❥ Chapitre 1
— T'as pas entendu parler de la Nébuleuse ?
Je hausse les épaules tout en regardant Zoya. Vittoria, elle, s'est comme glacée sur place.
— En astronomie, oui.
— Non, on te parle de la secte !
Mes sourcils se froncent davantage. La sonnerie retentit, mais je fais signe à mes amies de ne pas bouger. J'aurais le fin mot de l'histoire, et pas dans je sais pas combien d'heures. Maintenant !
— Celle qui était située à la sortie de la ville ? Elle a été dissoute, j'ai lu des infos sur ça.
— C'est ce que tu crois, Maze. Les gars de l'université ont décidé de la faire renaître de ses cendres. Tu n'as pas vu la plaque militaire autour du cou de Soen ?
— Non Zoya, j'étais occupée à pas me faire étrangler par ce psycopathe.
— Psycopahte qui parvient à mettre toutes les nanas dans son lit... Il joue de son physique avantageux...
— Un mec canon ne veut pas dire qu'il est intellignet. S'il ne pense qu'avec ses attributs, c'est mal barré. Je déteste les gars comme ça, déjà que j'ai eu du mal avec le harcèlement que j'ai subi plus juene, maintenant que j'a fait abstraction à tout cela, je ne vais pas le laisser m'intimider une nouvelle fois parce que monsieur a un problème d'égo. Je compte bien lui tenir tête !
— Maze... Si tu deviens sa petite souris, c'est la mort assurée.
— Déballez tout, je risque d'être de mauvaise humeur pour le reste de la journée, là.
Mes acolytes soupirent, et c'est Vittoria qui se lance enfin.
— La médaille autour de son cou est gravée d'une faucheuse. Le squetette blanc avec une capuche noire, qui tient une faux. D'après les légendes, c'est elle qui vient annoncer la mort aux personnes. C'est le symbole de la Nébuleuse. Tu croiseras plusieurs types avec ce bijou, la plupart sont les fils des hommes les plus riches du pays, voire du continent.
— Comme Soen, ouais. Et son jumeau, Dao ?
— Dao a disparu pendant des années, comme toi. On ne l'a plus revu sur le campus depuis bien longtemps. Bref, me coupe pas sinon tu sauras pas tout ! Tu dois savoir qu'à l'approche d'Halloween, diverses soirées sont données afin que tout le monde puisse faire des farces et gagner des points. Les personnes qui font le plus crier d'élèves ont une immunité inébremlables face à la Nébuleuse. En revanche, pour les mecs mais plus particulièrement les nanas, qui n'ont aucun point, ou pire encore, qui sont devenues des souris... Le mois d'octobre est très long. Farces, tortures, blessures... Tout est permis.
Je me liquéfie. Comment une université peut-elle cautionner de telles choses ?!
— Donc attendez, si j'ai bien compris... Les élèves populaires organisent des soirées, comme dans toute université, ils invitent toute l'école pour simplement faire le plus de crasses possibles ?
— On a survécu à plusieurs années, mais faut surtout pas que t'approches les meneurs de ce jeu. Tous les ans il y a des filles retrouvées mortes parce que ça tourne mal...
— Et le directeur, les professeurs, ils ne disent rien ?
— La Nébuleuse a été rebâti par ces chers fils à papa, je te laisse deviner qui sont les pots-de-vin...
— Et le fait d'être une petite souris ? J'aurais quoi, des farces en pleine tête ?
— Soen risque de ne pas te lâcher. La dernière nana qui lui a tenu tête, et bien moins que toi, a été retrouvée égorgée, tellement violée qu'elle aurait eu une épisiotomie ça aurait été pareil, et ses tétons lui ont été coupés...
Je recule d'un pas, choquée. Un scénario de film d'horreur, là ! Moi qui adore les décorations d'Halloween, cette fête des morts risque d'être bien différente ici. J'aurais dû rester loin de cette ville, on est loin des chasses aux bonbons que l'on faisait étant plus jeunes !
— Et les flics ?! Ils disent rien non plus ?!
— Corrompus, ma belle.
— Mais pourquoi vous restez ici, vous êtes complètement dingues !
— Vittoria et moi savons tenir notre langue, ce qui n'est pas ton cas ! Reste loin des membres de la Nébuleuse, et particulièrement de Soen. Ce n'est pas parce que mademoiselle bécotait son frère dans les placards à balai que ça te donne tous les droits...
Zoya tente de détendre l'atmosphère, et ça marche ! Je pique un fard immédiatement.
— Mon dieu, mais arrête ! J'avais dix ans, le pauvre avait pitié de moi...
— Il a toujours eu un faible pour toi, il se bagarrait souvent avec Soen pour tes beaux yeux, mais ça, tu ne le voyais pas...
— Oui, mon meilleur ami était mon éternel pot de glace chocolat !
Nous finissons par rire en choeur, tant que je reste loin des dégénérés qui font d'Halloween un jeu, je suppose que tout ira bien pour moi. Le surveillant vient nous rappeler à l'ordre, les cours ont commencé depuis plusieurs minutes. C'est au pas de course que nous rejoignons l'aile respective où nous allons passer le reste de l'année, nos casiers étant l'un à côté de l'autre heureusement. Je ne pourrais pas me retrouver entre les bécasses siliconnées ou les geeks sentant la transpiration. Je compose le code de déverouillage sur le cadenas et ouvre le battant en métal. Je plonge la main à l'intérieur afin de récupérer mon bouquin de science, mais lorsque j'entre au contact d'une petite barre métallique, je retire vivement mes doigts. Et j'ai bien fait ! C'est un piège à souris qui se referme, la rapidité du geste l'envoie valser à l'extérieur. J'observe le petit bout de bois qui aurait pu me coincer sérieusement la main, giser au sol, de l'hémoglobine coagulée recouvrant le pourtour du métal. C'est dégueulasse !
Mon sang ne fait qu'un tour. Je regarde aux alentours et aperçois Soen avec sa clique un peu plus loin, adossé au mur de l'une des salles de classe. Messieurs ne daignent pas prendre place en cours, le contraire m'aurait étonnée.
— Maze, viens, on va être en ret...
— Je vous rejoins, allez-y toutes les deux ! coupé-je la parole à Vittoria.
J'abandonne mes affaires pour récupérer le piège à souris, et d'une démarche assurée, je m'avance vers le groupe des populaires. Mes amies m'appellent, mais là, il ne va pas s'en tirer comme ça. Je ne suis plus cette poule mouillée d'il y a quelques années, cette époque est révolue !
— Tu gâches mon champ de vision, Ortega. Dégage de là ! me crache le frère Perkins démoniaque.
— Ta "petite souris", hein ?! Tu crois que ta blague est drôle ? J'aurais pu me faire hyper mal ! crié-je presque en lui lançant le piège.
Il rattrape l'objet sans peine entre ses doigts, ne le regardant pas une seule fois. Son regard acéré est rivé sur moi, un sourire malsain étirant ses lèvres. Je poursuis aussitôt, sans lui laisser le temps de répondre. Et puis, comment il a eu le code de mon casier ?!
— Je joue pas dans votre cour, restez entre dégénérés et foutez-moi la paix !
— Dis-moi Maze, est-ce que tu tiens à tes tétons ?
Ses yeux sont descendus sur ma poitrine qui n'est plus cachée par ma veste. Je pousse un léger grognement de protestation, reserrant mes bras autour de moi.
— Tu fais référence à ta dernière conquête ? Quand elles veulent pas coucher avec toi, tu les violes et leur coupe les seins ? répliqué-je.
Penchant la tête sur le côté, il me détaille scrupuleusement. Je me sens littéralement déshabillée sous ce regard de braise pourtant glacial comme la neige. Son index glisse sur ses lèvres pulpeuses, et une légère brillance attire mon regard à son cou, puis à ses pectoraux. La fameuse médaille gravée d'une faucheuse... A présent, je la vois bien.
— J'ai pas mal d'idées en tête. T'étais pas trop mal à l'époque, si on oubliait tes kilos. Mais là, tu pourrais rivaliser avec les cheerleadeuses, sans déconner. Tu danseras sur ma queue, et si tu refuses de jouer à notre jeu, t'en subiras les conséquences.
Il me menace où je rêve ?! Je me rapproche de lui, comblant la distance entre nous. J'ignore totalement ses potes qui se sont rapprochés comme des pittbulls protégeant leur maître. Ils doivent lui sucer la queue, c'est la seule explication pour être si collés à son cul !
— T'as pas compris quoi dans ce que je t'ai dit, Soen ? Je ne joue pas, trouve-toi une autre salope pour jouer. Je suis pas intéressée.
— Mais tu te considères donc comme une salope ?
Putain, il n'a retenu que ce qu'il voulait ! Je lève les yeux au ciel, avant de lui tourner le dos. Mais ses acolytes me barrent le passage, m'entourant d'un cercle restreint. Ils foutent quoi, là ?!
— T'es de retour que depuis un mois ici, va peut-être qu'on te dicte les règles. Le campus est à nous, et si on veut une gonzesse, on l'a. Le jeu d'Halloween est fait pour baiser, pour torturer, pour faire peur... Mais si tu vas pas dans notre sens, il est également fait pour créer des meurtres.
Je tente de me retourner pour lui faire face, sauf que je n'anticipe pas les gestes de ses copains. L'un m'attrape un poignet, un autre le second, et deux autres immobilisent mes jambes. Un torse sculpté littéralement dans la pierre se colle à mon dos, le parfum boisé de Soen m'enivrant entièrement. Une odeur masculine qui pourrait mettre la tête à l'envers à bien des filles.
— Tu as peut-être des questions ? Parle, Maze, à priori, tu n'as pas la langue dans ta poche...
Son murmure me fait l'effet d'un coup de jus. Toute ma peau se hérisse, le bout de mes doigts fourmille.
— C'est toi qui as tué cette fille ? chuchoté-je.
— Laquelle ?
Parce qu'il y en a plusieurs ?! Je tire sur mes membres supérieurs, mais la poigne des mecs est plus forte que je ne le pensais, je vais m'arracher l'épaule si je continue de tirer ! Les bras du meneur de groupe passent autour de moi, ses paumes se plaquant aussitôt sur mes seins pour les palper. Je bouge mon thorax comme un ver de terre sorti de terre, mais autant ne rien faire, ce serait pareil !
— Ronds, fermes... Ouais, pas si mal finalement.
— Lâche-moi Soen !
— Réponds plutôt à ma question si tu veux que j'éclaire ta lanterne... T'as envie de savoir ce que j'ai fait à cette fille ?
— Je m'en fous ! Lâche-moi !
Il abandonne rapidement ma poitrine, mais je n'ai pas le temps de reprendre ma respiration qu'il soulève mon pull, dévoilant ainsi ma lingerie aux yeux de ses potes.
— Soen, putain !!!
— Tu jures en plus, t'es vraiment différente de ces pimbêches pleines aux as. Mais t'as l'air d'avoir un corps naturel, et ça, ça nous plait. Dentelle rouge, bon choix... Au fond, t'as l'air d'être une vraie petite salope qui n'attend qu'une queue pour la satisfaire... Et ce sera la mienne, Maze. Tu danseras sur ma bite, ce n'est qu'une question de jours !
— LACHE-MOI !!!
— Ne me résiste pas... Regarde sur internet de quelle façon a terminé Kimberly Bounli. Tu verras qu'on ne refuse pas de jouer avec moi. J'ai besoin de ma petite souris pour satisfaire mes besoins.
Mon corps entier ne me répond plus. Je suis immobilisée, certes, mais j'ai l'impression d'être plongée dans un bain d'eau chaud. Mes membres sont engourdis, mon bas-ventre est contracté, sans oublier mon intimité qui pulse, comme si la proximité avec Soen était plaisante ! Tu parles, je sens sno énorme barre contre mes fesses, il bande alors qu'il me retient contre mon gré ! Un psycopathe, je l'avais bien dit !
— On a appelé les flics, ils arrivent ! hurle soudainement Vittoria.
Comme s'il s'étaient brûlés, les acolytes de Soen me relâchent, reculant. J'ai tout juste le temps de baisser à nouveau mon haut afin de cacher ma poitrine, que j'aperçois mes amies en face de nous. Le frère Perkins m'a relâchée sans que je n'y prête attention. Je n'ai même pas senti que ses mains n'étaient plus sur moi !
— A bientôt pour la prochaine farce, ma petite souris... Ne crie pas, tu perds des points sinon, et si tu es trop bas dans le classement..., commence à ricaner Soen.
— COUIC..., répondent en choeur ses potes.
Je les regarde s'éloigner, Zoya venant aussitôt prendre mon visage en coupe.
— Est-ce que ça va ?! On voyait rien de là où on était, on savait pas quoi faire quand on a vu sa horde t'encercler ! Tes joues sont cramoisiées, ils t'ont frappée ?
Je secoue aussitôt la tête.
— Non, non, c'est bon je vais bien, merci les filles !
Hors de question de leur dire que je viens ouvretement de me faire peloter par un connard qui se croit tout permis ! Qu'est-ce qu'il s'est passé dans sa vie pour que le gringalet qu'il était soit aussi... détestable ?!
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