cinquante-et-unième
La petite sonnette retentit et Lisanna relâcha un soupir avant de s'armer de courage, le cœur serré. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit sur Bickslow.
— Lisanna ?
Son visage auparavant surpris s'orna d'un énorme sourire à la vue du visage troublé de l'adolescente.
— C'est toi qui prends l'initiative de venir me voir mais t'es gênée de te trouver ici, dit-il, relevant son visage baissé jusqu'ici.
La collégienne sursauta et ferma les yeux fortement.
<< Il n'a pas cessé d'humilier cette fille à chaque fois qu'il le pouvait. >>
Celle-ci se dégagea et serra fort la manche de sa bandoulière.
— Il... Il faut que je te parle, lui dit-elle, la voix légèrement tremblante.
— Chérie, ne soit pas timide ainsi. Entre, dit-il, prenant sa main.
Après hésitation – les yeux remplient de doute – Lisanna entra finalement dans la salle de séjour et s'assit sur le premier sofa de libre qu'elle vit.
— Tu es seul ? demanda-t-elle.
— Hmm non mais t'en fais pas. Pourquoi t'es là ?
— Tu m'as demandé si je voulais sortir avec toi et... J'ai ma réponse, souffla-t-elle.
— C'est pourquoi t'es si timide aujourd'hui ? Ça te rend encore plus magnifique.
— Non, souffla-t-elle.
— Pardon ?
— Ma réponse est non.
Bickslow fronça les sourcils. Que racontait-elle ? C'était évident qu'elle ressentait quelque chose pour lui. Il la destabilisait bien trop facilement pour qu'il y'ait rien.
— C'est ta sœur qui te fais hésiter ? demanda-t-il, posant ses mains sur les siennes.
— Non c'est toi ! s'écria-t-elle, dégageant son touché. Levy... C'est comme ça qu'elle s'appelle ?
— Pourquoi tu prononces ce nom ?
Silencieuse, les yeux de l'adolescente étaient emplient d'une haine sans nom.
— Qu'est-ce que Mirajane t'as raconté ? demanda-t-il, fronçant les sourcils.
— La vérité. Tu es ignoble.
Il eut un pincement au cœur.
— Chérie, j'en ai déjà entendu des pires mais l'entendre de ta bouche me blesse vraiment.
— Ne m'appelle pas chérie ! Tu es tout ce que je déteste. Je déteste toutes ces personnes qui maltraitent les autres et qui trouvent cela amusant. C'est dégoûtant et sadique. Tu ne te rends pas compte des blessures que tu infliges ? Pourquoi... Pourquoi est-ce que je me suis mise à t'aimer ? Pourquoi ? s'en voulut-elle.
— Tu m'aimes ?
La tête baissée, Lisanna entrouvrit les lèvres et murmura :
— Ne m'approche plus.
Celle-ci voulut se lever mais il l'en empêcha en lui retenant le bras.
— Lisanna, je suis sincère.
— Qu'est-ce que tu connais à l'amour ?
— Ce que je ressens est indescriptible et... Et sensationnel quand je pense à toi.
Lisanna émit un rire sans joie.
— Je suis peut-être naïve mais ça suffit. Je ne crois plus à un seul de tes mots. Tu me dégoûtes.
Très choqué et blessé par ses paroles, son emprise sur son bras flaiblit et Lisanna en profita pour s'en aller, laissant un Bickslow sans voix et détruit.
Le garçon se trouvait face au canapé désormais vide, un genou au sol et les poings serrés.
— Waouh ! Tu t'es fais rejeter de la pire des manières. Dire que tu la dégoûtes et toi tu meurs d'amour pour elle, commenta la nouvelle arrivante, se trouvant auparavant dans la cuisine.
— Ever, ferme là.
— Pourquoi tu ne cours pas après elle ? Enfin, sais que m'abandonner toute seule n'a jamais été un problème pour toi, souligna-t-elle.
<< Je déteste toutes ces personnes qui maltraitent les autres et qui trouvent cela amusant. C'est dégoûtant et sadique. >>
Dégoûtant et sadique.
Il serra fermement ses phalanges au point qu'elles devinrent blanche lorsque ces paroles résonnèrent en lui.
Celui-ci sortit en trombe de chez lui en claquant la porte sans un mot pour son hôte qui soupira en silence.
*
Lisanna courait sans s'arrêter, essuyant inlassablement les larmes qui coulaient continuellement de ses yeux, inquiétant bon nombre de passant sur son chemin.
Essoufflée par sa course, elle se mit à avancer tout lentement, empruntant au hasard les premiers chemins qui lui venait à l'esprit, serrant ses bras tremblants contre elle, la respiration presque suffocante
<< Lisanna, je suis sincère. >>
— C-C'est... encore des mensonges... Que des mensonges...
Elle devait oublier, elle devait l'oublier.
La jeune fille essuya les dernières larmes de son visage et regarda à gauche comme à droite pour pouvoir se retrouver.
En reconnaissant les lieux, son cœur se mit à battre très fort. Juste devant se trouvait la maison de Natsu.
Pourquoi ses pas l'avaient-ils conduit ici ? Certes elle avait besoin de réconfort, de quelq'un qui pourrait la comprendre sans la juger – comme il savait le faire – mais elle n'aurait pas dû venir ici. Jamais.
La cadette fixa longuement la porte de la demeure, indécise, se demandant malgré tout s'il était présent.
— Non je... Je dois partir.
Décidée, la blanche serra la manche de son sac dans un geste nerveux et tourna le dos à la maison, commençant à rebrousser chemin.
— Hey, Lisanna !
Son cœur se mit à s'étreindre étrangement lorsque cette voix appela son nom.
— Natsu ?
Pourquoi est-ce qu'il lui faisait encore cet effet ? N'était-ce pas déjà assez pour son cœur aujourd'hui ?
Pourquoi cette gêne ?
Arrivé à son niveau, le lycéen accueilla chaleureusement la jeune fille en lui faisant face.
— Je t'ai aperçu dans la rue à travers la fenêtre. Je pensais que tu venais chez moi, Haha je me suis trompé.
— Je marchais juste et j'ai pas remarqué que j'étais arrivée jusqu'ici, souffla-t-elle, la voix enrouée.
— Ta voix est étrange comme si tu avais pleuré. T'as un problème ?
— N-Non tout va bien, mentit-elle.
Suspicieux, Natsu scruta attentivement la jeune fille qui lui souriait avec réserve.
— Non tu as pleuré, tes yeux sont rouge, en plus ton visage est plein de trace de larme. Qu'est-ce qui t'arrive ?
— Ce... Ce n'est rien.
— Lisa, on est ami n'est-ce pas ?
Juste en prononçant son surnom, la collégienne se sentit attendrie et eut tout de suite envie de tout lui raconter. Faisant tomber toute ses réticences, celle-ci hocha alors lentement la tête.
— Je ne suis qu'une idiote, je mérite ce qui m'arrive.
— Ne dit pas de bêtise. Dit moi ce qui ne va pas.
— Je me suis rendue compte que je m'étais intéressée à la mauvaise personne.
— Ça peut nous arriver de nous tromper, ne te culpabilise pas trop.
— C'est que... Cette personne c'est Bickslow, un de tes camarades de classe.
— Bickslow ? s'étonna-t-il. Euh... Je vois.
Le subit silence de Natsu confirmèrent encore plus son énorme erreur.
A quoi s'attendait-elle ? Qu'il dirait des choses gentils à son propos ? Tout le contraire de ce que sa sœur avait pu lui révéler ?
C'était un vin espoir. Il était tout ce qu'il y'avait de plus mauvais.
<< Lisanna, un garçon réellement intéressé par une fille n'aurait jamais commis un acte pareil. Et ça montre à quel point il ne respecte aucune femme, il m'embrasse pourtant je suis en couple. J'espère qu'avec toi il n'a jamais dépassé les limites. >>
Lucy l'avait pourtant prévenu. Maintenant elle comprenait, un garçon censé n'aurait jamais fait ça, embrassé la copine d'un autre, quelqu'en soit la raison.
Raison qu'elle avait bêtement cru.
Il ne respectait rien. Avec elle il avait toujours été intrusif. Il ne vivait que pour rabaisser et humilier les autres. C'était vraiment une personne très perverse*.
— Je suis trop naïve, souffla-t-elle, explosant une nouvelle fois en larme.
Natsu la prit instinctivement contre lui, se mettant à caresser affectueusement son dos pour la calmer.
— Ne pleure pas d'accord ?
Sa voix rassurante murmurer au creux de son oreille lui procurait une chaleur sans nom, telle que la blanche ne voulait plus se restreindre de l'etreinte.
C'était réconfortant.
— Tu veux que je te raccompagne chez toi ? demanda-t-il.
Il fallait qu'elle soit rationnelle. Sa place n'était pas dans ses bras. Si elle restait une seconde de plus si près de lui, tous ses efforts pour l'oublier auront été vain.
— Non merci je vais encore marcher un peu puis r-
Lisanna ne termina malheureusement pas sa phrase qu'une main lui tira vivement vers l'arrière, l'éloignant ainsi des bras protecteurs de Natsu.
— Ne t'approche pas de lui !
Les deux adolescentes furent surpris de la soudaine apparition de Lucy.
— Ça va pas la tête ? Tu vois pas qu'elle va mal ? lui cria ensuite Natsu, contrarié.
Le rosé posa un regard plein d'animosité faisant sursauter la blonde.
— T'es folle ou quoi ?
Son regard était si froid. Jusqu'à présent, elle ne comprenait toujours pas l'intérêt particulier que portait Natsu envers Lisanna. Ce n'était que la petite sœur de leur amie.
— D-désolée... Je vais rentrer, souffla Lisanna, se sentant désormais de trop.
— Je vais te ramener chez toi, affirma-t-il.
La cadette fut assez surprise de la proposition du garçon. Allait-il abandonner Lucy là ? Alors qu'elle se trouvait sans aucun doute ici pour lui ?
La jeune fille sentit un lourd regard peser sur elle. Il s'agissait de celui de Lucy, remplit de colère.
— C'est vraiment pas la peine, préféra refuser la collégienne.
— Mais je peux pas te laisser rentrer seule dans cet état.
— Je ne suis pas une petite fille tu sais. Je peux me débrouiller toute seule.
— N'empêche, dit-il, lui saisissant la main.
Lisanna jeta à la volée un coup d'oeil à la blonde. Mal à l'aise, elle fut contrainte de retirer sa main dans celle de Natsu.
Lucy sentait les larmes lui monter aux yeux lorsqu'il partit en compagnie de Lisanna, sans un regard pour elle.
— Désolé pour son geste de tout à l'heure. C'est parce qu'elle se fait des idées, soupira-t-il.
— Des idées ?
— Elle pense que tu t'interesses à moi. C'est con.
Lucy lui en avait donc parlé et évidemment il ne le croyait pas. Rien de bien surprenant. À ses yeux, elle ne représentera jamais rien de plus qu'une amie.
Lisanna se mordilla les lèvres.
— Et... Si c'était vrai ? souffla-t-elle.
— Pardon ?
— Et si Lucy ne s'était pas trompée ? dit-elle, le regardant droit dans les yeux.
— Mais tu viens de dire que celui qui t'intéresse c'est Bickslow, rappela Natsu, perdu.
— J'ai toujours été intéressé par toi Natsu, mais j'ai cru que mon cœur s'était brisé en te voyant avec Lucy. Cette douleur que je ressentais était atroce, ce vide avait absolument besoin d'être comblée, j'avais besoin de quelqu'un me disant que je lui plaisais, qu'il m'aimait et me désirait même si cette personne n'était pas toi. Alors je me suis laissée séduire par Bickslow, cherchant désespérément à t'oublier. Je lui ai ouvert mon cœur et maintenant il est à nouveau brisé. J'aurais dû écouter ma sœur, j'aurais dû être méfiante quand Lucy m'a dit qu'il l'avait embrassé et comme une idiote j'ai cru en lui.
— Qu'est-ce que t'as dit ?
Lisanna sursauta.
— N-Ne... Non...
— Qu'est-ce que Bickslow a osé faire à Lucy ? s'ennerva-t-il, saisissant brusquement la main de Lisanna.
Celle-ci baissa la tête et il lui relâcha le bras.
— Quel salaud ! jura-t-il, en colère. Désolée Lisanna, faut que j'aille lui parler.
— C'est pas grave, comprit-elle. Vas-y.
Lucy sera toujours sa priorité. Dire qu'elle avait failli s'y méprendre. Et c'était mieux ainsi.
Accroupie au coin de la rue, la blonde releva son visage caché jusqu'ici dans ses bras lorsque Natsu lui appela, s'abaissant à son niveau.
— Tu n'es plus allé accompagner Lisanna ? s'étonna-t-elle.
— Non euh... Elle va rentrer toute seule.
Lucy se releva, tournant le dos à son compagnon pour masquer ses tremblements.
— Tu me détestes c'est ça ? J'ai attendu ton message des heures la dernière fois et même malgré mon absence d'hier tu ne t'aies pas gênée à me contacter. Aujourd'hui que je décide à venir te voir je trouve Lisanna dans tes bras. Je sais que je n'aurais pas dû la pousser mais j'ai été tellement jalouse en la voyant contre toi.
— Je voulais juste la calmer, elle n'allait pas bien.
La calmer ? Et elle alors ?! N'avait-elle pas eu besoin de lui ces deux derniers jours ?
— Qu'est-ce qu'elle a au point que tu te sentes obliger de la serrer ainsi ? s'écria-t-elle, lui faisant face. Je ne supportes plus cette relation étrange que vous partagez. Au point de m'ignorer au beau milieu de la rue pourtant je suis ta petite amie.
— Relation étrange ? On est juste ami. Qu'est-ce qu'il y'a de bizarre à serrer son ami quand il va mal ?
— Alors va la rejoindre. Tu m'as déjà laissé tomber. Va-t'en ! hurla-t-elle, le poussant.
Natsu grimaça.
— Je ne t'ai pas laissé tomber. Ce que tu as fais était injustifié. T'aurais voulu que je soutienne ça ?
— Ce n'est pas ce que je te demande mais au moins tu aurais pu essayer de m'écouter ou juste être à mes côtés. Moi aussi je vais mal et j'avais besoin de toi. Mais tu préfères consoler Lisanna pour un peu qu'elle pleure. Elle a un frère et une sœur, ses parents et des amis sans doute. Pourquoi est-ce qu'elle me prends la seule personne qui me reste ?! Moi je n'ai plus aucun de tout ça.
Car même son père ne lui manifestait aucun amour et ses amis lui avaient tourné le dos.
— Elle ne te prends rien du tout, soupira-t-il. Je le redis, Lisa et moi on s'entend bien. Rien d'autre.
Lisa ?
Cette appellation énerva davantage Lucy. Son cœur battait en désordre. Celle-ci fit plusieurs pas en arrière, s'entourant de ses mains tremblantes.
— Juvia et Mirajane ne veulent plus me voir. Grey quant à lui est quasi indifférent à tout ce qui peut m'arriver et maintenant toi.
Constatant l'état de nervosité et d'angoisse de la blonde, Natsu s'approcha d'elle, prenant doucement ses mains dans les siennes.
— Calme toi d'accord ? Sache que je ne pourrais jamais te détester. Essaye de comprendre que ça m'a choqué d'apprendre que tu sois capable de faire une telle chose.
Les yeux de l'adolescente fixaient leurs doigts enlacés avant de relever le regard dans sa direction.
— Natsu, c'est mieux qu'on arrête, souffla-t-elle.
Son cœur rata un battement.
— Mais tu ne peux pas décider ça comme ça sur un coup de tête, s'écria-t-il.
— Non, faisons une pause. Je ne sens pas très bien émotionnellement. Je ne voudrais plus faire des choses qui te blesse davantage, expliqua-t-elle, s'éloignant de lui.
Son geste de recul blessa Natsu.
— Lucy ? fit-il, faisant un pas de plus vers elle.
La jeune fille fit non de la tête.
— Mon chauffeur m'attend, je dois y aller.
Lucy déposa un chaste baiser sur les joues de l'adolescent encore sous le choc.
— Prend soin de toi, dit-elle.
En la regardant s'éloigner, Natsu plissa les poings. Putain ! Elle ne pouvait pas lui faire ça. Pas sa Lucy...
Ça et maintenant cette fameuse histoire de baiser avec Bickslow lui torturont l'esprit.
— Enculé !
Il allait régler ça lui-même.
Lucy se dirigeait vers le véhicule garé plus loin devant et lorsque son chauffeur remarqua sa jeune maîtresse, il vint lui tenir la portière.
— Merci, souffla-t-elle, entrant à l'intérieur.
En remarquant les mains tremblantes de sa patronne serrer les pans de sa robe, il fut préoccupée.
— Euh... mademoiselle vous allez bien ? demanda-t-il.
— Je n'ai rien. Partons d'ici.
— Je vous ramène chez vous ?
Chez elle ? Dans cette immense maison froide remplit de domestique ?
..........
Avis ?
02 jan 2023
Marie
Je vous souhaite à tous une bonne et heureuse année 2023 ❤️. Qu'elle vous soit rempli de joies et de folie hehe ( ꈍᴗꈍ)
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