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Halloween's night

31 Octobre - 23h00.

Ça suffit. J'en ai marre. 

Il fait nuit. Je marche dans une rue, aux pieds d'arbres rangés en ligne, comme des fleurs plantées dans le béton, dont les feuilles orangées, qui tombent au moindre souffle de vent, tapissent le sol et bruissent sous mes pas. Une rafale de vent plus forte que les autres me fait relever la tête. Je regarde les feuilles mortes qui tombent devant moi, puis que le vent emporte au loin. Mes lèvres s'étirent dans une sorte de sourire en coin qui, je pense, ressemble plus à un rictus. Cette scène me fait penser à un poème de Verlaine. Chanson d'automne.

« Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon cœur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.
»

Une feuille, délogée de son arbre par une énième bourrasque de vent, me sort de mes pensées en se posant sur ma tête. Je secoue vivement la tête, pour déloger la feuille et reprendre mes esprits. Sans m'en rendre compte, je m'étais presque arrêté de marcher. A cette pensée, j'accélère le pas. La poésie a presque réussi à me faire oublier où j'allais, et pourquoi j'y allais. Mais pas cette fois. Ce soir, c'est décidé, j'en finis. Une bonne fois pour toute. 

Des cris d'enfants me sortent encore une fois de mes pensées. Sales gosses. Mais qu'est-ce qu'ils font dehors à cette heure, dans leurs déguisements ridicules ? Remarque, je pourrais presque me fondre parmi eux, avec mon air de zombie. Ah, je sais ! Halloween. Encore une fête idiote pour les gamins. Comme si Pâques, Noël et leur anniversaire ne suffisait pas. Un des enfants s'approche de moi d'un pas sautillant. Il est déguisé en Dracula. Enfin, je n'en suis pas sûr, vu la laideur de son déguisement. Bref. Il se plante devant moi et clame d'une voix nasillarde :

« Bonbons ou farces ! »

Insupportable. J'enfonce mes mains glacées dans mes poches et fait un pas de côté pour le contourner, mais il est rejoint par une petite fille déguisée en sorcière armée d'un balai brosse et d'un autre enfant caché sous un drap blanc troué au niveau des yeux - c'est surement une tentative de déguisement en fantôme ! - et qui tient entre ses mains une citrouille décorée à la mode « Halloween » au moins trois fois plus grosse que sa tête. Ils se placent devant moi et crient en cœur :

« Bonbons ou farces !

-J'ai rien pour vous, allez-vous en.

-Menteur !

-Je vous ai dit que je n'avais rien, cassez-vous ! Vous me faites perdre mon temps.

-Méchant !

-Ouais, ouais, c'est ça. Allez pleurer dans la jupe de votre mère avec vos déguisements pourris. »  

Les enfants partirent en courant vers leurs mères, qui se trouvaient plus loin. Je ne les avais pas vu celles-là.

« Maman ! Le monsieur il est méchant ! Il a dit que nos costumes ils étaient pas beau et il a pas voulu nous donner de bonbons ! Chouinèrent les enfants.

-Non mais vous n'avez pas honte de faire ça à des enfants ? Me cria une des mamans tandis que je m'éloignais.

-Si tu étais dans la même situation que moi, je ne pense pas que tu aurais eu envie de distribuer des bonbons à des gosses pourris gâtés. Marmonnais-je dans ma barbe inexistante. »

Sur ces douces paroles, je repris ma marche vers le pont. 

Il me fallut encore dix longues minutes de marche pour arriver à ma destination. Dix trop longues minutes de marche dans le froid glacial d'une nuit d'automne. Mes mains, toujours aussi gelées, sortent de mes poches pour resserrer ma longue écharpe, qui pend à mon cou comme la corde autour du cou d'un pendu que l'on descend de la potence. Je m'accoude à la rambarde du pont et regarde l'eau sombre et glacée qui défile en contre-bas. Puis, la mâchoire serrée et le regard un peu dans le vide, j'enjambe la rambarde. J'ai maintenant les pieds au bord du vide et mes mains tiennent fermement les barreaux derrière moi. 

« Pareil à la feuille morte ».  

Bientôt, je m'envolerais, je quitterais mon arbre, et le vent et le fleuve conduiront la feuille morte que je suis vers l'autre monde. Je ferme les yeux et j'inspire une dernière fois l'air automnal glacé. Mes mains lâchent doucement, petit à petit, les barreaux. 

« Eh ! Attends ! Me crie une voix d'homme. » 

Mes mains rattrapent les barreaux, je rouvre les yeux et tourne vivement la tête vers le propriétaire de la voix. Pas moyen de se suicider tranquillement ! Je foudroie du regard l'idiot qui a osé me déranger. Il a l'air complètement paniqué.

« Attends ! Ne fait pas ça !  Arrête ! S'il te plaît ne saute pas ! Il n'y a aucune chance que tu survives à ça !

-C'est le but. Je lui réponds, en retournant la tête vers le vide. 

-Non, non, non ! Attends ! Ecoute-moi ! Tu es jeune, non ? Tu as quel âge ?

-17 ans.

-Tu encore plus jeune que ce que je pensais ! Ecoute, tu as encore toute la vie devant toi ! Alors ne saute pas, s'il te plaît ! »

Je serre les dents et ne lui réponds pas. J'entends ses pas qui s'approchent. 

« Ne t'approche pas. Sinon je saute. »  

Les bruits de pas cessent. Un sourire étire de nouveau mes lèvres. Il n'a pas compris que j'allais sauter de toute façon !

« Comment tu t'appelles ? »  

J'hésite un instant, puis lui réponds : 

« Jeongin. 

- Enchanté Jeongin, je m'appelle Chan. »

Je l'ignore encore une fois.

« Bon, attends deux minutes avant de sauter Jeongin. 

-Pourquoi je devrais attendre ?

-Parce que... heu... parce qu'il faut que... hum... Ah ! Parce qu'il faut que tu me dises pourquoi tu veux sauter ! 

-J'ai pas envie.

-Mais ! Tu veux te suicider, ok, mais tu me dis au moins pourquoi ! 

-Et pourquoi je devrai faire ça ?

-Parce que si tu ne le fais pas, je ne saurai jamais pourquoi tu t'es suicidé et j'aurai ça sur la conscience pour toujours !

 -Je m'en fiche.

-Humf. Je suis sûr que tu ne me le dis pas parce que tu n'as pas de bonne raison. Oui, c'est ça, tu n'as pas de raison valable et ça te fait honte ! 

-Même pas.

-Je suis sûr que c'est ça.

-Mais non, je te dis !

-Si.

-Mais non !

-Si.

-Ah, mais c'est pas vrai ! Tu veux vraiment savoir ? Tu veux vraiment savoir ce qui peut pousser un mec à se suicider ?

-Oui. »

Je soupire longuement, agacé. Je n'ai pas envie de lui dire ! Cela ne ferait que remuer le couteau dans la plaie. Il me regarde d'un air insistant. 

« Argh ! Bon, c'est d'accord ! »  

Il me regarde fixement, comme pour m'encourager à continuer.

« Mon ex-copain m'a plaqué.

-C'est tout ? C'est seulement pour ça que tu veux te suicider ?

-J'ai pas fini. Il m'a quitté pour partir avec mon meilleur ami. Je les ai surpris en train de s'embrasser, il m'a avoué qu'il sortait avec moi uniquement pour se rapprocher de lui et il m'a plaqué.

-Ah. Mais heu... c'est pas grave ! Un de perdu, dix de retrouvés !

-Il y a une semaine, j'ai fait mon coming-out. J'ai annoncé à mes parents que j'étais homosexuel et ils m'ont mis à la porte. Du coup, jusqu'à tout à l'heure je vivais chez mon ex-copain.

-Ah.

-Donc maintenant, je suis célibataire, avec le cœur en miettes et je suis à la rue.

-Et tu n'as pas de famille, ou des amis chez qui loger provisoirement ? 

-Pas d'amis. Je n'avais que mon ex-meilleur ami. Et niveau famille, je ne sais pas, ça fait longtemps que je ne leur ai pas parlé. 

-Tout n'est pas perdu alors !

- Je n'ai pas dit oui ! J'ai dit "je ne sais pas". Nuance. Et puis, de toute façon, je n'ai pas de boulot, je ne sais pas quoi faire de ma vie. Je n'ai pas envie de squatter chez les gens, sans rien faire, comme un parasite !

-Je suis sûr que je pourrais t'aider à te trouver un boulot qui te plairait ! Allez viens, il y a un banc à deux pas d'ici. On s'y assoit, on discute un peu et si tu as toujours envie de te jeter de ce pont, libre à toi d'y retourner. Mais une fois qu'on aura discuté, ok ?

-Heu...

-Allez, viens !

-D'accord. Mais juste deux minutes, ok ? 

-Ça me va. Déclare-t-il en souriant. Tu as besoin d'aide pour revenir du bon côté de la rambarde ?

-Non. » 

Je repasse agilement par-dessus la barrière et le suit, un peu réticent, vers un banc. Nous nous asseyons, puis il se tourne vers moi.

« Bon, alors. Qu'est-ce que tu aimes faire ? Qu'est-ce que tu aimes tout court ?

-Heu...

-Allez, tu dois bien aimer quelque chose, non ?

-J'aime la poésie. Et la musique. Et chanter, aussi.

-Ah c'est bien ! Moi, je n'y connais pas grand-chose en poésie.

-Ah bon ?

-Oui. J'ai une idée ! Et si tu me chantais un poème ? Celui que tu préfères !

-Et bien, je...

-S'il te plaît ! Dit-il en faisant une moue que l'on pourrait qualifier d'adorable et en se rapprochant un peu de moi.

 -D'accord, d'accord. Je n'avais juste jamais pensé à faire ça. Bon. Je vais te chanter "Le dormeur du val", d'Arthur Rimbaud. »

Un peu nerveux, je me mis à chanter :

« C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
» 

Je déglutis nerveusement. Je n'ai jamais vraiment chanté devant personne. Je ne sais même pas ce qui m'a pris de chanter pour lui. Remarque, je crois qu'il a une forte influence sur moi. En quelques phrases seulement, il arrive à me mettre en confiance.

Chan me regarde avec des yeux ébahis, admiratifs, comme si j'avais chanté dans une autre langue. 

« Waouh ! C'était... magnifique. Les paroles sont magnifiques. Et ta voix, tu... c'était magnifique. Tu as une voix magnifique.

-Merci. C'est gentil. Personne ne me l'a jamais dit, ça me fait plaisir ! Lui dis-je en rougissant un peu.

-Non, sérieusement ? C'est bon, j'ai trouvé ce qu'il faut que tu fasses comme travail ! Il faut que tu chantes ! Les gens vont tomber amoureux de ta voix, comme moi ! 

-Tu es sur ? Je ne sais pas si c'est une bonne idée, je...

-Ta-ta-ta ! J'en suis sûr ! 

-Mais, je...

-Fait-moi confiance, ça marchera. » 

Nous continuâmes notre discussion pendant longtemps, les quelques minutes initiales devinrent une heure, qui devint plusieurs heures. Mais cette longue discussion me parut ne durer qu'une minute.

« Chan ?

-Oui ?

-Je peux te poser une question ?

-Oui, bien sûr ! 

-Pourquoi tu m'as empêché de me suicider ? Pourquoi n'as-tu pas simplement passé ton chemin ? 

-C'est une réaction normale, non ?

-Ah, c'est vrai. Dis-je, un peu déçu. 

-C'est aussi parce que quelqu'un de mon entourage s'est suicidé. J'étais en quelque sorte au courant, mais je n'ai pas réussi à l'en empêcher. Et tout à l'heure tu... tu m'as rappelé cette personne. Me répond-t-il, une expression attristée prenant place sur son visage. 

-Ah. Je suis désolé, je n'aurais pas dû demander, je ne savais pas.

-Non, non, ne t'inquiètes pas, c'est pas grave. Ça fait un petit moment maintenant, ça va mieux. » 

Mes yeux quittent son visage et mon regard se met à fixer le ciel. Les étoiles commencent à disparaître, le ciel prend une teinte plus claire et les nuages se teintent de rose. J'avais oublié à quel point un lever de soleil pouvait être beau.

« Regarde Chan, le soleil commence à se lever !

-J'ai vu. Me dit-il, l'air toujours aussi triste et avec un voile passant devant ses yeux.

-C'est beau, n'est-ce pas ?

-Oui, c'est beau. Il esquisse un faible sourire. Jeongin ?

-Oui ? Lui dis-je en tournant la tête vers lui.

-Ferme les yeux. »  

Surpris, je m'exécute et attends, un air étonné flottant surement sur mon visage. Puis, ses lèvres glacées se posent contre les miennes. Et là, le temps s'arrête. Je suis incapable de dire si ce baiser a duré deux secondes ou deux minutes. En tout cas, c'était le meilleur de toute ma courte vie. Puis, aussi soudainement qu'elles se sont posées sur les miennes, ses lèvres disparaissent. Je rouvre les yeux. Il a disparu. Il est parti. Je tourne la tête dans tous les sens, me lève et regarde si je le vois quelque part, mais non. Il n'est plus là. Je l'appelle. Pas de réponses. Je soupire. Il ne m'a même pas dit "au revoir". Aurais-je rêvé ? Non, impossible. Je jette un coup d'œil vers le ciel. Le soleil est levé.

Bon. Qu'est-ce que je fais maintenant ? Ah, je sais. Pendant notre conversation, il m'a donné son adresse. Je vais aller à cette adresse, et déposer un mot dans sa boite aux lettres, pour le remercier et peut-être aussi lui donner mon numéro de portable, au cas où il voudrait me rappeler. Je me dirige donc vers la rue qu'il m'avait indiqué. Pendant le trajet, je regarde l'heure sur mon portable : 7 : 52. Je décide d'appeler un de mes cousins, avec qui je n'ai pas parlé depuis un ou deux ans. Je lui explique ma situation et il accepte avec joie de m'héberger chez lui. Il affirme que, je cite : "Ça va renouer les liens familiaux". 

Finalement, après cinq petites minutes de marche, j'arrive à l'adresse de Chan. C'est une petite maison mitoyenne. Le problème, c'est qu'elle a l'air abandonnée. Le jardin, en friche, semble impraticable. On dirait que personne n'est rentré depuis des mois ! Je vérifie le nom sur la boite aux lettres. C'est bien celui de Chan. Je ne comprends pas. 

« Je peux vous aider ? »  

Je sursaute violemment. La voisine, qui habite dans la maison mitoyenne à celle de Chan, me regarde d'un air interrogateur, accoudée au muret qui entoure son jardin.

« Bonjour ! Heu... oui, je voudrais savoir si Chan habite bien ici.

-Ah. Vous êtes un ami ?

-Heu, c'est compliqué. Oui, en quelque sorte.

-Comment vous dire ça ? Hum... oui, Chan habitait ici. Mais plus maintenant. Me répond-elle d'un air gêné.

-Ah ? Et vous connaissez sa nouvelle adresse ? 

-En fait, je vais être franche, hum... Chan est mort. Il s'est suicidé il y a quelques temps, en se jetant d'un pont à cinq minutes d'ici.

-Mais, c'est impossible, je ne comprends pas ! Il... je... »  

Les mots se bloquent dans ma gorge. Comment est-ce possible ?

« Je sais, c'est dur à réaliser. Moi aussi, cela m'a fait un choc.

-Mais, pourquoi ?

- Je crois qu'il a surpris son petit ami en train de le tromper et qu'il l'a plaqué. Puis, il s'est suicidé. Et du coup, comme il n'avait pas de famille, la maison est restée inhabitée. 

-Je... je ne comprends pas, je lui parlais il y a même pas une heure ! 

-Hein ? »  

Son visage prend une expression de surprise totale, puis se radoucit. Puis, elle me dit avec un sourire un peu désolé :

« En fait, je ne suis pas tellement surprise. Parce que vous savez, après tout, on ne sait jamais ce qu'il peut se passer pendant la nuit d'Halloween. »  

Fin.

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Voilà, voilà, c'est la fin de ce (très) long one-shot d'environ 2700 mots, écrit dans le cadre du concours de one-shot sur la kpop organisé par frecklix_ . 

J'espère qu'il vous a plu, mais en tout cas, moi j'ai adoré l'écrire ! ><

Pardon pour la sad end ! ><

D'habitude je n'aime pas faire ça, mais là, cela ne pouvait pas bien se terminer. Pardon ! 😭

Peut-être que j'écrirais un jour un bonus avec un peu d'happy ending. 😉

Au cas où cela vous intéresse, vous pouvez écouter la version chant de "Le dormeur du val" en allant sur le site "pascalpascal.fr". C'est cette chanson qui m'a donné envie de placer de la poésie dans cette histoire.

Merci de m'avoir lu et à la prochaine !

Bisous <3

Une p'tite feuille de menthe.

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