cinquante-cinquième
L'un après l'autre, ses paupières s'ouvrirent très lentement, dévoilant des pupilles bruns tristes et un regard atterré.
La première image que l'adolescente vit fut un rideau léger de couleur chaude et sa main déposée sur un drap blanc, près de sa tête.
La pièce était composée de tons gaies et clairs. Cependant, celle-ci lui semblait familière. On dirait l'infirmerie ?
La bleutée ouvrit grand les yeux en s'asseyant brusquement dans le lit. Elle s'empressa de poser ses mains contre sa poitrine et fut soulagée de constater les battements réguliers de son cœur.
Respirer. Elle pouvait à nouveau respirer.
Les yeux de la jeune fille scrutèrent la pièce. Le bureau de l'infirmière se trouvait au bout de celle-ci et cette dernière avait l'air concentré sur un quelconque travail.
Quelle heure était-il ? Avait-elle dormi longtemps ? Tout le monde était-il déjà rentré ? Ce serait embêtant si c'était d'or et déjà le cas car elle devait sans plus tarder parler à Gajeel.
Levy regarda une nouvelle fois l'infirmière qui était de dos, sa chevelure violette retombait en cascade et cette couleur particulière lui renseignait bien sur l'identité de l'aide-soignante.
— Mademoiselle ? Euh... Mademoiselle Olietta ?
La jeune personnelle de santé se retourna et fut soulagée de voir sa patience reveillée. Elle se précipita alors vers la lycéenne et prit son poignet pour tâter son pouls.
— Ta respiration est régulière, c'est bon signe. Tu sens mal quelque part ?
— N-Non je... Je respire bien, souffla-t-elle, la voix presque inaudible et faible.
— D'accord. Tu sembles encore affaiblie. Allonge toi, lui recommanda-t-elle.
— Mais je dors depuis longtemps ? s'inquiéta Levy.
— Ça fait plus d'une heure. Je ne pensais pas que tu te reveilleras aussi vite, tu allais si mal. On a dû contacter tes parents vu la situation mais heureusement que tout va pour le mieux.
Alors son père était au courant ? Il devait mourir d'inquiétude à présent.
— Pour le moment repose toi, lui conseilla l'infirmière. Ne penses à rien de néfaste. D'accord ?
La jeune fille s'allongea dans le lit et regarda fixement le plafond aux couleurs sombres après avoir acquiescé.
Malheureusement, ses souvenirs l'assaillirent, suscitant d'autres souffrances internes et la bleutée fut obligée de fermer les yeux face aux nombreuses images surgissant douloureusement.
Le regard de Gajeel lui revenait sans cesse en mémoire. Son expression colérique, pleine de déception et emplie de tristesse.
Levy prit une grande inspiration lorsque sa poitrine se compressa brutalement. L'infirmière l'avait pourtant conseiller de rester calme et de ne penser à rien mais comment pourrait-elle ? Rien ne pourrait aller tant qu'elle n'aurait pas parler avec Gajeel.
Toutefois on ne pouvait plus l'admettre en classe actuellement et d'autant plus qu'ils étaient en plein contrôle, ils ne pourront donc pas parler tous les deux. La seule chose à faire à présent était d'attendre une heure et plus.
La bleutée laissa le silence de pièce envahir totalement son esprit troublé pour retrouver momentanément un semblant de sérénité.
Trois quart d'heure plus tard, le sommeil au pas de sa porte, des voix lui paraissants encore comme des chuchotements la firent sortir de sa léthargie. On dirait qu'une nouvelle personne était présente.
Qui sa pouvait être ? Un élève désirant se reposer ? Avoir des soins particuliers ? Ou... Gajeel ?
Son cœur se mit à s'affoler dans sa poitrine. Était-ce lui ?
— D'accord.
La voix masculine qui prit parole n'était pourtant pas la sienne, inutile de se forcer à y croire.
Des pas légers s'approcherèrent de son lit et le matelas s'affaissa quelques secondes plutard. Celui qu'elle vit en ouvrant les yeux étaient dotés de cheveux roux.
— Jet ?
Levy se leva pour s'assoir sur le lit, sans pour autant pouvoir cacher sa déception.
— Ça va ? s'enquit-il.
L'adolescente se contenta de répondre par l'affirmative par un mouvement de tête.
— Il n'est pas encore tôt pour que tu sois là ? demanda-t-elle.
Il restait encore pas mal de temps avant la fin du contrôle.
— J'ai fais vite pour venir te voir, haha, rit-il.
Avant que Redfox ne puisse le devancer si non il n'aurait plus eut une occasion de lui parler seul à seul. Le peu de temps qu'elle lui accordait durant la pause n'était évidemment pas suffisant pour lui.
— Je vois, souffla-t-elle.
Égoïstement, elle aurait aimé que Gajeel puisse faire pareil mais c'était mieux s'il se concentrait sur son devoir.
— C'est un peu idiot. J'étais tellement frustré quand tu as refusé mon invitation que je t'ai évité.
— Ce n'était pas mon intention, lui fit-elle savoir, désolée.
— T'inquiète pas.
Le roux observa fixement la bleutée. Ses yeux étaient voilés de tristesse.
— Tu n'as pas l'air heureuse que je sois là.
— Non ce n'est pas ça, c'est que... Je m'attendais à voir quelqu'un d'autre.
Jet serra les dents.
— Gajeel ? demanda-t-il.
— Oui, j'espérais que se soit lui mais c'est un peu bête.
Étant donné qu'il ne voulait pas la voir.
— Vous vous êtes disputés ?
Ce matin ils avaient l'air de se tenir tête, en plus cet idiot avait osé embarrasser Levy devant tout le monde.
— Oui on s'est disputé.
— C'est lui qui est en tort je présume. Non, j'en suis même sûr.
— En fait c'est moi, tu te méprends.
Le roux prit une expression dure et plein de dégoût. Était-ce une raison suffisante pour lui faire mal ?
— Et c'est pourquoi il t'a fait ça ? cracha-t-il, fixant son bras.
— Pardon ?
Levy descendit le regard sur son bras et écarquilla les yeux.
Un... Un bleu ?
Le souvenir de Gajeel lui serrant très fort le bras lui revint soudainement en mémoire.
Pour la mettre plus à l'aise étant donnée qu'elle suffoquait, l'infirmière avait sans doute dû lui débarrasser du haut de sa tenue, la laissant uniquement vêtu de son démembré.
Cela voudrait dire qu'elle avait aussi vu cette marque, s'inquiéta Levy. Était-ce la raison pour laquelle elle lui avait dit ça ?
<< Ne pense à rien de néfaste. >>
Et si on lui posait des questions ? Comment pourrait-elle dire la vérité sachant qu'elle causera quelques ennuies à Gajeel vu la situation : violence envers une camarade.
Paniquée, elle jeta un coup d'œil à l'infirmière. Heureusement que celle-ci ne prêtait pas attention à leur conversation.
Levy reprit alors tout bas :
— Ce... Ce n'est pas...
— C'est lui n'est-ce pas ? coupa-t-il. Je sais que c'est lui.
— N-Non... On se disputait alors...
— Tu peux m'assurer qu'il ne l'a pas fait exprès ?
Levy eut un hoquet de surprise.
Exprès ?
Comment osait-il penser ainsi ?
Bien qu'elle avait outragement blessé Gajeel par ses paroles et malgré la colère qui l'animait, jamais il n'aurait voulu volontairement la blesser car il avait toujours dit vouloir la protéger.
— Comment peut-il te blesser ?! C'est qu'une brute.
Une brute.
Elle serra le drap du lit de sa main, sentant son cœur battre étrangement.
— Tu vas trop loin. Il... Il n'est pas comme ça, souffla-t-elle.
— Qu'est-ce que tu sais de lui exactement ? Ce qu'il veut bien te montrer ?
La bleutée resta sans voix.
Qu'est... Qu'est-ce qu'elle savait de lui exactement ? Il se confiait difficilement à elle pourtant elle aurait tant voulu l'écouter même sur la plus petite de ses pensées.
Un sentiment désagréable prit naissance dans son cœur.
Une nouvelle fois, elle se sentait sans valeur, inutile et ses yeux commençèrent à se gorger de larmes.
— C'est... il... au premier abord il est intimidant et... et assez insensible mais ça ne fait pas de lui une personne méprisable tu sais, exposa-t-elle, la voix tremblante.
— Ouvre les yeux, tu es amoureuse d'un délinquant, appuya-t-il. Il n'est pas le garçon sympathique que tu t'imagines.
Une larme réussit à s'échapper, roulant comme une lame le long de sa joue.
<< Arrête de jouer à la plus malheureuse. >>
La bleutée écarquilla les yeux aux mots de Gajeel qui résonnèrent en elle comme un marteau et ses larmes ne s'arrêtèrent plus de couler.
À cet instant, elle voulait crier, hurler, extérioriser tout ce qu'elle ressentait au fond d'elle. Elle voulait s'accrocher à quelqu'un, s'accrocher à lui. À Gajeel. À sa force. Oui elle pouvait même dépendre de lui. Complètement.
— N'en rajoute pas Jet, s'il te plaît... N'en rajoute pas, le supplia-t-elle. Je vais tellement mal. Pourquoi tu viens me dire tout ça ?
— Pardon, je voulais juste que tu ne te fasses pas des illusions parce que j'ai compris que tu l'aimais. Je suis inquièt pour toi.
Jet approcha sa main pour essuyer les larmes de la jeune fille mais elle détourna son regard ce qui le blessa et il baissa la tête, honteux.
— Je suis désolé, souffla-t-il.
L'adolescente resserra ses bras contre elle et se mit à trembler.
Cette journée était si horrible.
La pire de toutes.
— C-Calme toi, s'affola Jet.
Alertée par les geignements et une voix lui paraissant affolée, l'infirmière prêta attention aux deux élèves et découvrit la bleutée dans un état inquiétant.
— Qu'est-ce qui lui arrive ? s'inquiétant l'aide-soignante, s'approchant d'eux.
— Je... Je ne sais pas, on ne faisait que parler.
— Qu'est-ce que vous lui avez dit ? s'énerva-t-elle. Sortez !
Jet se mordit les lèvres avant de partir de l'infirmerie.
Arrivé à l'extérieur après avoir fait quelques pas, il aperçut Redfox. Apparament, il avait aussi décidé de sortir plus tôt de la classe, mais il arrivait trop tard était donné qu'il avait déjà fait germer le doute dans le cœur de Levy.
Le brun traversa Jet sans un regard pour lui mais il le stoppa, rassemblant le maigre courage tapis au fond de lui.
— Je sais bien que tu n'es qu'une sale brute mais contrôle toi quand tu es avec elle. Brutaliser une fille aussi douce que Levy, y'a vraiment qu'une ordure comme toi pour le faire.
Ordure.
Sale brute.
Que de jolies qualifications pour sa personne. Comme s'il pouvait brutaliser Lev-
Le brun écarquilla les yeux. À ce moment là ?
Jet n'en resta pas là. Continuant à lui pointer du doigt par ses paroles.
— Tu sais qu'elle est amoureuse de toi mais tes actions sont vraiment dégueulasses. Pourquoi tu joues avec ses sentiments ?
— Jouer avec ses sentiments ? reprit lentement Gajeel, incrédule. T'es sacrement culotté.
Et courageux aussi pour lui adresser ainsi la parole, il devait bien l'admettre.
— Tu ne la repousses pas, sans non plus clarifier la nature exacte de tes sentiments. Sachant qu'elle t'aime, tu l'as fais espéré. C'est toi le plus culotté. Tu te sers clairement de ses sentiments pour obtenir ce que tu veux d'elle.
Gajeel se retourna enfin, faisant face au roux. Cet énergumène commençait à lui taper sur les nerfs.
— Tu espères que je la repousse pour profiter et la séduire ? Qui est-ce qui veut profiter des sentiments de l'autre là ?
Jet eut un mouvement de recul face au regard emplit de haine du brun
Sans rien rajouter, Gajeel continua son chemin et posa la main sur le poignet de la porte pour pouvoir l'ouvrir mais le roux reprit :
— Sache... Sache que je lui ferai ouvrir les yeux sur toi. Tu t'arranges toujours à ce qu'elle soit absente. Comme aujourd'hui par exemple.
Le brun stoppa son geste et zieuta son interlocuteur. Malgré la peur transparente dans sa voix, il ne lâchait rien on dirait.
Ce faux courage moura bientôt comme un feu de paille. Il n'avait juste qu'à l'ignorer.
— Je lui ferai voir l'horrible personne sans cœur et violente qui se cache en toi. Tu penses qu'elle t'aimera toujours en découvrant que t'es qu'un sale ordure violent ?
Jet se retrouva au sol, Gajeel au dessus de lui, le poing s'apprêtant à s'abattre sur son visage.
— Haha, vas-y frappe moi. Juste la preuve dont j'ai besoin pour lui faire voir toute la vérité sur ta vraie personnalité : ton sadisme. Une fille aussi innocente trouvera ce côté de toi dégoûtant et méprisant.
— La ferme !
Les pupilles rouges du brun s'agrandirent, prenant une teinte plus sombre, froide voir glaciale paralysant le roux.
Son expression sans chaleur le fit déglutir et des sueurs froides coulaient le long de son front et son dos.
Les veines de Gajeel se mit à palpiter.
— Qu'est-ce que tu sais de moi au juste ?
Son poing était si serré que ses phalanges devinrent blanche, son visage effrayant et ses pupilles lançant des éclairs fit paniquer le roux.
Il... Il allait le tabasser, prit peur Jet.
— Dégage, souffla-t-il entre ses dents. Bordel, dégage !
D'abord surpris, Jet ne se fit pas prier et s'enfuit lorsque Gajeel relâcha son col.
— Merde !
Le brun passa une main sur son visage. Tourmenté, il jura à nouveau, son cœur battant à mille à l'heure.
À quand remontait la dernière fois qu'il s'était sentit autant blesser par les paroles d'un individu pour qui il ne portait aucune considération ?
<< Une fille aussi innocente trouvera ce côté de toi dégoûtant et méprisant. >>
Irrité, son poing partit s'abattre sur le mur et malgré cela, cette douleur physique n'était en rien comparable à ce qu'il ressentait au plus profond de son être depuis ce matin.
Cette journée n'était-elle pas maudite ?
Gajeel fixa la porte de l'infirmerie près d'une longue minute et finalement, il abaissa le poignet pour rentrer dans la pièce.
Ses yeux se posèrent automatiquement sur les différents lits dont un seul était occupé. Levy se trouvait allonger dessus, l'infirmière à ses pieds.
À pas lent, il s'approcha d'eux et fit savoir sa présence en se raclant la gorge. La jeune personelle de santé leva alors les yeux vers le nouvel arrivant.
— Je peux la voir ?
La bleutée écarquilla les yeux, le cœur s'affolant dans sa poitrine.
La voix de Gajeel.
Sa présence n'était-elle pas une preuve suffisante qu'il avait décidé de ne plus l'ignorer ?
Il était là. Pour elle.
Bon dieu, elle était si heureuse qu'ouvrir les yeux l'effrayait, de peur qu'il puisse disparaître et que cela ne devienne que le fruit de son imagination.
— Navré, elle ne se sent pas bien, lui dit l'infirmière. Tu pourras repasser plus tard.
Face au refus de mademoiselle Olietta, la bleutée se leva précipitamment dans le lit et arrêta la main de Gajeel.
C'était bien lui. Pas un rêve.
— Reste, lui dit-elle.
— Tu ne peux pas recevoir de visite, tu ne sembles pas en état, raisonna l'infirmière.
— S'il vous plaît, j'ai besoin de parler avec lui.
Le regard suppliant de la bleutée mis l'infirmière dans l'embarras. Cela ne serait pas professionnel de sa part de risquer l'état émotionnel d'une patiente. La visite de tout à l'heure l'avait déjà mise très mal.
— S'il vous plaît.
— Juste quelques minutes, capitula l'infirmière.
— Merci.
L'aide-soignante se releva et fixa durement Gajeel.
— Si son état devient inquiétant, tu la laisses se reposer.
Le silence s'abattit dans la pièce après le départ de l'infirmière et la bleutée garda les yeux rivés sur ses pieds quand le lit s'affaissa sous le poids de Gajeel.
— Levy, regarde moi, dit-il.
Celle-ci releva lentement la face et le cœur du brun se resserra.
Ses yeux étaient bouffis et ses joues pleines d'énormes traces de larmes sèches. Quant à ses cheveux, ceux-ci se trouvaient en désordre, colant sur son front et certaines sur ses joues.
— J'aime pas te voir comme ça, dit-il, repoussant ses mèches de cheveux vers l'arrière.
La bleutée se sentait honteuse en sa présence. Même dans cette situation, il restait bienveillant envers elle.
— Ça va ? Dit moi, est-ce que... Ça t'arrive souvent ?
La jeune fille secoua la tête.
— J'ai jamais ressenti ça. C'était tellement douleureux au point que je pensais mourir.
Mourir.
Gajeel serra les dents.
— Tout va bien maintenant, la rassura-t-il, glissant ses mains sur ses cheveux.
La bleutée sursauta et serra très fort le tissu de sa jupe, baissant à nouveau la tête.
<< Arrête de jouer à la plus malheureuse. >>
— Je... Je ne fais pas semblant... Je jure que je ne fais pas semblant. Je n'essaye pas de jouer les malheureuses ou de te manipuler. S'il te plaît crois moi.
Incrédule, le brun fronça les sourcils. Pourquoi réagissait-elle ainsi ?
— J'ai jamais pensé que tu faisais semblant ou que tu me manipulais. Pourquoi tu...
<< Arrête de jouer à la plus malheureuse. >>
Gajeel ferma un instant les yeux en serrant les poings. Bordel !
Les deux lycéens restèrent sans parler et les pupilles rouges du brun observèrent attentivement l'adolescente. En découvrant l'enorme bleue sur son bras, ses poings se resserra davantage.
À cet instant, il se dégoûtait lui même, plus que quiconque.
<< Brutaliser une fille aussi douce que Levy, y'a vraiment qu'une ordure comme toi pour le faire. >>
Jamais il ne s'était considéré véritablement comme quelqu'un de bien mais pour une fois, le sentiment qu'il ressentait envers lui n'était que pure mépris.
Le malaise était palpable entre les deux adolescents et Levy n'avait toujours pas relevé le visage.
— Tu n'as rien à me dire ? reprit-elle. Tu peux me dire tout ce que tu veux, tu peux même m'insulter mais je veux juste que tu ne m'ignores pas.
Gajeel grimaça.
L'insulter ? Cela ne reviendrait-il pas à la mépriser ?
— Je sais que c'est moi qui ai été en tort depuis le début, c'est moi qui t'es blessé la première. Mais si tu pouvais seulement m'écouter, pleura-t-elle, à bout. Je ne te demande pas de me comprendre tu sais, car ça doit être horrible pour toi de te rendre compte que je puisses avoir des doutes sur toi malgré tes bonnes intentions. Je suis vraiment désolée Gajeel, s'excusa-t-elle, larmes aux yeux.
Levy ancra ses iris débordantes de larmes dans ceux de son vis à vis et son expression vide d'émotions la destabilisa.
— Tu... Tu es libre de me détester, je ne t'en voudrais pas. Je veux juste que tu ne m'ignores pas, c'est si difficile à supporter.
Bien trop difficile. Ses sentiments la submergeaient et elle se sentait si désespérer.
— Gajeel dit quelque chose, supplia-t-elle, les yeux larmoyants. Crie moi dessus et même si tu me détestes je-
Il la fit taire en posant un doigt sur sa bouche et, se penchant vers elle, il entoura son bras autour de sa taille pour la rapprocher de lui.
— Tu veux que je te déteste ? souffla-t-il contre elle.
— Je... En... En fait... bégaya-t-elle, troublée par cette proximité.
— Répond moi.
— Non je ne veux pas.
— Alors pourquoi tu me demandes de te détester ?
— Parce que je t'ai blessé.
Gajeel vint caresser tendrement sa joue, faisant battre affolement le cœur de la jeune fille.
— On a fait que se blesser mutuellement depuis ce matin. Oublions tout ce qui s'est passé. Oublie cette horrible journée.
— Tu... Tu préfères qu'on oublie ?
— C'est mieux non ?
Gajeel essuya ses dernières larmes de son pouce puis descendit son regard sur ses lèvres.
Elles étaient si sèches.
Il soupira intérieurement, il voudrait bien passer sa langue dessus.
Constatant le regard désireux de Gajeel sur elle, la bleutée fut premièrement suprise avant de profondément rougir lorsqu'il se pencha un peu plus vers elle.
Cependant, lorsque leurs deux visages se frôlèrent, les pensées du brun furent hantées de vaines paroles.
<< Tu penses qu'elle t'aimera toujours en découvrant que t'es qu'une sale ordure violent ? >>
Gajeel se stoppa dans son élan. L'embrasser et ensuite quoi ? Sachant qu'il ne pourra pas encore lui donner ce qu'elle désirait réellement.
Il sourit légèrement et déposa un baiser sur son front avant de la serrer contre lui.
— Désolé, putain désolé. J'aurais pas dû te serrer le bras de cette façon, te faire mal. Ni même te traiter d'hypocrite parce que j'étais en colère pourtant je sais bien que t'es juste très émotive. J'étais tellement inquiet en te sachant ici à l'infirmerie. Je pouvais plus rester une seconde de plus en classe.
Gajeel caressait lentement son dos au point qu'elle ferma les yeux, apaisée, son cœur se déchargeant de toutes les peines accumulées depuis ce matin.
Elle l'aimait tellement.
La douleur, la souffrance. Tout prenait du recul juste en la tenant contre lui, lorsque ses doigts frôlait sa peau, quand son souffle l'effleurait négligemment et que son odeur lui embrouillait les sens.
Ceux-ci restèrent un long moment enlacés, écoutant les battements de cœur de chacun.
Malheureusement, la porte s'ouvrit brusquement et le bruit des pas pressés brisèrent le doux silence de la pièce, faisant retourner les deux jeunes adolescents.
Le brun fut contraint de s'éloigner de la bleutée, se mettant debout et celle-ci s'empressa de remettre sa chemise.
L'infirmière lui avait posé des questions après le départ de Jet et par chance, celle-ci ne fut pas insistance face à son silence mais cela ne se passera pas de même si son père voyait cette marque.
Monsieur Mcgarden s'accroupit à ses pieds, prenant la main de sa fille dans la sienne.
— Tu vas bien ? On m'a appelé d'urgence que tu faisais une crise. Tu n'imagines pas à quel point je me suis fais un sang d'encre.
Matthias posa une main sur la joue de sa fille.
— Désolé de n'arriver que maintenant, ça été assez compliqué d'obtenir une permission.
— Je vais bien maintenant papa, le rassura-t-elle.
— Tu n'as jamais eu ce genre de problème. Qu'est-ce qui s'est passé ?
— Euh... C'est... Je ne sais pas. Ça m'a prise de court.
Son père soupira et décida de s'entretenir avec l'infirmière qui était entré avec lui. C'était vraiment inquiétant tout ça.
— Tu t'en vas ? s'empressa de demander Levy lorsque Gajeel tourna le dos.
Ses yeux étaient suppliant. Il savait qu'elle désirait qu'il reste.
— Je retourne en classe, dit-il. Je vais ramener tes affaires.
— D-D'accord, merci.
Un sourire prit forme sur le visage de la jeune fille en le regardant s'en aller.
Tout oublier.
Peut-être s'était mieux ainsi.
Le brun posa à peine sa main sur le poignet que la porte s'ouvrit sur une nouvelle personne.
— Qu'est-ce que tu fous là ?
— L'infirmerie est ouverte à tout le monde que je sache, répondit Lucy.
Gajeel referma la porte en poussant la blonde vers l'extérieur.
— Qu'est-ce que... Laisse moi rentrer, j'ai besoin de voir l'infirmière.
— T'as visiblement aucun problème. T'es là pour t'assurer qu'elle va mal ? Bordel ! T'aimes bien te réjouir d-
— Non ! J'ai mal aux poignets et au bras vu comment tu m'as brutalisé.
Plus précisément, elle venait s'enquérir de l'état de Levy mais il lui fallait bien une raison pour y aller vu qu'elles n'étaient aucunement proche.
Gajeel baissa les yeux sur ses mains. Ses poignets étaient évidemment rouges.
— Comment tu penses expliquer ça ?
— Tu as peur que je te dénonce ? sourit-elle, le défiant du regard.
Le visage du brun se crispa un moment avant de reprendre son masque d'indifférence.
— Va donc te plaindre.
— De toute façon je ne dirais rien, rassura Lucy.
Le brun fronça les sourcils.
— Tu penses me faire une faveur ?
— Oui. En fait je ne dis rien à cause de Levy, parce qu'elle t'aime si tu ne l'as pas remarqué. Tu ne mérites clairement pas son amour.
— Tu crois ça ?
— Tu es sadique, vil et méprisable.
— Alors toi et moi on doit être pareille non ? En quoi tu es différente ? Tu m'inspires les mêmes sentiments, cracha-t-il, saisissant son bras.
— La... Lâche-moi.
Lucy se frotta le bras lorsqu'il relâcha sa prise.
— Tu vois, tu es tellement impulsif. Un jour, c'est à elle que tu feras du mal en perdant le contrôle. Et tu penses toujours mériter son amour.
Gajeel crut recevoir une douche froide. Il n'arrivait même pas à répliquer parce qu'effectivement il avait commis cette terrible erreur aujourd'hui.
— T'es qui pour me faire ce genre de leçon ? Comment tu considères tes propres actes ? De juste ? Laisse moi rire.
— J'ai changé, j'ai décidé de changer. Elle ne méritait pas tout ce que je lui faisais subir, j'en suis consciente.
Changer ?
Gajeel se mit à rire.
— Tu... Tu peux rire si ça te chante.
— Tu sais ce qui est drôle ? C'est la raison pour laquelle tu penses avoir changé.
— Tu ne sais rien, affirma-t-elle.
— Laisse moi deviner, c'est parce que tu sais qu'elle a perdu sa mère ?
L'héritière détourna le regard. Ce n'était un secret pour personne qu'elle avait perdu sa mère à son plus jeune âge.
— Vu ton silence je me suis évidemment pas trompé.
— Qu'est-ce tu sais au juste de la douleur d'avoir perdu un parent ? Toi la seule chose qui t'intéresse c'est de jouer les délinquants. Pourquoi donc ? Laisse moi deviner, tu essayes d'attirer l'attention de tes parents ? On dirait un gamin.
Gajeel rit intérieurement. Quelle sotte.
— Et tu penses toujours avoir changé ?
Les gens avait vraiment une facilité déconcertante à juger les autres. Particulièrement cette fille.
Les mains dans les poches, il s'avança vers elle, la faisant reculer jusqu'à se butter à un mur.
— Ne... Ne m'approche pas, prit-elle peur.
— Qu'est-ce que tu sais exactement de moi pour me pointer du doigt ? Sache que ton cœur n'a pas changé, tu juges et méprises ceux dont tu penses différents de toi. Alors laisse moi te dire, si la seule raison pour laquelle t'es revenu sur de bon sentiments c'est parce qu'elle est orpheline comme toi, à la moindre petite occasion tu te remettras à la mépriser. Parce que la différence entre Levy et toi c'est qu'elle n'a pas besoin de raison pour aimer ou apprécier une personne.
Une larme reussit à s'échapper de son oeil après de départ de Gajeel.
Sous le poids de ses paroles, la blonde avait glissé le long du mur, la main sur sa bouche
— N-Non c'est... C'est faux.
Elle avait changé.
..........
Avis ?
4 mars
Marie
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