Chapitre 13
Précédemment
Elle effaça ses larmes après avoir pris une décision importante.
*
- Pourquoi tu m'as menti Rahmane? demanda Mariama dès Rahmane franchît la porte de la chambre.
Il ne comprit rien et s'approcha d'elle pour lui faire face mais elle était d'un tout autre avis.
- Je ne t'ai jamais menti ma chéri. Calme-toi et explique moi clairement.
Elle se déplaça difficilement pour se mettre sur le côté. Faut dire que ce que Ndèye Ami lui a révélé tantôt, l'avait glacé le sang.
- tu m'as laissé croire que je pouvais être heureuse à tes côtés. Je me suis imaginée déjà être "madame Dramé" alors que nous deux c'est tout bonnement impossible.
Elle termina en larme, elle venait de prendre connaissance de l'ampleur de ses sentiments pour Rahmane. Dés le premier regard qu'elle avait posé sur lui, elle était tombée sous le charme de son docteur et au fil des jours son amour pour lui n'avait fait qu'accroître; si aujourd'hui elle venait d'apprendre que leur vie à deux était impossible; elle aurait du mal à se relever. Rahmane avait pris une place importante dans sa vie, elle ne s'imaginait pas devoir supporter sa vie sans lui à ses côtés.
- attend attend mon amour je ne comprends absolument rien.
- JE NE POURRAIS JAMAIS ÊTRE TA FEMME AVEC MA MALADIE, ELLE EST CON-TA-GIEU-SE TU SAISIS MAINTENANT.
JE SUIS SÛRE QUE TU LE SAVAIS ÉTANT MÉDECIN, RAHMANE TU T'ES BIEN FOUTU DE MOI ET TU M'AS LAISSÉ VIVRE UNE ILLUSION.
La poliomyélite est une maladie très contagieuse, oui! mais est-ce que Mariama peut contaminer Rahmane avec sa maladie s'ils décidaient à s'unir? reste encore à vérifier.
- ...
Rahmane avait bien pris en compte cet aspect de la maladie de Mariama mais étant médecin il savait aussi que tout ce qui dit sur le net pouvait être subjecte à une interprétation.
- tu ne dis rien hein parce-que j'ai raison. Tu aurais dû me laisser dans l'ignorance en gardant tes sentiments pour toi.
- tu ce que tu viens de dire est la stricte vérité mais laisse-moi t'expliquer certains points.
- M'EXPLIQUER QUOI RAHMANE??? DIS PLUTÔT QUE TU VEUX ENCORE ME MENTIR.
- laisse-moi t'expliquer. Nous sommes partis sur un malentendu ma chérie.
- Sors j'ai dit, je ne veux plus te voir.
- Mariama dit-il en s'approchant d'elle pour la prendre dans ses bras.
- s'il te plait Rahmane laisse-moi seule. J'ai besoin d'être seule.
Rahmane n'insista pas et il se décida de la laisser se calmer. C'etait bien une mauvaise journée pour Mariama, d'abord avec sa famille ensuite avec Rahmane.
Ce dernier est resté adosser à la porte à réfléchir. Il était à un cheveu de perdre la femme de sa vie pour un simple malentendu.
Il essaya de se creuser les méninges pour savoir qui et comment elle a appris cet aspect de sa maladie? et c'etait peine perdu et ce n'est pas en restant collé à la porte qu'il allait obtenir des réponses. Il se décida de retourner à son bureau le temps que Mariama reprenne ses esprits.
Au bout de trente minutes à se lamenter, Mariama demanda à Mouhamed avec l'aide d'une infirmière de sortir sans l'avis de son médecin qui a coup sûr n'allait pas apprécier d'apprendre la nouvelle.
Une fois qu'ils aient été assez loin de la clinique, Mouhamed se gara sur une bande d'arrêt d'urgence et se tourna vers Mariama.
- tu vas m'expliquer ton problème.
- je n'ai pas envie d'en parler.
- tu sais que je vais me mettre en mal avec Rahmane s'il apprend que c'est moi qui t'ai aidé à sortir.
- oui mais j'ai insisté. Ramène moi à la maison stp.
- d'accord mais je le préviens après.
- si tu veux Mouhamed.
Il redémarra la voiture direction point E; là aussi sa maman adoptive avait eu la même réaction que Mouhamed, elle s'attendait à la voir après demain. Riama n'a rien voulu lui dire. Elle s'était enfermée dans sa chambre jusqu'à l'arrivée de Rahmane.
Il était en colère contre elle et c'etait tout justifié heureusement que sa maman a su le calmer et il est reparti frustré de n'avoir obtenu plus d'explications de la part de Mariama.
~
Madame Dramé avait tenu à confronté Rahmane et Mariama pour éclaircir la situation entre eux même s'ils n'ont pas voulu l'expliquer leur problème.
- vous allez m'expliquer ce que se passe entre vous deux demanda la maman de Rahmane avec un visage serré.
Elle les avait observé depuis plus de deux semaines et elle avait noté que ses enfants n'étaient plus comme avant. Elle avait pensé que s'était juste à cause d'une dispute mais leur comportement à eux deux disait le contraire.
- il ne se passe rien maman répondit Rahmane sans la regarder des yeux.
Elle connaissait bien son fils et elle savait quand il mentait donc elle n'était pas convaincu de la réponse de son fils. Elle se tourna vers Mariama qui contrairement à Rahmane s'était faite une raison sur son idylle avec son docteur. Elle a été courte certes mais passionnante.
- nous avons rompu maman dit Mariama la tête baissée.
- rompu tu dis ma fille, qu'est ce qu'il t'a fait pour que tu le quittes.
Oui oui, elle pensait que l'origine de cette rupture était de la faute de son fils contrairement à Mariama qui était timide.
- rien maman c'est juste que nous sommes trop différent.
- arrête de dire n'importe quoi Mariama. Vous vous aimez alors dit moi autre chose.
- Mariama s'est mise dans la tête qu'elle allait me contaminer avec sa maladie. J'ai tenté plusieurs fois de lui faire entendre raison mais elle reste camper sur sa position. Elle refuse de prendre mes appels, de voir et de me parler répondit Rahmane visiblement en colère.
Cela faisait plus de deux semaines que le pauvre Rahmane faisait la navette entre sa clinique, chez ses parents et chez lui dans l'espoir de voir ne serait-ce qu'un instant Mariama mais c'était comme si elle l'évitait chaque soir.
Quand il avait appris par une de ses infirmières que sa patiente était sortie, il avait vu rouge et cela s'était aggravé quand Mouhamed l'avait appelé pour lui dire qu'il avait aidé Mariama à sortir et cela a valu un coup poing en pleine face de Mouhamed.
Heureusement que tout est rentré dans l'ordre entre eux.
- Mariama tu me déçois énormément. Pourquoi tu ne le laisses pas t'expliquer pour que tu saches vraiment comment se comporte ta maladie. Il est un médecin alors il est mieux placé pour t'éclaircir et je veux savoir qui t'a mis ces idées absurdes dans la tête.
- personne maman j'ai moi-même fait mes recherches sur le net.
- hey regarde-moi dans les yeux et arrête de me mentir.
Elle releva la tête, les joues embuées de larmes et honteuses de s'être comportée comme une petite fille capricieuse.
- yow laye degglou Mariama ( c'est toi que j'écoute Mariama).
- maman arrête s'il te plait demanda Rahmane, mal de voir ainsi Mariama.
La voir triste lui fait oublier toute la colère qu'il avait contre elle : c'était l'amour!
- tais-toi Rahmane. Vous vous faîtes du mal inutilement, il va falloir qu'elle me dise la vérité maintenant.
Mariama j'attends toujours ma réponse.
Mme Dramé a toujours été une femme de caractère qui n'hésite pas à dire ses quatre vérités à qui que soit.
C'est cette facette de sa personnalité qui a tapé l'œil de son mari; il a trimé pendant de longs mois avant qu'elle ne lui accorde un dîner.
- c'est ... c'est Ndèye Ami qui m'en a fait part répondit-elle d'une toute petite voix.
- et pourquoi tu n'as rien dit à Rahmane.
Mariama, tu es beaucoup plus intelligente que cette fille. Tu te devais de réfléchir avant de prendre une quelconque décision.
- mais elle a raison maman dit Mariama en s'essuyant les joues.
- c'est complètement faux Mariama répondit Rahmane.
- Rahmane, je t'ai toujours dit de t'éloigner de cette bande de fils à papa pourris gâtés et de te contenter de Mouhamed comme ton véritable ami mais comme toujours tu ne m'écoutes pas et aujourd'hui cela t'a coûté ta relation avec Mariama.
J'espère que tu vas régler cette histoire vite. Je vous laisse discuter les enfants et je ne veux pas vous attendre hausser le ton finit elle en se levant.
Quand elle sortit du salon; ils restèrent tous les deux silencieux. Aucun d'eux ne voulait parler, Mariama était juste mal à l'aise devant son docteur qui quant-à lui voulait que sa belle fasse le premier pas vers lui.
- comment tu vas Rahmane lui demanda-t-elle quelques minutes plus tard.
- je vais mal et tu me manques.
- tu me manques aussi répondit-elle la tête baissée.
Rahmane sourit fièrement...
- je suis désolée pour tout ce qui s'est passé et d'être partie de la clinique comme une voleuse.
Oh ça elle peut bien le dire car sa petite fugue a valu à Mouhamed un bleu au visage.
- c'etait un malentendu.
- ce n'était pas juste un malentendu et tu le sais très bien. J'ai été idiote de ne t'avoir pas écouté je l'admets mais j'ai aussi ouvert les yeux sur ma maladie trop tard peut-être et nous deux c'est impossible.
Je t'aime trop pour prendre le risque de te contaminer ainsi que ta mère et j'ai aussi pris comme décision de quitter la maison ainsi que d'arrêter ma formation car avec ma maladie je ne serais jamais engagée nul part.
- Mariama ...
- Rahmane n'insiste pas. Ne rend pas les choses plus difficiles qu'elles ne le sont déjà.
Elle attrapa ses béquilles et elle monta les escaliers difficilement laissant ses larmes coulées. Elle n'a jamais autant eu mal de sa vie qu'à cet instant mais elle se devait de prendre la décision, cette décision qui est la meilleure pour tout le monde se persuada-t-elle même si cela signifiait être malheureuse toute sa vie.
Du côté de Rahmane s'était le cataclysme total, il n'a pas eu l'occasion de tout lui expliquer sur sa maladie car étant médecin il savait les risques qu'il encourait en sortant avec elle et il eût à prendre les devants pour se protéger et la protéger également sans qu'elle le sache.
Il a fait ça pour éviter ce genre de situation.
Il se décida d'aller en parler avec sa mère, sa seule confidente après Mouhamed.
- vous avez réglé votre problème, j'espère.
- non maman, Mariama ne veut rien entendre. Elle est têtue cette fille.
Tout comme toi pensa sa mère.
- et tu vas laisser tomber comme ça.
- non mais elle ne veut pas me laisser parler.
- est-elle susceptible de nous contaminer.
- bien sûr que non maman. La polio touche seulement les enfants.
- alors retrouve la dans sa chambre et parle lui. Et si elle ne veut toujours pas t'écouter, attache la et fait toi écouter.
Il n'a pas pu s'empêcher de rire à haute voix.
- d'accord maman.
Sa maman a su en quelques mots lui donner de l'espoir et lui remonté le moral.
Il enjamba le couloir et entra dans la chambre de Mariama la retrouva en plein rangement.
- pose cette valise Mariama.
- ...
- pourquoi tu es si têtue? murmura Rahmane.
Elle fit la sourde et continua son manège.
- libre à toi de partir mais avant tu vas m'écouter petite insolente. Je t'ai laissé faire et tu me prends pour ton ami hors je ne lui suis pas. Je suis ton fiancé ton futur mari et ce n'est pas en partant de la maison que les choses vont changer.
Elle se stoppa son rangement et se retourna pour faire face à une nouvelle facette de Rahman; un Rahmane plutôt autoritaire.
- bien vrai que la polio est contagieuse et...
- j'avais raison donc coupa-t-elle.
- tais-toi et laisse-moi finir OK.
-...
- bien je disais donc que la polio était très contagieuse; je vais faire simple pour t'expliquer le mode de transmission. Il y'a une transmission orale via la salive ou encore par les voies respiratoires quand la personne tousse par exemple et par la matière fécale et elle touche principalement les enfants de moins de cinq ans.
Mais pour ton cas c'est bien différent, tu m'avais dit qu'une ONG t'avait pris en charge. Ce qui veut dire...
- ce qui veut dire ? coupa-t-elle encore.
- ce qui veut dire que ta maman a eu le bon réflexe en t'amenant voir ce docteur donc du coup tu as été guérie même s'il reste une trace du virus dans ton corps. Tu dois savoir que quand on guérit de la polio, il nous reste forcément des séquelles d'où ton handicap.
- je ne suis pas un danger pour toi.
- bien sûr que non et tu ne l'as jamais été. Si tu étais toujours porteuse du virus et que celui ci touchait les adultes toute ta famille devait être contaminée et vous serez tous morts et enterrerés et à l'heure où on parle tu nous aurez également contaminé. La polio est une l'une des maladie les plus dangereuses et les mortelles au monde.
- je ne savais pas et je suis désolée Rahmane. J'aurais dû te faire confiance.
- tu aurais dû m'écouter car avant que tu n'aménages, j'ai demandé à ce que toute la maison soit mise sous VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) pour que l'air soit purifié à chaque minute ainsi les risques seront quasi-inexistantes et pour t'éviter des problèmes post-polio.
À cela s'ajoute le fait que j'ai le vaccin contre la polio dans le sang ainsi que que ma mère. Si je ne t'ai rien dit concernant tout cela s'était dans le seul but de te protéger et pour que tu ne te fasse pas de soucis surtout parce que je t'aime.
Ça m'a fait mal que tu ne veuilles pas me voir et que tu ais eu peu de confiance en moi.
- je m'excuse vraiment mais j'avais peur de te perdre dit-elle en pleurant comme une petite fille.
Rahmane la prit dans ses bras longuement et elle réussit à se calmer.
- calme-toi hum c'est fini.
- j'ai été idiote d'avoir écouté Ndèye Ami.
- c'est oublier mais la prochaine fois laisse-moi le bénéfice du doute au moins.
Rahmane pensa à remettre Ndèye Ami à sa place une bonne fois pour toute.
- promis.
- je t'aime Riama.
- Moi aussi Rahmane dit-elle en posant sa tête sur le torse de Rahmane.
Tout était bien qui finit bien....
À SUIVRE...
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2371 mots, bonjour à tous et désolée des fautes.
NB : La polio est très très dangereuse et si le patient atteint n'est pas pris en charge à temps, il meurt en quelque semaine ou moins.
On peut bien guérir de la polio si la maladie est traitée à temps et elle nous laisse des séquelles à vie comme la paralysie des membres.
VOS AVIS ET IMPRESSIONS...
Merci et à la semaine prochaine 😆😆😆
18/04/2018 DEEKHA15
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