine.
Cette réponse n'était nul autre que la vérité mais la bleutée ressentit une vive douleur lorsqu'il prononça ses mots.
Monsieur Redfox dirigea alors ses pupilles cramoisies sur la bleutée et celle-ci baissa la tête, embarrassée. Elle n'avait vraiment aucune raison de se retrouver ici.
— Bonjour monsieur. Je... Je suis la camarade de Gajeel.
Un silence de plomb accompagna sa phrase et il pointa du doigt la jeune fille en regardant son fils, perplexe.
— Elle est venue pour quoi ?
— Euh je... En fait...
— Je l'ai invité, laisse-là.
Monsieur Redfox rit face au regard mécontent de son fils. Il récupéra les boissons et repartit continuer son travail en ouvrant une canette.
— Pourquoi tu m'as suivis ? lui demanda Gajeel, croisant ses bras.
— J-J'étais curieuse c'est... c'est tout. Tu viens ici constamment ? Je veux dire chez ton père.
— Pas vraiment. Juste quelques heures ou pendant les vacances des fois.
Ce qui voudrait dire qu'il y avait des chances qu'il reste pas loin ces vacances qui approchait ?
— T'étais pas censée être à l'hôpital ? questionna-t-il.
Ce matin elle lui avait pourtant envoyé un message qu'elle devait s'y rendre, et raison pour laquelle il s'était déplacé jusqu'ici pour s'occuper.
— J'y suis allée le matin. C'était juste question de voir si ma cheville va mieux. Tu vois je peux recommencer à utiliser une béquille, répondit-elle, joyeuse.
— Je vois. C'est cool.
Il n'avait pas fait très attention à ce détail car de toute façon avec une ou deux béquilles ça l'importait peu. L'essentiel était qu'elle allait bien.
— Pourquoi tu ne m'as pas dis que tu étais juste à côté ?
— Parce que je comptais rentrer.
— Ahn d'accord. Hum... Et euh... commença-t-elle. Non rien, laissa finalement tomber Levy.
— Si t'as un truc à me dire, dis-le.
— Je peux venir chez toi ?
— Quoi ? Tu veux encore me faire étudier c'est ça ?
Alors qu'il s'était réjouit d'avance d'avoir sa journée libre aujourd'hui. Elle ne lâchait rien on dirait.
— Si mais c'est que je m'ennuie toute seule chez moi.
— Tu me prends déjà pour un divertissement ?
— N-non j'ai... J'ai pas dis ça.
— C'est ça. Pourquoi j'arrive pas à te croire ?! taquina-t-il, ébouriffant ses cheveux.
— Nonnnnn pas mes cheveux ! Tes mains sont toutes sales, refusa-t-elle, faisant un pas en arrière.
Celui-ci se mit à rire.
— Bah quoi t'auras qu'à les laver, rit-il, réitérant le geste.
— Mais arrête ! Ça me prend le temps pour les coiffer roh.
Gajeel rit de plus belle, c'était si facile de la taquiner. Tellement plaisant en plus de voir sa mine toute boudeuse et outrée.
— Bon d'accord, je peux te toucher le visage ? Juste là, demanda-t-il, pointant le bout de nez.
Se regardant dans les yeux, la jeune fille finit par craquer et elle éclata de rire suivit par Gajeel.
Monsieur Redfox fut attiré par les rires joyeux des deux adolescents. C'était étrange de voir son fils dans un tel état de gaieté. On dirait que cette fille avait une certaine influence sur lui.
C'était déroutant, voir même inquiétant.
— Je dois d'abord laissez ça chez moi, dit-elle en fixant son sac remplit de course.
De son index, Gajeel releva le visage de Levy vers lui et s'approcha au creux de son oreille pour lui chuchoter :
— Sérieusement à part étudier on va faire quoi ? Moi aussi je m'ennuie.
Son cœur rata un battement à cette question et le regard sérieux voir très intense qu'il posa sur elle réussit à chambouler la jeune fille au point qu'elle s'emmêla avec les mots.
— Je... Je ne... Toi... Euh...
Celle-ci ferma les yeux alors qu'elle rougissait violemment. Sa voix résonnait encore comme une douce torture dans tout son corps.
Ce n'était pourtant qu'une simple question. C'est elle qui en déformait le sens, honteuse des pensées qui l'avaient traversé.
Levy fut contraire de l'éloigner légèrement pour pouvoir reprendre ses esprits, faisant un sourire gênée.
— J'attends ton message alors. À tout à l'heure, le salua-t-elle, avant de s'en aller.
Son regard resta longtemps posé sur elle jusqu'à ce qu'elle disparaisse de son champ de vision mais une voix forte lui fit sortir de sa paisible contemplation.
— Tu comptes réellement étudier ? Toi ?
Gajeel soupira. Encore un qui s'en marrait.
— T'es pas gênée d'écouter les conversations des autres.
— Question politesse t'es très mal placé pour me donner des leçons, rétorqua Metallicana.
— Tss...
L'expression de Gajeel redevint impassible et froide, voir inexpressive. On aurait pas dit la même personne qu'il y a quelques secondes encore, observa son père.
— Elle sait que tu peux faire ce genre d'expression ? Quand elle était là tu étais bien plus jovial.
La main de Gajeel se crispa sur les outils qu'il rangeait dans une caise.
Cela pourrait paraître étrange mais la présence de Levy pouvait comme adoucir, il le savait bien.
Était-ce parce qu'elle était chaleureuse ? Que son sourire était rassurant ? Et qu'elle le regardait comme s'il y avait rien de plus merveilleux sur terre ?
Gajeel termina de ranger les outils dont il s'était servit et ferma la caisse.
— Je rentre, avertit-il.
— Faites rien de bizarre chez moi.
— Quoi ?
— Ah j'oubliais c'est pas ta copine, dit-il, sarcastique.
Pourquoi dès qu'on lui voyait avec Levy on se foutait de sa gueule ? Ça se voyait tant que ça qu'elle lui plaisait ?
* *
La maison était modeste avec des décorations et une peinture sombre. Seul le sofa et le tapis égayait cette pièce de couleur démesurément foncée et profond. Waouh ! Ça changeait de la maison de sa mère, très joyeuse et composée de décoration florale. Et à vrai dire, cette atmosphère seyait parfaitement bien avec Gajeel de par son côté ténébreux.
— Haha, c'est bizarre.
— Quoi ?
— Ça te ressemble plus, rit-elle.
— Quoi ?
— La maison, répondit-elle, prenant place sur le canapé.
Gajeel haussa les épaules. Il ne comprenait rien à ce qu'elle racontait.
Après que l'adolescent se soit installé en face d'elle, sur la table d'étude, elle ne résista pas à l'envie de pouvoir assouvir sa curiosité.
— Dit Gajeel ?
— Hum ?
— Pourquoi tes parents ont divorcé ?
— Je sais pas.
— Tu n'as jamais cherché à savoir ?
— Pas vraiment.
— Et ça te ferait plaisir s'ils se remettaient ensemble ?
Il sortit ses livres, silencieux.
— C'est mieux comme ça.
Cette réponse glaça Levy. Leur relation avait été si désastreuse lorsqu'ils étaient mariés ?
— Ils n'étaient pas heureux ensemble ?
Un silence accompagna sa question faisant réaliser à Levy ses nombreuses intrusions. Ça ne la regardait pas vraiment.
—D-Désolée, tu n'es pas obligé de répondre si ça te met mal à l'aise. J'étais simplement curieuse, s'excusa-t-elle.
— Écoute Levy, j'étais gosse quand ils ont divorcés et les seuls souvenirs que j'ai d'eux c'est quand il se hurlait dessus, tous les soirs, précisa-t-il.
Le cœur de l'adolescente s'attrista. Elle qui avait grandi au milieu de deux parents aimant lui couvrant énormément d'amour ne saurait imaginer ce qu'un enfant pouvait ressentir au milieu d'un tel atmosphère.
La bleutée s'en voulut d'avoir évoqué un sujet aussi sombre. L'ambiance était gâchée, il fallait qu'elle parle d'autre chose. Quoi donc ?
<< Sérieusement à part étudier on va faire quoi ? Moi aussi je m'ennuie. >>
La bleutée secoua la tête. Ce n'était évidemment pas le moment de se rappeler de ça. Vraiment pas, rougit-elle. Pourtant, son cœur battait la chamade.
Troublée, la jeune fille se mordit la lèvre et ses mains devinrent tremblantes.
— C'était gênant quand ton père a cru que j'étais ta copine, souffla-t-elle.
— Hum... Oublie ça.
— Si non... Tu n'as pas de copine ?
— J'en ai pas.
— C'est parce que tu n'as pas encore trouvé quelqu'un qui t'intéresse ?
Son cœur pesait lourd à chacune de ses questions et ses réponses seront une délivrance.
— Je te demande pas pourquoi t'as pas de mec toi.
— Mon cœur appartient déjà à quelqu'un, lui répondit-elle.
Pris au dépourvu par cette réponse, Gajeel écarquilla les yeux, surpris.
Pourquoi sortait-elle des mots aussi doux ? Faisant battre son cœur anormalement vite. Chose bien rare.
Arrête ça.
Qu'elle ne lui regarde plus de cette façon. Particulièrement éprise et passionnée.
— Pff... rit-il, essayant de se détendre. J'en veux pas une présentement, c'est tout.
— D-Daccord.
* * *
Anxieuse, Lisanna effectuait les cents pas devant la chambre de sa sœur aînée, morte de peur à l'idée de lui parler de ce sujet cependant, il était temps de mettre les choses au clair et d'arrêter de lui mentir.
Inspirant profondément comme pour se munir d'un énorme courage, elle toqua quelques coups à la porte.
— Mira ? Je peux entrer ?
— Oui, c'est ouvert.
La cadette des Strauss poussa doucement la porte et vit sa sœur allongée dans le lit, manipulant simplement son écran.
— Qui y'a t'il ? demanda Mirajane, levant la tête vers sa sœur.
— C'est que j'aimerais te parler.
— Tu as un problème ?
La jeune sœur hocha la tête et Mirajane lui commanda de la rejoindre dans le lit.
— Dis moi ce qui te tracasse, demanda doucement Mirajane.
— Euh... C'est... J'ai peur de te décevoir.
— Ne dis pas ça, il ya pas de raison pour que je sois déçue de toi, lui rassura la blanche.
— Si, il y'en a bien une. Je peux te poser une question ?
— Oui vas-y.
— Tu te souviens de m'avoir demandé de... De me tenir éloigné de Bickslow n'est-ce pas ?
— Ne me dis pas que tu l'as revue ?
— Si, souffla-t-elle, baissant la tête.
— Lisa, je pensais avoir été clair.
— Je sais, je suis désolée. Je me sentais mal de devoir te cacher ça. C'est pourquoi je voudrais savoir pourquoi je devrais me méfier de lui mais tu ne m'expliques rien, tu me dis juste de l'éviter, s'écria-t-elle.
— C'est évident. C'est une mauvaise personne, il se réjouit du malheur qu'il peut causer aux autres sans le moindre remords.
— Mais... Mais... Tu es sur de ce que tu avances ? Peut-être que... Tu te trompes, marmonna-t-elle.
— Crois moi sur parole. Il s'amuse à embêter ses camarades, pour lui c'est un jeu. Encore cette année tu n'imagines pas les horreurs qu'il a fait subir à une fille dans ma classe.
— Qu'est-ce qu'il lui a fait ?
— Pourquoi tu veux savoir ?
— Dit moi ce qu'il a fait, s'il te plaît, supplia-t-elle.
Mirajane obtempéra, les yeux bleus de sa cadette brillait d'une lueur ferme et inébranlable.
Lorsqu'elle termina son récit, Lisanna n'en revenait pas. Trop choquée et secouée.
— Il n'est pas différent de ces personnes qui t'ont causer du tort, comprit-elle.
— Tu pleures ? s'étonna Mira.
La jeune fille s'empressa d'essuyer ses larmes qui coulaient silencieusement le long de son visage.
— Ce... Ce n'est rien. Ça m'a choqué d'apprendre ça, souffla-t-elle la voix soudainement tremblante. Cette fille ne méritait pas un tel traitement. Comment elle s'appelle ?
— Levy. Mais tu es sur que ça va ?
— Oui, merci Mira. J'ai juste besoin d'être seule...
Lisanna sortit de la chambre de sa sœur précipitamment pour rentrer dans la sienne. Larme aux yeux, elle glissa contre sa porte, portant ses mains à sa bouche pour coincer le bruits de ses pleures.
— Mon dieu il est horrible !
Dire qu'elle était arrivé à être séduite.
A l'apprécier. Pire, à l'aimer.
Pourquoi ça l'arrivait à elle ?
..........
Avis ?
21 décembre
Marie
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