Khady

Comment réussir à mon examen dans ces conditions ?

Je ne vais pas y arriver, ma mère s'est réveillée il y'a deux jours et la première chose qu'elle ait faite; était de hurler sur tout le monde nous prenant pour responsable de son état.
Je me doutais qu'elle allait exagérer la situation comme à son habitude mais pas de cette façon.
J'aurais pu ne pas m'inquiéter pour elle et me dire qu'elle allait bien mais non j'ai mis mes révisons en suspens pour la chercher alors que sa fille préférée se la coulait douce à la maison pour au final recevoir que des insultes.

- Pourquoi vous m'avez rendu estropiée ?
Rendez-moi mes jambes.

Et voilà qu'elle recommence à me crier dessus comme si c'était de ma faute si elle s'est retrouvée dans cette situation. Dès qu'elle reprend ses esprit elle passe son temps à crier sur l'équipe médical et je suis celle qui en paye le prix fort.

- Arrête de crier. J'essaie de me concentrer.

Actuellement j'ai ramené mes notes de cours avec moi pour y jeter quelques coups d'œil sans trop savoir si je retiens quelque chose ou si je fais semblant d'être concentrée.

Pour ne rien arranger à mes soucis d'autres viennent s'y ajouter. Mouhamed a disparu de la circulation sans me donner de nouvelles. Je l'ai appelé, laissé des messages sans suite et j'ai fini par lâcher l'affaire. Je savais que s'était trop beau pour être vrai même s'il était présent pour moi pendant ces moments difficiles.

- Je suis certaine que c'est cette fille qui vous l'a demandé.

Et voilà qu'elle accuse Mariama de ses malheurs. C'est toujours simple de rejeter la faute sur quelqu'un d'autre que d'assumer ces responsabilité.

- Elle n'est même pas au Sénégal et quel intérêt aura-t-elle à te vouloir du mal répondis-je en fermant mon cahier.

- Cela ne l'empêche pas de me pourrir la vie.

- Je serais dehors jusqu'à ce que tu te calmes.

- Dit à ces docteurs de me rendre mes jambes.

- J'ai vraiment besoin de prendre l'air dis-je sortant.

Je m'assois sur une chaise que je trouve dans le couloir. Je me prends la tête entre les mains mes larmes risquant de tomber.
À cette heure-ci je devais être chez moi à me vider la tête et à préparer sereinement mon examen au lieu de ça je suis assise dans un couloir d'hôpital à veiller sur une personne qui n'avait aucune reconnaissance envers moi.

Mais ai-je le choix ?

Non ! Je ne pense pas alors je me contente de faire ce qui doit-être fait sans rien attendre en retour. C'est ma mère après tout donc je suis obligée de supporter.

- Rentre.

Qu'est-ce qu'elle est venue faire là celle la ?

- Rentre Khady. Tu ne tiens plus debout.

OK je veux vraiment savoir ce quelle fiche ici.

- Que veux-tu Coumba ?

- Je vais prendre le relais. Tu as ton examen demain alors rentre.

- Je rêve sûrement me dis-je.
Toi, tu t'inquiètes pour quelqu'un d'autre que ta petite personne. Je dois sûrement rêver.

- J'ai appris à mes dépends que la famille est plus importante que tout le reste.

- Qu'est-ce que tu veux ? Que je te félicite ?
Et bein bon bah bravo alors !

- Je suis sérieuse Khady. Je m'excuse pour la dernière fois j'ai mal agi et j'aurais dû t'aider à chercher maman et ne pas rester à la maison à ne rien faire.
Tu avais raison je suis une égoïste.

- Garde tes excuses pour toi. Je n'en ai pas besoin.

- OK mais accepte au moins de rentrer et te reposer.

- Si tu insistes. Tu me préviens s'il se passe un truc.

- D'accord.
Bonne chance pour ton examen.

- Ce n'est pas la chance qui va m'aider demain mais merci quand même.

J'entre dans la chambre de ma mère et y ressort en récupérant mes notes de cours, ma mère dormait sous l'effet des sédatifs et j'en étais plus que ravie. Au moins elle ne criera sur personne pour au moins deux heures.

Je pousse un ouf de soulagement en sortant de l'hôpital, il est temps que j'aille dormir. J'en avais grand besoin.

Quand je suis arrivée chez moi, j'ai dû me mettre à faire le ménage.
Coumba, Coumba vraiment je risque de la tuer. Elle est restée seule dans la maison et elle n'a même pas fait le ménage. C'est une femme ça ?
Je plains vraiment sa belle-famille et son mari.

Au bout deux heures à récupérer toute la maison, j'ai fini par me doucher et après je suis allée dormir.

J'ai dormi quatre heures pour reprendre du poil de la bête. Il faisait déjà nuit noire quand j'ai ouvert les yeux.

Coumba me sert au moins à quelque chose.

Coumba

Après le départ de ma sœur je suis entrée dans la chambre de ma mère pour juger par moi-même son état. J'avais entendu des bribes de conversations entre Khady et mes frères sur l'état de santé de notre mère et j'avoue que la voir ainsi, allongée dans ce lit d'hôpital me fait prendre conscience que la vie ne tenait qu'à un seul fil et qu'à tout moment tout peut basculer.

C'est exactement ce qui est entrain de m'arriver avec Badou et ma famille.
La " relation " que j'entretiens avec mes frères est juste compliquée. Ils font comme si je n'existais pas et quand je fais comme eux; je suis considérée comme la méchante de l'histoire.
Que veulent-ils que je me mette à quémander de leur attention ?

J'ai commencé à avoir des remords par rapport à Mariama mais comme que je n'aime pas m'excuser, je garde ça pour moi.

Quant à l'autre, il veut reprendre son ex-femme et moi dans tout ça. Je croyais que ce n'était qu'une idée absurde de sa part mais monsieur ne badine pas, il veut vraiment reprendre son ex-femme. Il est vraiment égoïste et sans cœur avec moi.

Comment peut-il me regarder en face et me sortir toutes ces absurdités sans gênes ?

Bien vrai qu'il ait trompé sa femme avec moi mais cela ne lui donne pas le droit de me traiter comme une moins que rien. Ce n'est pas parce-que je l'aime que je vais le laisser agir avec moi comme un imbécile alors là c'est vraiment mal me connaître.
Qu'il le veuille ou non il finira ses jours avec moi et pas avec cette salope.
L'autre jour au restaurant j'avais tellement la haine contre elle que je n'avais pas hésité une seule seconde de lui asséner mes quatre vérités.

Je suis certaine d'une chose Badou ne nous aura pas toutes les deux. C'est impossible, impensable même. Ça sera soit moi ou elle.

~

- COUMBA

- Pourquoi tu hurles à tue-tête mon prénom maman. Je suis bien devant toi.

- Tu es insolente deih. Vient m'aider à me redresser.

Si je pouvais parler à un infirmier pour qu'il lui administre un sédatif pour qu'elle dorme encore ça ne serait pas de refus.
Je l'aide à se redresser et je m'assois en face d'elle.

- Où sont les autres ?

- Khady est rentrée se reposer, Tidiane et Ibrahima ne sont pas encore là.

- Hum.

Plus je la regarde manger plus j'ai l'envie de lui demander là où elle se rendait l'autre fois.
J'attends qu'elle finisse son repas pour poser ma question sinon je n'aurais pas la paix.

- Dis maman, où est-ce que tu allais quand tu as eu ton accident ?

- J'avais des choses à régler et qu'est-ce que ça peut te faire ?

- Des choses qui avaient en rapport avec le mariage de Mariama tentais-je.

Elle s'est tûe, on dit qui dit rien consent et j'ai eu ma réponse.

- Tu m'avais promis que tu n'allais rien tenter pour gâcher son mariage et là tu m'avoues au calme ce que tu allais faire.

- Hey tu me parles autrement.

- Je te parle comme je veux. Comment tu as pu ? Tu allais saboter mes chances dans cette famille ? Mariama ne t'a rien fait et pourquoi tant d'acharnements envers elle ? Je regrette de t'avoir suivi aveuglément.
Heureusement...

- Heureusement que quoi ? Heureusement que j'ai eu cet accident qui m'a valu de me retrouver estropiée. Tu es bien hypocrite Coumba.

- J'admets être hypocrite et si cela me permet d'être heureuse et de ne pas finir comme toi.
Regarde toi enfin ! Tu es aigrie, méchante, sans cœur et tu finiras certainement seule.

- DEHORS !

- Je te laisse avec tes remords, ils seront tes seuls compagnons si tu ne changes pas.

Quelle journée de merde ! Je m'assois exactement là où était assise Khady à mon arrivée.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

OK pas de comment tu vas Coumba ?

- Bonsoir Tidiane ! Je vais bien et toi. Merci d'avoir posé la question.

- Le sarcasme ne te va pas du tout. Alors qu'est ce que tu es venue faire dans cet hôpital ?

C'est évident non avais-je envie de répondre mais bon comme je sais que Tidiane est un nerveux alors je me tiens à carreaux.
Quoi ? Je tiens à ma vie.

- Je suis restée au chevet de maman pour que Khady puisse se reposer.

- J'aurais pu le faire à ta place et maintenant que je suis là tu peux disparaître.

Disparaître OK ! Qui m'explique ?

- Je reste encore un peu.

- Ce n'était pas une demande Coumba.

- Je ne suis pas ta chienne pour exécuter tes ordres aveuglément.

- Ne me pousse pas à bout. C'est déjà bien que je t'adresse la parole alors n'abuse pas.

- Est-ce moi qui t'ai demandé de me parler. Il fallait continuer à m'ignorer comme tu le faisais.

- C'est bien toi qui ne nous parlait pas et là tu joues à la victime. Ça ne te va pas du tout.

- Toi et Ibrahima vous ne vous souciez que Khady et de Mariama et moi je ne compte que pour du beurre. Est-ce qu'un jour vous avez pris de mes nouvelles ? Non ! Vous ne me calculiez pas et quand je vous ai ignoré en retour vous m'en voulez pour quoi au juste, d'avoir agi comme vous.
Vous êtes des hypocrites tous autant que vous êtes.

- Tu es la seule hypocrite ici présente. Tout ce qui compte et qui n'a jamais compté c'est ta petite personne.
Quand papa nous a mis dehors as-tu cherché à savoir où nous vivions ?

Es-tu une seule fois venue nous rendre visite ?
Khady l'avait fait malgré nous n'étions pas réconciliés , elle s'est même excusée par rapport à Mariama et toi tu n'as fait aucun effort suivant maman comme un petit toutou et son maître. Papa aussi a fait des efforts et nous avons tout oublié et là aussi tu es restée dans ta petite bulle accrochée aux pieds de maman.
Pourquoi tu n'as pas présenté des excuses à Mariama pour tout le mal que tu as lui fait?
Malgré le fait que tu ne lui ais jamais présenté tes excuses, elle n'en a pas tenu rigueur et elle t'a inclus dans son mariage. Je ne conçois pas que tu sois rancunière envers une personne qui ne t'a jamais rien fait; la conclusion est que tu es simplement mauvaise.

- C'est méchant de ta part. Je me rends compte que tu me détestes ... Que vous me détestez tous.
Ce n'est pas parce-que je ne dis rien que je ne regrette pas.

- Nous ne pourrons jamais te détester car tu es notre sœur mais il y'a de tes comportements que nous jugeons inacceptables.
Tu vois que tu traines une grossesse sans être mariée et tout le monde te taxe de fille frivole. Tu penses que cela nous plaît quand tu es pointée du doigt et que tu te fais insulter.

J'ai versé malgré moi des larmes, je suis un être humain qui fait des erreurs et je suis une personne qui a besoin d'attention et bein quand je n'en ai pas, je fais tout pour en avoir et parfois de la mauvaise manière.

- Je suis tellement désolée Tidiane.

- C'est bon arrête de pleurer dit-il en m'attirant dans ses bras.

Si la honte pouvait tuer je serais déjà enterrée et personne pour me pleurer.
Je crois qu'il est temps pour je change et que je demande pardon à toutes les personnes à qui j'ai fait du mal intentionnellement sauf l'autre la bien sûr.

- Pense à ton bébé et arrête de pleurer.
Si je te fais toutes ces remarques c'est pour que tu prennes conscience de tes actes et que tu deviennes une meilleure personne. Ce n'est pas parce-que maman veut que tu fasses ça que tu dois absolument le faire. Avant tout tu te dois de peser le bien et le mal que tes actes vont engendrer.

- Je suis tellement désolée.

- Je sais.

- Tu me pardonnes ?

- Oui ! C'est oublié, je ne suis pas rancunier par contre Ibrahima il t'en veux à mort.

J'obtiendrai son pardon également même si je sais que je vais galérer.

- Merci.
Tu peux appeler Mariama pour que je puisse m'excuser.

- Elle est en pleine lune de miel. Ne gâchons pas son voyage. Tu lui feras tes excuses quand elle rentrera.

- Il faut que je le fasse maintenant sinon je vais me défiler.

- Si tu insistes alors dit-il en sortant son téléphone.

Il compose et après quelques secondes d'attente interminable on décroche, je pense que c'est Rahmane. Tidiane et lui ont parlé pendant des minutes avant qu'il ne mette l'appel vidéo pour que je puisse discuter avec Mariama.
J'ai d'abord parlé avec son mari et quand j'ai voulu qu'il me passe sa femme, il m'avait fait savoir qu'elle se reposait et quand elle se réveillera; il lui demandera de m'appeler, chose que je doute que ça arrive.

Rahmane ne m'apprécie pas vraiment et il ne le cache pas. Je suis déçue de n'avoir pas pu parler avec elle mais dès qu'elle rentrera je ferai tout pour la voir et m'excuser.

- Fais pas cette tête ! Elle va te rappeler, Mariama n'est pas rancunière.

Ça j'en doute fortement.

- Si tu le dis.

- Rahmane m'a mis en rapport avec son ami qui gère l'intérim à sa clinique et il nous a offert une chaise roulante pour maman.

- C'est gentil de sa part.

- C'est extra tu veux dire.

- Sûrement.

- Allons voir maman.

Nous rentrons dans la chambre et elle est là à nous crier dessus, nous rappelant que c'est de notre faute si elle va " être " comme Mariama.
Tidiane n'est pas resté bien longtemps sûrement à cause de l'attitude de notre mère, Ibrahima est aussi passé la voir mais comme Tidiane il en a eu marre et il est reparti.
Tout le temps qu'il a passé dans la chambre, il ne m'avait accordé aucun regard ni une parole et j'ai tenté le dialogue mais rien n'est fait, il était sur la défensive.

Le médecin a autorisé ma mère à sortir dans deux jours et c'etait tant mieux.

Salam, désolée des fautes

Vos Avis, je ne suis pas totalement satisfaite du chapitre raison pour laquelle elle a tardé donc dîtes ce que vous en pensez réellement.

Merci et à bientôt 💗

22/07/2018 DEEKHA15