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10 - Pitié, je ne veux pas finir mangée

10 - Pitié, je ne veux pas finir mangée.

Terres Humaines

Le Raelnary était massif.

Son pelage était composé de gris et de blanc, parfait pour se dissimuler au sein des montagnes enneigées d'Anthracite. Au milieu de la journée, il contrastait grandement à l'encontre du ciel bleuté.

De chaque côté de son corps de loup, la créature abordait des ailes de dragon dont les embouts se terminaient en des griffes massives. Le moindre de ses battements d'ailes envoyait des rafales de vent dans notre direction et amplifiait le battement effréné de mon coeur.

Une partie de moi désirait crier sous l'emprise de la terreur — mais ma gorge était si serrée que le seul son qui en sortit fut semblable à un gémissement.

Je n'aurais pas pu imaginer de bête plus apte à tuer et à détruite. Et celle-ci se dirigeait droit sur nous.

Une fois le premier moment de stupeur passé, une frénésie s'empara des Élus. La plupart d'entre eux n'avaient jamais posé les pieds dans Oweën : ils n'en connaissaient pas les dangers, ayant uniquement entendu parler de ses merveilles.

Les Immortels ne leur prêtèrent aucune attention — avec le Raelnary qui chargeait droit sur nous, chaque seconde comptait.

Le Prince à mes côtés attaqua le premier.

Des flammes bleutées jaillirent des mains de Caden pour se faire projeter vers le monstre. Le Raelnary tenta d'esquiver l'attaque, mais ne fut pas assez rapide : une flammèche lécha l'embout d'une de ses ailes.

Le tout expédia la créature dans une rage pure.

Celle-ci émit un rugissement si fort que le sol en trembla et plongea vers nous à nouveau.

Des explosions de magie se dirigèrent en direction du monstre.

Les Immortels, dans une synchronisation parfaite, se relayèrent pour envoyer des rafales de leurs pouvoirs, essayant d'atteindre leur cible.

Mais comme la plupart des créatures d'Anthracite, le Raelnary était doté de la capacité de se fondre dans l'ombre. Et ainsi la bête dévia la magie envoyée vers elle et devint invisible.

Nous cherchâmes la créature frénétiquement autour de nous, tournoyant sur nous-mêmes, guettant le moment où elle réapparaîtrait pour mieux nous attaquer.

Nous n'avions pas eu besoin d'attendre longtemps.

Au-dessus de moi, à ma droite, des ténèbres éclatèrent et une noirceur assombrit le ciel bleuté. Un battement de cils plus tard, le Raelnary en sortit.

Mes yeux se fixèrent dans ceux de la créature alors qu'elle plongea vers moi, la bouche béante avec rangées après rangées de dents acérées.

Ce fut un réflexe de m'emparer du Prince à côté de moi et de le plaquer au sol.

Nos corps s'écrasèrent au sol alors que les crocs affûtés du monstre passèrent à quelques centimètres de nos visages, et une puanteur nauséabonde me frappa de plein fouet. L'odeur, fétide et pourrie, manqua de peu de me faire dégobiller.

Caden et moi nous observâmes pendant un moment, les yeux écarquillés d'incrédulité.

Le moment ne dura que quelques secondes, mais il sembla perdurer une éternité.

Durant les quelques secondes qu'il nous fallut pour réaliser l'ampleur de la menace que représentait le Raelnary, je me rendis compte que je venais de sauver la vie du Prince. Pendant que je me maudissais de cette horrible décision, les Immortels se rassemblèrent autour de nous et vérifièrent l'état de leur précieux royal. Ils nous aidèrent à nous remettre sur nos pieds.

La créature se retrouvait à nouveau haut dans le ciel, tournant en rond au-dessus de nous — analysant notre groupe, attendant qu'une opportunité d'attaquer se présente.

Les Immortels entourèrent Caden malgré ses protestations, avec un seul objectif en tête : protéger leur Prince.

À ce moment-là j'eus un déclic : les Immortels avaient assumé que le Raelnary était ici pour tuer Caden. Que, d'une manière ou d'une autre, Lucien avait entendu parler de la présence de celui-ci dans les Terres Humaines et avait décodé d'éliminer l'héritier de Céladon. Je m'en rapprochai afin de bénéficier de la même protection.

— Nous savons tous les deux que je n'ai pas besoin de protection, argumenta le Prince. Laisse-moi me battre.

— Nous avions une entente, répondit Hadev, impassible. Tu peux nous accompagner, mais tu suis mes ordres, tu te souviens ? Et maintenant, je t'ordonne de rester caché.

Le Raelnary vit finalement l'opportunité qu'il attendait. Alors que Caden essayait de convaincre Hadev qu'il ne nécessitait pas sa protection, les ailes de la créature se déployèrent. Elle entama sa descente — seulement pour être arrêtée à mi-vol. Devant moi, Izara s'était avancée et tendait ses paumes vers la bête. Des rafales de vent déferlèrent de ses doigts tendus. Les bourrasques se faisant de plus en plus violentes, maintenant la créature dans les airs.

L'intensité des pouvoirs de l'Immortelle me stupéfia.

Le vent était si brusque qu'il embua mes yeux d'eau, alors que les gardes s'efforçaient de parvenir à former un plan. La créature, mi-loup mi-dragon, se débattait férocement. Elle résistait de toutes ses forces au vent qui la repoussait et tentait encore et toujours de franchir la barrière invisible. Le vacarme de la scène était tel que je me bouchai les oreilles. 

— Nous ne pouvons pas la combattre de si loin, Hadev s'écria. Nous allons devoir la ramener au sol.

Le bruit était tel que j'eus de la difficulté à percevoir ce qu'il disait.

— Tu veux vraiment avoir ce truc plus près de toi ? hurla Izara.

Une fine coulée de sueur commençait à recouvrir l'Immortelle. Elle s'épuisait rapidement, et je n'eus qu'à observer ses bras tremblotants pour comprendre qu'elle manquerait bientôt d'énergie. Caden sembla remarquer la même chose.

— As-tu un meilleur plan ? lui demanda-t-il.

Le vent fut arrêté aussi abruptement qu'il avait été commencé. Izara recula de quelques pas, l'air étourdie et drainée. Mais elle n'était pas la seule à être épuisée : dans les airs, le Raelnary semblait grandement affaibli et ses battements d'ailes étaient plus lents, moins puissants.

La créature ne perdit pas de temps avant de s'élancer vers nous.

— Visez son coeur, conseilla Hadev, se préparant à attaquer.

Le coeur composait le moyen le plus facile et le plus simple de mettre fin à la vie d'une telle créature. Opter pour la tête ou le coup vous rapprocherait beaucoup trop de ses dents affutées. Toute autre partie du corps guérirait bien trop rapidement pour causer un réel damage.

Les Immortels s'emparèrent de leurs armes. Des épées, dont les lames tranchantes luisaient sous le soleil, furent retirées de leur fourreau.

L'atterrissage du Raelnary se fit d'une manière si brusque qu'il provoqua un mini tremblement de terre. Cette fois-ci, les Immortels attendirent qu'il attaque en premier. Nous jouâmes au jeu du chat et de la souris, circulant les uns autour de l'autre. Et puis le Raelnary décida d'entamer la danse.

Le groupe d'Immortel se sépara en deux. Alors que la bête fonça vers le groupe composé entre autres de Caden et moi, le reste . Elle se retrouvait ainsi encerclée. Avant qu'elle ne puisse se rendre compte du piège, Oren se glissa à ses côtés et entailla une de ses pattes arrière.

La créature émit un hurlement de douleur si fort qu'il manqua de peu de perforer mes tympans. Une lueur de colère étincela dans ses yeux jaunes.

Je me déplaçais rapidement afin de quitter son champ de vision. Je ne voulais pas être la victime de son courroux. Au moment même où je me distançais, la créature virevolta brusquement dans la direction inverse.

Et la queue du Raelnary me frappa en plein ventre.

L'impact me coupa le souffle alors que je me retrouvais propulsée dans les airs. Je m'écrasais lourdement le sol et mangeais gracieusement une bouchée de terre.

Mon souffla se coupa et mon coeur battait si fort dans ma poitrine que je craignais qu'il me déchire la peau. Mon corps entier se contractait sous la douleur causée par mon atterrissage. J'étais si affaiblie que je ne pouvais rien faire d'autre que ramper. 

Dans un excès de rage, je me tournai vers le Raelnary.

Je m'emparai de la capacité d'Izara de contrôler l'air — et priva la bête d'oxygène.

La bestiole apparut être possédée d'une force maléfique. Ses yeux s'agrandirent et ses pattes avant vinrent égratigner sa gorge, tentant de la libérer de la force invisible qui l'entravait.

La manoeuvre ne dura qu'un instant, car elle était extrêmement ardue à exécuter, mais elle mit la créature dans une telle frénésie qu'un sourire vicieux s'empara de mes lèvres.

Il fallut quelques secondes au monstre pour m'identifier comme étant la source de sa souffrance. Je regrettais mon impulsivité dès qu'il planta ses yeux dans les miens et qu'il se dirigea vers moi.

La colère du Raelnary était entièrement orientée vers ma personne, maintenant.

Les autres Immortels tentèrent de l'atteindre avec magie et armes, mais la bête combattue avec une force nouvelle. Elle envoya d'autres personnes valser dans les airs en dépliant ses ailes. Elle assomma des Immortels en les frappant de sa queue.

Rien ne semblait pouvoir l'arrêter dans son cheminent pour atteindre sa cible — moi. Une panique pure prit contrôle de mes pensées. Je tentais de m'éloigner, de me distancer du Raelnary, mais j'étais bien trop faible et bien trop lente. Mon corps émit des soubresauts et des spasmes incontrôlables.

Pour la première fois depuis longtemps, j'avais peur.

Et cette peur poignante, qui transperçait mon coeur, finit par me paralyser au sol. J'étais pétrifié, incapable de mouver, forcer de contempler le sort qui m'était réservé.

Eh bien, c'est ainsi que se terminait, assumais-je. Quelle fin ennuyeuse, comparée à tout ce que j'avais traversé.

Le monstre se prépara à s'élancer vers moi pour ne faire qu'une seule bouchée de ma petite personne, mais il n'en eut eu jamais l'occasion.

Au dernier moment, la pointe d'une épée transperça la Raelnary. Caden retira prestement l'arme de son coeur.

Et la créature s'écroula au sol — morte.

— Nous arriverons au Château dans environ trois semaines, au cas où tu te posais toujours la question, me dévoila Caden, essoufflé.

Un rire nerveux quitta mes lèvres. De l'adrénaline coulait toujours dans mes veines, affinant mes sens. Après tout ce qui venait d'arriver, j'avais complètement oublié la question que j'avais posée plus tôt au Prince.

— Merci, répondis-je, et le tremblement de ma voix me parut risible.

|||

Après les évènements chaotiques de la journée, nous n'avons pas attendu longtemps avant de monter notre campement. Le groupe était d'une humeur étrange : un mélange fatigue causée par notre combat avec le Raelnary et d'excitation à propos de notre survie.

J'avais réussi à me remettre sur mes pieds, mais je boitais à chaque fois que je marchais sur ma jambe. Un des jumeaux Immortels y avait jeté un coup d'oeil et avait récité quelques incantations pour en accélérer la guérison. La douleur avait été considérablement réduite, mais tout mouvement brusque m'arrachait une grimace.

Une fois notre camp terminé et la nuit tombée, nous nous installâmes autour d'un feu. Alors que nous dégustions un repas composé de provisions, Hadev ouvrit une bouteille d'alcool. Où il l'avait prise, seule la déesse mère Islahar le savait, mais personne ne s'en soucia trop. La conversation prit rapidement un ton jovial alors que la bouteille fut passée de personne en personne.

J'appris beaucoup de nouvelles choses cette nuit-là.

Premièrement — que le Prince Caden et les autres Immortels avaient été sur le même champ de bataille et qu'ils se comportaient tous comme s'ils étaient égaux, malgré le statut de l'héritier de Céladon.

Deuxièmement — que la Terre des Dragons n'avait absolument aucune idée de ce qu'étaient les plans d'Anthracite. Pendant le dîner, ils échangèrent des théories et des soupçons, mais sans jamais s'approcher de la vérité. Je ne pouvais pas vraiment les blâmer, cependant. Il était assez difficile de deviner que Lucien prévoyait d'ouvrir un portail vers un autre monde. Et il était encore plus difficile de supposer qu'il utiliserait ce même portail pour gagner des alliés et des hommes pour son armée.

Troisièmement — que les Immortels avaient des légendes assez intéressantes.

Alors que notre souper s'achevait, Hadev s'éclaircit la gorge. L'attention des Immortels ainsi que celle des Élus se dirigea instantanément vers le dirigeant de notre groupe.

Caden, assis proche de moi, remarqua mon incompréhension. Il se rapprocha de moi et m'expliqua :

— Il est coutume de se rassembler pour entendre l'histoire de nos légendes chaque fois que nous sommes loin de chez nous.

Hadev tendit ses paumes vers le feu. Au sein des flammes, de petites figures et un château émergèrent.

— Il y a bien longtemps, avant la création de cette terre, vivait son Altesse la Princesse Daena de Marquis, commença-t-il.

Dans le feu, les flammèches se modifièrent pour démontrer chacune de ses paroles.

— Princesse Daena était née en plein milieu d'une guerre — et donc son père le Roi donna sa main au prince du royaume voisin afin de sécuriser une alliance entre les deux royaumes. Mais la jeune princesse ne souhaitait pas se marier à un parfait étranger, car son coeur appartenait déjà à quelqu'un d'autre.

La scène dans le foyer changea encore, et montra une jeune fille vêtue d'une robe et accoutrée d'un diadème mains dans la main avec une autre figurine aux longs cheveux frisés. Hadev lança un regard à Oren, et l'Immortel continua sur sa lancée.

— Elle était tombée amoureuse d'Islahar, l'une des guérisseuses du palais. Elle détenait un esprit brillant et optimiste que Daena enviait; et pourtant, lorsque la Princesse lui annonça la nouvelle de ses fiançailles, des larmes ont coulé sur le visage de la guérisseuse. Cela a brisé le coeur de Daena, et celle-ci décida qu'elle trouverait un moyen de se libérer de son mariage — quel qu'en soit le prix.

La flammèche censée représenter Daena serra ses poings minuscules.

— Daena supplia et hurla pendant des jours et des nuits, mais son père refusa de l'écouter, déclara Izara avec mépris. Il disait que l'union entre Daena et le prince du royaume voisin était le souhait de leurs dieux. Mais Daena était ingénieuse et rusée. Elle trouva un moyen de se faire passer pour leurs dieux et convaincue les prêtes de son royaume qu'elle devait marier Islahar.

Izara fournit un coup de coude à Aeron pour lui dire de continuer.

— Son stratège a fonctionné, entama l'Immortel en se redressant, et Princesse Daena épousa Islahar. Mais leur royaume sombra peu de temps après. Islahar et Daena ont trouvé leur fin dans le même champ de bataille, à quelques heures d'intervalle.

Les flammes démontraient une guerre rageant entre deux royaumes. Au milieu du carnage, une figure pleurait la mort de son amante. Lochlan s'étira et reprit là où son jumeau s'était arrêté :

— Elles furent réunies dans l'au-delà, mais par pour longtemps. Leurs dieux, horrifiés par la défiance de Daena, maudirent les amants et décidèrent qu'elles seraient à jamais séparées dans la mort.

— Cependant, la Princesse Daena ne pouvait pas supporter de passer une éternité sans son amour, ajouta Caden. Contrôlée par une rage noire, elle déroba une part de pouvoir de leurs dieux qu'elle partagea avec Islahar — et avec sa partie à elle, Daena créa un tout nouveau monde. Un monde à elles seules, où elles pourraient être ensemble. Daena ne s'était pas attendue à ce que leur malédiction les suive dans leur nouveau monde : et maintenant, elles étaient à dans un monde vide, avec l'autre à jamais hors de portée.

Au creux des flammes, on pouvait y observer Islahar en hauteur et Daena dans les profondeurs d'une crevasse.

— Daena passa des siècles à essayer de trouver un moyen d'atteindre son amante, à tenter de sortir de son abysse pour aller rejoindre les cieux où Islahar était. Dans le but d'apaiser leur tourment éternel, Islahar utilisa les pouvoirs qu'elle détenait pour créer de la vie dans leur monde. Elle créa terres et mers et puis confectionna des créations vivantes qu'elle envoya à Daena en guise de cadeaux. Cette dernière garda certains d'entre eux, les chérissant à jamais, et en retourna d'autres sous la forme de réincarnations.

Le feu démontre les deux amantes étant séparées et Islahar envoyant de petits animaux sur le chemin de Daena. Puis les personnages disparurent et les flammes reprirent leur apparence normale.

— Telle est le conte relatant comment l'amour entre Islahar, la déesse de la vie, et Daena, la déesse de la mort, a créé notre monde, acheva Hadev.


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