« Avez-vous des enfants ? » Ravi avait toujours détesté ce genre de question. Il avait toujours été fier d'être un célibataire. Donc, il ne pouvait pas comprendre ces parents qui n'avaient qu'un seul sujet de conversation : leurs enfants. Ravi en avait vu des photos d'enfants, tantôt mignons, tantôt moches, que leurs parents prenaient pour la plus belle merveille du monde. Il avait toujours fait semblant d'apprécier les histoires racontées par ses clients. Il hochait la tête et offrait de temps en temps un sourire. Les clients pouvaient raconter leurs vies pendant des heures, Ravi les laissait faire en sachant que cela les rendait heureux et qu'ils achèteraient ses produits à la fin de la conversation. Ravi était bon dans son métier. Il pouvait être amical, séducteur et réconfortant pour ses clients. Pourtant, une question l'avait toujours traumatisée. « Avez-vous des enfants ? ». Il ne savait jamais comment répondre à cette question, car s'il disait la vérité, il n'arrivait pas à créer un lien fort avec certains de ses clients qui étaient déjà des parents. Et, il ne voulait pas non plus mentir et briser le lien de confiance avec ses clients. Après plusieurs moments de réflexion, Ravi avait appris à dire « non », puis il s'était rendu compte que certains clients s'en foutaient de sa réponse, ils voulaient juste parler de leurs enfants et montrer leurs photos. Alors, Ravi leur offrait toujours du temps , et pouvait les écouter pendant des heures. Aujourd'hui, il se rendait compte , qu'avec tous les changements intervenus dans sa vie, cette question ne constituait plus une menace pour lui. « Oui. Enfin non pas encore, mais ce sera pour bientôt » dit Ravi en souriant à son client. Il était en rendez-vous avec un client venu commander des articles pour sa femme qui allait mettre au monde leur quatrième enfant. « Est-ce que ce sera votre premier enfant ? » demanda l'homme. Ravi hocha la tête et lui fit un sourire timide. « Mes félicitations » dit l'homme en le prenant dans ses bras. Ravi fut étonné. C'était la première fois qu'une telle situation lui arrivait. Il se sentait heureux. C'est vrai que personne ne lui avait souhaité de bons vœux. Cet homme était le premier. « Vous allez voir, il n'y a rien de plus beau que d'avoir des enfants. La première fois, c'est stressant et on ne comprend pas les choses, mais après on se sent fière d'être papa. D'ailleurs comment vous sentez-vous ? « demanda l'homme.

Comment il se sentait ? Ravi avait beau réfléchir à la situation, il se sentait mal. Hakyeon était entrain de faire de sa vie un enfer. Il aurait dû y réfléchir à deux fois avant de demander à N de garder le bébé. Sure, il ne regrettait pas son choix. Il voulait cet enfant, mais N était pire que sa propre mère. Leur relation était passé de collègue de travail, à couple et maintenant ils étaient dans une étape de maître à servant. Et ce qui ne plaisait pas à Ravi, c'était que le servant était LUI. Quelques jours après avoir appris qu'il allait devenir papa, il avait proposé à Hakyeon de venir vivre avec lui afin de pouvoir mieux prendre soin de lui. « 꺼져라 ,  kkeojyeo » fut la réponse de Hakyeon. Cela n'empêcha pas Ravi de tenter sa chance à plusieurs reprises. Au bureau, il venait souvent voir si Hakyeon aller bien, il l'accompagnait à la maison et restait avec lui jusque tard le soir. Cela avait duré plus d'un mois, et pendant ce mois, Ravi recevait toujours la même réponse à sa question « fiche moi la paix ». Cela avait changé au moment où Hakyeon ne pouvait plus venir travailler aussi souvent qu'à son habitude. Il se sentait nauséeux de plus en plus les matins et se plaignait tout le temps d'inconfort. Ravi avait alors discuté avec son patron et avait réussi à lui faire accepter le fait que Hakyeon pouvait travailler sur ses plans à la maison et les envoyer au bureau après. Ce plan était génial, mais cela nécessitait un bureau, un lieu de travail adapté. Ravi avait alors eu l'opportunité idéale pour demander à Hakyeon de déménager chez lui. Sa maison était assez grande et il avait même préparé une pièce où Hakyeon pouvait travailler sur ses plans. Il avait été plus que heureux de déménager les effets personnels de son amant. Il n'aurait plus à rentrer chez lui très tard le soir. Il avait aussi lâché pleins de jurons en voyant le nombre excessif de bagages de Hakyeon. Avait-il vraiment besoin de tout cela ?

Ravi était aussi énervé par autre chose. Depuis l'installation de Hakyeon chez lui, sa maison ne lui appartenait plus. Il avait une longue liste de choses à respecter sinon Hakyeon le menaçait de quitter la maison, où d'avorter de son enfant. Il ne pouvait plus pisser debout, regarder la télé en paix et même choisir l'heure à laquelle il voulait se coucher. D'ailleurs, il ne pouvait plus avoir une bonne nuit de sommeil. Hakyeon était capable de le réveiller à deux heure du matin pour l'envoyer acheter une glace. Sur le chemin, il recevait plusieurs appels de Hakyeon qui n'arrêtait pas de changer de choix : « je veux une glace à la vanille.....non à la fraise.....je ne veux pas de glace, je veux un gâteau....un gâteau cela rend grosse, je veux juste de l'eau....non je veux une glace ...». Il n'y avait aucune logique dans les envies de son conjoint. Dés fois, Hakyeon pouvait lui faire une crise par ce qu'il n'avait pas la bonne marque de glace, ou bien pleurer car finalement il voulait des bonbons. Il est même arrivé à Ravi de retrouver Hakyeon complétement endormie à son retour. Il était sorti pour rien. Les changements d'humeur de Hakyeon le laissait aussi sans voix. En quelques minutes, N était capable de rire, pleurer et rire à nouveau. Bref, Ravi était dans une relation de maître à esclave. Hakyeon exigeait et Ravi devait obéir. « Hum...je trouve cela très difficile dés fois » répondit Ravi le plus sincèrement à son client. Le client hocha la tête. Il comprenait très bien la situation. Lui aussi était passé par là: quatre fois. « Cela passe au bout de quelques mois. Les changements d'humeur sont dû au débalancement des hormones. Mais, une fois que le bébé sera là, cette étape ne sera qu'un bon souvenir. D'ailleurs, avez-vous commencer les cours prénataux ? » demanda le client. Ravi le regarda avec de gros yeux. « Les cours .....? » demanda t-il. « Oui, les cours prénataux, cela permet d'avoir de bons conseils et d'apprendre les bonnes techniques lors de l'accouchement » dit l'homme. Ravi le regardait toujours avec des yeux surpris. Alors l'homme fouilla dans ses poches et sortit une carte avec un numéro. « Mon épouse et moi allons à cette place, appelez les, ils pourront vous organiser un rendez-vous » dit l'homme en lui tendant la carte. Ravi le prit et lui offrit un sourire de remerciement.

« Je ne peux pas croire que tu es réussi à m'amener dans un tel endroit » murmura N. Il était écœuré. Il n'avait absolument pas envie de sortir de sa maison et de voir les gens. Il en avait eu assez d'entendre Ravi lui répéter la même chose pendant deux semaines, alors il avait cédé. Mais, si le cours ne lui plaisait pas, il ne se gênerait pas pour se lever et sortir de la salle. Il se sentait intimidé. Partout où sont regards se posait, Hakyeon pouvait voir des couples bisexuels se tenir la main. Les femmes avaient de gros ventres et devaient être proche de l'accouchement. Elles étaient radieuses et souriantes. Hakyeon pouvait voir le bonheur dans leur couple. Il en était presque jaloux. Il sentit une main se poser à sa taille et Ravi se colla à lui. « Nous ne sommes pas différents d'eux » murmura Ravi à son oreille. Hakyeon le repoussa. Si ils étaient différents. En 1 : ils étaient tous deux des hommes. Le seul couple homme dans la salle. En 2, ils n'étaient pas un couple. Ils n'étaient pas mariés, ni fiancés, même s'ils vivaient maintenant ensemble. Et en 3 : pour Ravi et lui, ce bébé était un accident. Il n'était pas planifié. Même si, Hakyeon sentait qu'il allait l'aimer ce bébé. Beaucoup l'aimer. Il suivit les directives de la monitrice et s'assit par terre. Ravi en fit de même. Ils commencèrent par des exercices simples pour relaxer les muscles. Hakyeon aima beaucoup ce moment car il eut droit à un massage du dos par Ravi. Depuis quelques jours son dos lui faisait mal. Ce massage lui avait procuré beaucoup de bien. Ils firent d'autres exercices durant l'heure du cours et vers la fin la monitrice leur demanda de faire une dernière chose. « Les bébés sont capables de reconnaître la voix de leurs parents, alors il faut leur parler. Cela permet aussi de les calmer et de les relaxer. Alors, je demanderais à toutes les mères de s'allonger et aux pères de mettre leurs mains sur le ventre de leurs conjoints. Je vous donne cinq minutes pour parler avec votre futur enfant au travers du ventre de sa mère. C'est aussi un exercice que vous pouvez refaire chez vous » dit la monitrice. Hakyeon se figea. Quoi ? C'était quoi cette demande ? Non, il ne voulait pas de cette intimité avec Ravi. Il allait rentrer chez lui.

« Juste cinq minutes » demanda Ravi. « Non » fit N en ramassant ses affaires. Il quitta la pièce sans regarder derrière lui. Ravi dû le suivre en courant. Le retour à la maison fut difficile. Une tension était palpable et Hakyeon ne faisait aucun effort pour le calmer. La tension continua tout le reste de la soirée et le couple ne se parla pas de toute la soirée. Ravi ne dit aucun mot. C'était le choix de Hakyeon et il le respectait, même s'il aurait aimé vivre cette expérience. Hakyeon, quant à lui, voyait bien à la tête de son conjoint qu'il voulait essayer cette exercice. En vérité, Hakyeon avait peur. Il avait peur de cette proximité avec Ravi. Peur de perdre le contrôle de sa personne. Peur de tomber sous le charme de Ravi. Il vivait maintenant avec lui depuis plusieurs semaines et avait observé des moments où il trouvait Ravi extrêmement beau et attirant. À  chaque fois, que cela lui arrivait, il faisait des efforts pour être le plus loin de lui. Mais avait-il le droit de privé cet homme de son expérience de père ? Hakyeon se sentait inconfortable. À bout de patience, il se leva et menaça son compagnon: « ok, je te laisse cinq minutes mais c'est tout. Tu ne devras plus jamais me demander de recommencer » hurla N. Ravi sauta de joie et se précipita vers lui. Hakyeon s'assit confortablement sur le canapé et releva sa chemise. Il eut un léger frisson quand Ravi s'approcha de lui. Un deuxième frisson plus fort le saisit quand Ravi posa sa main froide sur sa peau nu. Ravi quelques secondes penché sur le ventre de Hakyeon sans savoir quoi dire. Au bout d'un moment, les mots commencèrent à sortir. « Allo, petit monstre. C'est papa. ....hum....Je ne sais pas vraiment si tu vas être un petit gars ou une petite fille. Je ne sais pas non plus qui de nous deux tu vas ressembler le plus. Je ne sais même pas si tu vas ressembler à l'un de nous deux. Mais quoi que tu puisses être , je vais t'aimer très fort. Tu dois être tout petit en ce moment. Mais ne t'inquiète pas, tu vas devenir fort à chaque jour qui passe. Et je serais là pour t'encourager. Je serais là pour te soutenir , ta mère et toi. Tu pourras faire tout ce que tu voudras , mais n'oublie jamais que ton papa t'aime et qu'il t'aimeras toujours. Je t'aime mon petit monstre et j'ai hâte de te tenir dans mes bras » dit Ravi en déposant un baiser sur le ventre de Hakyeon. Il se sentait émue et avait du mal à se détacher de se corps. Il sentit une main caresser son visage et Hakyeon se pencha vers lui. Des lèvres humides se déposèrent sur les siennes. Ravi se figea quelques secondes, avant de devenir plus entreprenant. C'était la première fois que Hakyeon venait vers lui. Est-ce que cela signifiait qu'il commençait à l'accepter ?

Hakyeon brisa le baiser dés qu'il se rendit compte de son geste. Qu'est-ce qu'il venait de faire ? Il se leva rapidement et courut vers la chambre. Il ferma la porte et mit sa main sur sa poitrine. Ses battements de cœurs étaient rapides, et il avait chaud. Un coup fut frappé sur la porte. « Dois-je en déduire que tu commences à tomber amoureux de moi ? » demanda Ravi. « 꺼져라 ,  kkeojyeo » fut la réponse de Hakyeon.

Allo mes lucioles. Passez-vous un bel été ? Ici, il n'arrête pas de pleuvoir, alors on n'a pas beaucoup profité du soleil. Sur ce nouveau chapitre, le couple Navi commence à se rapprocher, d'où le titre. Avez-vous aimé le lire ? Laissez moi vos commentaires et votes. Je passe un bon été en lisant vos messages. «333333333333333333333333