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Nous marchons depuis plusieurs minutes, dans un silence de plomb. Dire que je suis mal à l'aise serait un euphémisme. Mon refus a lancé un froid entre nous, ce qui n'a rien d'étonnant. Je me demande même pourquoi il est toujours là, à côté de moi.

- Je n'ai jamais fait ça non plus, me déclare-t-il, soudainement.

- Excuse-moi mais j'ai du mal à te croire vu ta manière de me draguer et d'insister...

Son grognement, qu'il voulait discret résonne dans la rue vide où nous marchons.

- OK, ça m'est arrivé à quelques reprises.

Je ne peux m'empêcher d'avoir un petit ricanement. Il met ses mains dans ses poches et poursuit :

- J'ai vingt-quatre ans et je suis le plus jeune cadre que Nike France ait pu avoir. Ma carrière, c'est ma vie. Alors ouais, je n'ai pas le temps pour tous ces trucs. Faire la cour, organiser des dîners romantiques, acheter des bouquets...

- Je ne t'en demande pas autant.

- Tu me demandes quoi alors ? m'interroge-t-il en s'arrêtant brusquement.

Je me tourne vers lui et hausse les épaules comme je le peux. Mes idées se faufilent dans mon cerveau qui essaie d'en trouver une plus précise que les autres mais rien n'y fait. Tout s'embrouille. Je finis par lui affirmer :

- Rien. Je ne te demande rien, en fait. Au terrain, j'ai su qu'il n'y aurait rien de possible, que c'était une mauvaise idée et c'est pour ça que je suis parti.

- Pourquoi ça serait une mauvaise idée ?

- Je n'ai pas besoin de te donner d'explications. Je ne veux pas de ça, c'est tout.

- Je ne vois pas en quoi cela serait une mauvaise idée si on en meurt d'envie tous les deux.

Je ris, vraiment amusé par son entêtement. C'est bien la première personne qui se montre aussi tenace pour coucher avec moi. Mon rire s'évanouit lorsque mon cerveau a enfin compris quelque chose. Je fais deux pas vers cet homme dont je ne connais presque rien et lui dis :

- Mais... Dis-moi... Pourquoi me suivre ? Pourquoi me ramener ce paquet de bonbons ? Pourquoi me chercher dans tous ces bars ? Pourquoi m'offrir un verre ?

Il ouvre la bouche, abasourdi par mes mots.

- Tout ça pour quoi ? Pour t'envoyer en l'air avec moi dans une chambre d'hôtel ?

Ses yeux me passent aux rayons X, cherchant surement une réponse à me donner, à se donner à lui-même mais de toute évidence, il ne trouve rien.

- Il te suffisait de rester dans ce bar, d'attendre dix minutes pour te trouver un mec.

Harry secoue la tête de droite à gauche, mécontent de mon affirmation.

- Non, c'est toi que je veux.

- Je suis un bon coup mais je ne pense pas mériter autant d'efforts pour une seule nuit.

Dans un élan soudain, il se jette presque sur moi. Ses lèvres rencontrent les miennes plus brutalement que nécessaire. Je reste interdit pendant qu'il accroche sa main derrière mon crâne et que sa bouche commence un petit mouvement sur la mienne.

Je sais ce que j'ai pensé, ce que j'ai dit, il n'y avait pas une éternité. Juste quelques heures. Juste quelques minutes... Mais maintenant qu'il me touche, m'embrasse, mes principes semblent partir en fumée. Il a mis le feu à tout mon corps, mon esprit et je me consume complètement dans ses bras parce que, oui, son deuxième bras m'emprisonne, m'empêchant de me reculer. Mais je n'en ai aucune envie.

Les battements de mon cœur résonnent à mes oreilles. Mon crâne est sur le point d'exploser sous l'afflux important d'informations comme le fait que sa langue est douce et sucrée ou que son souffle me chatouille la pommette ou encore qu'il garde avec autorité le contrôle de notre baiser.

Et ça ne me ressemble pas de laisser l'autre avoir le pouvoir. Je suis le dominant. Toujours. A part ce soir. Avec cet inconnu. Mais le pire c'est que j'aime ça autant que ça m'énerve. Alors, dans un excès de fierté, j'attrape de ma main libre le col fermé de sa chemise pour le coller à moi.

Son pouce dans ma nuque commence à me caresser lentement alors que son baiser se fait plus tendre, plus lent, plus langoureux. Un frisson me parcourt complètement quand son bassin me donne alors l'impression d'être sur le point de fusionner avec le mien. Je gémis et me recule à ce moment-là, les yeux grands ouverts.

- Je croyais que tu ne voulais pas de moi...

Son ton me nargue. Il est fier de lui et de l'effet qu'il me fait. Je me passe une main dans les cheveux et jette un coup d'œil autour de nous. Nous sommes dans une rue, à la vue de n'importe qui. Encore une chose que je ne fais jamais. M'afficher en public. Je n'ai pas honte de qui je suis, ni de mon orientation sexuelle mais je ne me fais pas d'illusions. Nous sommes peut-être en 2018 mais certaines mentalités n'ont pas dépassé le Moyen-Âge. Je renifle, mécontent qu'il me sorte de ma zone de confort. Alors, rageux, je lui rétorque :

- Je croyais que tu n'avais pas le temps de faire la cour...

Il hausse les épaules mais je vois dans son regard qu'il a lui aussi dépassé certaines limites qu'il s'était imposées. Je secoue la tête. Je perds mon temps.

- On se plaît beaucoup, c'est incontestable mais on est incompatibles, lui affirmé-je.

- Tu trouves qu'avec ce qu'on vient de vivre, on est vraiment incompatibles ? s'exclame-t-il, réellement surpris par mes mots.

- Nos façons de penser et d'être sont incompatibles.

- On pourrait juste voir...

- Ça ne sert à rien, le coupé-je.

Même si j'ignore les mots qu'il allait me dire, je sais exactement l'idée qu'il allait m'exposer. Passer la nuit ensemble pour voir où ça allait nous mener.

- Je n'ai pas envie que tu passes la nuit à me dire des mots doux me mentant outrageusement juste pour avoir mon cul et de me rendre compte au réveil, demain, que tu t'es barré sans me prévenir.

Peu importe les mots qui passeront la barrière de ses lèvres ce soir, nous ne pourrons pas nous mettre d'accord. Il ne recherche que des coups d'un soir à cause de son boulot. Moi pas. C'est le genre de trucs inconciliable. Je tends alors mon bras intact et lui dis :

- Au revoir, Harry ! J'ai été vraiment ravi de faire ta connaissance.

Il hésite, je le vois dans ses yeux mais il finit par abdiquer et me serrer la main, en se mordant la lèvre. Nous restons plus longtemps que nécessaire dans cette position, laissant la chaleur de l'autre nous envahir une dernière fois. Sans réfléchir, je fais un pas et me redresse légèrement pour lui donner un baiser chaste.

Je me recule, lâche enfin sa main et fais demi-tour sans lui jeter un regard. Alors que je reprends mon chemin en direction de mon hôtel qui ne se trouve pas très loin, je ne me retourne pas une seule fois. Je ne sais pas ce qui me ferait plus mal si je le faisais.

Découvrir qu'il est toujours immobile au milieu du trottoir ou bien qu'il est déjà parti...

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