@Yowabi
░⃟⃛🏐➮꒰°᳝ꯥ‧ٓ Yowabi
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Heyyy ! Voici mon os pour le concours, que j’envoie un peu tardivement, désolée… Dernière information : mon pseudo c’est @Yowabi ;) Sur ce, bonne soirée !
L'odeur lourde de ton parfum de jasmin se collait inlassablement aux draps. Les tournesols que tu avais apportés semblaient être devenus les nouveaux Soleils de la chambre. Les carillons auxquels tu avais accrochés de frêles capucines, résonnaient grâce au vent. Et les livres ouverts que tu laissais là, en attendant que tu les lises, respiraient la lavande. Ce n'était pas étonnant, tu y avais fait sécher quelques branches.
En y repensant, tu avais l'air intelligente avec tes lunettes et tes livres de 500 pages. Mais, on savait tous que tu étais bel et bien une idiote, qui ne manquait pas une occasion de rire de quelque chose. Une bêtise suffisait à te déranger. Alors, je me suis toujours demandé... Pourquoi lisais-tu quand nous étions tout les deux enroulés dans les draps ? Tu t'arrêtais au bout de quelques minutes pour me dire d'arrêter de te regarder. Oui, tu étais vraiment une idiote.
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Alors que je m'avançais dans cette pièce poussiéreuse de fragments du passé, je ne pouvais m'empêcher d'examiner chaque parcelle de la pièce. Chaque jour, c'était la même histoire. Une dizaine de minutes, passée à admirer les victoires et les défaites. D'un côté les livres jamais finis, de l'autre les rires joyeux, qui se dégageaient encore des draps. Finalement, rien n'avait changé depuis des années.
Me voici parti pour une journée de travail, pleine de rebondissements et d'aventures palpitantes. Bien évidemment, c'était un mensonge, auquel j'avais arrêté de croire depuis des années. Ma journée consiste littéralement à rester assis à mon bureau, en attendant qu'on nous appelle lorsqu'il y a le fou du village, qui débarque tout nu sur la place publique. Ou qu'on nous demande d'aller chercher le chat de la vieille voisine, qui s'est coincé dans le ravin, pour la cinquième fois ce mois-ci.
C'est la vie d'un policier de campagne. Pas divertissante tout les jours. Ni très propre. Mais j'aime mon métier, alors je tiens le coup.
Mon quotidien me propose de spectaculaires paysages, qu'ils soient nocturnes ou en pleine journée. Mais mon boulot m'avait aussi offert un collègue plus que turbulent, un certain Oikawa Tooru. Après avoir enchaîné les échecs amoureux et professionnels, j'ai cru comprendre qu'il s'était enfoncé dans la campagne de Miyagi. Pour oublier tout ce qu'il avait raté dans sa vie, je suppose. Et c'était peut-être le seul point commun entre lui et moi.
- KUROOOOOOO TU M'ÉCOUTES OU QUOI-
- Hm ? J'ai pas écouté.
- Mais où est donc passé le chat malicieux et emmerdant que je connaissais ?, demanda Oikawa en s'affalant sur sa chaise d'indignation, Tu. As. Changé. Gros. Matou.
- Toujours aussi chiant, à ce que je vois~, rétorquais-je en laissant mon couvre-chef sur mon bureau, Et ça, ça n'a pas changé.
Nous sommes les deux seuls officiers de police du village et, malgré une rivalité mal placée - qu'il entretient tout seul d'ailleurs -, nous essayons de bien nous entendre. Ou en tout cas de ne pas s'exploser à la face.
Je me souviens encore de mon premier jour ici, et de son regard méprisant, qui se posait sans arrêt sur mes mains. Je crois qu'il avait ensuite craché un "qu'est-ce qu'une ordure comme toi fais ici ?", et qu'on avait failli en venir aux mains.
Donc, voilà des années que je travaille avec cet agaçant baobab, aussi irritant qu'attachant, même si je n'oserais jamais l'avouer. Désormais, il semble tolérer ma présence. Ou du moins, il a arrêté de me regarder comme un détritus.
- Cette semaine, c'est à ton tours de faire la ronde~, m'annonça-t-il fièrement en se balançant sur sa chaise, Pendant ce temps, moi je vais pouvoir rester au bureau, avec la clim'. C'est fou ce qu'il fait chaud, en août...
- Au moins, je ne me ferais pas harceler par les petites vieilles du coin, riais-je narquoisement, Tu verras, elles appellent pour tout et pour rien, en ce moment. C'est fou tout les problèmes qu'il peut y avoir avec l'arrivée de la fibre~
Oikawa eut un petit rictus, qui déclencha chez moi un redoublement de satisfaction.
- N'en parlons plus, souffla finalement le brun avec un petit sourire, Ah ! Et passe chez la nouvelle fleuriste, je sais quel jour nous sommes, aujourd'hui, ajouta-t-il avec un léger clin d'oeil.
Et même si c'est un idiot les trois quarts du temps, il a toujours été là, quand personne n'était présent. Dans les meilleurs moments, pour se réjouir discrètement avec moi. Et dans les pires, où le simple fait qu'il soit là, m'aidait à remonter la pente.
- Je ne supporte pas quand tu te prends pour un chef~
D'après son grognement et la veine noueuse sur sa tempe, je compris qu'Oikawa fulminait de l'intérieur. Avec un petit rire, je quittai le bureau, content de moi-même. En ouvrant la porte, j'osai seulement murmurer un :
- Mais merci.
De son côté, je sentis qu'Oikawa affichait un sourire suffisant et un poil ému.
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Ce parc me rappelait la seule bonne décision de ma vie. Même si celle-ci avait été une succession de mauvais choix et de douleurs, ça n'avait fait que rendre plus beau ce jour-là.
Alors que j'errais depuis des heures dans ce village, je m'étais assis sur la balançoire, en attendant que le temps passe. Tu avais débarqué de nulle part, avec des paquet de fleurs pleins les bras. Soudainement, tu étais tombée de tout ton long, en trébuchant sur une racine charnue.
Même si j'avais d'abord ri de ta chute - parce qu'elle était évidemment hilarante -, j'étais tout de même venu vers toi, pour t'aider à te relever. Tu avais sorti un "vous êtes culotté, dites donc", avant d'ajouter un "mais merci", un peu bref. Pour me remercier de mon aide, tu m'avais offert une rose, - ce qui n'était pas étonnant pour une fleuriste -, avec une sourire lumineux.
Je dois avouer que j'avais un peu rougi. Mais je me souviens surtout avoir pensé que voir une fleur offrir une fleur est chose peu commune. C'est comme si... Quelqu'un s'offrait à quelqu'un d'autre. Si tu m'offrais ton coeur, ce jour-là, je suis désolé car je n'avais rien à offrir, moi.
Je n'étais qu'un homme banal un peu louche, qui avait apporté ses ennuies ici, depuis Tokyo. Je voyais encore les corps faner à mes pieds. Les seules choses que je n'avais pas gardé de mon ancienne vie étaient mes deux auriculaires, dont la disparition allaient condamner le reste de mon existence.
Depuis ce jour-là, nous avons commencé à nous fréquenter.
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"Ton passé m'importe peu, tu sais."
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Accroupi devant ce parterre de fleurs que m'offrait cette ravissante boutique, j'essayais de choisir un bouquet que tu serais susceptible d'apprécier. Autant dire le plus beau, car c'est le seul que tu mérites.
- Bonjour, Monsieur l'officier, sourit la vendeuse en m'approchant, Je peux vous aider ? Est-ce pour un de vos proches ? Ou bien... Pour votre femme, par exemple ?, demanda-t-elle avec un air plus ou moins intéressé.
Une belle jeune femme, aux des lèvres aussi roses que son apparence, s'approcha de moi avec cette élégance qu'ont les fleurs du même nom. En y repensant, j'avais un certain don pour séduire les fleuristes.
- C'est un jour un peu spécial, aujourd'hui, expliquais-je avec un sourire, J'aimerais marquer le coup.
La jeune femme resta perplexe face au peu d'informations de ma réponse. Elle s'apprêtait à reprendre la parole, lorsqu'une deuxième vendeuse s'approcha de nous, presque en courant.
- Idiote, fit son amie en la tirant loin de moi, N'essaie pas de te rapprocher de cet homme, il est...
Encore et toujours cette même histoire... Suis-je une sorte une sorte de pestiféré ? Ou bien un répulsif humain, qui réussit même à écarter ses congénères ? Après tout, les fleurs flétrissent si vite entre mes mains. Alors qu'entre les tiennes, de simples jonquilles fleurissent en étoiles. Face au dégout de certains habitants, je ne réussis à répondre qu'un simple soupir.
- Mademoiselle, interpellais-je en ayant enfin choisi mes fleurs, Je vais vous prendre les pivoines.
- P-pas de problèmes, déclara-t-elle en empoignant les racines encore trempées.
Ah oui. J'avais aussi ce don pour effrayer les femmes.
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J'ai compris que j'étais vieux quand j'ai commencé à m'essouffler en montant cette pente. Alors qu'on n'était pas encore midi, j'étais déjà à bout de souffle. C'était peut-être les souvenirs qui me tiraient en arrière. Ou mon costume de policier, trop lourd et trop chaud pour la saison, qui m'étouffait.
Elle disait souvent que les ancolies poussaient sous mes pas. Et que les trèfles s'épanouissaient dans mes cheveux. Elle voyait la vie en violette, en rose et en bleuet. De ses lèvres couleur vermeil, sortaient merveilles et paroles fleuris, qui venaient verdoyer aux côtés des chemins.
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Mon ventre criait famine et son agonie résonnait honteusement dans tout le village. Le restaurant où j'allais chaque midi était trop loin pour que je m'y rende, avant de m'évanouir. Cherchant des commerces aux alentours, je me rendis compte que l'endroit où je me trouvais actuellement me disait vaguement quelque chose, malgré le fait qu'on soit en pleine campagne. Dans mes souvenirs, une personne que je connaissais avait ouvert un restaurant pas loin d'ici...
Je mis quelques minutes avant de me souvenir du chemin et mon errance semi-volontaire me mena devant une petite maison en bois, un peu décrépit mais surtout chaleureuse.
- Bonjour, Oba-chan~ !
- Bienve-
La vieille dame, qui tenait le comptoir, fut frappée d'un grande surprise. Elle fut si abasourdie par mon entrée, qu'elle en laissa tomber la serviette qu'elle tenait entre ses petites mains fripées et usées, par tant d'années de travail.
- Ça fait des années que je ne t'ai pas vu... Tu as bien grandis, conclut-elle avec un petit rire.
Je pris ma caquette d'officier et l'apposai contre mon coeur, avec un sourire espiègle.
- Comme je suis heureuse de te voir !, s'exclama-t-elle en s'approchant de moi, Tu es toujours policier, à ce que je vois... La vie te réussit, je suis contente. Voyons, je te cuisine un curry, comme avant ?
- Avec plaisir~, confirmais-je en m'asseyant à cette table que je n'avais pas vu depuis des années, Votre curry m'a manqué.
- Mais je suppose que le sien est bien meilleur que le mien, rit la vieille femme en coupant quelques oignons, Son curry doit te manquer aussi, n'est-ce pas ?
Devant moi, une assiette creusée, remplie à ras bord de riz, du ragoût épicé et d'une exquise odeur de cumin.
- Tu n'aimes pas parler de ça, je sais, déclara-t-elle en caressant affectueusement mes cheveux, Mange avant que ça refroidisse.
Reniflant grossièrement devant le plat devant moi, j'essayais de me persuader que ce sont les épices qui me faisaient pleurer. N'est-ce pas ?
Après un bon repas, passé entre des banalités et des souvenirs ressassés, un silence étrange s'imposa dans le restaurant. Le vent estival taquinait les rideaux. Les glaçons tintèrent brièvement et fondirent au fond de mon verre. Alors, c'est culpabilité et crainte que je déclarai :
- J'ai rencontré quelqu'un.
- Oh ! Mais quelle bonne nouvelle !, s'exclama la vieille femme en continuant à cuisiner, Pourquoi fais-tu une tête pareille, alors ?
- Je me demande si j'ai le droit ?
- Rappelle moi combien de temps cela fait déjà ?
Je faisais anxieusement tourner ma cuillère dans mon assiette vide. Non seulement parce qu'elle avait déjà oublié les années passées, mais aussi parce que je me sentais honteux de m'en souvenir encore, si bien.
- Voilà cinq ans.
- Le temps a eu le temps de passer, crois-moi.
Lentement, je levai mes yeux vers la vieille dame, qui m'offrit un sourire réconfortant, comme un bon plat tout chaud.
- Allons-bon, mon garçon !, s'exclama celle-ci avec entrain, Je t'offre le repas, alors reviens-moi en bonne santé.
Malgré le fait que sa fille ne soit plus de ce monde et que sa mémoire s'effaçait petit à petit, cette femme m'acceptait encore. Moi, l'homme misérable et pitoyable. L'ancien yakuza, aux doigts manquants. L'officier de police mélancolique et suffisant à la fois. Le veuf aimant, qui fuit la réalité depuis des années. Et le responsable de la mort de sa fille.
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La dernière ronde de ma journée. C'est là où les anxieux et névrotiques se reposent, plus que dans leur lit. Mais c'est aussi l'endroit que les paranoïaques et nécrophobes fuient comme la peste. Entre les hautes herbes, les cailloux et la terre, cet endroit est loin de ressembler à un paradis. Pourtant les anges de marbre priaient devant les pierres tombales, pour essayer de rassurer ceux y sont enterrés.
J'avais l'impression d'être un intrus ici. Je marchais au milieu de l'allée, mon bouquet à la main. La terre tremblait sous mes pieds, comme si j'avais réveillé des morts avec mon passage. En tendant l'oreille, on arrivait presque à distinguer des lamentations de tristesse, entre le vent qui tranchait les herbes et le silence habituel des cimetières.
Humer le parfum des bois avoisinants ne changeait rien. Chaque année, je sentais la terrifiante odeur de mort, avec un sentiment de culpabilité grandissant. Comme un meurtrier qui irait rendre visite à sa victime, je m'approchai timidement de la seule tombe à ton nom.
Posant tout d'abord un genou à terre, j'observe silencieusement mon reflet dans le marbre lisse. Des anges vénustés, gravés dans la pierre, rende celle-ci étrangement attirante, au point qu'on aurait pu l'embrasser. Attendant que nos lèvres s'effleurent une nouvelle fois, que les ficus poussent et que le vent souffle sur le chemin, je sens les étincelles des bâtons d'encens me brûler le bout des doigts.
La peine, les idées noirs et la culpabilité fondent entre mes mains, comme une sorte de boue visqueuse, qui coula à mes pieds, moulant les reliefs morbides des cimetières et reflétant la laideur de mon âme dans chacun de ses remous. L'impression d'étouffer, sous une sorte de pâte fileuse, qui m'empêchait de respirer comme une corde autour de mon cou.
Puis, plus rien.
La tension redescend mais l'angoisse continue son tourbillon dans ma poitrine. Mon visage s'éloigna lentement du tien, réalisant à quel point mes idées pouvaient être absurdes. Enfermée dans cet âge éternel, tu es la plus jeune du cimetière. Tu ne peux plus pleurer, puisque tes espoirs ont été réduits en cendres. Alors je le fais à ta place. Je vis, je pleure et je vieillis.
Je m'allongeai dans la terre retournée, à côté de toi. Tendant la main, dans l'espoir que tu la prennes, je sentis mes doigts frémir et mon corps effleurer ton fantôme. Je regarde de nouveau le ciel. Je me dis que tu dois être l'une des étoiles qui m'observent de là-haut.
Comme d'habitude, je pars dans un monologue qui pourrait durer des heures. Je débite des paroles, qui n'ont parfois pas de liens entre elles, mange de l'air, et oublie même de respirer. Mais si je continue de parler, c'est parce que je te sens là, tout près, à côté de ma poitrine. Et j'ai peur que tu disparaisses, si je me tais.
Tu avais l'adorable habitude de dire que lorsque je pleurais, j'avais juste des étoiles dans les yeux qui, tels des poussières, me les piquaient, jusqu'à ce qu'ils deviennent totalement rouges. Et bien, j'ai des millions de planètes, des tas de galaxies et même deux ou trois univers, dans une seule de mes iris.
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Quand je repense à ta mort, je me dis que j'aurais pu l'empêcher. Mon passé m'avait rattrapé et toi avec. Les gyrophares, en rentrant à la maison. Le voisinage qui vous pose des questions, alors qu'on ne sait rien de plus qu'eux. Si tu savais comme je me suis détesté. Le gars qui t'a tué était là pour moi. Pour m'arracher ce qui me servait de coeur, ce qui me faisait exister.
J'avais fait tellement de mal dans ma vie, que je pensais le mériter. Qu'on m'éclate la tête contre le mur. Que je me prenne deux, trois balles dans la tête. Ou qu'on me coupe encore quelques doigts. Mais tu n'étais responsable de rien, toi. Personne ne devrait avoir à se tenir devant le corps mutilé de sa femme, le jour de son anniversaire, bordel.
Pardon, j'étais tellement bête.
Comme si ça me permettait d'être moins coupable, je parle jusqu'à m'enrouer la voix, et d'attraper froid à force de trop rester ici, en hiver. Des coups de soleil fleurissent sur mon corps, en été. En automne, je me persuade que c'est de la pluie qui longent mes joues. Et le printemps. Oui, le printemps. Je fais croire que c'est le pollen qui pleure à ma place.
- Je t'aime toujours autant, soupirais-je en larmes, Même après cinq ans.
J'ai l'impression d'être un gamin, à qui on aurait dit : "oublie tes rêves", et qu'il s'était mis à pleurer. Ceci sera la seule remarque limpide que je pourrais donner. Sorte d'introspection sereine, avant l'averse. Bouffée d'air frais, avant de replonger la tête sous l'eau.
Même si beaucoup de questions resteront des mystères pour moi, j'imagine à quoi ma vie aurait pu ressembler si tu avais été encore là. Mais ça me fait déprimer, car je pense forcément aux plans d'avenir détruits, au souvenirs dégoulinants désormais de tristesse, et au futur difficile à imaginer sans toi.
Et toi, qu'est-ce que t'en penses ?
Ah oui, c'est vrai.
Sans vraiment de conclusion, j'en déduisis que ce rituel annuel durerait encore quelques temps.
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Des nuées solaires et nébuleuses firent défiler toute l'atmosphère, qui se transforma peu à peu en crépuscule. En pensant aux nombreuses heures que j'avais passé à parler à un mur, je réalisai enfin la misère de mes mots. Des paroles faibles, tout comme des gestes maladroits ou encore des souvenirs à moitié effacés... Faisaient que je finissais irrémédiablement en pleurs.
- Allons bon, de quoi ai-je l'air ?, me demandais-je avec un rire nerveux, Un officier qui s'allonge dans un cimetière pour pleurer. Quel type de pitié j'attirerais ?
J'ai fais trop d'adieux. J'ai pleuré trop longtemps. Je laissai ma peine sur place, et émergeai des hautes herbe. Prenant une dernière grande inspiration, je me résolus à rentrer chez moi. Je fis le chemin en sens inverse, en rembobinant la cassette. Je devinais déjà la fin, comme un mauvais film. Ou un film, que j'aurais déjà vu.
Le quotidien morose, qui me tiendrait de nouveau à la gorge. Les lumières s'éteignirent les unes après les autres, dans la petite ville. Essuyant les dernières larmes qui coulaient le long de mes joues, j'enclenchai lourdement la poignée de la porte.
- (t/p) ? T'es déjà rentrée ?
- Bien sûr, affirma la jeune femme en goûtant un bouillon, Je n'allais pas te laisser seul, un jour pareil.
Sur le moment, j'ai trouvé cette femme magnifique. J'étais heureux de voir que quelqu'un m'attend à la maison. Mais, maintenant, je me sens chanceux de la retrouver, elle.
- J'espère que tu ne vas nous intoxiquer avec ton curry~, souriais-je narquoisement, Tu te souviens de la dernière fois, n'est-ce pas ?
- Remuer les échecs ne sert à rien !, rétorqua la jeune femme avec espoir, Tous ces plats ratés n'ont existé que pour aboutir à ce curry parfait, affirma-t-elle en goutant son plat.
Doucement, je posai mon menton sur son épaule, en fermant les yeux. J'étais un peu ému et les épices me mirent de nouveau la moutarde au nez. Tandis qu'elle continuait de cuisiner, je la serrai dans mes bras avec toute la force que je pus donner, après une longue journée de travail. Elle passa alors tendrement sa main sur ma joue. La sentir me rassura, car je savais que j'étais encore vivant.
Elle transforme mes sentiments en force. Rend à mes souvenirs occultés leur véritable valeur. Apporte la lumière aux moments où mes yeux sont clos. Insuffle un second souffle à mes remords. Et donne un nouvel ordre à ma vie.
Elle soigne mes blessures quand elle allume un bâton d'encens avec moi. Elle panse mes plaies en m'accompagnant dans mes insomnies. Et elle change mes pansements quand elle me dit "ce n'est pas grave", quand j'ai tellement mal que je ne peux plus bouger.
Et quand je me mets à pleurer, elle prend tendrement ma tête entre ses mains et souffle doucement sur mes cils, pour faire en sorte que mes larmes partent en douceur. L'air frais qui se déverse sur mon visage se mélange à son parfum de pivoine. J'ai parfois l'impression qu'elle me prend pour un pissenlit, en espérant exaucer ses voeux, laissant s'envoler ma peine.
Une dernière confidence, à garder pour vous... Je l'aime, mais je lui dirais quand je serai sûr qu'elle ne disparaitra pas, elle.
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J'aime beaucoup de choses, dans la vie. Certaines plus qu'avant. D'autres moins que plus tard. Mais une chose est sûre. Après avoir rencontré des roses, des lavandes, des oeillets et toutes sortes de fleurs... Ce que je préfère, ce sont les bouquets de pivoines et de jasmins. Car, qui a dit qu'on ne pouvait qu'aimer qu'une chose à la fois ?
FIN
꒰ ✨┊͙ Avis de ma part ꒱
Je cherche encore mes mots ???
Non vraiment ton os est incroyable ! J'aime la façon dont ton texte ressort de façon si poétique. J'ai été un peu perturbé au début mais je pense que mon état de fatigue n'aide pas à tout comprendre rapidement uwu
Ton texte est vraiment beau ! L'amour que ressent Kuroo que ce soit pour son ex ou pour la reader est juste magnifique, j'ai ressenti une certaine tristesse mais je pense que c'est personnel et que ça dépend des gens ! En tout cas c'est vraiment une belle histoire que tu nous as raconté là ! Le décor placé pour ton histoire aussi est vraiment beau, c'est pas juste un os que tu as écrit, c'est aussi un genre de poésie.
Pour être honnête je n'ai rien à te dire pour t'améliorer étant donné que ton style d'écriture est déjà vraiment beau dans son genre. Peut-être bien relire ? J'ai vu quelques petites erreurs mais rien de bien dérangeant (puis je dis ça mais je suis la première à ne pas me relire....) Donc si les lecteurs ont plus de conseils pour t'aider à progresser je leur laisse la place uwu
J'ai vraiment adoré ton travail !
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